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 » Savin' me. « [PV Dionne Savage]

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Amy E. Wetthrone
Amy E. Wetthrone
« Administratrice »
★ Âge : 22 ans
☆ Surnom : /
★ Occupation : Apprentie pharmacienne / Mentor du District 5
☆ Humeur : Dévastée
★ Plat préféré : Une pomme
☆District : Cinq

○ Points : 594
○ Barre de vie :
» Savin' me. « [PV Dionne Savage] Left_bar_bleue200 / 200200 / 200» Savin' me. « [PV Dionne Savage] Right_bar_bleue


May the odds be ever in your favor
Compétences:
Talents:
Inventaire:


» Savin' me. « [PV Dionne Savage] Vide
MessageSujet: » Savin' me. « [PV Dionne Savage]   » Savin' me. « [PV Dionne Savage] EmptyDim 23 Mar - 22:45


Savin' me

« Votre limonade, mademoiselle.

- Merci. »

Amy gratifia le serveur d'un léger sourire tandis que celui-ci s'en retournait à ses autres clients. Elle porta les lèvres à son verre et le sirota, profitant de la douceur du citron, tout en observant les gens alentour. C'était intéressant, de découvrir les Districts : si déjà il lui fallait voyager, autant dénicher la particularité de chacun. A ses yeux, la beauté du District Cinq, son foyer, résidait dans ses grands et silencieux paysages désertiques ; elle avait été fascinée par les bâtiments hauts et blancs du Trois pendant son voyage; mais là, dans ce petit bar du District Quatre, c'étaient ses habitants qu'elle étudiait.

Dans un coin se trouvaient les pêcheurs. Des habitués, sans aucun doute : amassés à sept ou huit autour d'une table, leurs nez rouges penchés vers celle-ci, ils n'avaient qu'à indiquer le nombre de boissons souhaitées de leurs doigts pour qu'elles arrivent. Les cartes s'abattaient, d'abord silencieuses, puis accompagnées de grands éclats de voix avant de retomber dans la concentration la plus totale. C'était peut-être leur seul moment de détente; et Amy compatit un instant à la tristesse que pouvait être leur vie si ils avaient à se réfugier dans le jeu et l'alcool. Elle voyait bon nombre de ces pauvres gens passer chez elle et cela lui faisait à chaque fois mal. Seulement là, elle ressentit plutôt du respect pour ces hommes qui dévouaient leur bonheur à la mer et en récoltaient les fruits - et l'odeur, un certain mélange de poisson et de révolte.

Il y avait aussi les pères et les mères de familles ou les amoureux simplement venus passer du bon temps alors qu'il pleuvait au dehors; les sourires et le bonheur simple les habitaient. Ce District n'était pas pauvre, cela se sentait dans leurs regards et leurs visages, et pourtant restaient-ils humbles et classiques, tant dans leur parler que dans leur manière de s'habiller, ce qui inspirait la sympathie auprès de ceux qui les étudiaient.

Les yeux dorés filèrent enfin sur la poignée de jeunes qui traînaient au bar. Eux faisaient du bruit, tout le temps, et s'attiraient les regards méprisants des plus âgés. Ils semblaient cependant ne pas s'en faire : et les paroles fusaient et envahissaient les oreilles de ceux qui souhaitaient les écouter parmi lesquels Amy. Un simple mot l'avait attirée et faisait monter un certain stress en elle. Elle n'était pas la seule.

« La Moisson approche ! J'ai tellement hâte ! s'exclama l'une des filles avant d'avaler son verre d'une traite.

- Tu penses te porter volontaire cette année ? lui lança l'un de ses amis.

- Oui. Je me sens prête. Lancez vos paris demain : je sors gagnante cette année. »

Amy allait reporter ses yeux sur son verre quand les raclements durs d'une chaise se firent entendre : elle vit alors une femme d'âge mûr, les yeux embrumés et le visage tordu, s'avancer le poing serré vers les Carrières. Non loin d'elle, un jeune homme qui semblait être son fils tentait tant bien que mal de la calmer, et pourtant elle hurla d'une voix qu'elle peinait à contrôler :

« Comment osez-vous prendre cela pour un simple jeu ? »

Certains des Carrières baissèrent les yeux, peu fiers, mais la jeune femme si sûre d'elle lança un regard en coin fatigué. Elle puait le mépris.

« Des gamins meurent en direct pour le plaisir de ces épouvantails du Capitole, et vous... vous... n'avez aucune once de respect ! Vous faites partie du même District que ceux que vous méprisez et qui agonisent devant vos yeux ! Vous êtes des monstres ! »

La chaise racla au sol, et la Carrière se redressa face à l'autre femme. Ses paroles ne lui avaient pas plu, assurément, et elle comptait bien lui faire payer. Elle était terrifiante, comme la combattante qu'elle s'était forgée à devenir. Les deux adversaires allaient en venir aux mains quand une troisième femme s'interposa. Elle aussi était en colère, mais à sa simple vue, la tension baissa d'un cran.

