Jour 3 - Puits (ouest)

“ Expiation - 175ème éditiions des Hunger Games

Explications
Que le sort vous soit favorable...
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Ce sujet est la suite directe de ce sujet.

Ce sujet sera ouvert durant toute la journée n°3 de l'arène, comptant pour 2 semaine irl (du 04/06 au 24/06). Il permettra à tous les personnages qui se trouvent dans cette zone de pouvoir rp à la suite de ce message.
Notez que le Jour 3 commence à partir de la diffusion des portraits dans le ciel, il est environ minuit. C'est donc à vous de gérer la progression de la journée à partir de la nuit jusqu'au Jour 4 (qui lui aussi débutera après la diffusion dans le ciel du jour3).

En ce qui concerne les règles de déplacement ainsi que toutes les autres règles de l'arène, vous les retrouverez toutes ici.

Bon jeu à tous !

Dernière édition par Maître du Jeu le Jeu 4 Juin - 19:09, édité 1 fois

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Jour 3 - Zone rocheuse plane - Ouest (Puits)
Sujet précédent : Zone rocheuse plane - Ouest (Puits)

In this farewell there's no blood, there's no alibi. 'Cause I've drawn regret from the truth of a thousand lies. So let mercy come and wash away what I've done.
Put to rest what you thought of me while I clean this slate with the hands of uncertainty. So let mercy come and wash away what I've done.
For what I've done I start again and whatever pain may come : today this ends. I'm forgiving what I've done. ▲Linkin Park

Je tremblais tellement sous l’effet du froid et des émotions que je ne pus me reposer. Lorsque l’hymne du Capitole résonna, je fixai le ciel comme j’avais fixé la Corne, absente et présente à la fois, et lorsque les quatre nouveaux visages s’affichèrent, le seul sentiment qui m’habita fut cette joie d’être en vie. Qu’Adam le soit aussi. Qu’a fortiori, Vahine, Aedan et Mikel aussi : je m’étais plutôt attachée à eux, en peu de temps…
Le nom du premier Tribut dont le destin était désormais scellé fut celui du District neuf ; sauf que la journée ne pouvait s’arrêter là, sans une note négative.

« Par chance, le deuxième district que j’ai tiré n’a pas ce problème ; le district cinq a sa mentor qui a pris la courageuse décision d’aller dans l’arène, à ses dépens… Elle protège donc ses tributs de ce scellage de destin. »

Mon cœur battait. La logique aurait voulu que je jetasse un regard à Adam, pour partager sa peine, mais je ne faisais que fixer le visage de Selena. Oui, Elina était morte, et nous étions vivantes, et je lui avais fait une promesse… Pourtant, je ne pus m’empêcher de me demander qui d’Adam ou de moi elle aurait condamné. La réponse était évidente. Et quand bien même, je n’avais plus à me préoccuper de cela.
La musique continuait, sans fin, et je jetai un regard à mes compagnons avant de serrer plus la veste sur moi. Je n’aimais pas ça…

« Toutefois, les tributs qui ont été aveuglé jusque ce soir vont recouvrer la vue pour le moment. La plupart des tributs semblent avoir oublié les règles des Hunger Games… Installés dans vos alliances et vos sentiments, vous vous pensez en sécurité… Cette erreur ne sera pas tolérée longtemps. A minuit ce soir, vous ne serez plus liés à votre co-tribut ; ils vont vous choisir un nouveau partenaire. Saurez-vous le trouver avant d’être aveuglés ? »

En sécurité ? Je me relevai de surprise, mes yeux jetant un regard scandalisé vers le ciel. Mes blessures battaient sur ma peau et mon corps. En sécurité ! Comment osait-elle, assise dans son magnifique fauteuil, nous dire ça alors qu’elle rappelait les morts de la journée ! Le sacrifice d’Elina !
Je me rappelai alors soudain la dernière partie. Un nouveau partenaire… Mes yeux se tournèrent vers Adam pendant un moment. Que voulait donc dire cette phrase ? Le petit bruit caractéristique des parachutes se fit entendre : cinq d’entre eux tombaient tranquillement dans notre direction.

« Ne les touchez pas… C’est peut-être un autre piège. »

D’un geste inconscient, j’éloignai Adam des parachutes. Ils pouvaient exploser à notre contact. Je fixai, peu rassurée, Mikel ouvrir le sien et y découvrir une boussole, qui n’indiquait définitivement pas le sol.
Je ne compris la suite que lorsque je vis tous mes compagnons regarder cette main qui démangeait. La douleur était pour moi passée totalement inaperçu, puisque c’était la même main que celle qui avait le doigt dans un état déplorable : la démangeaison était passée totalement inaperçue. En levant le dos de ma main que j’éclairai par la lumière de la lune, je vis alors ce qui semblait être un insecte accrochée à ma peau. Je l’aurais écrasé, dans d’autres circonstances : mais tout ce que je vis fut un « 1 », énorme sur le dos de ma main.
Je levai les yeux vers un Mikel visiblement peu rassuré.

« Quel chiffre vous avez ? Vite, on a pas beaucoup de temps, quel chiffre ?
- J’ai un « 1 » ! C’est quoi ça ? Ne me dites pas que c’est le District de notre nouveau partenaire ? »

J’écarquillai les yeux devant l’évidence : c’était exactement ça.
Je tournai les yeux vers Adam, qui avait un « 10 » sur le dos de se main ; mais celui qui attira le plus mon attention ce fut le petit Aedan. Celui-ci arborait un « 7 » : Cassandra, la terrible Mentor.
Sans comprendre plus, je me précipitai vers les petits parachutes posés au sol et ouvris celui qui portait mon nom : il contenait également une boussole. Mais, au contraire de Mikel, elle n’était pas atteinte d’une quelconque folie. Au contraire, elle indiquait la direction du puits, que je suivis machinalement. A force de le contourner, je me rendis compte que c’était bien le Puits qu’indiquait cette boussole, où que j’étais.

« La boussole ! La boussole indique le lieu de rendez-vous avec nos nouveaux partenaires ! Regardez les vôtres, la mienne montre le puits, pas la tienne Mikel ? »

Mon cœur n'arrêtait pas de se battre, de batailler, de demander qu'on le calmât. J'attendais une réponse positive de Mikel... Mais celle-ci serait assurément négative, après que Selena nous eût reproché nos alliances. Je levai lentement les yeux.

« Ou alors, cela veut dire que nous devons tous nous séparer… ? »

Non ! Je ne pouvais pas laisser Adam partir, comme ça, seul. Et la protestation que j’aurais adorée hurler ne traversa pas mes lèvres, mais mes iris, lorsque je jetai un regard à mon ami.
Il y avait tellement de questions qui se bousculaient dans ma tête que je n’arrivais plus à réfléchir.

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D5 - Adam

J’avais peur. Oui, Elina nous avait évité l’aveuglement mais ce qui fut annoncé ensuite fut bien pire …

« Toutefois, les tributs qui ont été aveuglé jusque ce soir vont recouvrer la vue pour le moment. La plupart des tributs semblent avoir oublié les règles des Hunger Games… Installés dans vos alliances et vos sentiments, vous vous pensez en sécurité… Cette erreur ne sera pas tolérée longtemps. A minuit ce soir, vous ne serez plus liés à votre co-tribut ; ils vont vous choisir un nouveau partenaire. Saurez-vous le trouver avant d’être aveuglés ? »

Lorsque des parachutes arrivèrent, Mikel nous mis en garde sur le fait que c’était peut-être un piège et Amy me poussa. Nos mains commencèrent à nous démanger et je portais mon regard dessus, immédiatement. Après quelques secondes, un chiffre s’afficha … Le chiffre 10. Je croyais me souvenir que la fille du 10 avait eu une bonne note devant les juges … Mon dieu, je ne pouvais pas penser comme ça …

« Quel chiffre vous avez ? Vite, on a pas beaucoup de temps, quel chiffre ?
- J’ai un « 1 » ! C’est quoi ça ? Ne me dites pas que c’est le District de notre nouveau partenaire ?
- Moi j’ai le 10 …»

Amy avait le district 1 … Un carrière. C’était un mal pour un bien … Etre lié à un carrière multipliait ses chances de survies … Par rapport à être lié à moi … Je savais qu’on devait réfléchir, chercher des solutions, mais quelque part … J’étais content pour elle ; elle serait protégée le temps que ça durerait. Moi par contre … Le district 10 et le district 5 … Les carrières allaient se jeter sur nous, c’était évident …

« La boussole ! La boussole indique le lieu de rendez-vous avec nos nouveaux partenaires ! Regardez les vôtres, la mienne montre le puits, pas la tienne Mikel ? Ou alors, cela veut dire que nous devons tous nous séparer… ? »

Je relevai la tête … Evidemment qu’il fallait se séparer, n’avait-elle pas entendu le message ? Je me redressai et jetai un œil à Mikel.

« Si jamais cette … Chose, change … On se donne rendez-vous ici, ça vous va ? »

Mikel acquiesca et proposa de répartir les sacs et leur contenu. Les 2 sacs iraient aux filles : nos deux soigneuses qui pourraient y stocker des plantes. Vahine prendrait l’alcool, moi une gourde. Mikel prendrait la corde et son arc, et donnerait la dague à Amy, seule d’entre nous qui s’était un peu entrainée au lancé de couteau. Les deux filles mettraient chacune un morceau de viande dans leur sac et Mikel en mangerait un immédiatement … On discuta un temps sur la dernière gourde mais de toute évidence, on allait la mettre dans un sac … On s’était regardé quelques instants … Chacun cherchait dans sa tête une solution pour ne pas se séparer, mais le temps était compté et on allait finir aveuglés …

« Ma boussole montre vers les dunes … »

Je m’approchai de Mikel, lui serrai la main et fis de même avec Aedan et Vahine.

« J’espère vous revoir bientôt … »

Vins alors le moment de dire au revoir à Amy. Je n’en avais pas envie, et rien de ce que j’aurais pu dire n’aurait pas sonné comme un adieu. Alors j’attrapai sa main … Contact toujours aussi douloureux mais qui, je le savais, signifiais beaucoup pour nous deux.

« On se retrouvera, dès que c’est fini, ça ne va pas durer éternellement … »

J’espère …

« Adam - District 5 est dans la zone rocheuse - Puit »

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Jour 3 - Zone rocheuse plane - Ouest (Puits)

In this farewell there's no blood, there's no alibi. 'Cause I've drawn regret from the truth of a thousand lies. So let mercy come and wash away what I've done.
Put to rest what you thought of me while I clean this slate with the hands of uncertainty. So let mercy come and wash away what I've done.
For what I've done I start again and whatever pain may come : today this ends. I'm forgiving what I've done. ▲Linkin Park

« Si jamais cette… Chose, change… On se donne rendez-vous ici, ça vous va ? »

Adam semblait accepter cette règle. Il était abattu, inquiet, fatigué, mais quelque part, le moule de l’arène semblait déjà l’avoir façonné pour qu'il tente au moins de s'adapter aux pièges des Juges. Pouvais-je en dire autant ? Avec les plaies terriblement voyantes sur ma peau, je n’étais pas si sûre d’être moi-même entrée dans la logique des Jeux.
J’acquiesçai, silencieuse, à la proposition d’Adam qui semblait la plus logique, puis Mikel se chargea de répartir ses trophées qu’il avait récupérés avant que ne brûle la Corne. Il me colla un sac dans les mains, comme il le fit à Vahine, prétextant avant que nous ne puissions râler pour nous benjamins que nous pouvions récupérer des plantes sur notre route. Je retrouvai dedans un morceau de viande et acquiesçai, ravie de constater qu’Adam recevait une gourde.
La plus grande surprise fut à venir puisque, lorsque Mikel demanda qui savait manier une arme, je fus la seule à timidement me manifester.

« Je me suis entraînée au Capitole avec… »

Je ne terminais pas ma phrase. Elle rendrait cette personne trop humaine.
Mikel me donna donc la dague, et je manquai de réagir sur le fait qu’il gardait le couteau – ce qui était une arme dérisoire. Mais je me tus. Quelque part, je restais fascinée par la beauté de l’arme. Les dernières négociations de matériel se terminèrent, et le temps des au revoir vint. A moins que ce ne furent des adieux ?

« Ma boussole montre vers les dunes… », indiqua Adam, et je hochai compulsivement de la tête.

Ce fut Vahine qui vint vers moi, parce que j’étais incapable de bouger, dans le déni le plus complet. On échangea une court étreinte, sans besoin de parler, peut-être parce que nous n’en avions pas forcément besoin. J’échangeai un sourire avec Aedan avant de me tourner vers Mikel. Peut-être qu’un simple regard suffirait. Je lui devais pourtant bien plus : la vie, une dague, un espoir pour Adam. Sans être capable ne serait-ce que lui serrer la main, je le remerciai.

« Merci pour tout… Je crois que je vous dois beaucoup. Bon courage pour la suite. »

Puis vint Adam et là, je dus déglutir souvent pour ne pas pleurer. Je ne pouvais pas l’abandonner. Pas après ce que nous avions vécu, ensemble. Ce fut d’autant plus dur qu’il attrapa ma main et que, d’un geste compulsif, je la serrai.
C’était mon frère. Mon petit frère, de cœur puisque ce n’était pas de sang. Et je n’étais en effet pas capable de l’abandonner, et n'avais pas à me contraindre : c’était lui qui aurait le courage de partir.

« On se retrouvera, dès que c’est fini, ça ne va pas durer éternellement…

- Fais attention, s’il te plaît… et reviens entier, d’accord ? »

Je refusais de pleurer, et je me rendais compte que, plus ma main enserrait la sienne, et plus les larmes se pressaient au coin de mes yeux. Il fallait que je le laisse aller. Je ne pouvais plus l’aider, maintenant : il était seul.
Je lui rendis service en lâchant sa main et en reculant d’un pas. Du moins, je l’espérais.
Je les regardais, silencieuse, s’éparpiller tous les quatre dans des directions différentes, surtout Adam. J’avais quelque part ce sentiment que je ne le reverrai plus : que je le perdais à jamais et que c’était une situation face à laquelle j’étais complètement impuissante. Et ça me dégoûtait, ça me dégoûtait de me faire promener en long et en large par les Juges, sans n’avoir mon mot à dire.
Dès qu’ils eurent tous disparu, je me baissai et attrapai la dague de Mikel, dans laquelle se reflétaient dans leur blanche candeur les rayons de la lune. Je fronçai les sourcils : si les boussoles indiquaient des lieux précis, il était donc évident que des Tributs se trouveraient dans les environs. Et si un autre que mon nouveau partenaire devait se rendre au puits ? Par zèle de discrétion, je ceignis la dague à ma taille avant de la recouvrir de ma veste. Ainsi cachée, ce n’était pas ses beaux reflets qui nous trahiraient.
Puis, de manière à pouvoir avoir une vue d’ensemble, je me mis à distance du puits et fixaient les alentours. La silhouette indistincte de la pyramide dans le noir, les ombres très lointaines s'élevant de la forêt, les vagues dessinées par les dunes… L’avantage de cette zone était, sans conteste, la visibilité qu’elle offrait. Et je ne craignis pas, pour une fois, que ce fut un défaut, me faisant la plus sombre et petite possible, surveillant avec hargne les alentours.
Quand l’émotion des adieux se calma, que la tension de mes petites préparations retomba, et qu’il ne resta que la quiétude du désert et le murmure des étoiles, alors un sentiment me frappa : j’étais seule. Toute seule.
Pour la première fois depuis cette nuit affreuse du train où je m’étais rendu compte de la fin probable qui me tomberait dessus, cette nuit qui semblait appartenir à une autre vie, je n’étais plus que seule. Et ce simple fait ajouta comme un réconfort à mon cœur, un peu trop léger face à la crainte que je ressentais pour Adam, mais je m’en rendis compte, pour ce peu de temps solitaire qu’il me restait.
Je pus alors à loisir penser à ce qui allait se passer. On m’avait attribué le District Un : mais quel était le Tribut auquel je me retrouvais liée ? Pourquoi le Un ? Je ne voyais pas ce que les Juges cherchaient à offrir à leurs favoris, les Carrières, en leur attribuant un boulet comme je l’étais… Du spectacle ? Après tout, ces deux premières journées devaient avoir été pauvres pour le District Cinq. A part se prendre tous les pièges possibles, chacun notre tour, nous n’avions pas brillé de milles éclats…
Justement. Les Carrières s’étaient chargés du spectacle. Quelle gloire la mort d’Elina avait dû apporter à Nathanaël ?
Mon cœur se mit à battre. Que mon nouveau partenaire soit la blonde du District Un ne m’aurait, en soi, pas dérangée plus que nécessaire. Elle ne s’était pas ouvertement moquée de moi. Mais lui… Mon poing se serra compulsivement, et se relâcha aussitôt quand mon doigt blessé se rappela à lui.
« Des monstres il y en aura forcément Amy, il y en a toujours, dans chaque édition. Mais je ne serais pas l’un d’entre eux. Je ferais ce que je dois pour que Pearl et moi on survive le plus longtemps que possible. »
Ces mots, je ne m'en souvenais certes pas distinctement, pourtant l'idée y était. Survivre… Naturellement. Apparaître pour achever une femme à terre et ensanglantée, c’était de la survie. Quel plan magnifique avait dû en tirer le Capitole : le magnifique Carrière surgissant de nulle part et, avec la pyramide se dessinant en fond, tuant d'un geste spectaculaire une ancienne gagnante ! Quelle gloire ! Qu’il se fût permis de jouer ainsi de moi ranima une certaine flamme de haine. C’était nouveau, c’était grisant : Nathanaël avait tué Elina, et si c’était lui qui venait à apparaître, je lui montrerais.
Je lui montrerais qu’il n’avait rien du chevalier fabuleux dont il se targuait revêtir l’armure, mais bien ce cruel dragon dont il prétendait se dissocier en arrachant les écailles.

