Meadow of Heaven

Meadow of Heaven

Amy E. Wetthrone & Adam S. Anderson

Un rayon de lumière perce à travers les rideaux mal fermés de la chambre et se pose, comme par hasard sur le visage d’Adam, réveillant le jeune homme qui dormait dans son lit moelleux. La nuit avait été courte, et particulièrement agitée, et bien entendu, dormir encore un peu ne lui aurait pas fait de mal. Agacé, il se redressa, dans le but de refermer correctement les maudits rideaux puis de retourner se coucher. Or dehors, le soleil était déjà bien haut, et l’absence de nuages annonçait une de ces chaudes journées où il fait bon traîner dehors. Autant en profiter. Et puis il avait besoin de décompresser.

Ni une ni deux, il prit la direction de son armoire pour y trouver de quoi se vêtir. Il choisit un simple pantalon de coton gris accompagné d’un haut bleu clair assorti, rien de trop foncé, pour ne pas mourir de chaud en lézardant au soleil ! Un passage en coup de vent dans la cuisine, et il récupéra de quoi se nourrir à midi en dehors de la maison du Village des Vainqueurs, et pour finir, un signe de main à Elina, et il était déjà dehors à prendre la direction de son coin favori : le champ de coquelicot situé non loin des barbelés de sécurité.

Aux gens qu’il croisa sur son chemin, il leur adressa un sourire de circonstance, pas sincère, mais assez convainquant pour paraître vrai, même si peu de personnes y était dupe. En peu de temps, il arriva à destination, ce grand pré, entièrement couvert de ces belles fleurs aux pétales écarlates en cette saison. Et cette fois-ci, un vrai sourire naquit sur ses lèvres, il se laissa tomber parmi elle, comme sur un lit aux draps rouges.

« J’espère qu’elle arrivera vite… » soupira-t-il, en levant les yeux vers le ciel.

Et pas un instant, il douta qu’elle viendrait. Elle ? Amy Wetthrone, fille du maire, de 4 ans son aînée et seule personne en ce bas monde, Elina exclue, à qui il peut s’ouvrir sans craindre d’être mal compris ou jugé. La seule personne à laquelle il tienne en somme. Tous deux ont pris l’habitude de se voir ces cinq dernières années pour « décompresser » selon les termes d’Adam, ou même juste pour juste passer du bon temps, et ce pré est rapidement devenu leur lieu de rencontre favori. Après tout, n’était-ce pas là que tout avait commencé, alors que tous les deux n’étaient que des âmes en peine ?

Avec la Moisson qui approche un peu plus chaque jour, elle aussi doit mal dormir, comme la grande majorité des habitants des Districts, alors elle viendra. Peut-être pas tout de suite, si elle était occupée à travailler avec sa mère, mais elle viendra. Un léger sourire naquit sur les lèvres du jeune homme, cette année, le nom d’Amy apparaîtra pour la dernière fois dans l’urne lors de la Moisson, et après, elle pourra avancer avec un poids de moins sur les épaules. Et l’idée de ne plus avoir peur de la perdre, de pouvoir continuer à la voir, comme aujourd’hui, réussissait à faire taire ses inquiétudes au moins l’espace d’un instant. Lui, il n’avait que 18 ans, il avait donc encore quatre années d’angoisse, mais cela lui importait moins, tant qu’elle, elle vivrait. Enfin… « cela lui importait moins », entre guillemets.

Il bailla, en regardant le ciel bleu azur, sans aucun nuage à l’horizon. Il manquait sérieusement de sommeil ces temps-ci. Amy ne lui en voudrait surement pas s’il somnolait en l’attendant. Juste somnoler, quelques instants, au soleil, sur ce parterre de fleur aux nombreuses senteurs. De toute manières, ses paupières finirent pas se fermer d’elles-mêmes, le plongeant dans le sommeil.

