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 L'ombre du bois

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Sélène J. Featherstone
Sélène J. Featherstone
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MessageSujet: L'ombre du bois   L'ombre du bois EmptyMar 14 Jan - 22:46

Sélène & Shélim

« L'ombre du bois »




Les yeux rivés sur une ligne imaginaire devant moi, j’avançai dans l’épaisse forêt qui s’étendait à perdre de vie devant moi. « C’est par ici, toujours tout droit madame » m’avait simplement annoncé un pacificateur en pointant de son doigt recouvert d’un épais gant de cuir blanc une direction lointaine où seuls les cimes des grands pins émergeaient au-dessus des toits des demeures bien moins cossues que celles du District Un. Depuis, je marchai sans m’arrêter.

De nombreux regards s’étaient tournés vers moi lorsque j’avais traversé la place avant de quitter la ville. La plupart trahissait de la peur, quelque uns assez rares peinaient à masquer leur admiration, certains plus véhéments affichaient du mépris. Bizarrement, c’était ces derniers que je respectais le plus. Après tout, vu ce qui leur avait été montré de ma victoire, je ne pouvais que comprendre leur haine à mon égard. Avais-je mis fin à la vie d’un de leurs tributs lors de mes Jeux ? Cela était difficile à savoir, parfois je me prenais à songer à l’arène et me rendais compte que peu à peu les souvenirs s’atténuaient. Dans ces moments-là, je m’efforçai de fermer les paupières à en pleurer pour réussir à reconstituer dans le noir chaque trait du visage souriant de Maël. Oublier mes victimes, cela m’était égal. L’oublier lui, ce serait un crime.

J’avais songé si longtemps aux raisons qui poussaient les habitants des Districts à détester ou admirer les vainqueurs et à essayer de me souvenir des tributs de cette région que je ne m’étais pas réellement rendue compte que je me trouvais déjà sur un large chemin de terre. Il serpentait entre de hauts arbres qui devaient être là depuis des centaines d’années, peut-être même leur naissance datait-elle de l’époque du cataclysme. « Foutu cataclysme oui », maugréai-je en songeant que sans lui Panem ne serait peut-être pas devenue ce qu’elle était aujourd’hui : une terre de souffrance et de malheurs pour la majorité tandis qu’une minorité, toujours plus médiocre, se vautrait dans l’opulence. Mais cela commençait à faire trop de peut-être.

M’arrêtant un instant, j’observai les bois qui m’entouraient. Ils semblaient bien moins menaçants que ceux que j’avais rencontrés dans mon arène où les arbres étaient plus tropicaux. Cependant, les ombres des feuilles sur le sol suffisait à lui seul à me rappeler tous les pièges qui se trouvaient tout autour de nous sans que nous nous en rendions vraiment compte. Mes parents avaient compris ses pièges, même s’ils préféraient se leurrer en restant dans les bonnes grâces du Capitole pour espérer que jamais l’un de ceux qu’ils aimaient ne tombât sous le joug des puissants. C’est d’ailleurs pour satisfaire les caprices d’un d'eux que j’avais voyagé jusqu’au district Sept : une commande d’un bijou très particulier fait de bois précieux et de pierres tout aussi exotiques, passée par un riche membre du gouvernement qui voulait sans doute l’offrir à son exubérante épouse. Ce n’était pas pour cet homme, ni même vraiment pour soulager mes parents, que j’avais proposé de venir moi-même ici pour choisir le meilleur des matériaux pour cette commande hors norme. Non. C’était pour moi, pour m’évader, parce que j’avais besoin de m’éloigner de mon district, de ma famille, de mon passé. De toute évidence, pour cette dernière volonté, j’avais largement échoué depuis mon arrivée ici…

Un sourire aux lèvres, je remarquai un vieux panneau à l’inscription effacée par la pluie. J’avançai jusqu’à elle, remettant sur mon épaule une bandoulière de mon sac en cuir noir, sobre. Descendant dans le ravin afin de le relever en espérant qu’il pourrait m’aider à trouver ma route, je me félicitai d’avoir opté pour un pantalon noir assez discret et un haut rouge pourpre dissimulé sous une épaisse veste noire d’un velours tendre que devait envié la plupart des habitants démunis de cette zone. Il devait avoir plu quelques jours plus tôt, mes bottes s’enfonçaient profondément dans le sol détrempé qui tachait mes semelles intactes jusqu'à présent. Je n’eus aucun mal à accéder à la pancarte et à comprendre qu’il allait me falloir désormais suivre de petits chemins pour arriver à destination. Selon le plan aux couleurs délavées qui était gravé sur celle-ci, il me faudrait marcher encore deux bonnes heures pour rejoindre la scierie qui traitait le bois précieux, sur une parcelle très réduite au nord-est du district. Qu’importe la distance, j’avais connu pire et j’avais besoin de marcher.