©clever love.

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D5 - Adam

Je regardai Amy remercier Mikel avec un pincement au cœur, puis s’approcher de moi et serrer fort cette main que j’avais saisie. C’était horrible, je m’y étais moins facilement habituée qu’elle, mais je ne lâchais pas. Je ne quittai pas son regard clair et elle ne quittait pas mes yeux bleus.

« Fais attention, s’il te plaît… et reviens entier, d’accord ? »

Ses iris brillaient de ces larmes qu’elle refusait de laisser couler. Je la sentis en proie à un dilemme dur, mais le mien était identique : c’était le sentiment commun qu’on ne se reverrait peut-être plus jamais. Sa main était toujours plus fort serrée autour de la mienne et, intérieurement, j’espérais qu’elle lâcherait. Je ne savais pas si j’en étais capable.
Amy le fit. Elle lâcha ma main et recula d’un pas, incapable de lâcher mon regard, ce que je fis moi : je rompis le contact. Nous rompîmes nos contacts. Nous étions maintenant seuls, livrés à nous-mêmes, nous ne pouvions plus compter ni sur l’un, ni sur l’autre. Je partis sans me retourner dans la direction que m’indiquait la boussole.
C’était, en un sens, plus dure que de quitter Elina. Parce qu’avec elle, nous n’avions pas le choix, nous n’avions pas eu le temps : sa mort n’avait été longue que parce qu’elle avait été affreuse, mais tout s’était en réalité passé si vite… Je n’avais pas eu le temps de lui dire adieu. Avec Amy, je n’avais pas eu le courage de lui dire au revoir.
Mon allure ralentit peu avant que je comprenne que j’allais sortir de son champ de vision. Et si je me retournais, juste pour la saluer ? Lui parler ? Faire demi-tour et lui demander de ne pas m’abandonner ? Je posai une main sur la gourde coincée par ma veste ceinte à ma taille et serrai les dents. Non, je ne pouvais, parce qu’il n’y avait rien de plus à se dire. Il ne fallait pas compliquer les choses.
Et puis mince ! on survivrait à cela ! on avait déjà traversé tant d’horreurs, qu’il était impossible que nous nous arrêtions là ! Nous devions à la base survivre tous les trois. Elina, Amy et moi. Mon Elina était morte, morte pour sauver Amy : cette dernière n’avait pas le droit de faire abstraction de ce sacrifice et de le rendre inutile, je n’avais pas oublié. Et je ne devais pas abandonner cet espoir féroce qui envahissait mon cœur : celui qu’elle et moi rentrions.
Mes pas continuèrent reprirent leur allure de course, et je me dépêchai de rejoindre mon nouveau partenaire, dont le numéro était toujours bien visible sur ma main.

« Adam - District 5 est dans la zone rocheuse - Puit - part en direction de - Zone Dunes et temple en ruines - Dunes »

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Arène - Corne d'abondance

Jour 3 - Puits (ouest) Tumblr_m1hio3svSa1r806awo2_500

Je continuais de courir en restant proche des limites des zones ; la zone plane n’étaient pas loin de ma zone … Je courru jusqu’à distinguer une forme sur le plateau qui se tenait juste en face de moi … Je croisai un tribut, puis un autre, mais tout le monde semblait s’ignorer, trop pressé par la course contre la montre que les juges nous avaient concoctée. Je quittais rapidement la corne pour arriver dans la zone où je pouvais déjà distinguer la silhouette d’Amy. J’étais malgré ma raison content d’être avec elle … Mais je me doutais qu’elle ne le serait surement pas d’être avec moi. Quelle aurait été ma réaction si elle avait été responsable de la mort de Pearl ? Je savais à quoi m’attendre … Je m’avançai vers Amy tout en gardant mes distances ; allait-elle tenter de me jeter dans le puit ?

« Bonsoir … »

Y avait-il quelque chose de plus stupide à dire ? Surement pas. Comment est-ce que ça pourrait être un « bon » soir alors qu’elle était dans l’arène, sa mentor tuée par son nouvel allié, son co-tribut éloigné d’elle … J’allais dire « ton co –tribut est parti il y a longtemps ? » mais je me retins. Au pire elle allait penser que je voulais le poursuivre ; au mieu … Je ferais une conversation vraiment creuse. Au lieu de cela je descendis mon sac.

« Tu es armée ? Sinon je peux te passer quelque chose … »

J’avais une arbalète dans mon sac, mais c’est là que je remarquais la dague dans sa main. Je la fixai un instant, surpris.

« C’est toi et ton co-tribut qui avez mis le feu à la corne ? »

Une discussion réelle, sur ce qui se passait ici, sur ce qu’on devait faire maintenant … J’espérais qu’elle allait me suivre. Je ne m’attendais pas à ce qu’on discute comme au Capitole, sur un ton léger à deux doigts du flirt, mais j’espérais qu’elle se laisse emporter par l’urgence dans laquelle on était et qu’on allait pouvoir éviter les discussions pénibles que j’avais en tête.

« Nate D1 est dans la zone rocheuse plane, section "puit"»

D6 - Mikel, Vahine & Aedan

« Si jamais cette… Chose, change… On se donne rendez-vous ici, ça vous va ? »

Vahine fis oui de la tête. Si ils étaient encore tous en vie, voilà ce à quoi elle pensait. Amy s’avançait déjà et elle ne pu se retenir de la prendre dans ses bras. Après avoir salué ses alliés, elle avait regardé sa main et le dix était apparu. Si les juges respectaient la mixité, elle serait avec le garçon qui avait lui aussi eu une sale note. La fille semblait plus débrouillarde … Mais quoiqu’il en soit, Vahine pouvait être la plus optimiste des personnes qu’elle ne se leurait pas sur ses chances de survie. Aedan allait avec Cassandra, Mikel a lui seul était un bloc, Amy se retrouvait avec un carrière … Mais elle et Adam allaient avec e district dix. District 5 et 10 ; district 6 et 10 … Ils constitueraient une cible de choix si les carrières étaient motivés pour la traque dans ces conditions … Sauf si … Les autres partaient déjà. Une idée venait de germer en elle … Adam et elle étaient déjà des « alliés », et le D10 semblait proche … Peut-etre qu’une nouvelle alliance entre eux quatre serait possible ? Mais comment les retrouver ? Il faudrait qu’elle en touche un mot à Jason …

Mikel avait observé la scène comme un automate. Une séparation ? Ils étaient sérieux ? C’était impossible … Il était venu dans l’arène pour protéger ses tributs, et maintenant … on les séparait ? C’était quoi ces conneries … Il ferma les yeux un instant pour se couper du bruit des jeunes et réfléchir. Aedan serait protégé un temps avec Cassie. Lui se retrouvait avec … Clarke, la petite de Zatannah. Et Vahine … Elle et le garçon du 10 allaient être une grosse cible.

Aedan avait quand à lui hérité de Cassandra. Ses yeux s’étaient arrondis, si bien qu’il était difficile de savoir s’il était surpris où effrayé. En réalité, il était pétrifié. Cette mentor était celle qui lui faisait le plus peur, à par peut-être les carrières. Pour l’instant, il n’arrivait pas à se dire qu’il allait être lié à elle, tout ce qu’il pensait c’était « je ne peux pas y aller ».

Pendant qu’Amy et Adam se séparaient, Mikel rameuta ses tributs.

« Bon, on va à la corne tous les trois. Quand on est à la lisière, je vous montrerais comment vous servir de votre boussole pour retrouver vos nouveaux alliés mais … Quoiqu’il arrive, ne leur accordez pas votre confiance trop vite. »

Et ils se mirent en route en trottinant vers la corne. Après quelques minutes, ils arrivèrent à la lisière de la corne et avancèrent … On entendait des bruissement ; plusieurs tributs passaient eux aussi par là, mais aucun n’affichait vraiment un air agressif, toutefois il fallait faire attention à rester suffisamment éloigné malgré tout.

« Le 6 quitte la zone rocheuse plane puit et arrive à la corne »

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Jour 3 - Zone rocheuse plane - Ouest (Puits)

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Lorsque je vis une silhouette se détacher dans le lointain, mon cœur bondit.
J’eus d’abord peur. Rien ne garantissait que c’était mon nouveau co-Tribut : après tout, les zones se jouxtant les unes les autres sans limite réelle, n’importe quel Tribut ou duo réuni pouvait décider par mesure de sécurité de se protéger de tout ennemi alentour. Ma main s’était posée sur la garde de ma dague tout dissimulée sous ma veste, me demandant bien de quelle manière je pouvais me défendre avec : je ne savais pas l’utiliser, donc il me fallait à l’essentiel. Au plus simple. Je fis la liste des cibles privilégiées du corps humain, espérant pouvoir les atteindre dans ce noir.
Mais plus elle approchait, et plus j’arrivais à distinguer ses contours, et plus cela semblait être Nathanaël. Ce n’était pas une fille, c’était sûr, sa carrure était bien discernable de loin ; et cette même carrure me conforta dans l’idée d’un Carrière, ou Mikel… sauf que je savais que lui était parti loin. Il ne restait donc que trois Tributs possibles… Et lorsque, dans un éclair de lumière, je reconnus son visage, je sentis mes entrailles bouillir et mon cœur leur répondre, sans que je ne comprenne réellement ce qui m’arrivait. Ma main tomba de la garde de la dague pour pendre le long de mon corps et je me redressai. Mais, par mesure de sécurité, je pris l'arme à la main : elle y serait plus utile qu’à ma taille.
Nathanaël se présenta devant moi en gardant une certaine distance, ce que je ne remarquai pas. Je le regardai de haut en bas, de bas en haut : il était bien en forme après deux jours d’arène. Enfin, rien de bien étonnant pour un Carrière.

« Bonsoir… »

J’avais une réponse, enfin, je ne pouvais pas en dire les tenants et les aboutissants puisqu’elle se bloqua dans ma gorge et ne voulait pas en déloger. Mes yeux, par contre, se tournèrent d’eux-mêmes à la recherche des siens, scrutant son attitude, scrutant ses lèvres, scrutant le moindre de ses gestes. Je le regardai hésiter, chercher ses mots, puis retirer le sac de son épaule en demandant :

« Tu es armée ? Sinon je peux te passer quelque chose… »

Ma dague étincela dans le clair de lune et je sentis la surprise passer sur son visage.

« C’est toi et ton co-tribut qui avez mis le feu à la corne ? »

Je fronçai des sourcils, et ma gorge se débloqua d’elle-même, tandis que les mots fusaient sans que je ne les ai réellement pesés – mais je n’en avais ni le moral, ni l’énergie.

« Apparemment. Sinon, comment j’aurais cette arme entre les mains, plutôt que des bandages ? »

Maintenant que cette boule avait quitté ma gorge, je sentais mon esprit s’échauffer. Des reproches, j’en avais, c’était sûr – tellement qu’ils en devenaient ridicules. Si j’avais été dans une situation ordinaire, au calme, j’aurais peut-être eu la jugeote nécessaire pour comprendre que je devais me faire honte en ce moment. Seulement, j’avais froid, j’avais mal, j’étais fatiguée, j’avais laissé impuissante Adam courir à sa mort possible et Nathanaël était devant moi sans que je n’arrive à trouver des mots décents, sans que je n’arrive à penser correctement.

« A bien y réfléchir, je crois qu’on était en train de s’ennuyer entre les grenouilles affamées et le plongeon dans un puits de dix mètres. »

Tout en me rappelant le piège, je sentis chaque parcelle blessée de mon corps battre comme si elle possédait son propre cœur, et chaque battement était plus douloureux que le précédent et m’échauffait d’autant plus.

« J’imagine que tu n’aurais pas pu mieux tomber que moi, enfin, je voulais dire pire. Je ne peux même pas me vanter d’avoir brûlé cette Corne !, ajoutai-je dans un éclat de rire nerveux, avant de continuer : vous y aviez tellement de choses – de l’eau, de la nourriture, des soins, des armes – que vous les avez laissées derrière ? Vous pensiez ne pas en avoir besoin ? C'est une bonne blague, moi qui croyais être un boulet. »

Un rire me secoua à nouveau en pensant à la galère que vous avions vécue pour trouver de l'eau. Au fil de mes pensées, la seule chose qui me venait à l’esprit était que ces flammes étaient bien méritées : s’ils avaient été trop arrogants pour surveiller. Quelque part, j’étais comme rassurée qu’il ne puisse me tuer, parce que je trouvais ma réaction tellement idiote… mais mon esprit était ailleurs, et la seule qui parlait en moi, c’était ces joues qui s’échauffaient sous la colère, c’était ce doigt qui battait sous la douleur, c’était ces entrailles qui bouillonnaient d’une émotion inconnue.
Je tremblais, mais ce n’était pas sous l’émotion, mais le froid glacial et mes cheveux encore humides de mon bain dans le puits, comme mes vêtements.
Mais, dans mes reproches et ma colère, un mot ne franchit pas mes lèvres. Pitoyable.

©clever love.

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Arène - Corne d'abondance

Je m’attendais à ce qu’elle ne soit pas franchement amicale, mais je sentais que j’avais largement sous-éstimé son ressentiment.

« Apparemment. Sinon, comment j’aurais cette arme entre les mains, plutôt que des bandages ? »

Alors c’était eux … Je n’avais pas du tout pensé à cette possibilité, j’aurais pensé que … J’aurais pensé que son erreur à la corne l’aurait refroidie, et qu’elle n’y serait pas retournée de sitôt. Visiblement j’avais eu tort.

« A bien y réfléchir, je crois qu’on était en train de s’ennuyer entre les grenouilles affamées et le plongeon dans un puits de dix mètres. »

Des grenouilles ? Cela devait être un piège que je n’avais pas rencontré, de toute évidence. Je baissai les yeux et vis toutes les morsures qui se promenaient sur le corps fragile d’Amy. Je commençais à ouvrir mon sac ; si mes souvenirs de me faisaient pas défaut, j’avais de quoi désinfecter tout ça.

« J’imagine que tu n’aurais pas pu mieux tomber que moi, enfin, je voulais dire pire. Je ne peux même pas me vanter d’avoir brûlé cette Corne ! Vous y aviez tellement de choses – de l’eau, de la nourriture, des soins, des armes – que vous les avez laissées derrière ? Vous pensiez ne pas en avoir besoin ? C'est une bonne blague, moi qui croyais être un boulet. »

Je fronçai un sourcil. Elle n’avait pas brûlé la corne, c’était visiblement de l’ironie. Intérieurement je soupirais. Elle était visiblement dans un état étrange … Je n’arrivais pas à savoir si c’était de la colère réellement tournée contre moi ou si … Elle craquait. Surement un peu des deux … Mais on n’avait pas le temps pour tout cela. Je décidai de tenter de casser cette discussion en évitant de rentrer dans son jeu. Ce n’était sans doute pas très futé de ma part : j’avais passé beaucoup de temps avec Channelle, et quand elle entrait dans une crise, l’éviter ne faisait qu’aggraver les choses. Quand elle cherchait à attirer l’attention sur un problème en le hurlant, l’ignorer ne faisait souvent que la pousser à hurler plus fort. Mais on était dans l’arène, et mes pensées n’étaient pas sur le ton qu’Amy avait employé mais sur les faits : elle était blessée. Elle était trempée. Elle n’avait pas mis le feu à la corne. Il fallait la soigner, la sécher, et garder en tête que d’autres tributs pouvaient être armés. Voilà ce que j’entendais.