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Personne.
Personne n'était arrivé à la pharmacie ce matin-là, alors que la mairie n'avait cessé toute la journée de grouiller de gens du Capitole. Des Pacificateurs, des Juges, des hôtes, des anciens Vainqueurs, des Administratifs... Et le père d'Amy avait insisté pour que celle-ci reste au moins la matinée, à faire des sourires, à être présentable et à rendre le District Cinq très attractif. Amy connaissait très peu le Capitole et ses gens, mais ce matin-là, elle les trouva terriblement ennuyant. Elle n'avait aucun a priori sur eux, aucune réelle pensée si ce n'était une pointe d'injustice, elle s'estima vaccinée ce matin.
Il y avait eu cet homme, aux cheveux rouges et habillé de noir, qui parlait avec un accent de « précieuse » et avait trouvé Amy particulièrement « choue », s'extasiant sur ses cheveux et s'émerveillant sur ses yeux. Il avait passé presque la moitié du temps avec elle, discutant du dernier vernis sorti au Capitole qui changeait de couleur selon l'angle de vue et la jeune femme, trop polie, avait acquiescé. Cet homme n'était personne et il lui tint la jambe pendant deux heures, mettant sa patience à rude épreuve.
Amy craqua et, prétextant un besoin urgent, elle partit de chez elle réellement ennuyée, d'un pas plutôt rapide pour qu'on ne remarque pas la direction qu'elle prenait, vérifiant que personne ne le regardait une jetant des regards en arrière. Son père lui en voudrait de le laisser seul au milieu d'eux, mais c'était trop... elle devait prendre l'air.
Il fallait avouer qu'elle était à cran, pour la même raison que tout le monde : la Moisson approchait et c'était, de plus, une Expiation. D'une chose injuste à la base, on l'empirait encore plus, ajoutant des règles ou des closes particulières, qui rendait le numéro unique. L'annonce n'allait pas tarder. Le tirage au sort suivrait. Amy serait enfin libérée.
Il était midi, la ville était animée et Amy fit bien attention à prendre des rues larges et fréquentées. Elle répondait aux signes de main par un sourire tendu. De plus en plus, elle avait du mal à parler, une boule de stress ne cessant de grossir au fond de sa poitrine. Pour elle, pour tous ses proches, ceux qui étaient en âge d'y passer. Il y avait Alice, sa camarade de classe qui parlait peu et souriait peu, et Kenza, son amie qui se battait pour sa famille, et Adam, ce jeune homme auquel elle se confiait.
Adam. Par un temps pareil, il devait être au pré et Amy sentit le besoin d'aller lui parler.
Empruntant toujours les routes sûres, la jeune pharmacienne partit rejoindre son ami qu'elle ne croisait que de loin ces derniers temps, par manque de temps. Quand l'un était libre, l'autre se retrouvait occupé, et ils n'arrivaient qu'à se faire des signes de loin. Amy rit en pensant à leurs signes, qui devenaient des fois tellement compliqués qu'ils s'embrouillaient entre eux.
Quand Amy arriva au pré, elle vit son ami assoupi dans l'herbe. Un léger sourire angoissé se dessina sur ses lèvres. La douceur du soleil et du chant des oiseaux améliorait l'humeur de tous et celle de la pharmacienne particulièrement. La lumière... il n'y avait rien d'autres dans son cœur qui faisait autant de bien qu'elle, bien que son copain Rayan n'était pas bien loin derrière. Mais aujourd'hui, il était occupé à la centrale alors que le soleil était là et demandait qu'elle aille en profiter au pré. Un point pour l'astre stellaire contre le petit copain.
Amy enleva ses sandales et apprécia le contact de l'herbe sous ses pieds. Elle adorait ses promener sans ses chaussures, percevant ainsi le monde d'une nouvelle manière, encore plus belle et plus douce. La beauté et la douceur... c'était ce dont ce monde manquait toujours plus.
En voyant le visage paisible de son ami, bien endormi, Amy eut soudain une idée. Elle attrapa un plant d'avoine le plus bas possible, pour qu'il soit long, et s'agenouilla à une distance respectable pour chatouiller le nez d'Adam. Elle ne put s'empêcher de rire, rire qui doubla quand il se mit à se tordre dans tous les sens et riva ses yeux bleus sur elle.

