Caractère du personnage -  10 lignes minimum
Quel étrange personnage suis-je donc. Tous mes traits de caractère ne forment qu'un énorme paradoxe. En effet, ne suis-je pas égoïste, moi qui suis né au Capitole, qui n'ai jamais connu que le luxe et à qui on n'a jamais évoqué ne serait-ce qu'une seule valeur humaniste? Avec une telle éducation, on m'en excusera bien sûr mais cet aspect m'a pourtant poussé à commettre des actes irréparables tel que l'abandon de ma mère à un suicide qui aurait été évitable. C'est là qu'entre en jeu une autre de mes particularités psychologiques: Je suis un grand sentimental. Cette faiblesse pour ma fonction de Haut-Juge est au contraire force dans la rébellion. Je suis trop fragile (ou justement altruiste) que pour fermer les yeux devant la cruauté des Jeux et celle du Capitole.
Quoi qu'il en soit, je compte user de mes facultés intellectuelles pour le moins développées (n'y voyez aucune prétention) afin de mener à bien mes actes de rébellion.
En dehors de cela, je pense ne pas me tromper en disant que je suis assez charmeur... Mais derrière ce côté séducteur, je peux me montrer particulièrement fidèle envers celle que j'aime...

Histoire du personnage -  30 lignes minimum
Il était une fois, il y a de ça 31 ans, un petit garçonnet aux grands yeux bleus vit le jour. Au contraire de beaucoup d'autres habitants de Panem, lui avait eu la chance de naître dans un hôpital du Capitole, ville dans laquelle il vivra d'ailleurs les 31 années à venir. Sa mère, styliste aux incontournables Jeux de la Faim, décida de le baptiser Hespéros. Vous l'aurez compris, ce bébé n'est en réalité que moi. Comme ma mère était célèbre de par sa profession très médiatisée et que mon père l'était tout autant grâce à sa boutique de haute couture dont l'entièreté du Capitole s'arrachait les somptueux vêtements, grandir dans un luxe démesuré ne fut guère étonnant. Mes parents m'ont rapidement inculqué les règles de savoir vivre indispensables lorsqu'on appartient à l'élite de la société ainsi que les valeurs patriotiques du Capitole. Baigné depuis tout gosse dans les Hunger Games, que l'on me présentait comme une solution miracle à tous les problèmes dans le monde, j'ai rapidement songé à devenir l'un de ces maestros des Jeux: Haut-Juge. C'était devenu mon objectif et je ne cessais de m'en vanter auprès de mes nombreux camarades de classe. Car oui, au pays de la futilité, être célèbre et riche, ça attire les « amis » autant qu'un pot de miel attire les mouches. Trop insouciant à cette époque, je n'accordais aucune valeur particulière à la véritable amitié. Mon éducation basée sur des frivolités diverses m'ont toujours « anesthésié ». Je ne pouvais pas percevoir la réalité avec toutes ses horreurs comme pouvaient le faire les autres enfants des districts. La mise à mort planifiée de 23 jeunes innocents chaque année ne m'attristait pas le moins du monde! Déjà, le système politique qui semblait si parfaitement élaboré m'émerveillait. Et je pense que j'aurais pu rester dans cette utopie encore longtemps si ma mère ne c'était pas montrée si bouleversée de voir mourir un après l'autre, les tributs qu'elle avait préparés avec soin. Je pense que c'est une des raisons qui m'ont poussées à m'interroger plus en profondeur sur les dires du Capitole. Je voulais connaître l'histoire de Panem dans son entièreté, sans me restreindre à la simple tragédie concernant le district 13. Je me suis donc lancé dans des recherches pointues sur le sujet, en parallèle à mes études. Malgré certaines découvertes peu ragoutantes, ma fascination pour les Juges des Hunger Games restait totale. Je ne pouvais qu'admirer l'intelligence (malheureusement malsaine) avec laquelle ils développaient de nouvelles atrocités destinées à satisfaire un public de dégénérés. Bien sûr, je n'employais pas des termes pareils à l'époque...