« Je suis content que ça soit toi. Et ne t’en fais pas, j’ai pris ce qu’il me fallait avant de laisser la corne. »

J’ouvris mon sac tout en continuant à parler.

« De toute évidence, il va falloir te sécher. On ne peut pas faire un feu à cette heure, mais j’ai des allumettes on pourra s’occuper de ça demain. En attendant enlève ton haut, je vais te passer ma veste, tu vas pas pouvoir passer la nuit comme ça tu vas attraper la mort … »

Je sorti le désinfectant de mon sac en souriant.

« Voilà, on va pouvoir désinfecter tout ça comme tu me l’as appris. D’ailleurs c’est presque comique quand on y pense, tu es à peu près dans le même état que la dernière fois où je t’ai laissé … »

Je me retournai vers elle, le désinfectant à la main et souriant, heureux d’avoir trouvé de quoi alléger l’atmosphère. Mais à son regard, je compris qu’on ne devait pas avoir la même notion du mot « comique ».

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Jour 3 - Zone rocheuse plane - Ouest (Puits)

In this farewell there's no blood, there's no alibi. 'Cause I've drawn regret from the truth of a thousand lies. So let mercy come and wash away what I've done.
Put to rest what you thought of me while I clean this slate with the hands of uncertainty. So let mercy come and wash away what I've done.
For what I've done I start again and whatever pain may come : today this ends. I'm forgiving what I've done. ▲Linkin Park

Nathanaël changea totalement de sujet, et je restais décontenancée. Visiblement, que je les ai lui et ses partenaires insultées de boulets le laissait complètement indifférent, se rabattant sur son sac qu’il ouvrait tout en discutant.

« Je suis content que ça soit toi. Et ne t’en fais pas, j’ai pris ce qu’il me fallait avant de laisser la corne. »

Je restai un instant surprise par le début de sa phrase. Avait-il compris que je n’avais justement pas brûlé la Corne ? Sûrement, j’avais été assez claire à ce sujet dans mon ironie. Quel était donc le sens de ses mots ?
Tandis que mes entrailles continuaient de bouillir, je compris pourquoi son changement de sujet. Il avait sûrement un instinct, quelque chose qui lui disait qu’il n’y avait pas beaucoup de temps à passer à parler et à tergiverser. Je me rappelai ma crainte de tomber sur d’autres Tributs : oui, oui bien sûr, il fallait se calmer, se concentrer… Tout danger pouvait tomber à tout moment.
J’inspirais un bon coup, tentant de refroidir ainsi mes joues échauffées. Je ne réussis pas trop mal à reprendre mes esprits, j’en vins même à sentir mes cheveux encore humides coller à ma peau, appuyés par ce haut déchiré et abîmé. Un long et fort frisson s’empara de moi lorsque le vent frotta contre ma peau, et je regardai Nathanaël qui semblait avoir remarqué que j’avais froid.

« De toute évidence, il va falloir te sécher. On ne peut pas faire un feu à cette heure, mais j’ai des allumettes on pourra s’occuper de ça demain. »

J’acquiesçai, plutôt en accord avec ce qu’il disait : il y avait de cela un peu plus d’une heure, Mikel avait dit la même chose.

« En attendant enlève ton haut, je vais te passer ma veste, tu vas pas pouvoir passer la nuit comme ça tu vas attraper la mort…

- Pardon ? »

Tandis qu’il fronçait un sourcil, j’en avais haussé le mien, ne comprenant pas réellement ce qu’il avait insinué. Le rouge me monta aux joues à une vitesse folle, et je me demandais si elles ne scintillaient pas dans la nuit. Mon intervention fut peut-être un peu trop légère parce qu’il ne réagit pas et continua comme si de rien était.

« Voilà, on va pouvoir désinfecter tout ça comme tu me l’as appris. D’ailleurs c’est presque comique quand on y pense, tu es à peu près dans le même état que la dernière fois où je t’ai laissé… »

Je clignais des yeux, l’air surpris. Je comprenais qu’il fallait que nous avancions, il savait même plus de choses que moi sur ce qu’il y avait aux alentours, mais là…
Je m’avançai lentement vers lui et, une fois que je fus le plus proche que mes instincts me le permettaient, je fis un pas de plus. L’une de mes mains se posa sur le désinfectant et, accessoirement, sur ses doigts qui le serraient fort. Je me serais peut-être concentrée à ne pas le toucher, bien sûr : mais une flamme de colère s’était emparée de moi et me grandit en taille, avant que je ne mette toutes mes forces dans la main libre qui me restait pour lui asséner une gifle qui, je l’espérais, marquerait au moins sa joue si ce n’était pas sa mémoire.
Mes doigts attrapèrent alors le désinfectant et l’extradèrent de sa main, tandis que je lui disais d’une voix qui gardait une contenance malhabile puisqu'empreinte de trop de colère :

« C’est pour Elina. On est quittes maintenant. »

J’espérais que ma main avait laissé une trace sur sa joue, et plus qu’une plaque rouge : si mes ongles avait pu le griffer au passage et abîmer ce visage d’Apollon qui avait quelques instants plus tôt afficher un sourire béats, ce serait parfait.

« Comme tu l’as si bien dit, je sais me soigner toute seule. Merci. »

Je n’attendis pas plus pour sortir le désinfectant et m’attaquer au premier point de douleur : mon doigt.
Mais voilà, à l’instant où je retirai le morceau de tissus que j’avais attaché autour, je me rendis compte que c’était avec cette main-là que j’avais asséné mon coup. Lorsque la pression se relâcha, que mes yeux aperçurent l’ampleur des dégâts, et que l’adrénaline laissa place au vide, alors à ce moment-là je me sentis soudain horriblement mal, frappée par la souffrance d’une blessure mal soignée et aggravée.
Par simple réflexe, je m’assis, tremblante, et sans comprendre pourquoi, je murmurai d’une voix secouée et faible :

« Ca va aller, je m’en occupe… »

Sous le souffle du vent, je recommençai en prime à frissonner.
Je me sentais petite, faible, ridicule. J’avais dit à Nathanaël que c’était pour Elina, et c’était le cas. Pourtant, il fallait que j’arrête de lui en vouloir : c’était de ma faute si elle y était allée.

« Je suis désolée… », murmurai-je, essayant d’une main secouée de tremblements d’appliquer le désinfectant sur mon doigt et mes blessures.

Pour autant, qu’il comprenne que je ne le laisserai pas me déshabiller ou toucher mes blessures.

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Arène - Corne d'abondance

Amy s’approcha de moi et me pris le désinfectant des mains. J’allais objecter que ça serait plus simple si je l’aider quand, sans crier gare, sa main arriva et s’étala de plein fouet sur ma joue. J’y portai aussitôt ma main, plus par surprise que par douleur.

« C’est pour Elina. On est quittes maintenant. »

Je fronçai les sourcils, prêt à répliquer. Etait-elle sérieuse ? Ce que j’avais fait à Elina était un acte de générosité. J’aurais simplement pu laisser les jumeaux s’amuser avec et repartir avec une mort de moins sur la conscience … Mais j’avais voulu éviter à cette femme de subir une agonie. Voilà ce que je pensais, voilà ce que je voulais dire à Amy. Mais j’étais tiraillé … Mon instinct me poussait à ne rien dire. « On est quitte » avait-elle dit. J’aurais du laisser couler et passer à autre chose pour pouvoir enfin se mettre en route et préparer notre survie. Mais d’un autre côté, nos vies étaient liées à présent. Si on ne pouvait pas se faire confiance, alors soit, mais il faudrait bien qu’elle comprenne comment je fonctionnais si on voulait pouvoir survivre le temps qu’on serait ensemble. Mais le temps que je réfléchisse, elle avait déjà enchainé sur un autre sujet.

« Comme tu l’as si bien dit, je sais me soigner toute seule. Merci. »

Lorsqu’elle ôta le bandage de son doigt, celui-ci semblait plutôt amoché. Je m’approchais, prudemment. Une gifle m’avait suffi.

« Ca va aller, je m’en occupe… »

Elle tremblait de tout son corps, mais là-encore, elle ne pouvait mettre sa fierté de côté.

« Je suis désolée… »

Je soupirais.

« Ah Amy … »

Par où commencer ? Je secouais la tête et lui pris le désinfectant des mains. Elle le serrait fort et n’avait visiblement pas envie que je m’en charge, mais je tirais à peine plus fort et elle dû lâcher. Je saisi son poignet et le tirai vers moi pour y appliquer le désinfectant.

« Arrête d’être têtue deux minutes et laisse moi soigner ça. »

Après quelques instants de lutte, elle du comprendre que j’avais plus de force qu’elle parce que je sentis qu’elle arrêtait de se débattre. Pendant que j’appliquais le désinfectant, je relevai les yeux vers elle.

« Chaque personne dans l’arène est l’ami de quelqu’un. Le fils de quelqu’un, le frère de quelqu’un, ce que tu veux. Mais il faut les tuer. Ce n’est pas moi qui ai fait les règles, une seule personne ou une seule équipe peut s’en sortir. C’est comme ça. »

Je baissai les yeux vers sa main avant la lâcher. J’allais m’attaquer à son épaule mais je voulais la regarder dans les yeux pour lui dire ce que j’avais à dire. Il fallait qu’elle comprenne.

« Quelqu’un qui a l’air sans défense ici va potentiellement faire un piège, empoisonner ta nourriture … Parce qu’éliminer les autres est la seule façon de s’en sortir. Voilà pourquoi j’ai tué le onze, voilà pourquoi je tuerais d’autres tributs si j’en croise. Pour Elina, c’était différent. J’ai vu Cassandra torturer le mec du trois pendant de longues minutes, et je ne regrette pas une seconde d’avoir mis fin aux souffrances d’Elina parce que le deux aurait fait durer sa mort pour le spectacle. Je ne vais pas m’excuser d’avoir abrégé ses souffrances. »

Je fixai toujours Amy, mais j’étais sur mes gardes … Prêt à reculer si on en venait à ça.

« Mais si je l’avais croisé à un autre moment, j’aurais sans aucun doute tenté de la tuer, parce que c’est comme ça qu’on s’en sort dans l’arène. Et j’ai besoin de savoir que tu es prête pour ça si on doit croiser une autre équipe. »

Ses tremblements s’étaient accentuer et il faisait de plus en plus froid. Je levai les yeux au ciel.

« Ok, on est une équipe maintenant toi et moi … Si tu meurs, je meurs aussi. C’est comme ça, c’est la nouvelle règle et je m’y suis fait ; mais si on meurt, ça sera en se battant pour survivre. Je ne vais pas mourir de froid parce que tu fais ta pudique. Même toi tu vois bien que tu ne vas pas pouvoir passer la nuit comme ça … Si tu promets de ne pas m’assomer, je me retourne.»

C’est pas comme si de toute façon tu allais apparaitre sur grand écran dans les douze districts et au Capitole. Mais ça bien sûr, je le gardais pour moi, sinon on allait vraiment finir par mourir de froid.

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Jour 3 - Zone rocheuse plane - Ouest (Puits)

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Je soignais ce doigt. C’était ma décision, mon choix, c’était la seule chose à laquelle je pensais en ce moment. Ma main, pourtant, refusait de se plier à ma volonté : elle continuait de trembler, de secouer le liquide désinfectant, sans le verser.
Ce serait réellement idiot que j’essaye de me soigner. Il suffisait que je tente d’en verser un peu pour que je perde tout : inconsciemment, je le savais. Jamais je n’aurais laissé un de nos patients utiliser ne serait-ce que de l’eau s’il venait pris de tremblements et semblait incapable de penser correctement, quelle qu’en était la raison.
Cet idiot, ce crétin, cet imbécile monté sur des muscles juste bon à achever des mourants, ne me toucherait pas. Il m’avait demandée de me déshabiller. Il ne me toucherait pas. Hors de question, même si c’était ma dernière chance de survie : au moins ça le tuerait lui aussi.
Nathanaël soupira et attrapa le désinfectant dans ma main. Je lui jetais un regard noir et résista, tirant quand il tirait, poussant quand il poussait. Je ne faisais peut-être pas le poids physiquement, mais j’étais assez entêtée pour lui tenir tête ; quelques secondes, parce que la réalité me rattrapa et sa force m’obligea à lâcher, m’arrachant un hoquet d’indignation. Il attrapa ensuite mon poignet sans ménagement ; et, sans ménagement, je me débattis pour qu’il le lâche, tordant et secouant mon bras, ignorant la douleur. Il lâcherait d’abord, je me complaindrai après.

« Ne me touche pas !, crachai-je en continuant de tortiller mon poignet.

- Arrête d’être têtue deux minutes et laisse moi soigner ça.

- Non. »

J’attrapai de ma main libre son propre poignet et tentai vainement de lui faire lâcher prise. Il me restait les ongles, mais ceux de cette main-là avaient été arrachés quand je me débattais avec les grenouilles. Ne faisant définitivement ni le poids au sens propre, ni le poids au sens figuré, j’arrêtai de me débattre et le laissai plus ou moins faire : mon autre main resta agrippée à son poignet et refusait de lâcher, et je résistais un peu pour lui montrer que je n’étais pas d’accord.

« Chaque personne dans l’arène est l’ami de quelqu’un. Le fils de quelqu’un, le frère de quelqu’un, ce que tu veux. Mais il faut les tuer. Ce n’est pas moi qui ai fait les règles, une seule personne ou une seule équipe peut s’en sortir. C’est comme ça. »

Nathanaël lâcha ma main et la retirai d’un mouvement brusque, massant mon poignet légèrement endolori. Il avait cherché mon regard tandis qu’il prononçait ces mots, et j’avais fixé mes blessures. J’étais furieuse.
Il m’avait contrainte à le laisser me soigner, et voilà qu’il jouait la carte de la morale pour justifier son acte sur Elina. Je ne le lui avais pas demandé. Je m’en fichais bien de ce qu’il avait cru faire à ce moment-là, puisque le film ne cessait de tourner dans maa tête : je voyais les Carrières du Deux s’acharner sur Elina, encore et encore, accompagnés ensuite de la fille du Un, pendant de longues minutes, puis la jeter à terre sans qu’elle n’arrive à se relever. Elle était morte, déjà morte, et j’arrivais maintenant à imaginer les applaudissements du Capitole à l’instant fatidique.
Je levai les yeux vers lui, et cela semblait être le signal qu’il attendait pour continuer.

« Quelqu’un qui a l’air sans défense ici va potentiellement faire un piège, empoisonner ta nourriture … Parce qu’éliminer les autres est la seule façon de s’en sortir. Voilà pourquoi j’ai tué le onze, voilà pourquoi je tuerais d’autres tributs si j’en croise. Pour Elina, c’était différent. J’ai vu Cassandra torturer le mec du trois pendant de longues minutes, et je ne regrette pas une seconde d’avoir mis fin aux souffrances d’Elina parce que le deux aurait fait durer sa mort pour le spectacle. Je ne vais pas m’excuser d’avoir abrégé ses souffrances.

- Elle était déjà morte… », murmurai-je.

Je continuais d’un mouvement distrait à masser mon poignet. J'ignorais Cassandra torturant le mec du Trois : cette femme me faisait déjà assez peur pour en rajouter. Je sentais Nathanaël se tenir en retrait : je me doutais que je n’aurais plus une nouvelle occasion de le gifler… Dommage. Même si je l’avais amèrement regrettée après coup, je devais reconnaître que ça m’avait soulagée quelques secondes, ce qui était un temps précieux.

« Mais si je l’avais croisé à un autre moment, j’aurais sans aucun doute tenté de la tuer, parce que c’est comme ça qu’on s’en sort dans l’arène. Et j’ai besoin de savoir que tu es prête pour ça si on doit croiser une autre équipe.
- Ca n’a rien à voir. Elle aurait eu sa chance à ce moment-là, tu le sais bien. Elle ne serait pas morte parce… parce qu’elle… enfin… elle se serait battue. »

Elina ne serait pas morte pour réparer mes bêtises, mais ça, je n’avais ni à le dire ni à le penser. Il l’avait frappée, il était fautif : terminé.
Pourtant, ce sentiment de vouloir décharger ma culpabilité sur ses épaules à lui parce que je n’étais pas capable de la supporter, ce sentiment-là persistait et s’installer. Mais cela n’avait aucun rapport, je ne cherchais pas à oublier, puisque c’était lui qui était en tort, c’était lui qui avait tapé. Lui qui avait tué !
Et moi qui avais condamné.
Le vent se mit à souffler, un nouveau frisson me traverser, et je me remis à trembler, mais cette fois-ci je me sentais un peu mieux dans mon esprit, assez pour tenter de le contrôler. Il adopta une expression agacée. Je répondis avec un nouveau regard noir.