« T'étais trop mignon, je ne pouvais pas te laisser dormir, et tu sais vraiment bien faire l'asticot, » dit Amy entre deux éclats.

fiche par holliday, sur bazzart ou artsoul.

Un lourd sommeil sans rêve. Vous savez, ce genre de sommeil reposant, apaisant, qui semble durer une éternité, alors qu’en réalité il ne dure pas plus d’une heure ? Voilà quelque chose qui ne lui était pas arrivé depuis de nombreuses semaines. Enfin, vous conviendrez qu’il arrive souvent ce genre de choses aux endroits les plus incongrus, parce que oui, un champ de coquelicot, ce n’est pas ce qu’il y a de plus commun pour piquer un somme !

Qu’il avait l’air mignon à dormir paisiblement au milieu des fleurs ! Lui qui habituellement avait toujours cet air soucieux involontaire, avait cette fois les traits détendus, un léger sourire flottant sur ses lèvres, et forcément, il avait l’air plus avenant qu’à l’accoutumée. C’était un spectacle rare, seulement réservé à quelques privilégiés, et si certains étaient passés par là et l’avaient vu dormir ainsi, alors il n’avait rien entendu. Lorsque le sommeil est profond, notre cerveau ne capte plus les sons.

Est-ce qu'il entendit Amy s'approcher ? Non plus. Elle aurait pu arriver en tapant des cymbales, avec tout un orchestre pour l'accompagner qu'il n'aurait pas remué le petit doigt. Par contre il sentit ce contact, léger, mais pas très agréable contre son nez. Celui-ci se fronça dans une expression de mécontentement, sans que son cerveau embrumé réussisse à mettre un mot sur ce qu'il lui arrivait. En fait, ce n'était pas agréable, mais pas si désagréable que ça... Ça... chatouillait ! Il se mit à se tortiller dans tous les sens en ouvrant de grands yeux surpris. Une voix familière riait aux éclats, et elle lança entre deux :

« T'étais trop mignon, je ne pouvais pas te laisser dormir, et tu sais vraiment bien faire l'asticot, »

Il cligna des yeux en la remarquant. Ses yeux se posèrent sur sa main, et il identifia ce qui semblait être un brin d'avoine. Enfin, son encéphale finit le lien entre la sensation ressentie, la coupable qui riait toujours à en perdre le souffle et l'arme du crime.

- Amy !
essaya-t-il de s'offusquer en se redressant, les cheveux en bataille, quelques brins d'herbes coincés parmi eux. Autant dire qu'il n'avait pas l'air crédible ! Mais de toutes façons, il était pas contrarié, et le rire de la jeune fille était réellement communicatif, et il se mit à rire avec elle. Il lui donna un léger coup sur l'épaule, rien d'agressif, en guise de réprimande, un large sourire lui barrant le visage.

- Non mais toi alors ! Désolé... Je me suis endormi... Ça fait longtemps que t'es là ?

Il se pinça la lèvre inférieure tout en passant une main dans les cheveux. C'est pas que ça le gênait qu'elle l'air pris en train de dormir, mais... Mais en fait si... Et ce n'était pas très sérieux... Bah, elle n'en tiendrait surement pas rigueur, si ?

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HRP :

Spoiler:

Amy continuait de rire. Peut-être se forçait-elle un peu. Ou peut-être pas tant que cela. Le temps magnifique, l'herbe fraîche sous sa main, et elle se sentait bien auprès d'Adam. Alors, pourquoi ne pas en profiter ? Pourquoi ne pas rire et s'amuser tant que c'était possible ? Personne ne viendrait la juger là dessus. De plus, sa voix faussement réprobatrice et les brins d'herbe éparpillés dans ses cheveux décoiffés étaient vraiment drôles.
Adam tenta de montrer son mécontentement en prononçant le nom d'Amy de manière offusquée, mais celle-ci qui avait réussi à se calmer un peu repartit dans un éclat. Elle constata avec plaisir qu'elle n'était pas seule, et que son ami joignait son rire. Elle aimait le voir heureux. Elle aimait se voir heureuse.
Le coup qu'Amy prit sur l'épaule était minime mais elle se laissa rouler en arrière pour profiter de la fraîcheur de l'herbe. Elle inspira un bon coup, se redressa et écouta Adam :

« Non mais toi alors ! Désolé... Je me suis endormi... Ça fait longtemps que t'es là ?
- Cinq minutes, » répondit-elle.