Bien que ma mère semblait au départ plus éveillée en regrettant amèrement la mort de ses tributs, je comprends aujourd'hui que sa déception n'était pas entièrement due au gâchis humain mais en partie au  gâchis de tant d'heure de travail inutile... Cette femme qui m'avait donné le jour avait réussi à me dégoter une place dans l'organisation des Jeux. A peine âgé de 18 ans, j'étais ravi d'un tel honneur. Elle aussi d'ailleurs. Ses efforts pour me faire entrer dans ce monde si hermétique ont d'ailleurs permis la réalisation de mon rêve d'enfance: devenir Juge. Durant dix années, j'ai pleinement honoré mon contrat, si bien que je finis par être nommé Haut-Juge. Mais durant cette décennie, j'ai finalement découvert qu'en moi se cachait un coeur... Pas l'organe bien sûr. Mais je possédais une dimension sentimentale jusqu'à lors insoupçonnée. Cela me valu des réflexions pour le moins torturantes sur mon rôle dans tous les actes meurtriers que nous effectuions en tant que Maîtres des Jeux. J'en suis finalement parvenu à la sordide conclusion que je n'étais rien d'autre qu'un tueur. Et un lâche aussi. Car les crimes que je commettais ne m'impliquaient pas personnellement. Tout était indirect. Mais il semble que l'aspect flatteur de mon métier prenait le dessus sur mes sentiments puisque j'ai continué à faire mon job sans broncher. Puis finalement, j'ai eu accès à ce qui me tardait tant de savoir: l'histoire de Panem dans son intégralité. Naturellement, peu de personnes en avaient connaissance. En réalité, j'étais l'une des rares que le Capitole ait jugé assez digne de confiance que pour m'ouvrir les portes du lieu où se trouvaient les pages de l'Histoire avec un grand H. Certaines révélations me hantent encore aujourd'hui. Tout ce en quoi je croyais venait de s'écrouler. Panem n'était pas la parfaite nation que je vénérais. Bien au contraire, son histoire n'était tâchée que de sang, d'injustice, de cupidité, d'avarice et de cruauté. Bien que ces découvertes m'aient profondément atteint psychologiquement, j'ai pourtant repris mon travail avec la même dextérité d'antan mais ne savais plus me voiler la face. J'étais sans cesse ronger par la honte et la culpabilité. Et le coup de grâce arriva un peu trop vite à mon goût. Ma mère, dans sa bienveillance stupide avait cru bon d'avantager sa dernière tribut (comme si le sauvetage d'une seule vie allait effacer toutes les autres morts) en dissimulant une arme dans l'étoffe de sa tenue pour l'arène. Cette tentative lourde de naïveté fut évidemment découverte. On ne dupe pas l'organisation des Jeux aussi facilement. Sa punition ne fut pas radicale mais d'autant plus cruelle puisqu'on la changea en Muette. Rien qu'imaginer le moment de sa mutilation me donne le tournis. J'évite donc d'y penser, comme pour tout le reste. Je ne sais pas si c'est à cause son humiliation, de la tristesse d'avoir échouer à sauver la vie de la tribut ou bien mon absence de réaction face à sa condamnation (absence de réaction nécessaire si je voulais garder mon statut de Juge) qui la poussa à se suicider moins d'un mois après. Même sans certitude d'en être réellement la cause, je préfère tout de même l'ajouter à ma liste de victimes. Un assassin, une fois de plus. Et pourtant, si ça avait été à refaire, je n'aurais pas changer d'un poil ma conduite. J'avais en effet dans la tête une volonté féroce de mettre un terme à ces ignominies, fut-ce la mort de ma tendre mère nécessaire. Jamais je ne me pardonnerai une telle pensée mais au final, cet acte sauvera peut-être bien plus de personnes que l'on ne pensait. Lorsque je fus enfin nommé Haut-Juge, de nouveaux horizons s'offraient à moi. J'eus vent d'une rumeur affirmant la survie du district 13 et d'une organisation rebelle en pleine activité. Y montrant un intérêt tout particulier, mon engouement ne passa pas inaperçu aux yeux de ces mystérieux rebelles et ils finirent par me tomber dessus. J'avais dans l'espoir de pouvoir prendre contact avec eux et j'avoue ne pas avoir songé à une telle tactique de rencontre... Mais finalement elle fut bien plus efficace que je ne l'avais espéré. Alors que je rentrais tranquillement chez moi, dans cette demeure excessivement bondée d'un luxe parfaitement inutile, une poignée d'hommes armés m'a escorté (J'emploie ce mot parce qu'au final, mon enlèvement n'en était pas vraiment un) jusqu'à la base rebelle. Ils n'ont pas eu à me torturer pour me soutirer des informations puisque je les leur ai données de plein gré. Au départ déconcerté, le chef rebelle finit par admettre que j'étais bel et bien de leur côté. Un pacte naquît rapidement entre nous et c'est là que mon double jeu a commencé. En fait, je reste prudent quant aux révélations que je fais. Je ne peux me permettre de leur en dévoiler trop sous peine de voir le Capitole m'attendre au tournant. Mon égoïsme se reconnaît bien là. Ma place de Haut-Juge est bien trop précieuse, c'est pour ça qu'en cas de besoin, je ne m'attarderai pas sur le sort de certains rebelles s'il faut que je prouve ma loyauté envers le Capitole en dénonçant quelques uns... Après tout, ne suis-je pas doué pour jouer avec la vie des gens?  N'empêche que grâce à moi, la rébellion prend une nouvelle tournure bien plus efficace.