« Ok, on est une équipe maintenant toi et moi… Si tu meurs, je meurs aussi. C’est comme ça, c’est la nouvelle règle et je m’y suis fait ; mais si on meurt, ça sera en se battant pour survivre. Je ne vais pas mourir de froid parce que tu fais ta pudique. Même toi tu vois bien que tu ne vas pas pouvoir passer la nuit comme ça… Si tu promets de ne pas m’assommer, je me retourne.

- Ca ne sert à rien que je cherche à t’assommer, je me casserais le bras…Tu vas pas me dire qu’un grand Carrière comme toi aurait peur que je le jette au fond du puits ? »

Je fus secouée d’un rire nerveux, mais il ne dura pas longtemps avant que je ne tremble à nouveau… Je savais que ça ne durerait, que mettre simplement ma veste par-dessus serait insuffisant puisqu’elle n’était pas coupe-vent, je m’en rendais bien compte… Mais au-delà d’une simple pudeur, l’idée même d’enlever ce haut me révulsait, me rappelait non pas des images mais des sensations qui me donnaient l’envie de vomir, qui glaçait bien plus mon corps que toutes les bourrasques de vent possibles…
Ma voix prit enfin un ton sincère. Un ton réel, ni énervée, ni triste, ni rien : il tremblait légèrement sous l’effet du froid et de l’émotion, mais il dressait un constat implacable.

« Tu as raison. »

Mes mots furent, par contre, beaucoup plus hésitants, et je ne sus quel chemin prendre pour lui expliquer la réalité. La réalité d’un traumatisme sur lequel je ne mettais aucun mot et qui allait bien plus loin que de la simple pudeur. Je levais alors mes yeux vers lui, essayant tant bien que mal de lui faire goûter la gravité de la chose par là.

« Mais je ne peux pas, Nathanaël. Ca ne sert à rien d’essayer, je ne peux pas. »

Qu’il se retourne ou non, les caméras de Panem ne manqueraient pas l’occasion de filmer, peu leur importait ce qu’il y avait à voir. Or, ces images seraient retransmises, et elles pourraient peut-être même être reprises aux émissions officielles et obligatoires. Et la simple idée qu’il puisse les voir – me voir ! – me donnait des nausées et effaçait la simple trace de bon sens qui m’aurait faite accepter sa proposition.

« Je ne veux pas qu’il… Il ne peut pas… je refuse que cet homme voit ça… »

Cela avait été un souffle, un simple souffle très bas que j’avais regretté une fois prononcé. J’essuyais d’un rapide revers de main le coin de mes paupières. Mes yeux avaient fui, je m’étais recroquevillée sur moi-même et, dans cette nuit noire, je me sentais seule, je me sentais mal, je me repliais sur des souvenirs que je chassais tout le temps. Et je tremblais de froid, de peur, de dégoût.

« Il va falloir trouver autre chose… »

Je me sentais seule et, en même temps, ma seule manière de ne pas plonger dans mon laisser-aller était Nathanaël. Sa présence, sa simple présence à quelques pas de moi me permettait de rester sur terre – et continuait à faire bouillir mon intérieur qui était ma seule source de chaleur.

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« Mais si je l’avais croisé à un autre moment, j’aurais sans aucun doute tenté de la tuer, parce que c’est comme ça qu’on s’en sort dans l’arène. Et j’ai besoin de savoir que tu es prête pour ça si on doit croiser une autre équipe.
- Ca n’a rien à voir. Elle aurait eu sa chance à ce moment-là, tu le sais bien. Elle ne serait pas morte parce… parce qu’elle… enfin… elle se serait battue. »

C’est alors que je compris vraiment de quoi il était question. Elle se sentait coupable, coupable d’avoir voulu aller prendre un sac, coupable d’avoir apporté sa mentor sur un plateau pour le deux … Pour moi. J’aurais voulu lui dire qu’elle avait tort de se blâmer, que ça avait été une tentative courageuse de sa part … Que ce n’était pas de sa faute. Mais ça aurait été un mensonge éhonté que de prétendre que sans elle, Elina ne serait pas encore en vie, parce qu’elle le serait surement. Alors je ne dis rien.

Je proposai à Amy de me retourner pour qu’elle se déshabille sans pudeur, à condition qu’elle ne cherche pas à me frapper quand j’avais le dos tourné. Sa réponse m’arracha un sourire.

« Ca ne sert à rien que je cherche à t’assommer, je me casserais le bras…Tu vas pas me dire qu’un grand Carrière comme toi aurait peur que je le jette au fond du puits ?
- De l’humour ? Tu ne dois pas aller si mal que tu en as l’air. Et si tu voulais me pousser dans le puit, c’est exactement ce que tu me dirais, j’ai pas confiance. »

Elle rit, plutôt nerveusement qu’un vrai rire cependant, et quelques secondes après elle frissonnait à nouveau. Je fronçais les sourcils.

« Tu as raison. »

Dieu merci, j’ai bien cru ne jamais venir à bout de cette tête de mule.

« Mais je ne peux pas, Nathanaël. Ca ne sert à rien d’essayer, je ne peux pas. »

Je soupirais bruyamment. J’y avais presque cru, mais non, elle n’allait pas se décider. Voulait-elle à ce point se punir qu’elle voulait se faire mourir de froid ? Moi pas. Et s’il fallait la déshabiller et la rhabiller de force, je le ferais. Je n’allais pas mourir parce qu’elle était pudique et bornée.

« Je ne veux pas qu’il… Il ne peut pas… je refuse que cet homme voit ça… »

Ce fut comme si le temps s’était arrêté. J’avais du arrêter de respirer et le sang ne devait pas bien affluer à mon cerveau. Elle l’avait dit si bas que j’avais peut-être mal compris. Lui demander de répéter ? Mauvaise idée. Je fixai un instant mon poing qui s’était serré. Voilà qui expliquait un peu mieux les choses. Evidemment, tout prenait du sens. Je relevai les yeux vers elle et la fixai. Elle faisait si petite, si fragile … Qui pouvait se douter qu’elle telle force l’habitait ?

« Il va falloir trouver autre chose…
-On va trouver. »

Je l’oscultai un instant pour voir où elle était blessée. L’épaule, entre le cou et la poitrine. Je tendis la fiole d’alcool pour en verser un peu dessus. Je ne savais pas trop si c’était la bonne façon de réagir à son aveu ; l’ignorer. Mais elle l’avait dit si bas, comme pour elle-même … Comme si elle ne voulait pas que je l’entende. Une voix me disait que j’aurais du lui laisser plus d’espace, peut-être reculer, ne pas l’approcher comme ça avec mon alcool … D’un autre côté, je ne voyais pas pourquoi j’aurais du changer d’attitude avec elle : elle était la même personne que cinq minutes auparavant. De ce que j’avais pu voir de son caractère, j’étais à peu près certain qu’elle avait dit ça pour justifier qu’elle ne puisse pas agir comme il l’aurait fallu, pas pour que je la prenne en pitié.

« Ok, je pense que ça devrait déjà aider … »

Je posai la fiole d’alcool par terre. Elle m’avait déjà laisser faire ça, je n’allais pas pousser ma chance juqu’à demander si il y en avait d’autres ; elle pourrait s’en occuper quand l’alcool aurait fait son effet et qu’elle aurait arrêté de trembler. Il fallait maintenant réfléchir. Je détaillais Amy de haut en bas. Elle n’était pas grande … Je m’avançai vers elle et allait me placer à sa droite en fléchissant légèrement les genoux et mon regard passa d’elle à moi tout à tour. Mmmh … Ca pourrait faire l’affaire.

« J’ai peut-être une idée … Tu me fais confiance ? Non, question idiote. »

Je dé zippai ma veste avant de l’enlever. Je n’allais pas avoir très chaud en T-shirt mais au moins je n’étais pas trempé ; je devrais pouvoir survivre. Je me plaçai devant Amy et doucement, je fis passer la veste ouverte au dessus de sa tête, lui faisant comme une cape.

« Ok … »

Je récupérai les extrémités et refermai le zip. Ca lui faisait une drôle d’allure comme ça, enrobée dans cette veste trois fois trop grande pour elle. Ca lui faisait presque une robe tant la différence de taille entre elle et moi était immense.

« Voilà. Maintenant tu peux enlever ton T-shirt et le faire glisser sans que personne ne te vois. Tu vois, j’suis pas aussi boulet qu’on pourrait le croire.»

Malgré moi je ne pouvais m’empêcher de vouloir détendre un peu l’atmosphère, mais si je voyais sans mal que pour ce soir c’était peine perdue. Je me retournai pour lui donner l’espace nécessaire pour faire ce qu’elle devait et observai un instant les alentours. On était trop à découvert, je n’aimais pas ça. D’un autre côté, il faisait complétement nuit. Les tributs devaient se chercher, ils n’étaient pas tous aussi rapide et certains devaient être éloignées, ils seraient peut-être aveuglés. Ce n’était pas le meilleur endroit pour se reposer mais c’était sans doute le meilleur moment. Je me tournai vers le puit. Allongé derrière, on ne pourrait pas nous voir de loin.

« On devrait s’arrêter un moment pour pouvoir repartir demain. Je prends le premier tour de garde, tu devrais t’allonger derrière le puit tu as besoin de repos. Sauf si bien sûr tu as peur que je te pousse dedans. »

Je me retournai vers Amy en souriant pour cacher le problème qui me rongeait. Amy n’était pas une combattante … Elle était certes forte d’esprit, mais elle était aussi douce, bienveillante. Je ne savais pas si elle serait prête à tuer, ou même à me voir tuer. Pire, si je devais me battre, je ne pourrais pas être en train de la protéger. J’allais devoir réfléchir à la question pendant qu’elle dormirait.

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For what I've done I start again and whatever pain may come : today this ends. I'm forgiving what I've done. ▲Linkin Park

Je n’avais jamais senti mon cœur battre aussi rapidement qu’à l’instant où son poing s’était serré. C’était le signe avant-coureur qu’il avait compris ; c’était la première fois qu’elle mettait des mots sur ce qu’il lui arrivé, même si c’était exprimé indirectement. Mais devant ce geste, cette simple réaction de Nathanaël, je m’étais sentie encore plus petite et minable, contrainte de jouer sur l’émotion et le traumatisme pour obtenir ce que je souhaitais. Je me sentais faible, et j’avais honte.
Mais le pire aurait été qu’il soulève.
Mes yeux croisèrent son visage qui me fixait. Je ne savais pas ce qui traversait son esprit, et je n’avais pas envie : j’étais dans l’attente d’une réaction. N’importe laquelle : qu’il me frappe avec son poing, qu’il parle, qu’il détourne la tête. Pouvait-il simplement arrêter de me fixer ? Je me sentais tellement faible par rapport à lui…

« Il va falloir trouver autre chose…

- On va trouver. »

Une larme de soulagement manqua de franchir mes yeux. Il ne demanda pas de préciser mes mots : il avait compris au point de respecter. De me respecter. De respecter ma faiblesse et mes défauts qui, à l’heure actuelle, pouvaient nous coûter la vie. Sa vie.
De l’autre partie du désinfectant, il sortit une fiole d’alcool qu’il approcha doucement de mon épaule. J’étais peut-être trop naïve à lui faire confiance cette fois-ci, alors que quelques minutes auparavant, il me demandait de me déshabiller et je l’avais giflé : et maintenant qu’il approchait sa main de mon épaule et, accessoirement, de mon visage, je restais immobile et recroquevillée. Je le voyais réfléchir : mais il s’occupa de cette plaie là également, et n’ajouta rien sur ma révélation implicite. Tandis que je tressaillais au contact vif de l’alcool sur ma plaie ouverte, tressaillement qui se propagea en un frisson, je frottais doucement pour que le liquide désinfecte la plaie et enlever ce qui était en trop, parce que ça faisait plutôt mal.

« Ok, je pense que ça devrait déjà aider…, dit-il une fois terminé.

- Merci… »

Je ne le remerciais pas pour l’alcool, mais qu’on ne mette tous les deux aucun mot explicit était mieux. Il fallait passer à autre chose.
Tandis qu’il se plaçait à ma droite, je le regardai, jetant un regard inquisiteur. Il semblait toujours réfléchir mais sur un autre sujet, et partagea ce fait avec moi :

« J’ai peut-être une idée … Tu me fais confiance ?, et, avant que je ne puisse répondre, il conclut : non, question idiote. »

Je continuais de le regarder, silencieuse, comme ces enfants qui attendaient patiemment que leurs parents aient terminé. Il retira sa veste et la passa au dessus de ma tête avant de la poser délicatement sur mes épaules, comme si j’étais un objet délicat. Peut-être était-ce finalement le cas… Il continua de la nouer et ferma le zip, de sorte que le haut de mon corps était totalement couvert par ce vêtement trop grand pour moi, mais qui dérobait cette partie aux caméras. A la vue de tous.

« Voilà. Maintenant tu peux enlever ton T-shirt et le faire glisser sans que personne ne te vois. Tu vois, j’suis pas aussi boulet qu’on pourrait le croire.
- Je… c’est… super…, murmurai-je, hébétée, une larme perlant sur ma joue. Merci. »

Les bras emprisonnés sous la veste, je ne pouvais pas l’essuyer. Et, tandis qu’il se retournait, je retirais rapidement mon haut. Le contact de la veste sur ma peau nue était plutôt frais et, de ce fait, apaisant. Si je n’avais pas forcément chaud, au moins j’avais moins froid, ce qui était gagnant.

« On devrait s’arrêter un moment pour pouvoir repartir demain. Je prends le premier tour de garde, tu devrais t’allonger derrière le puits tu as besoin de repos. Sauf si bien sûr tu as peur que je te pousse dedans.

- J’ai déjà fait un plongeon, tu sais, je ne suis plus à ça près. Et, à la place de mourir de froid tu risquerais de mourir noyé, c'est pas mieux. »

J’étais fatiguée : ça se sentait dans ma voix, dans mon regard, dans mes mouvements, et je ne relevai pas son espèce de sourire qui cachait ses réflexions. Je me doutais bien qu’il en avait à mon sujet, même si je n’étais plus en état de réfléchir. Je ne fis qu’acquiescer avant de saisir ma veste.

« Tu permets que je te rende ta veste, ou il faut que j’aille tout de suite m'allonger ? »

Me retournant, je fis passer, avec des gestes légers du fait de ma soudaine, ma veste sous ma cape de fortune, avant de l’enfiler en me débattant légèrement – ce n’était pas forcément pratique – puis de défaire la sienne, la lui tendant quand j’eus fini.

« Je suis persuadée que c’était très à jour de la dernière mode. Tu devrais penser à devenir styliste », ajoutai-je avec un petit sourire.

Réajustant mon nouveau haut de fortune, j’ajoutai d’une petite voix :

« Réveille-moi dans trois heures s’il te plaît… »

©clever love.

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Evénement

“ Expiation - 175ème éditiions des Hunger Games

Jour 3 - Puits (ouest) Tumblr_lyuky2uohl1qhx09po1_500

Quand tout devient noir, y a-t-il une lueur d’espoir dans l’obscurité ?
Que le sort vous soit favorable...
__________________________

Tous les tributs ont pris connaissance des nouvelles règles les liant à un nouveau partenaire de galère, après la diffusion des portraits dans le ciel. Pendant que les fervents admirateurs des Jeux s’esclaffaient devant leur écran, honorant les Juges des plus beaux compliments, les tributs eux comprenaient la triste vérité : leurs alliés de toujours devenaient leurs ennemis, ceux à abattre tandis qu’un autre dans l’arène devait devenir leur complice s’ils ne souhaitaient pas être rapidement éliminés. Car oui, ils n’avaient que peu de temps pour trouver leur moitié.

Dans la nuit sombre, des silhouettes se sont croisées, parfois dévisagées de loin, sans jamais oser aller au contact les unes des autres. Après l’heure et demie accordée par les Juges, la plupart des tributs sont parvenus à remplir le défi qui leur avait été lancé : trouver leur nouveau co-tribut avant que la suite de ce piège machiavélique ne soit dévoilée.

Maintenant qu’il est l’heure fatidique, « 1h30 » s’affichant sur l’horloge numérique de la salle de contrôle des Juges, le lien vient d’être rétabli avec leur nouveau partenaire. Les tributs qui n’ont malheureusement pas retrouvés leur partenaire à temps se retrouvent plongés dans le noir… Ceux qui ont eu la chance de se presser ne peuvent plus s’éloigner l’un de l’autre sous peine de subir le même handicap.

Mais pensez-vous que c’était tout ?