Amy sourit. Elle se tenait à une certaine distance d'Adam, inconsciemment bien sûr, et il comprenait. Il comprenait sans qu'aucun des deux n'ait le besoin d'en parler. Alors, elle gardait ses distances inconscientes et ne le touchait qu'avec un brin d'avoine, ce qui suffisait.
Il avait par contre beaucoup de saletés dans ses cheveux.

« Tu as des brins d'herbe dans les cheveux... Ici, et là. »

Amy désigna les petits brins verts avec sa tige d'avoine et vit alors Adam gêné. Elle continua de sourire et lui lança :

« Qu'est-ce que tu fais là ? Tout va bien ? Tu es tellement gêné que tu donnes l'impression d'avoir commis un crime. »

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Spoiler:

Adam regarda Amy se laisser tomber sur le dos à distance respectable de lui, suite à son léger coup sur l'épaule. Il appréciait cet accord tacite qui visait à respecter l'intimité de chacun en conservant ce que le jeune homme appelait un "périmètre de sécurité" entre eux. Ce n'est pas qu'il ne l'appréciait pas, mais la promiscuité l'incommodait pour diverses raisons, et il sentait bien qu'il en était de même pour la jeune femme.

Apparemment, elle était là que depuis seulement cinq minutes. Bon, l'honneur était sauf ! En si peu de temps, elle n'avait pas du l'entendre parler dans son sommeil. Peut-être n'avait-il rien dit, mais on pouvait raconter des choses tellement gênantes au beau milieu d'un rêve. Des choses qui pouvaient être mal interprétées par exemple.

« Tu as des brins d'herbe dans les cheveux... Ici, et là. » fit-elle en désignant les dits brins avec le fameux coupable des chatouilles.

Avec un léger sourire gêné, il porta sa main à ses cheveux pour vérifier ses dires. Le mouvement n'était pas vraiment agréable : ses muscles et ses articulations s'étaient ankylosés, signe qu'il était tout de même resté un bon moment allongé à même le sol. Et elle disait vrai, diverses saletés s'y étaient accrochées. Il tenta de s'en débarrasser avec ses doigts en guise de peigne, sans grand succès.

« Qu'est-ce que tu fais là ? Tout va bien ? Tu es tellement gêné que tu donnes l'impression d'avoir commis un crime », demanda Amy.

- J'étais venu lancer une nouvelle mode mais visiblement tu as percé mon secret à jour ! Je suis certain que ça peut faire un malheur les brins d'herbe dans les cheveux, mais bon je me suis assoupi. répondit-il avec un large sourire.

Adam avait beau être du genre mélancolique, ce n'était pas toujours la facette qu'il préférait montrer en premier lieu. Quelqu'un qui fait perpétuellement une tête d'enterrement n'est pas très agréable à fréquenter. Et puis avant que les choses ne tournent mal, il était tout de même une personne pleine de vie, et malgré tout, il ne l'oubliait pas. Cela ne tromperait surement pas Amy, elle le connaissait vraiment trop bien.

- Non, plus sérieusement... Il faisait beau, et j'avais envie de me changer les idées, et ici me semblait l'endroit le plus approprié pour me détendre. Puis bon, je me suis endormi... C'est pas vraiment sérieux quand on sait que toi tu as travaillé ce matin...

Bien sûr, il n'avouerait pas qu'il était venu dans l'espoir qu'elle viendrait aussi pour qu'ils puissent passer un moment avec elle. Et bien sûr, il n'avait pas besoin de préciser pourquoi il avait besoin de se détendre. Personne ne pouvait ignorer que la Moisson était proche.