« Pas de ça chez moi ! »

Ses yeux d'aigle se froncèrent principalement vers la Carrière, mais ce fut la mère de famille qui céda la première et tourna les talons, disparaissant à travers l'entrée du bar. Le calme retomba et le groupe de jeunes fut beaucoup plus silencieux. Amy put enfin reporter ses yeux sur son verre, la gorge serrée.

La Moisson. Quand Amy évoquait le sujet avec Rayan, il avait un petit rire et changeait de sujet. Et à chaque fois elle se demandait pourquoi elle n'arrêtait pas de lui en parler. Cela lui faisait mal, lui qui pensait ces Jeux horribles derrière. Alors, pourquoi continuait-elle ? Pourquoi désirait-elle tant qu'il la comprenne ? Kenza l'aurait comprise, et peut-être était-ce déjà le cas, mais elle en avait déjà trop vu avec les Hunger Games pour qu'Amy se permette de les évoquer. Quant à ses parents... cela ne lui venait même pas à l'idée.

Alors Amy se retrouva seule, devant son verre à moitié rempli, le cœur et la gorge serrée. C'était sa dernière Moisson, sa toute dernière Moisson, avant qu'elle ne soit libre, et là était la peur. Le fait que tous les adultes des Districts soient passés par là ne la rassurait pas, car beaucoup d'enfants en étaient morts. Et elle n'était pas différente d'eux : composée de rêves, de projets, d'avenir, d'espoir. Elle mourrait comme eux si elle venait à être tirée, avec pour dernière pensée l'ingratitude de la vie et du destin - elle qui avait eu tant de mal à sortir la tête de l'eau.

Un frisson glacée parcourut soudain son échine et la contraignit à lever ses yeux de son verre. Ceux de la Carrière étaient rivés sur elle, électriques, muant la sueur froide en peur profonde : car dans la profondeur de ce regard bleu, Amy vit toute l'horreur de ceux qui faisaient des Jeux leur vie. Les Carrières. Ceux qui, pour survivre dans ce dur Panem, avaient choisi de tuer les autres, avaient emprunté ce chemin opposé à celui de la jeune pharmacienne. Le monde était-il si terrible pour qu'une personne dévouée aux autres soit menacée de mort ?

Et son vis-à-vis comprit qu'elle était sa peur, ce qui provoqua un sourire terrible. Amy ne pouvait pas couper ce regard, cet échange, trop lâche pour avoir le courage de partir. Il lui fallait faire face à ses craintes profondes, seule, personnifiée.

Un homme surgit soudain entre elles, coupant court à l'échange visuel.

« Ca va ma caille ? » lança-t-il.

Il prit la chaise devant lui, posa sa veste détrempée dessus et s'assit, et alors Amy aperçut les yeux quelque peu inquiets de son père, brillant entre les gouttes de pluie. Il venait d'en dehors, proposant à sa fille de s'installer le temps qu'il finisse sa paperasse.

En effet, à peine rentrée de son voyage au District Trois, on avait contacté la famille Wetthrone. Deux jours après, Amy et son père étaient partis, sa mère étant toujours coincée par con cas de tuberculose. Le voyage s'était annoncé joyeux : le père Wetthrone était un homme heureux, qui avait réussi à tirer son épingle du jeu, ce qui le rendait heureux en toutes circonstances. Il s'assumait et cette bonne humeur était contagieuse.

Il avait pourtant fallu qu'il laisse sa fille seule une demi-heure pour que tout dégénère. Elle qui venait de passer quelques jours esseulée sans soucis majeurs.

En se remémorant pourquoi ils étaient là, Amy reprit ses esprits. Elle sentait sa main encore tremblante sur son verre de limonade et décida le reste d'une traite, ce qui lui fit un grand bien. Elle chassa ses pensées noires, prête à passer du bon temps avec son père, et lui répondit avec le sourire :

« Oui, ne t'inquiète pas.

- Tu en es bien sûre ? s'enquit-il, peu convaincu.

- Sûre de sûre. Toi par contre, tu ressembles à un chien mouillé et tu risques de tomber malade. »

Elle avait tenté de changer de conversation, mais il ne mordit pas à l'hameçon. Il jeta un regard en arrière, vers la Carrière qui était plongée dans une nouvelle conversation avec ses amis, totalement désintéressée.

« Tu la connais, cette fille ? demanda-t-il sans la quitter des yeux.

- Papa, laisse tomber... Et arrête de fixer les gens comme ça.

- En tout cas, elle est moche.

- Tu as donné rendez-vous aux Savage ici ? »

Le second changement de sujet d'Amy eut l'effet escompté, à son plus grand soulagement, et elle se permit de pousser un petit soupir quand son père se tourna enfin vers elle. Il acquiesça.

« Ce sont eux qui m'ont indiqué cet endroit.

- Et tu es sûr qu'ils vont venir ?

- Qu'est-ce que je peux bien en savoir ? »

Il passa commande à un serveur et Amy reprit une limonade, cherchant à ne penser à rien.

Elle ne pouvait pas être tirée à la Moisson.


fiche par holliday, sur bazzart ou artsoul.
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