Sautant d’un bond en dehors du dénivelé, je repris ma route vers l’est sur deux bons kilomètres. Le chemin devenait de plus en plus sinueux, voire disparaissait par endroit. *Les fonds publics ne doivent pas être suffisants pour avoir des routes pavées régulièrement et entretenues régulièrement comme celles de chez moi* me pris-je à penser, tout en me rappelant ce que m’avait raconté Samuel un jour, à propos de la difficulté de se déplacer jusque dans les champs à cause des aspérités de leurs routes sinueuses boueuses par temps de pluie et qui envoyaient voler mille poussières sous leur pas les jours d’été. Perdue dans mes pensées, je progressai depuis une heure au moins lorsque plusieurs frémissements, simples froissements de feuilles derrière moi, ne retiennent mon attention.

Quelqu’un me suivait, m’observait. Je pouvais le sentir m’épier, me scruter quelque part en profitant de la douce couverture naturelle que lui offraient les feuillages. Immédiatement, je ne pus refouler mes instincts. Je continuai à marcher, sans rien montrer de ce que j’avais pu remarquer pendant que ma main se glissait nonchalamment dans mon sac, caressant une lame sans laquelle je ne quittais jamais mon district. Porter une arme était interdit, mais j’étais une mentor d’un district riche dans un district pauvre et le simple fait de mentionner cela à des pacificateurs les avaient rendu plus lâches sur le sujet. Le vent sifflait dans cette nature effervescente de vie, me ramenant des données très précises sur la position de mon traqueur. Il devait être à environ cinq mètres de moi, sur la droite…

Quand une nouvelle brindille craqua sous sa chaussure, je décidai d’agir : je ne supportai pas de sentir peser sur moi le poids d’une menace, quelle qu’elle soit.  D’un mouvement brusque, je laissai tomber mon sac sur le sol, découvrant ma dague au reflet argenté pur et froid et, d’un même geste, je me détournai de ma route en fonçant dans sa direction. Son ombre m’apparut de suite et je fondai sur lui sans explication, mon arme braquée sur sa gorge, une lueur assassine brûlant dans mes iris.

- Pourquoi me suivais-tu ? Que me veux-tu ? lui dis-je d’un ton relativement calme, qui devait contraster avec mon expression menaçante.

Ce n’était qu’un gosse, un gamin de vingt ans, tout au plus... Rapidement, je compris que j’étais allée trop loin, que la Sélène de l’arène avait repris le dessus : j’étais redevenue cette femme prête à tout pour vivre. Le lâchant en le repoussant sur le sol, je me redressai et le toisai. Il me devait toujours des explications, même s’il vivrait...
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MessageSujet: Re: L'ombre du bois   L'ombre du bois EmptyMar 14 Jan - 23:41


 
Je m'étais réveillé ce jour la, en penssant que ce jour aller être comme tout les autres jours. J'ai donc pris mon arc et mes flèches et je suis allé chasser.
 
Je marchais sur le chemin boueux a cause de la pluie de cette nuit, puis j’entendis des pas derrière moi. Par réflexe j'ai grimpé dans l'arbre sur mon coté droit. J'ai grimper avec une telle agilité que ça n'a fait aucun bruit. J'ai attendu patiemment.
Je m'attendais a tout sauf a voir une femme marchais sur le chemin de terre que ce trouvé devant moi. Surtout que cette femme n'avais pas l'air d'avoir besoin de marcher dans la boue pour gagner sa vie. Surement une richouse du district 1. Pourquoi prendrait t'elle la peine de venir jusqu'ici et pourquoi salirait elle ses propres chaussures et ses propres mains pour faire le sale bulot". Pourquoi n'a t'elle pas envoyer l'un de ses pantins. J'ai pris mon arc en main et je l'ai armé. J'ai tiré la corde jusqu'a ce qu'elle éfleure mes lèvres, j'ai ensuite plissé les yeux pour viser. J'étais prêt a décocher ma fléche. Mais elle s'est retournée, j'ai vue son visage pour la première fois. Pour une raison que j'ignore elle me rappelait ma mère. J'ai relâcher au fur et a mesure ma corde, j'ai remis ma flèche dans la sacoche et j'ai bloquer mon arc sur mon torce.
 
  Visiblement, elle savait que j'étais la, mais elle ne faisait rien, Pourquoi? Ceux du district 1 Avais pourtant, depuis tout petit, reçus un entrainement pour ça non? Elle a ensuite, posai son sac a terre, dans sa main une lame brillais, j'ai voulus prendre mon arc mais avant que je ne puisse faire quelque chose elle m'a sauter dessus. Tel une bête, elle a brandit son arme en dessous de mon coup. Dans ses yeux brillais une lueure féroce, puis d'un seul coup cette expression changea.
 