- C'est pas trop dur pour toi en ce moment ?

Il imaginait bien qu'en ayant un père qui exerce la fonction de Maire, cela ne devait pas être évident de toujours tenir le coup. Elle aussi était en première ligne, contrairement aux autres personnes du district.

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Amy aimait plus que tout cette non-nécessité de parler. Rares étaient les personnes qui n’avaient aucune surprise dans les yeux, aucun besoin de relever les gestes inconscients de la jeune femme. A la vérité, il n’y avait que trois personnes qui la comprenaient en silence : sa mère, Adam et Rayan, son petit copain. Pourtant, ce pouvait être déroutant : elle ne supportait que trop peu qu’on la touche, qu’on s’approche d’elle ou qu’on la surprenne. Cela donnait souvent lieux à des réactions violentes et incontrôlées.
Mais là, cela n’avait pas lieu. Bien au contraire, Amy ne s’était pas sentie aussi bien depuis longtemps. Avec l’arrivée des habitants du Capitole, indécollables de la Mairie, les journées s’enchaînaient longues et ennuyantes, incapable de se reposer des derniers voyages. Elle ne demandait qu’un peu de détente… d’un moment pour elle…
Adam eut un large sourire qui fendit son visage de part en part et lança :

« J'étais venu lancer une nouvelle mode mais visiblement tu as percé mon secret à jour ! Je suis certain que ça peut faire un malheur les brins d'herbe dans les cheveux, mais bon je me suis assoupi.
- Tu as de bonnes idées. Je suis sûre qu‘une carrière de styliste au Capitole t‘est destinée. »

Lui aussi tentait d’oublier, de mettre de côté tous ses problèmes du moment. Malgré cette façade, Amy vit l’inquiétude dans ses yeux. Celle la même qui brillait dans les siens. La jeune femme inspira un bon coup, souhaitant que la Moisson fût passée et pensant aux bienfaits de la vie une fois cette épreuve passée, et se concentra sur la suite des paroles de son ami.

« Non, plus sérieusement... Il faisait beau, et j'avais envie de me changer les idées, et ici me semblait l'endroit le plus approprié pour me détendre. Puis bon, je me suis endormi... »

A nouveau, Amy accompagna son sourire d’un petit rire et de ces mots :

« C’est marrant, je trouvais moi aussi qu’il faisait beau, que je devais me détendre et me changer les idées. On a des points communs tous les deux. Tu veux devenir mon ami ? »

Bien évidemment, c’était de l’humour. La jeune femme avait besoin de rire.

« C'est pas vraiment sérieux quand on sait que toi tu as travaillé ce matin...
- Travaillé ? releva-t-elle en reprenant son sérieux. Si tu considères que sourire, pouffer en cœur et m’émerveiller devant des habits et des perruques loufoques est un travail, alors il était extrêmement laborieux. C’est à se demander si je suis la fille du maire potentiellement… euh… enfin, ou une simple vitrine pour ces gens. Crois moi, réussir à dormir serait un exploit pour moi. »
Amy avait hésité à ajouter qu’elle était potentiellement Tribut, donc que ces gens qui la trouvaient si mignonne pouvaient la retrouver à la télévision prochainement. Elle se secoua la tête.

« C'est pas trop dur pour toi en ce moment ? »

Pour elle ? Non, elle survivait. Surtout que les pantins du Capitole allaient bientôt partir, le soir de l’Expiation. Pour Adam par contre, les prochaines semaines n’iraient sûrement pas en s’arrangeant. Elina partie, il n’aurait plus que la télévision pour avoir quelques nouvelles d’elle, par l’intermédiaire d’images prises à la volée.

« Moi ? C’est temporaire. Ils partent dans quelques jours. Mais pour toi… Comment va Elina ? Pas trop stressée par l’Expiation ? Ce doit vraiment être plus dur pour toi que pour moi… »

Un soupir franchit ses fines lèvres.

« Au moins, cette Moisson passée, je serai enfin libre… J’aurai toute mon attention pour stresser pour toi ! »

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