Un simple jeu de chaises musicales n’aurait pas suffisamment séduit le public. Les boussoles indiquant une zone précise où se rendre impérativement étaient là pour cela, pour guider les tributs vers la suite des réjouissances…

Au sol, à l’endroit précis où les a conduit la boussole, une curieuse lumière commence à éclairer les tributs. Elle se faufile entre les grains de sable dans les dunes et le temple, irradie entre les commissures d’un enchevêtrement de roches dans la zone plane, donne un reflet argenté à la végétation des marécages où sa source était jusqu’alors dissimulée…

Beaucoup hésitent devant cette lueur étrange. Rendus hésitants par les pièges dont ils ont déjà été victimes, ils n’osent pas aller découvrir la source lumineuse qui est de plus en plus forte à mesure que les minutes passent. Soudain, une voix s’élève dans le ciel ténébreux. Tous y reconnaissent celle qui les a condamnés à quitter leur alliance précédente, l’homme énonce d’une voix implacable :

- Maintenant que les plus volontaires d’entre vous se sont retrouvés et que les autres vont goûter à l’aveuglement que vous connaissez tous si bien, je suis certain que vous serez ravis de passer au niveau supérieur… Nous avons dissimulé pour chacun de vos duos un petit cadeau… Prenez-le et ne le perdez surtout pas ! Votre destin pourrait bien en dépendre… »

La voix s’effaça peu à peu dans les étoiles, l’obscurité redevînt reine alors que la lumière provenant du « cadeau » des Juges faiblissait peu à peu. Il fallait le récupérer au plus vite avant de peiner dans la nuit noire !

Les tributs trouveraient bientôt une étrange boîte. Faite d’un verre incassable, on peut voir à l’intérieur une balance d’un autre âge dont l’un des plateaux est garni d’une fine paire de ciseaux qui a été fondue dans le plateau et ne peut donc être retirée. Ce plateau descend donc davantage que son homologue, dépourvu de tout poids. La boîte est garnie d’un couvercle transparent qui s’ouvre pour qu’on puisse glisser un élément sur le plateau vide… Mais quoi ?

Qu’est-ce donc que cette étrange machinerie ? Les Juges sont, cela est maintenant certain pour tous, doués d’une créativité défiant toute concurrence ! Car derrière cet objet classique et peu inquiétant dans son apparence, que peut-il bien se cacher comme conséquence pour leur avenir…

HORS RP
Explications
__________________________

Un simple changement de lien pour le jour 3 aurait été trop simple, vous ne croyez pas ?

C’est pourquoi nous vous réservons quelque chose de plus complexe et que nous vous en dévoilons ici la deuxième partie… Nous espérons que ce nouvel événement provoquera bien des spéculations aussi bien pour vos personnages que pour vous-même ! Et surtout que vous vous amuserez !

Vous trouverez à la suite les détails techniques de ce piège.

Détails techniques :
La boussole n’indique désormais plus aucune direction, son aiguille se contente de tourner sans cesse.
La boîte qu’ont trouvée les tributs est de taille moyenne (30cm de long sur 15cm de large et 20cm de hauteur environ), parfaitement transportable car légère.
La boîte est entièrement en verre incassable, sauf les arrêtes qui paraissent être faites de métal.
Elle contient une balance à plateaux ancienne, apparemment dans un métal comme du laiton ou du bronze.
Un des plateaux est garni d’une paire de ciseaux qui a été soudée dans le plateau, elle est donc totalement indissociable du plateau !
L’autre plateau est vide.
Un couvercle en verre permet de l’ouvrir.
En y regardant bien, un petit tiroir est situé à la base de la boîte. Malgré tous les efforts de vos personnages, il est parfaitement fermé et ne s'ouvre pas !

Notez que les tributs aveuglés à l'issue du temps imparti pour retrouver son nouvel allié sont :
Nikolay/Pearl : Nikolay est arrivé dans la zone indiquée par sa boussole mais Pearl est toujours dans la zone de la corne d'Abondance et ne l'a donc pas rejoint à temps... Ils sont donc tous les deux aveuglés.
Mikel/Clarke : Mikel est bel et bien arrivé dans la zone requise par sa boussole mais Clarke ne l'a pas rejoint à temps, ils sont désormais totalement aveuglés...
Cassandra/Aedan : Cassandra est Aedan sont bien dans la même zone mais Cassandra n'ayant pas posté dans le jour 3 nous ne pouvons pas dire qu'elle est à côté d'Aedan ! Il y a donc certainement plus de 3m entre eux, ils perdent tous les deux temporairement la vue jusqu'à ce que l'un d'eux se rapprochent de l'autre.

A bientôt pour la suite des événements !
Puisse le sort vous être favorable.

Votre staff chéri

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Jour 3 - Zone rocheuse plane - Ouest (Puits)

In this farewell there's no blood, there's no alibi. 'Cause I've drawn regret from the truth of a thousand lies. So let mercy come and wash away what I've done.
Put to rest what you thought of me while I clean this slate with the hands of uncertainty. So let mercy come and wash away what I've done.
For what I've done I start again and whatever pain may come : today this ends. I'm forgiving what I've done. ▲Linkin Park

J’étais partie m’allonger à l’endroit que m’avait indiqué Nathanaël quand, au pied du puits, je restai interloquée par un éclat de lumière. Plus que de la surprise, sur le coup, je fus craintive : quel était encore ce piège des Juges ?

« Nathanaël, viens voir ! » l’appelai-je doucement en fixant ces rayures qui devenaient toujours plus visibles.

Une crainte s’empara de moi : et si le but était de nous rendre repérables ? D’attirer les autres Tributs à nous ? Je tournais sur moi-même, de peur de voir débarquer je ne savais quelle créature ou quelle personne. Par réflexe, je m’approchai de la dague que j’avais laissée tomber et je la saisis fermement dans ma main. Peut-être même la serrai-je un peu trop puisqu’elle se mit à trembler, et sa pointe faisait bouger les grains de sable au sol. J’inspirai un coup, je regardai encore le point lumineux qui avait augmenté en intensité, et je jetai un œil à Nathanaël duquel je me rapprochais.
Quand la voix du Juge tonna, je sursautai et poussai un cri de surprise, tombant à la renverse.

« Maintenant que les plus volontaires d’entre vous se sont retrouvés et que les autres vont goûter à l’aveuglement que vous connaissez tous si bien, je suis certain que vous serez ravis de passer au niveau supérieur… Nous avons dissimulé pour chacun de vos duos un petit cadeau… Prenez-le et ne le perdez surtout pas ! Votre destin pourrait bien en dépendre… »

Ma main libre était posée sur mon cœur. Que ces idiots ne recommencent jamais !
Encore une fois, mon regard se porta vers les lignes lumineuses : à la vue des craqures, je devinai que l’objet avait était dissimulé sous la pierre. Il nous faudrait creuser… et vite : je voyais déjà l’éclat faiblir peu à peu pour disparaître.

« Je ne sais pas si c’est un vrai cadeau ou un piège, mais je crois qu’on doit se décider… », murmurai-je.

Et je ne réfléchis pas plus que cela : la dague à la main, je m’approchai de la roche craquée et usai du bout de ma lame pour débrayer au moins le dessus. Ce fut assez pour que je puisse distinguer une petite boîte en verre avec dedans. Quand je tentai de la sortir, elle était pourtant tellement bien imbriquée dans la pierre que je n’eus pas la force de le faire.

« Tu peux la sortir ? », demandai-je doucement à Nathanaël.

Je ne fis pas forcément attention à la ce qu’il dit, j’avais les yeux rivés sur la boîte en me demandant bien ce à quoi elle pouvait servir. Si elle ne s’avérait finalement pas lourde, elle était pas mal encombrante pour une arène : en tirer son avantage au plus vite était la chose à faire. J’observai la balance à l’intérieur, avec les ciseaux soudés sur l’un des plateaux, ce qui l’alourdissait et déséquilibrait le tout. Pour l’autre, il n’y avait rien : elle tenait simplement en l’air, en attente d’un objet.

« Regarde, un tiroir..., dis-je en baillant distraitement. [b]Il doit y avoir quelque chose dedans, quelque chose qu'on ne récupère qu'avec la balance... Non ? »

Ma première pensée fut pour la boussole. Je me précipitai vers mon sac posé au milieu de nulle-part, en sortit la boussole et remarquai que celle-ci avait définitivement terminé d’indiquer une quelconque position : elle tournait et retournait sans fin.

« Tu crois que c’est la boussole qui va sur le plateau vide pour le rééquilibrer ? Ca m'a l'air trop simple, ça ne m'étonnerait pas que cette chose explose si nous nous trompons... constatai-je en me rapprochant de Nathanaël. On essaye ? »

Je levai es yeux décidés vers lui, attendant son avis.

©clever love.

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[/b]

Arène - Corne d'abondance

Au bout d’un moment, Amy arriva vers moi et me tendis ma veste. Je la repris sans broncher ; elle était à peu près sèche, et il faisait un froid de canard par ici.

« Je suis persuadée que c’était très à jour de la dernière mode. Tu devrais penser à devenir styliste.
- Et tu te proposes de faire mon mannequin ou … ? »

J’avais souris. C’était purement humoristique, car un seul pourrait devenir quelque chose au final. A moins que ? Ce nouveau « lien » était-il lui aussi pour le meilleur et pour le pire ? Ma tête allait exploser ; trop d’informations à traiter, trop de choses à penser, à planifier … Si Pearl était là, elle saurait gérer tout ça. Je n’étais ni le stratège ni la tête pensante du district 1 …

« Réveille-moi dans trois heures s’il te plaît… »

J’acquiesçai et la vis partir en direction du puit. Je me retournai, les yeux vers la corne, tout en commençant à réfléchir, quand Amy m’appela.

« Nathanaël, viens voir ! »

Je me retournai en un quart de seconde. Pas déjà un problème, si ? J’observai mais ne vis rien jusqu’à ce que je me rapproche d’Amy. Une étrange lumière sortait de la roche. J’haussais un sourcil … Qu’est-ce que c’était encore que cette connerie. Les mains d’Amy tremblaient ; visiblement elle n’était pas non plus rassurée par la situation. J’allais lui dire que tout irait bien mais une voix s’éleva avant que je n’ai pu dire mot.

« Maintenant que les plus volontaires d’entre vous se sont retrouvés et que les autres vont goûter à l’aveuglement que vous connaissez tous si bien, je suis certain que vous serez ravis de passer au niveau supérieur… Nous avons dissimulé pour chacun de vos duos un petit cadeau… Prenez-le et ne le perdez surtout pas ! Votre destin pourrait bien en dépendre… »

Un « petit cadeau » … Bah voyons. Prenez-le et ne le perdez pas … Prenez le et ne le perdez pas … Est-ce que cela voulait dire qu’on ne pouvait pas s’en servir tout de suite ? Quel était ce « cadeau » ? Ne serait-ce pas plus futé de l’abandonner ici et de partir avant qu’un nouveau piège n’en sorte ?

« Je ne sais pas si c’est un vrai cadeau ou un piège, mais je crois qu’on doit se décider… »

Amy tenta de sortir la boite sans succès avant de se tourner vers moi.

« Tu peux la sortir ? »

Je m’exécutais. Alors que je la sortais, j’en profitais pour observer notre cadeau. Une boite avec une balance, et un petit tiroir. J’essayais de l’ouvrir, sans succès : il fallait essayer. Dessus il y avait des ciseaux mais j’eu le même résultat.

« Regarde, un tiroir... Il doit y avoir quelque chose dedans, quelque chose qu'on ne récupère qu'avec la balance... Non ? »

Amy se précipita vers son sac d’où elle sorti la boussole. Celle-ci s’affolait et tournait dans tous les sens. Je sorti la mienne à mon tour : elle faisait exactement la même chose.

« Tu crois que c’est la boussole qui va sur le plateau vide pour le rééquilibrer ? Ca m'a l'air trop simple, ça ne m'étonnerait pas que cette chose explose si nous nous trompons...On essaye ? »

J’avais éclaté de rire … Pourtant il n’y avait rien de vraiment drôle … Mais Etait-elle sérieuse ?

« Tu penses que ça va exploser si on fait ça, mais tu veux … Essayer ? »

J’avais haussé un sourcil. C’était évidemment trop simple. Et puis, on était deux. On avait deux boussoles … Alors pourquoi une seule ? Je me pinçai la lèvre. Que fallait-il faire ? Je commençai à faire les cent pas tout en observant l’objet avec suspicion.

« Je n’en sais rien Amy … Ca semble évident, tu as raison, qu’il faut équilibrer le plateau … Mais avec quoi … »

Je regardai encore les boussoles un instant, qui tournaient tournaient et tournaient encore.

« Et si les boussoles étaient la solution ? Peut-être qu’elles tournent ainsi pour une raison … Peut-être qu’il faut parcourir l’arène et qu’à un moment elles vont s’arrêter … A l’endroit où on est supposé trouver avec quoi l’équilibrer ? »

C’était censé. Une bonne manière pour les juges d’empêcher les tributs de rester statique et de se cacher, de nous faire bouger et, inévitablement, nous rencontrer. Je me grattai la tête en voyant Amy bailler.

« Le mieux est qu’on dorme, on réfléchira sans doute mieux avec les idées un peu plus fraîches … »

Je laissai Amy retourner au puit pendant que je m’asseyais dans le sable de façon à pouvoir voir ce qui approchait mais sans trop attirer l’attention. La première heure, je focalisais mon attention sur la fameuse boite, mais je ne trouvais aucune meilleure proposition que ce que j’avais faite plus tôt. Toutefois une phrase qu’on nous avait dite sonnait dans mes oreilles … « Ne le perdez pas ». On ne risquait pas de le perdre si on restait à côté. Pour moi c’était un indice, indice qui indiquait qu’on devait bouger avec la balance. Après ce temps, je commençais vraiment à ressentir le froid. Les journées étaient en effet très chaudes, mais les nuits … Quel climat de dingue … Je jetai un coup d’œil à Amy et constatai qu’elle tremblait dans son sommeil. Elle avait enlevé son T-shirt mais son bermuda restait humide ; elle devait être encore plus gelée que moi. Après un instant de réflexion, je me rapprochais d’elle et vint me coller contre elle pour qu’elle puisse profiter de ma chaleur. L’observant un instant, je souris tout seul.

« Tu ne peux pas me gifler si tu dors, n’est-ce pas ? »

Je soupirais. En regardant Amy, je me rappelai que la balance n’était pas notre plus gros problème ; Amy l’était. Je n’étais pas idiot ; on allait être une cible. On aurait pu croire que les duos faibles étaient une cible prioritaire ; je n’en croyais rien. Le cinq, le huit, le neuf ou le dix seraient faciles à éliminer si cette histoire de nouveau lien se terminait. Mais les carrières et les mentors … Ils ne seraient jamais aussi vulnérable qu’en étant lié à des « non carrières ». Si je devenais une cible, Amy serait la première attaquée, et je n’avais pas de faux espoirs sur ses capacités à survivre à une attaque de Kol ou de Cassandra. Nouveau soupir. Je jetai un œil à mon sac. J’avais une corde là-dedans. Je devrais pouvoir la hisser à un arbre et l’attacher là-haut si je voulais la protéger. Mais il faudrait que je reste près, et que nos ennemis n’aient pas d’arc ou d’arbalète. Il faudrait que je l’équipe avec mon arbalète, pour qu’elle puisse rester en combat éloigné. Mais savait-elle s’en servir ? Et savait-elle seulement se servir de sa dague autrement que pour la lancer ? Après deux nouvelles heures, je reculai un peu et poussait doucement Amy.

« Allez, debout la marmotte, c’est mon tour … »

Je m’installai dans le sable alors qu’elle se levait. Avant de dormir, je voulais en savoir plus sur son état.

« Comment te sens-tu ? Mieux ? »

Et alors que je posais ma tête tomber sur le sable, je sentais déjà mes paupières se fermer. Dans mon état semi-éveillé, semi-endormi, je murmurais :

« J’espère que ça va parce que demain au aurores ton entrainement comm… »

Je ne suis même pas sûr que j’ai eu le temps de terminer ma phrase avant de plonger dans un profond sommeil.

« Nate D1 est dans la zone rocheuse plane, section "puit"
Nate D1 a dormi 4h»

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Jour 3 - Zone rocheuse plane - Ouest (Puits)

In this farewell there's no blood, there's no alibi. 'Cause I've drawn regret from the truth of a thousand lies. So let mercy come and wash away what I've done.
Put to rest what you thought of me while I clean this slate with the hands of uncertainty. So let mercy come and wash away what I've done.
For what I've done I start again and whatever pain may come : today this ends. I'm forgiving what I've done. ▲Linkin Park

Le rire de Nathanaël sonnait très étrangement dans cette situation, dans cette nuit noire et cette surprise étouffante, mais elle réussit à m’arracher un sourire.