Elle me poussa a terre, et me dis: "- Pourquoi me suivais-tu ? Que me veux-tu ?"
Je l'ai fixé longuement et j'ai dis de ma vois grave: " Ce serrais plutôt a moi de poser des questions. Qu'esce-que une fille du district 1 peux bien venir faire ici? Pourquoi est tu venut te salir les mains dans un district comme le mien? Pour voir les autres souffrir de la misère et pour te dire que en fait ta vie n'est pas si nul?" Je l'a fixé avec un regard noir et plein de haine et de mépris. Je suis resté la en attendant sa réponse.
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MessageSujet: Re: L'ombre du bois   L'ombre du bois EmptyMer 15 Jan - 1:08


Ma silhouette fine surplombait le gosse du district Sept. Même sous cet angle, sans son visage juvénile en grand plan devant mon regard, je n’arrivais pas à le trouver dangereux et toute l’angoisse que j’avais ressentie quelques instants plus tôt, alors que je ne connaissais pas la mine de mon traqueur, s’était envolée. Svelte, le corps frêle du jeune gisait à mes pieds : vêtu d’un jean tout aussi usé et élimé que son blouson, il était désormais couvert de tâches terreuses dues à mon intervention quelque peu musclée. Ainsi couché, il paraissait si innocent et faible… Il avait la même mine que certains enfants dans l’arène, ceux qui semblent si fragiles qu’on a l’impression que même sans les abattre volontairement, en leur laissant une chance, ils ne s’en sortiront pas. Un ou deux souvenirs passèrent dans ma mémoire, sans vraiment s’y attarder : c’était déjà loin. Pourtant, du coin de l’œil, je remarquai soudain un arc et une flèche qui était tombé à ses côtés. *Pas si inoffensif que ça* me pris-je à penser non sans qu’un sourire narquois naisse sur mes lèvres légèrement maquillées.

Je n’attendais même plus sa réponse lorsque sa voix s’éleva, rompant la monotonie du frémissement du vent dans les arbres alentours. Grave, elle paraissait déjà être davantage celle d’un homme que d’un enfant.

- Ce serait plutôt à moi de poser des questions. Qu'est-ce qu’une fille du district 1 peut bien venir faire ici? Pourquoi es-tu venue te salir les mains dans un district comme le mien? Pour voir les autres souffrir de la misère et pour te dire que en fait ta vie n'est pas si nulle ?

Son insolence… Et après on se demandait pourquoi la Révolte d’il y a quelques années n’avait pas fonctionnée… Si les districts se vouaient une haine entre eux, comment pouvaient-ils avoir osé espérer qu’ils pourraient la mettre entre parenthèses pour se liguer contre le Capitole. Si on pense que l’ennemi est dans nos propres rangs, on ne peut pas gagner : on se détruit soi-même… Ce gamin était sans doute trop jeune pour comprendre cela et moi j’avais grandi trop vite pour apprendre cela.

Devant ses paroles et son regard noir rempli de mépris, je compris qu’il ne m’avait pas reconnue. Etrangement, cela m’apaisa un instant : cela voulait dire que certaines personnes pouvaient encore m’observer sans immédiatement me voir comme une tueuse sans cœur. Toutefois, je me ressaisis intérieurement dans l’instant, je ne devais pas oublier qu’il avait été armé et me scrutait avant d’être désarçonné par mon attaque. Prenant un air supérieur qui avait toujours été parfait avec mon teint, je lui rétorquai :

- Toi tu ne poses pas de questions. Tu es un gamin, avec une arme qui plus est… A ta place, je ne ferai pas le malin : ce n’est pas moi qui est en faute ici. Cet arc, il ne servait sans doute pas à faire beau dans tes mains… dis-je en insinuant ainsi que je me doutais qu’il devait braconner,  ce qui était strictement interdit par la loi. J’avais le pouvoir et je voulais qu’il le sache.

Le toisant de tout mon haut, j’ajoutai en le regardant tandis qu’il se redressait légèrement sur le sol :

- Et ne crois pas que c’est toi qui souffre de la misère… Il y a des misères bien pires que celle qui vous affame et vous torture le corps…

Ma voix était devenue plus cassante que je ne l’aurais voulu. Je n’avais pas à m’expliquer devant cet inconnu, ni même à lui parler d’ailleurs. Pourtant, j’avais envie de savoir, de savoir pourquoi il m’avait suivie : ce pourquoi il avait voulu approcher quelqu’un comme moi, quelqu’un qu’il paraissait tant détester.
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MessageSujet: Re: L'ombre du bois   L'ombre du bois EmptyMer 15 Jan - 1:59


Elle était au-dessus de moi, sa silhouette était menaçante, son visage était froid et d'un air supérieur. Son air arrogant avait le don de m'énerver.
 