Mais cette possible révolution n'était désormais plus seule à occuper mes pensées. En effet, ma nomination en tant que Haut-Juge me valu la rencontre de la mentor du district un. Le plus terrible dans cette histoire, c'est que j'avais jadis joué un rôle décisif lors de ses propres Hunger Games. Je lui avais offert la victoire mais avais, du même coup, commis une horreur sans nom. En provocant la mort du seul autre tribut restant, j'ai tué celui qu'elle aimait. Aujourd'hui encore, je ne sais pas ce qui m'avait poussé à faire une chose pareille. Etait-ce la peur de la voir mourir ou bien de la pure jalousie? Quoi qu'il en fut, le jour où je la vis face à moi, sans un écran télévisé entre nous, un étrange sentiment naquît en moi. Depuis ce jour, je pense comprendre ce que signifient les mots « coup de foudre ». Moi qui n'avait jamais pris la peine d'accorder quelque amour à personne, ma vie en fut radicalement changée. Chaque fois que mon esprit s'égarait vers de trop sordides pensées, je m'efforçais de visualiser le visage de Sélène. Elle était (et l'est toujours) ma porte de sortie lorsque mes crises de pessimismes faisaient surface. Je sais que son malheur a été en partie provoqué par moi. Si seulement je parvenais à lui rendre le sourire... Mais seul l'avenir me dira si cette illusion pourra se matérialiser ou non. Arriverait-elle à me pardonner alors que je n'y arrive pas moi-même? Avec tout cela, j'allais presque en oublier mon père...  En réalité, il ne soucie plus vraiment de moi depuis un moment déjà. On s'est perdu de vue peu de temps avant que je ne devienne Haut-Juge... Tout ce que je sais, c'est que depuis la fermeture de sa boutique, il coule des jours non pas heureux mais dans l'alcool. Il faut dire que sa récente dépendance n'a pas tellement arrangé notre relation.
Et maintenant que les atrocités de ma vie n'ont plus aucun secret pour vous, je pense que mon triste récit peut prendre fin.

Ambition du personnage - 10 lignes minimum
J'occupe un poste qui en ferait bavé plus d'un et j'ai bien conscience de mener une carrière vénérable pour un homme du Capitole. Et je dois avouer que cette réussite professionnelle, malgré le mal-être qu'elle occasionne chez moi, était jusqu'ici l'une de mes plus grandes ambitions. Désormais, l'objectif dont je me soucie le plus actuellement est le bon avancement de la rébellion. Je prie pour  un renversement conséquent du Capitole et je m'accroche donc pleinement à ma volonté d'y parvenir un jour. Mais, n'étant qu'un homme avec tout ce qui s'en suit, mes rêves ne se cantonnent pas qu'à cet idéal et englobent par conséquent, mon espoir secret d'une liaison avec Sélène. Je donnerais tout ce que je possède pour qu'une histoire d'amour puisse naître entre nous, pour vivre à ses côtés et peut-être, qui sait, fonder une famille...