« Tu penses que ça va exploser si on fait ça, mais tu veux… Essayer ? »

Oui, ma phrase était paradoxale et de ce fait, s’avérait étrange et suicidaire. Il devait y avoir un peu de vrai dans ce sentiment, je n’en savais rien, j’avais simplement proposé pour faire avancer les choses. Mais je me demandais bien si les Juges n’apprécieraient pas un peu de spectacle ou d’inattendu. Nathanaël haussa les épaules et commença à faire les cent pas, et je l’observai tandis qu’il réfléchissait.

« Je n’en sais rien Amy… Ca semble évident, tu as raison, qu’il faut équilibrer le plateau… Mais avec quoi… Et si les boussoles étaient la solution ? Peut-être qu’elles tournent ainsi pour une raison… Peut-être qu’il faut parcourir l’arène et qu’à un moment elles vont s’arrêter… A l’endroit où on est supposé trouver avec quoi l’équilibrer ? »

C’était une solution qui tenait la route. De mon côté, j’avais réfléchi, me demandant si les deux évènements de la journée – à savoir le changement de règle et l’apparition de la boîte – n’étaient pas liées… C’était probable. Tout était probable.
Bien malgré moi, un bâillement franchit mes lèvres et je ne réussis pas assez bien à la masquer puisque Nathanaël le vit. Et forcément, sa réaction ne tarda pas.

« Le mieux est qu’on dorme, on réfléchira sans doute mieux avec les idées un peu plus fraîches…

- D’accord… Tu me réveilleras. »

C’était un ordre, même si les mots et le ton n’y étaient pas à cause de la fatigue, je le lui fis comprendre par le regard. Le mien avait la fâcheuse tendance à être éloquent et franc, honnête. Il ne mentait pas. Il ne mentait jamais, et cachait bien mal. En cet instant, je me demandais ce que mes yeux exprimaient, ne doutant pas que c’était une chose que mes lèvres ne réussiraient jamais à articuler.
Je repris mon ancienne place, près du puis, et m’allongeai sans réfléchir plus longtemps. Je ne fus accueillie que par le silence et le froid, me demandant bien si celui-ci ne m’empêcherait pas de dormir : mais le noir devint très intense et je n’eus même pas le temps d’être surprise par la vitesse à laquelle le sommeil m’accueillit.
Quelle horreur, un tremblement de terre. J’ai envie de hurler le nom de Nathanaël, mais je ne le vois pas : lui comme lui ont disparu, me laissant seule au milieu d’une mer de sable. Et la terre continue de trembler et je dois fuir, alors je le fais. Je vais tout droit, je continue, sans réfléchir à ma direction, et la mer monte autant que le sable s’anime.
Rien ne s’arrête.
Et devant moi apparait une grotte, sortie de nulle-part, et je m’y précipite. Le monde continue de s’effondrer, mais c’est toujours moins fort… Et j’entends une douce voix me rassurer, et la mer descend, et je sens tout se calmer… Ma peur aussi… Quand le noir daigne enfin me tendre sa couverture…
On me poussa doucement et, bien malgré moi, je sortis de mon sommeil. Je me sentais terriblement plus fatiguée que lorsque je m’étais endormie, mais je me tus et baillai de réveil devant Nathanaël.

« Allez, debout la marmotte, c’est mon tour… »

Je lui avais demandé de me réveiller, je n’allais pas me plaindre qu’il l’ait fait. Le regardant, je le vis s’installer à son tour dans le sable et s’enquir :

« Comment te sens-tu ? Mieux ?

- Ca va pour l’instant, lui répondis-je d’une voix douce. Ne t’inquiète pas pour moi, prends quelques heures pour te reposer. »

Je regardai son visage se détendre, ses paupières tomber et ses lèvres murmurer quelques mots qui se terminèrent en babillages :

« J’espère que ça va parce que demain au aurores ton entrainement comm…

- Dors bien, » murmurai-je à un Nathanaël endormi.

Je ne savais pas combien de temps ça durerait, de même pour celui qui s’écoula avant que je ne me réveille complètement, prise dans mon rêve mais aussi dans la perpétuelle surveillance des alentours, mais le soleil commençait à tracer une ligne sur l’horizon quand je compris qu’il fallait que je fasse quelques chose. Je compris, quand je vis des euphorbes jeter leurs ombres sur moi, ce que je devais faire.
Je défis le morceau de tissus qui enveloppaient mon doigt blessé (qui allait mieux) puis, attrapant ma dague que j’avais à portée de main, je fis une incision dans la pousse devant moi. J’espérais ne pas faire de mauvais mouvement et blesser quoi que ce fût…

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Jour 3 - Zone rocheuse plane - Ouest (Puits)

In this farewell there's no blood, there's no alibi. 'Cause I've drawn regret from the truth of a thousand lies. So let mercy come and wash away what I've done.
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La pointe aiguisée de l’arme s’enfonça sans difficulté dans la plante, ouvrant ainsi un chemin à la sève qui coula en abondance. Je continuais à jeter régulièrement des regards autour de moi, mon rôle premier étant de surveiller les alentours, et mes yeux s’arrêtèrent un instant sur la silhouette endormie de Nathanaël. Gardant l’oreille tendue, je les détournai pour me concentrer sur le morceau de tissu dans lequel je fis de petites encoches, de manière à pouvoir le séparer en trois le moment venu. Puis, tout en faisant bien attention à ne pas en mettre sur mes doigts, je les enduisis dans la sève.
J’entendis un bruit qui m’arrêta. Mon corps se tendit et ma main attrapa la dague posée à côté de moi. Au moindre mouvement, j’étais prête à frapper, peut-être mal. Je vis pourtant un petit rongeur cavaler devant moi. Je poussai un soupir, mon visage se fendant d’un sourire gêné et ridicule, avant de me retourner vers ma préparation.
Je réussis plus ou moins à ne pas m’en mettre partout sur les doigts, quelques gouttes tombant sur mes mains. Je pris ensuite le tissu que j’enroulai solidement sur lui-même pour que la précieuse sève ne se répande dans le sac dans lequel je fourrai ma préparation. J’étais plutôt contente de m’en être sortie lorsque je retournai à ma place pour surveiller les alentours pour la paire d’heures restantes pendant lesquelles rien ne nous dérangea.
En effet, quand le soleil fut bien levé, je m’avançai vers Nathanaël pour le réveiller. D’un mouvement que j’arrêtai dans un premier temps, hésitante, je posai pourtant ma main sur son épaule et le secouai un peu en l’appelant.

« Nathanaël… »

Je retirai vivement ma main de son épaule et lui fis le bilan de la nuit.

« Il ne s’est rien passé cette nuit, pas de bruit et pas de mort. Mais j’ai mis ces quelques heures de répit à profit : j’ai préparé un poison à partir d’Euphorbes… »

Devant son incompréhension, je ris un peu.

« En gros, j’ai trois morceaux de tissus enduits de sève. Si on rencontre d’autres Tributs, il faudrait les jeter dans leurs yeux pour les aveugler. Ca dure un bon moment, si ce n’est pas définitif. »

C’était assez terrifiant de m’entendre dire cela, parler d’aveugler des gens, mais j’étais bien trop fatiguée pour penser à ce que je racontais.

« Je n’ai par contre pas réfléchi à la boîte… Il nous faut bouger, et on ne peut pas la laisser derrière. A ton avis, elle rentre dans le sac ? », lui demandai-je avec un petit rire.

Je jetai un œil à la dite boîte et admirai un instant son tiroir, ses ciseaux… Je n’arrivais pas à comprendre, à faire la différence. Je poussais un soupir.

« Au fait, tu disais quelque chose hier avant de t’endormir, mais je n’ai pas réussi à comprendre… », terminai-je.

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Arène - Corne d'abondance

« Nathanaël… »

La voix d’Amy me tira de mon sommeil profond.

« Il ne s’est rien passé cette nuit, pas de bruit et pas de mort. Mais j’ai mis ces quelques heures de répit à profit : j’ai préparé un poison à partir d’Euphorbes… »

J’haussai un sourcil … D’abord parce que j’étais impressionné qu’elle ait mis à profit son tour de garde pour préparer un … Poison ? C’était un peu impressionnant de la part de la petite Amy qui paraissait si fragile … De l’autre parce que je me demandais bien ce que c’était. Elle rit devant mon air visiblement surpris et je secouai la tête.

« En gros, j’ai trois morceaux de tissus enduits de sève. Si on rencontre d’autres Tributs, il faudrait les jeter dans leurs yeux pour les aveugler. Ça dure un bon moment, si ce n’est pas définitif. »

Je fixai les tissus d’un air pensif. Ca pourrait se révéler très pratique, surtout si on devait faire face à plusieurs ennemis, ou même un seul mais dangereux. La partie complexe serait de réussir à se retrouver assez proche pour poser sa sur les yeux de quelqu’un ; ça n’allait pas être une mince affaire.

« Je suis impressionné mais un peu effrayé aussi … T’es flippante quand tu veux ! »

Je lui souris. Elle était loin d’être aussi inoffensive qu’elle ne voulait bien le laisser paraitre.

« Je n’ai par contre pas réfléchi à la boîte… Il nous faut bouger, et on ne peut pas la laisser derrière. A ton avis, elle rentre dans le sac ? »

J’acquiesçai.

« Oui si on vide un sac on doit pouvoir la mettre dedans. Je t’avoue que je n’ai pas vraiment réfléchi davantage à ça non plus, mais plus j’y pense plus j’ai l’impression que la solution n’est pas ici … »

Il nous manquait quelque chose, que ce soit une instruction ou un objet … Je pensais sincérement que les boussoles allaient se mettre à rebouger à un moment et nous indiquer où on devrait aller. Sinon elles se seraient juste arrêtées, elles ne se serraient pas mises à tourner dans tous les sens … Non ?

« Au fait, tu disais quelque chose hier avant de t’endormir, mais je n’ai pas réussi à comprendre… »

Je l’observais un moment, perplexe. Je ne me sentais pas particulièrement fatigué pourtant, c’était assez étrange à décrire … L’adrénaline sans aucun doute. Qu’avais-je pu dire dans mon sommeil ? Quelle avait été ma dernière pensée avant que …

« Oh, ça ! »

Mon visage s’illumina. Je n’étais pas moi-même certain de la raison ; était-ce parce que j’avais retrouvé mon idée ou parce que j’étais impatient de la lui raconter ? Un peu des deux surement … Un large sourire fendit mon visage alors que mon regard se plantait dans celui d’Amy. Là encore, je ne savais pas vraiment pourquoi cette idée me rendait aussi enthousiaste, mais on n’avait pas vraiment le temps de me psychanalyser.

« Comme je t’ai dit, je n’ai pas apporté plus d’attention que ça à la boite. Je pense que le mieux c’est de la mettre dans le sac et d’attendre qu’on reçoive un message des juges, ou que les boussoles ou je sais quoi. Mais on va devoir bouger … »

Je pris théâtralement son sac et glissais la boite dedans. Cela demanda de forcer un peu, il devait y avoir encore quelque chose au fond mais qu’importe : je ménageais mon suspens.

« Alors j’ai pensé : on va rencontrer d’autres tributs, c’est évident. Si on se retrouve dans un combat rapproché, je pensais qu’on pourrait t’attacher en haut d’un arbre avec la corde pour te mettre en sécurité, Mais … »

J’avais insisté sur le « mais », car il soulevait un problème très important pour notre duo, quelque chose qui ne nous avait pas encore frappé parce qu’on était resté proche tout ce temps … J’avais reculé de quelques pas, et ma vue avait commencé à se flouter. Quelques secondes plus tard, je refaisais quelques pas en avant avant de revenir auprès d’Amy et de m’assoir en tailleur en face d’elle, ignorant toute protestation dûe à mon petit tour.

« Si on est éloignés, on sera aveuglé. On ne sait même pas comment ça marche, le simple fait que tu sois en hauteur pourrait déjà provoquer un problème d’éloignement. Du coup je ne vois qu’une seule solution … On va devoir t’entrainer soldat. »

Un moment de silence passa avant que je ne reprenne.

« Par exemple, ne jamais t’éloigner de ton arme, même si tu es déconcentrée par un magnifique Apollon ».

Je souris avec arrogance, mais je me moquais gentiment. J’avais subtilisé sa dague lorsqu’elle n’y prêtait pas attention. Je lui tendis à nouveau avant de me relever et de lui tendre une main pour l’inviter à en faire autant.

« L’idéal serait qu’on ait assez de temps pour t’entrainer à l’arbalète ; ça serait plus prudent qu’on évite les combats rapprochés, mais le hic c’est qu’on ne va pas forcément pouvoir empêcher les autres de se rapprocher. C’est donc presque plus important de commencer avec le maniement de la dague … Tu t’en sortais pas mal en lancer à l’entrainement mais ici dans l’arène, on ne peut pas prendre le risque que tu te retrouves sans arme si tu rattes ton tir … »

Je n’avais jusqu’alors pas vraiment attendu de réponse de la part d’Amy, trop fier de mon idée et excité à l’idée de s’entrainer. C’était ma zone de confort, ce que j’avais fait toute ma vie … C’était surement pour cette raison que cette idée me rendait si enthousiaste.

« Prête ? »

« Nate D1 est dans la zone rocheuse plane, section "puit"»

Evénement

“ Expiation - 175ème éditiions des Hunger Games

Se séparer ou rester unis ?
Que le sort vous soit favorable...
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La nuit a passé et aucun tribut n’a pour l’instant trouvé la mort … Tous les tributs étaient bien trop occupés à retrouver leur nouveau partenaire et à s’accorder sur ce qui allait suivre, élaborer une nouvelle stratégie … Et se demander à quoi servait cette nouvelle boîte étrange, ce … « Cadeau » des juges dont leur vie dépendait apparemment. Seulement la matinée est passée, certains tributs se sont questionnés, d’autres ont simplement pris la boite et ont bougé sans se poser de questions. Les Juges étaient … Déçus. Déçus, mais pourtant pas vraiment surpris car aucun esprit brillant ne semblait sortir du lot cette année, et le fait que ces simples d’esprits n’ait même pas approché la solution leur prouvait bien que les jeunes des districts y étaient bien pour une raison ; ces petits n’avaient pas inventé l’eau chaude.

Un peu avant midi, ils décidèrent de leur laisser une dernière chance de trouver à quoi servait la boite … Mais ils allaient les aider un peu. Peu à peu, la boite de chaque tribut fut modifiée ; lestée plus exactement. Elle commença à s’alourdir, empêchant les tributs de la porter ou même d’avancer. Un bip strident se fit entendre, provenant de l’intérieur de la boite ; un bip si strident que les tributs durent se boucher les oreilles. Puis une voix robotique s’éleva. Là encore, la voix semblait sortir de la boite … « Opération en cours … Opération en cours … Ciseaux libérés. Briserez-vous le lien ? Vous avez une heure. » Puis plus rien. Mais tous pouvaient à présent comprendre l’utilité de la boite … Elle allait permettre de « divorcer » ; de briser le nouveau lien créé si récemment. Seulement, le message restait assez flou … A quoi servaient les ciseaux ? Les tributs avaient une heure pour le découvrir …

HORS RP
Explications
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Vous l’aurez compris, l’heure de dévoiler le rôle de la fameuse boite approche … Alors, qu’est-ce qui change ? La boite devient lourde et donc intransportable (bah oui, vous allez devoir décider si vous voulez ou pas briser le nouveau lien, on ne va quand même pas vous laisser aller retrouver vos co-tributs pour vous mettre d’accord !!). Autre changement, vous pouvez désormais accéder aux ciseaux. Seulement voilà, comment briser le lien ? C’est à vous de le découvrir …

Nous vous laissons 3 jours IRL (c’est-à-dire une heure en rp) pour découvrir vous-même comment faire. Avant de jouer votre proposition, devrez l’envoyer à Sélène ou à moi-même (Channelle) pour qu’on vous dise si oui ou non vous avez la bonne solution. Vous avez 2 chances par équipe (les nouvelles équipes) soit une chance par personnage. Si vous êtes dans une équipe avec deux personnages joués, vous avez chacun une chance, si vous êtes dans une équipe avec un PNJ (ou une admin), vous avez donc les 2 chances pour vous. Si vous avez la bonne réponse parmi vos deux propositions, vous pourrez la jouer et aurez un avantage de rapidité par rapport aux autres. Si vos deux propositions sont fausses, ça sera à vous de choisir laquelle vous voulez jouer en rp.

Pour le timing, on est bien consciente que tout le monde (peut-être même bien nous xD) ne pourra pas avoir posté les rps d’ici 3 jours, MAIS dans 3 jours, on donnera la bonne réponse. Ce qu’on attend donc de vous c’est que d’ici vendredi soir, vous nous ayez envoyé vos 2 propositions par mp, sans quoi on considérera que vous n’avez pas répondu.

Autre détail : à ce moment du jeu, les seules personnes encore aveuglées sont Mikel et Clarke.

A ce moment du jeu, voici l’état de vos pvs. Ont été retiré : les points de pénalité pour non postage, les points de pénalité pour n’avoir pas bu-mangé-dormi. Pensez également à jouer la fatigue, faim et soif en rp. Si vous n'avez pas bu depuis 2 jours, vous pouvez par exemple être sujet aux hallucinations ...

A bientôt pour la suite des événements !
Puisse le sort vous être favorable.

Votre staff chéri

· Nate :200
· Pearl : 181
· Joss : 196
· Kol : 175
· Nikolay 161
· Thalia 166
· Amy : 194
· Adam : 189
· Aedan : 196
· Vahine : 196
· Mikel : 181
· Cassie : 196
· Clarke : 107
· Maxim : 161
· Nolan : 121
· Silver : 152
· Jason : 186
· Chloé : 184

Supporter

Jour 3 - Zone rocheuse plane - Ouest (Puits)

In this farewell there's no blood, there's no alibi. 'Cause I've drawn regret from the truth of a thousand lies. So let mercy come and wash away what I've done.
Put to rest what you thought of me while I clean this slate with the hands of uncertainty. So let mercy come and wash away what I've done.
For what I've done I start again and whatever pain may come : today this ends. I'm forgiving what I've done. ▲Linkin Park

La remarque de Nathanaël sur le fait que j’étais flippante me donna l’envie de lui répondre que la plus innocente des plantes savait se défendre, mais je n’en fis rien. C’était prétentieux et ce serait sûrement mal mené, je me tus donc et changeai de sujet. La fatigue m’assaillit et je n’avais qu’une envie, m’allonger à l’endroit d’où Nathanaël s’est levé… Légèrement enfoncé, ce devait être sûrement plus frais qu’ici.
C’était incroyable la chaleur qu’il pouvait déjà faire alors que le soleil se levait à peine.
Nathanaël resta un instant perplexe après ma phrase, et j’appuyais de mon regard ma question qui était pour moi très claire. Que pouvait-il bien penser en ce moment ? C’était lui qui avait voulu parlé de quelque chose que je n’avais pas comprise, je ne pouvais donc pas détailler.

« Oh, ça ! »

Le visage de Nathanaël s’illumina et se fendit d’un sourire, et mes lèvres s’étirèrent d’elles-mêmes en réponse, bien que mon regard restât interrogateur et rempli d’incompréhension. Oui, bien sûr, ça ? Quel était donc ce projet qui pouvait le rendre tellement positif ? Je sentis mon cœur s’emballer sans raison particulière dans l’attente que cet homme en proie à une certaine perplexité livre le fond de sa pensée.

« Comme je t’ai dit, je n’ai pas apporté plus d’attention que ça à la boite. Je pense que le mieux c’est de la mettre dans le sac et d’attendre qu’on reçoive un message des juges, ou que les boussoles ou je sais quoi. Mais on va devoir bouger… »

J’acquiesçai à ses mots tandis que je le regardai bouger. De la mise en scène théâtrale. Il fit de grands gestes pour ranger la boîte, puis, coupé dans son élan par la résistance du sac, il en tira partie pour ménager un suspens qui eut l’effet qui devait être escompté : j’ouvris grand mes yeux et insistai d’un froncement de sourcils pour qu’il continue son développement. Auquel il n’apporta, forcément, que des évidences.
Je me demandais des fois si les Carrières se rendaient vraiment compte de l’endroit où l’on était.

« Alors j’ai pensé : on va rencontrer d’autres tributs, c’est évident. Si on se retrouve dans un combat rapproché, je pensais qu’on pourrait t’attacher en haut d’un arbre avec la corde pour te mettre en sécurité, mais… »

Il recula pour tester les limites du brouillage de vue.

« Tu veux en venir où, Nathanaël ?, lui demandai-je tandis qu’il se rapprochait. Je croyais qu’on manquait de temps.
- Si on est éloignés, on sera aveuglés, continua-t-il une fois assis en tailleur en face de moi. On ne sait même pas comment ça marche, le simple fait que tu sois en hauteur pourrait déjà provoquer un problème d’éloignement. Du coup je ne vois qu’une seule solution… On va devoir t’entrainer soldat. »

Allez savoir pourquoi, je me mis à rire, alors que c’était loin d’être une proposition idiote. Mais je sentais que, dans le fond, c’était un des résultats recherchés par mon interlocuteur.

« Par exemple, ne jamais t’éloigner de ton arme, même si tu es déconcentrée par un magnifique Apollon. »

Mes yeux se posèrent sur ma dague dans sa main, et je me sentis idiote de ne pas l’avoir vu me la prendre. Mon geste fut peut-être un peu plus brusque que prévu, mais j’avais beaucoup de mal à me contrôler avec la fatigue et l’agacement que son sourire empirait.

« Un magnifique Apollon ? C’est Selena qui va être ravie… », tentai-je de rattraper mon geste avec une commissure s’étirant timidement.

De ma main libre, je saisis la sienne et il me releva sans aucune peine. Dans ce mouvement, je sentis mon estomac gargouiller et remerciai le ciel qu’il ne l’ait pas entendu, avant d’ignorer la faim qui recommençait à m’assaillir.

« L’idéal serait qu’on ait assez de temps pour t’entraîner à l’arbalète ; ça serait plus prudent qu’on évite les combats rapprochés, mais le hic c’est qu’on ne va pas forcément pouvoir empêcher les autres de se rapprocher. C’est donc presque plus important de commencer avec le maniement de la dague… Tu t’en sortais pas mal en lancer à l’entrainement mais ici dans l’arène, on ne peut pas prendre le risque que tu te retrouves sans arme si tu rates ton tir…
- Je m’en sortais pas mal… », répétai-je en riant.

Mais ma prise s’était resserrée autour de la poignée de la dague et ce simple geste inconscient fut comme un signe que je ne rirais plus maintenant. Je comprenais réellement le but de toute ça. En même temps que ma poigne se durcit, mon regard fit de même, et lorsque j’entendis Nathanaël me demander si j’étais prête, j’acquiesçai.

« Oui. »

Je jetai un coup d’œil à ma lame et me concentrai sur lui.
Et de la leçon qui suivit, je n’eus pas grand-chose à dire. Je restai silencieuse et appliquée à chaque mouvement, incapable de parler tellement mon esprit était appliqué à reconnaître chaque attaque et chaque esquive. Je n’avais pas l’espoir de devenir la plus fine lame de l’arène, mais j’avais au moins celui de ne pas mourir au bout de cinq secondes – j’aurais aimé que ce soit une certitude plus qu’un espoir.
Nathanaël était, comme il avait été dans la salle d’entraînement, un très bon coach. Très patient, peut-être même trop, face à mes erreurs répétées et mes imprécisions notoires. Pour changer de mes habitudes, mon corps pas fait pour le sport hurlait et je supposais que nombre de mes ratés étaient dus à la fatigue, mais je ne me serais pas arrêtée, et Nathanaël semblait bien trop emporté et motivé par son entraînement pour réellement se rendre compte de mes difficultés physiques.
Et midi devait approcher quand les passes s’arrêtèrent et que je m’effondrais, exténuée, au sol. Assise, je levai mes yeux entourés de transpiration vers lui, cherchant un mot à dire, mais ne le trouvant pas, ma main continuant de serrer ma dague, de manière sûrement un peu crispée.
Nous nous étions mis d'accord pour bouger avec la boîte : il était étonnant que personne ne nous ait débusqués alors qu'il était midi. Pourtant, et je m'en rendais d'autant plus compte avec l'entraînement, j'étais bien le talon d'Achilles de Nathanaël... Enfin, pour le temps que ça durerait. Car, dans un flash, je le revis achever Elina, et cette image me rappela la réalité : il était certes mon allié, mais ça durerait une journée. Après, nous serions ennemis, côte à côte, et je ne savais plus si je pouvais sur l'espoir sourd qu'il puisse m'achever rapidement. D'autant moins si cela entraînait la mort d'Adam.
Alors que j'attrapais le sac contenant la boîte et que je le jetai sur mon épaule, combattant les maux par le mal en forçant sur mes courbatures, je me mis à marcher vers Nathanaël pour lui demander s'il avait une idée de la direction à prendre. J'étais même prête à ajouter qu'on aurait dû boire et remplir à nouveau nos gourdes. Seulement, je ne me rendis pas réellement compte que la boîte devenait de plus en plus lourde dans le sac, au point que je trébuchai dans le sable à l'instant où elle émit à un bip strident. Entraînée par le poids devenu soudain trop lourd, je ne pus me relever, et n'eus le temps que de m'enrouler sur moi-même pour ne pas avoir trop mal. Ma main n'avait pas quitté la bretelle du sac et s'était crispée autour dans l'effort ; de l'autre, je tenais ma dague, et je me demandai bien comment j'avais fait pour ne pas me la planter.
Ébahie, j'allais parler, m'énerver sur ce qui se passait, mais ma gorge sèche dérailla. Une voix s'éleva alors du sac.

©clever love.

Informations :
Spoiler:

Evénement

“ Expiation - 175ème éditiions des Hunger Games

Se séparer ou rester unis ?
Que le sort vous soit favorable...
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Le soleil brillait à son zénith lorsque les Juges avaient décidé de laisser une dernière chance à ces tributs qui offraient bien trop peu de spectacle pour une année d’Expiation. Au Capitole, les rumeurs courraient à voix basse, les Jeux s’essoufflaient avant même d’avoir commencé, les Juges n’étaient pas à la hauteur… Et des Juges « pas à la hauteur » pour une édition si importante, cela signifiait des Juges « disparus dans d’obscures circonstances ». Il était hors de question pour eux de finir comme certains de leurs aïeux, de manquer à leur devoir. C’est pourquoi ils avaient donné une dernière chance à ces jeunes simples d’esprit.

La boîte avait fait résonner son message, chaque nouvelle équipe connaissait désormais la dure vérité : cette boîte allait leur permettre de se séparer, ou non, de leur co-tribut de fortune, ceux que les Juges leur avaient assigné sans vergogne. Mais au-delà du choc de la nouvelle, tous allaient devoir prendre une décision cruciale pour la suite de leur aventure dans l’arène : décideraient-ils de rester indéfiniment liés à leur nouveau co-tribut ou tenteraient-ils par tous les moyens de se séparer de lui ? Ils n’avaient qu’une heure et pourtant chaque seconde qui passait les rapprochait de cette fin inéluctable : il fallait trouver la solution avant que le temps imparti ne s’égrène telle la poussière, il fallait empêcher son co-tribut de trouver la réponse si on désirait rester sous sa protection…

Tous allaient tenter quelque chose, mais qu’adviendrait-il après une heure si personne n’avait trouvé la solution ultime ?

HORS RP
Explications
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Comme vous avez pu vous en rendre compte en rp, la solution de la boîte mystérieuse des Juges approche… Seulement, avant de découvrir le fin mot de cette histoire, il vous reste à tenter en rp les propositions que vous nous avez faites par mp suite au précédent event de l’arène.

Rappel :

La boîte est toujours lourde, intransportable, depuis que la voix a fait savoir qu’elle servait à briser le lien qui unit deux tributs.
Vous pouvez accéder aux ciseaux qui se sont désoudés. Les plateaux sont accessibles pour y déposer ce que vous désirez.
Tous les tributs joués (hors admin) devaient envoyer un mp avec leurs deux propositions pour faire fonctionner la boîte et briser le lien.

Résultat des tentatives des tributs nous ayant envoyé des propositions :

Jason – proposition n°1 : Sa première proposition consistait à prendre les ciseaux et retirer la puce qui a été injectée aux deux tributs d’une équipe pour les déposer ensuite sur la balance.
Jason – proposition n°2 : Il faudrait prendre les ciseaux, se tailler et déposer une goutte de sang sur un plateau. L'autre tribut ferait pareil et déposerait son sang sur l'autre plateau afin de l’équilibrer.
Amy – proposition n°1 : Tenter de tuer les poux sous la peau avec les ciseaux pour faire disparaître le numéro.
Amy – proposition n°2 : Sa seconde proposition était d'enlever le poux de la main avec les ciseaux (et puisqu'ils sont bien accrochés dans la chair, cela blessera les tributs), faisant ainsi disparaître le numéro, et déposer les deux poux sur la balance. Cela ouvrirait le tiroir et casserait le lien.

Ces quatre réponses sont les seules que nous ayons reçues.

Désormais, avant de vous révéler la véritable solution, tous les duos vont devoir jouer une solution que leur personnage aurait tenté pendant cette heure, même les duos n’ayant pas proposé de solution !
Cependant……les tributs joués n’ayant pas proposé de solution vont être accaparés d’un malus en raison de leur absence de proposition car il ne serait pas correct de laisser les deux tributs ayant tenté de résoudre l’énigme se blesser avec leurs idées alors que les autres pourraient jouer une situation moins risquée.

C’est pourquoi :

Les duos de Jason (Jason/Vahine) et d’Amy (Amy/Nathanaël) : Vous allez pouvoir choisir de jouer une situation de votre choix, hors des propositions que vous nous avez soumises et donc éviter de blesser votre personnage ![/b] Ceci est votre bonus pour avoir tenté de trouver la solution du mystère de la boîte.
Les duos Nikolay (D4)/Pearl (D1), Nolan (D9)/Thalia (D4) et Cassandra (D7)/Aedan (D6) : Vous allez devoir jouer une des quatre solutions proposées par Amy et Jason. Celles-ci vont obligatoirement blesser un de vos personnages, ceci est votre malus pour ne pas avoir proposé de solution.
Pour les duos comprenant deux PNJ ou PNJ/admin : Vous allez pouvoir jouer une situations de votre choix, soit parmi celles proposées par Jason et Amy, soit issue de votre imagination et non blessante.
Cas particulier : Si vous souhaitez rester lié à votre nouveau tribut. Dans ce cas précis, vous n'avez pas besoin de chercher la solution et donc de jouer cette situation. Toutefois, si vous faisiez partie des personnes qui devaient jouer une situation blessante, alors nous vous demandons d'en inventer une AVANT de commencer une traque ou une autre action. Cette situation devra être jouée dans 1 rp pour chaque personnage de l'équipe avant qu'une autre action ne commence.

Nous vous laissons vendredi 4 septembre, 21h, (c’est-à-dire entre midi et 13h du jour 3, en rp dans l’arène) pour jouer la situation suivant les instructions notées ci-dessus.
Ce timing est très important à respecter afin que nous puissions continuer l'évolution de l'arène dès la soirée cb de rentrée !

Rectification :
Afin de ne pas vous bloquer, vous pourrez nous envoyer un mp (à Sélène, en raison de la semi-absente de Channelle) dès que la situation que vous devez jouer est réalisée. Nous vous transmettrons alors la solution de la balance que vous pourrez décider de jouer ou non en rp. ;)

Autre détail : à ce moment du jeu, les seules personnes encore aveuglées sont Mikel et Clarke.

A bientôt pour la suite des événements !
Puisse le sort vous être favorable.

Votre staff chéri

Arène - Zone du puit -

Jour 3 - Puits (ouest) Tumblr_lyd56fePug1r9z1qpo1_500

Je m’attendais à trouver une Amy retissante ; au contraire elle sembla approuver l’idée de s’entrainer un peu. Certains auraient pu voir là une perte de temps et surtout une perte d’énergie, mais il fallait rester lucide, elle en avait besoin. On commença par quelques bases où j’attaquais alors qu’elle devait esquiver. Le début fit une catastrophe mais peu à peu, elle commença à esquiver bien mieux qu’elle n’avait commencé. Je n’étais ni assez naïf ni assez prétencieux pour croire qu’un petit entrainement de quelques heures allait vraiment servir si on tombait sur les jumeaux du deux, carrières entrainés depuis des années. Mais je nourrissais l’espoir que si on tombait sur des tributs classiques, ce petit entrainement pourrait lui éviter le pire.

On passa ensuite à l’attaque où elle se révéla bien meilleure qu’en esquive. Je ne savais pas si c’était l’adrénaline ou des restes de rancœur pour ce que j’avais fait à la corne, mais elle donnait beaucoup d’énergie à essayer de m’atteindre. Je commentais presque chacune de ses actions, sur les différentes positions qu’elle prenait et celles qui seraient plus judicieuses pour moins se fatiguer, être plus rapide, frapper plus juste. « Reste souple sur ton poignet », « Ta force viens des hanches, pivotes quand tu frappes », « Ne regarde pas l’endroit où tu vas frapper », etc … Le temps me sembla passer très vite lorsqu’Amy s’effondra sur le sol, mais en regardant le ciel je vis qu’il devait déjà être près de midi. Lorsqu’elle leva les yeux vers moi avec ce regard qui semblait me dire qu’elle allait me tuer pour l’avoir autant fatiguée, je souris.

« C’était franchement pas trop mal soldat, tu t’en es bien sortie. »

Je m’assis moi aussi un instant en face d’elle pour reposer mes jambes, mais le repos ne serait que de courte durée ; il fallait repartir, on avait déjà beaucoup trop trainé. Amy attrapa le sac et me demanda la direction à prendre … Je songeais qu’il vallait mieux ne pas quitter la zone pour l’instant et donc partir vers l’est ; les tributs les plus faibles chercheraient surement la forêt pour s’y cacher ; les plus forts feraient de même pour les y débusquer. Il faudrait surement nous tourner nous-même vers cette stratégie, mais je préférais commencer par savoir ce que faisait cette boite et chercher un endroit où elle pourrait « s’animer ». On commença donc par se diriger vers l’est. J’allais objecter à Amy que je devrais prendre les deux sacs pour éviter de trop la fatiguer si on rencontrait quelqu’un, mais une voix dans ma tête me disait qu’il serait préférable de ne pas m’épuiser non plus avec une charge supplémentaire si je voulais être en état de nous défendre en cas de confrontation.

Seulement, je regrettais ma décision après seulement quelques mètres où Amy s’écroulait déjà sous le poids de la boite. Alors que je me penchais pour l’aider à se relever en lui demandant comment ça allait, un bruit strident sorti du sac. Je le tirai rapidement de ses épaules par reflexe et l’ouvris, laissant la boite glisser sur le sable ; je n’avais aucune idée de ce qui allait arriver mais si elle venait à imploser ou je ne sais quoi … Une voix s’éleva de la boite et je fronçai machinalement les sourcils.

« Opération en cours … Opération en cours … Ciseaux libérés. Briserez-vous le lien ? Vous avez une heure. »

Je lâchai un juron. Une heure … Il fallait agir vite. Mais briser le lien, avec des ciseaux …

« Au moins tous les tributs vont s’immobiliser un moment … »

Je me pinçai la lèvre à la recherche d’une solution, et un regard à Amy me fit comprendre qu’elle était elle aussi en pleine réflexion … Briser le lien … Avec des ciseaux … Sans oublier la balance … J’analysais chaque élément du mieux que je le pouvais. Notre lien était invisible, ce n’est pas comme si on pouvait simplement le couper avec des ciseaux comme on coupe une corde. Mettre quelque chose sur la balance … Sans m’en rendre vraiment compte, je commençai à réfléchir à voix haute.

« Mettre quelque chose sur la balance, quelque chose obtenu avec des ciseaux … C’est forcément quelque chose qu’on possède tous, si on est tous capable de s’en séparer … Tout le monde n’a pas de sac, ni d’arme … Il y a les boussoles mais ça semble trop facile … Qu’est-ce qu’on a tous en commun … »

Mon regard se porta sur Amy que je détaillais un instant. On était tous entré comme elle était devant moi, qu’avait-on en commun elle comme moi …. ?

« Des vêtements … Trop facile … Un corps, un nez, deux yeux … »

Mais c’était clairement inenvisageable là encore. Ils ne pouvaient pas nous demander de nous mutiler, à quoi ressemblerait l’arène si les tributs ne pouvaient plus marcher ou se battre … Pourtant l’idée des yeux resta un instant dans mon esprit ; l’arène n’avait pas arrêté de tenter de nous aveugler. Etais-je prêt à nous arracher un œil à chacun pour tester ma théorie ? Je continuais à chercher.

« Des cheveux … »

Je relevais mon regard vers Amy qui semblait trouver l’idée bien ridicule.

« Ca pourrait marcher ! Réfléchis ; on en a tous, une fille un garçon par duo, ça pourrait totalement expliquer les ciseaux, et ça pourrait être mis sur la balance pour l’équilibrer ! »

Je ne savais pas vraiment si c’était parce que l’alternative des yeux ne m’enchantait pas ou parce que j’étais vraiment persuadé que ça allait fonctionner, mais cette idée me paraissait évidente. Je m’emparais des ciseaux et me rapprochai d’Amy. Lorsque seulement quelques centimètres nous séparaient, je glissais ma main dans ses cheveux avant d’en attraper une mèche. Mon visage se tourna légèrement vers le sien pour la regarder dans les yeux en attente de sa bénédiction.

« Puisse ta styliste me pardonner ce que je vais faire … »

« Nate D1 est dans la zone rocheuse plane, section "puit"»

Se libérer

Jour 3 - Zone rocheuse plane - Ouest (Puits)

Don't taint this ground with the color of the past. Are the sounds in bloom with you ? 'Cause you seem like an orchard of mines. Just take one step at a time.
And you seem to break like time, so fragile on the inside. You climb these grapevines. Would you look now unto this pit of me on the ground and you wander through these.
To climb these grapevines... Vines. ▲Globus

Nathanaël se précipita à mon côté tandis qu’un bruit aigu et strident s’élevait du sac. S’élevait de la boîte. Une exclamation de surprise et de douleur sortit de ma bouche, me bouchant un instant les oreilles, geste complètement inutile puisque le son ne fut pas plus étouffé. Le comprenant rapidement, je découvris mes tympans, puis tentai de lutter pour ne pas me débattre inutilement contre cette torture auditive, et enfin fixai mon partenaire qui avait pendant ce temps sorti l’objet maudit de sa cache.
Je captai son regard inquisiteur, empli de doute et de crainte, et je réussis soudain à percevoir quelques mots prononcés par une voix électronique. Je levai les yeux, fixant partout autour de moi, m’attendant à voir le visage d’un Juge apparaître : ce fut pourtant la boîte qui attira mon attention puisqu’elle était la source de tout ce tapage.

« Opération en cours… Opération en cours… Ciseaux libérés. Briserez-vous le lien ? Vous avez une heure. »

Mon cœur se mit à battre et une sueur froide fraya lentement son chemin le long de ma colonne. Je ne pouvais dire ce qui m’inquiétait le plus : le fait que nous étions peut-être les seuls qui avions fait tout ce tapage, ou bien les mots « briser le lien », ou encore le « temps imparti ». On nous laissait, du moins en une apparence que nous étions forcés de croire puisqu’on ne menait pas le jeu, un choix à faire, et très clair : celui de briser, ou non, ce nouveau lien imposé plus tôt dans la journée. Je fixai un instant les ciseaux qui, dans le vacarme insoutenable provoqué quelques instants plus tôt, étaient tombés sans se faire remarquer.
L’hésitation me prit de partager mes craintes avec Nathanaël, mais lorsque j’ouvris la bouche pour le faire, je vis celui-ci plutôt décidé à résoudre l’énigme. A détruire le lien. Et j’avais été sur le point de lui montrer mon incertitude ? Les traits de mon visage se refermèrent de toute émotion, ou du moins, firent ce qu’ils pouvaient.

« Au moins tous les tributs vont s’immobiliser un moment…, conclut-il à la phrase.

- Tu es sûr ? »

Sûr de ce que tu avances ? Sûr de vouloir faire cela ?
Réfléchir, c’était bien l’utilité de ce temps qui nous avait été imparti. Mais si en toute logique, j’aurais dû réfléchir à l’emploi possible de ces ciseaux, mon esprit se mit à vaquer à toute autre chose : qu’arriverait-il une fois le lien brisé ? La réponse se dressait claire et facile. Nous serions lui et moi des Tributs classiques de Jeux de la Faim : seuls, sans que la mort de l’un n’entraîne celle de l’autre. Sans que l’un ne dépende de l’autre. La conclusion était donc simple.
L’un pouvait tuer l’autre sans crainte d’une possible conséquence. Et à ce jeu, Nathanaël serait inévitablement gagnant. Je n’avais pas la moindre chance.
La sueur qui était jusqu’à lors froide se glaça totalement, provoquant des frissons qui se répandirent dans mon corps entier, et mes entrailles se tordirent sous l’effet de la peur. Heureusement que mon coéquipier était accaparé par sa réflexion, car les traits de mon visage que j’avais tentés de rendre inexpressifs commencèrent à tressaillir en une grimace éloquente. Je tentais de calmer ce surplus d’émotions : mes mains crispèrent sur le sable, à un point tel qu’elles s’écorchaient finement contre les grains.
La voix de Nathanaël semblait tellement lointaine…

« Mettre quelque chose sur la balance, quelque chose obtenu avec des ciseaux… »

Mais le sable lui-même ne voulut pas m’apporter son soutien, glissant entre mes doigts comme si cela n’avait été que de l’eau. Mes pupilles claires totalement dilatées se portèrent sur les dites lames qui brillaient dans ce soleil désertique.

« C’est forcément quelque chose qu’on possède tous, si on est tous capable de s’en séparer… »

Je déglutis et respirai profondément, tentant de retrouver du calme, écoutant d’une oreille craintive de suivre les réflexions que Nathanaël exposait.

« Tout le monde n’a pas de sac, ni d’arme… Il y a les boussoles mais ça semble trop facile… »

Bon sang, se rendait-il compte de ce dont il parlait, de ce qui se cachait derrière ses mots ? Le simple fait qu’il se mette à parler d’objets réussit à me calmer, au point que d’apeuré, mon visage ne fut que tendu.

« Qu’est-ce qu’on a tous en commun… »

Je sentis qu’il allait porter ses yeux sur moi, et je détournai mon regard de manière à lui donner l’impression que je réfléchissais, alors qu’en vérité je ne voulais pas qu’il y lise ma peur. Pour moi, qui avais passé ma vie entière à écouter mes peurs, c’était terrible de vivre cet instant : elles me noyaient parce que je n’arrivais pas à les gérer. A gérer cette alarme qui résonnait en moi. Alors je fis ce que j’avais toujours fait : je fermai mes yeux, j’inspirai profondément, et je cherchai ce petit oasis qui m’avait calmé, il y avait longtemps. Je me coupai un instant du monde, sachant ce que je cherchais.
De la chaleur. Incroyable quand on s’assoiffait dans un désert, non ?
De la chaleur pour vaincre la froide peur.
Contre toute attente, j’y parvins vite, et je la laissai doucement envahir chaque parcelle de mon corps, et tenter de rendre mes idées plus claires… Plus calmes… plus facilement gérables, rendre ma peur utile… Et j’ouvris les yeux pour les poser sur Nathanaël quand celui-ci s’exclama :

« Ca pourrait marcher ! Réfléchis ; on en a tous, une fille un garçon par duo, ça pourrait totalement expliquer les ciseaux, et ça pourrait être mis sur la balance pour l’équilibrer ! »

Non, il ne saurait pas ce qui venait de se passer en moi.
Je me relevai doucement tandis que je faisais le bilan de la situation. Mon coéquipier cherchait donc à briser le lien en posant une quantité de nos cheveux sur chacun des plateaux de la balance. J’acquiesçai doucement à cette idée, qui me réjouissait car elle n’était pas lourde en conséquences. Si cela marchait… J’avais peut-être ma chance de fuir, ma chance de survivre, non ? Elle était minime au point d’être insaisissable, mais elle existait. Aussi, je le regardai attraper les ciseaux, je le vis s’approcher de moi, s’approcher de mon visage, plongeant son regard dans le mien.
Et passer sa main dans mes cheveux. Me toucher.
Ce fut comme un coup d’électricité, mais très chaud. Je ne bougeai pas. Je m’attendais, à la vue de mes réactions habituelles et de ma réflexion précédente, à ressentir du dégoût, à vouloir m’écarter, fuir à tout prix sans penser aux conséquences. A la place, mes entrailles glacées se mirent à bouillir, mon cœur continuait à battre la chamade, et mes yeux regardèrent sa main attraper le bout d’une de mes mèches. C’était tout, c’était simple, aussi simple que Nathanaël l’avait toujours été, mais le doute que cela plaça dans mon cœur était tout simplement indélogeable. Je ne savais plus quoi penser. Le cours de mes pensées était réellement insupportable pour ma raison.

« Puisse ta styliste me pardonner ce que je vais faire…

- Crois-moi, si tu sors de cette arène, elle va t’assassiner pour avoir détruit son travail. »

Les mots de ma réponse furent naturels ; ma voix, cependant, était tellement crispée et déraillée qu’elle semblait forcée. Mais il comprit que j’exprimais à travers celle-ci mon accord puisque d’un coup ferme et précis, les lames détachèrent la mèche tant désirée qui se déposa avec douceur dans ma main tendue.
Je pris une décision.

« Attends, laisse-moi découper tes cheveux. Il ne faudrait pas que tu te blesses. »

Je ne me rendais pas compte que je ressentais un réel désir que mon coéquipier ne se fasse aucun mal.
Doucement, je posais ma main sur la sienne, glissant mes doigts couverts de cicatrices dans cet instrument tellement important. Je supposai que j’avais sa bénédiction. Malgré la douleur que me causa pourtant je restai précise en détachant une mèche de ses cheveux qui avaient bien poussé. J’aurais sûrement fait la remarque en tant normal mais, une fois le trophée en main, je me détournai vers la balance en faisant attention à ne rien perdre.
Je tenais tellement à me rapprocher de la boîte parce qu’à côté se trouvait ma dague, que j’avais lâchée pour me protéger du bruit strident.
Je m’appliquais néanmoins à déposer d’abord la mèche de Nathanaël sur un plateau. Puis, jugeant doucement du poids de ma propre mèche que je pouvais ajouter, je la découpais lentement avec les ciseaux. Quand j’estimais avoir fini, j’attendis. Je n’entendais que mon cœur battre, peu importait ce que mon coéquipier pouvait dire : j’étais seule avec mon destin, seule alors que le danger risquait d’être le fait que c’était faux. Le fait que nous étions deux.
Soudain, de la lumière violette apparut dans mon champ de vision, et je vis sur la plaque de verre un message s’afficher. J’aurais pu en être surprise, mais à la vérité, seuls les mots écrits-là me marquèrent.

« Seul un sacrifice d'une part de lui-même a la même valeur que la rupture pour couple... »

Un cri franchit mes lèvres tandis que la solution me frappait.
D’un bond, d’un seul, j’attrapai ma dague que j’avais toujours laissée dans mon champ de vision, et je me relevais pour faire face à Nathanaël. Maintenant c’était sûr, maintenant c’était certain.
Ma dague se dressait entre lui et moi.

« Tu comprends ? »

Ma phrase était comme un cri, rendu hystérique par la peur.

« Ils veulent du… ils veulent quelque chose de plus violent que des cheveux ! Du sang, des morceaux, du combat ! Et le sacrifice de l'un de nous deux ! »

Pourquoi étais-je en train de vider ce que j’avais sur le cœur ?

« Je comprends pourquoi tu veux briser ce lien Nathanaël, je comprends le poids que je peux être pour toi ! Et je sais que quoi qu’il arrive, je ne suis pas de taille face à toi ! »

Si le doute mêlé à la terreur pouvait exploser mon cœur et me tuer sur le coup.

« Je sais même pas ce que je fous là ! Merde ! Si j’ai survécu jusqu’ici, c’est juste parce que des gens plus forts que moi m’ont aidée, voire même se sont sacrifiés, pour réparer toutes mes erreurs ! »

Je regardais Nathanaël, homme créé par le Capitole pour les Jeux, pour se battre contre des gens comme moi, qui n’avaient rien à voir avec tout cela.

« C’est sûrement ça. Sûrement le moment pour que je paye tout ça. Pour que je rende au Ciel toute la chance qu’il m’a donnée et dont je n’ai pas profité », terminai-je d’une voix plus calme.

Je faisais tout pour garder ma distance entre lui et moi : s’il avançait d’un pas, je reculais ; s’il reculait, j’avançais.

« Mais, parce que je me suis promis d’être honnête avec toi, je te jure que je vendrai chèrement ma peau. »

Je restai plantée sur place, guettant la réaction de Nathanaël. Tremblant comme une feuille devant la réalité, mais prête à l’accepter, se concentrant sur cet indescriptible sentiment qui bouillait mes entrailles et qui n’était pas que de la peur, et sûrement pas de la rage de vaincre.
C’était avant tout Adam que j’avais décidé de sortir de l’arène, et si je pouvais donner ma vie pour affaiblir l’un des favoris de ces Jeux, ce qui pouvait être un petit rien important, alors le sacrifice d’Elina n’aurait pas été complètement vain, à la vue de mes compétences.
A la vue de ma nullité totale comme survivante.

clever love.

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