Elle me dit sur un ton supérieur et ferme:
  - Toi tu ne poses pas de questions. Tu es un gamin, avec une arme qui plus est... A ta place, je ne ferai pas le malin : ce n'est pas moi qui est en faute ici. Cet arc, il ne servait sans doute pas à faire beau dans tes mains...
 Bien sur que non cet arc n'étais pas dans mes mains pour faire joli, elle s'attendait a quoi. Nous nous n'avons pas les lapins cuits qui tombe dans l'assiette sans rien faire.
 
Je me suis relevé péniblement et j'ai saisi mon arc et mes flèches qui étaient tombés par terre. Elle interrompi mes bruits de pas par:
"Et ne crois pas que c'est toi qui souffre de la misère...Il y a des misères bien pires que celle qui vous affame et vous torture le corps…"
Elle croyait vraiment que je ne souffrais que physiquement, je me demande entre nous deux qui est le plus naïf en fin de compte.
 
Je me suis retourné, je me suis dirigé vers l'arbre et j'ai posé ma main sur son écorce et je me suis contenter de dire:
" Ne me juge pas trop vite."
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Sélène J. Featherstone
Sélène J. Featherstone
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MessageSujet: Re: L'ombre du bois   L'ombre du bois EmptyMer 15 Jan - 2:34

Ses mouvements n’étaient pas sûrs et, pendant une seconde, je crus même qu’il allait glisser lorsqu’il ramassa précipitamment son arc et ses quelques flèches éparpillées au sol. Son énervement transparaissait dans ses gestes, toute son attitude trahissait la colère que j’avais éveillée en lui. Visiblement, je l’avais touché, d’une manière ou d’une autre j’étais parvenue à mes fins. Marquer les gens que je croisais sur ma route était une de mes habitudes, cependant je devais bien admettre que je m’attendais davantage à le voir rester pantois et à se taire en marmonnant à propos de ma menace de dénonciation qu’à le voir se relever avec fougue et tourner le dos pour s’éloigner. Souvent, les personnes que je rencontrais n’osaient pas me fuir : comme si mon couteau allait se planter dans leur dos à peine celui-ci serait tourné. Ce gamin, lui, n’avait pas cette crainte alors que j’étais pourtant armée et lui avais déjà prouvé que je savais me servir de mon jouet tranchant. Etait-ce de l’arrogance ? De la folie ?

Soudain, il arrêta net ses pas. La paume de sa main vînt trouver appui sur le tronc d’un grand pin dont les épines jonchaient le sol sous nos pieds. Je me surpris à remarquer à quel point sa silhouette fine et ses cheveux blonds me faisaient penser à Maël : oh, bien sûr, Maël n’était pas aussi frêle ni même n’avait les cheveux aussi clairs que cet inconnu, mais ils avaient en commun cette innocence et cette fragilité qui peut pousser même le plus dur des hommes  à vouloir les protéger… *Arrête ça de suite Sélène, ce n’est pas Maël* me réprimai-je immédiatement. Et c’était vrai, ce n’était pas Maël, juste un gamin qui lui aussi partirait peut-être aux Jeux un jour et qui se ferait tuer malgré son visage d’ange. *Ainsi va la vie, ou plutôt la mort, à Panem* me surpris-je à songer dégoût.

- Ne me juge pas trop vite ! finit-il par lâcher sans même m’accorder un regard.

Il se tenait toujours dos à moi et une envie folle de le réprimer pour m’avoir ainsi tutoyée et dédaignée me fit entrouvrir les lèvres, mais je me ravissais au dernier moment et serrai les dents. Les sourcils froncés montrant mon indignation, je restai à le fixer un instant de plus. Le souffle du vent continuait son doux va-et-vient, faisant virevolter mes cheveux et me donnant une impression d’irréalité devant cet ange blond qui me criait qu’il n’était pas ce que je croyais. D’ailleurs, que croyais-je ? L’avais-je vraiment jugé ? Je n’arrivais pas à m’en souvenir, après tout il n’était rien : qu’une rencontre sur mon chemin alors que j’allais faire une course alors pourquoi m’attardais-je encore à lui parler. Peut-être parce qu’il était comme lui, comme Maël… Qu’il n’avait pas eu ma chance de naître au bon endroit et qu’il ne m’avait pas encore toisée comme un monstre de foire, ce que tout vainqueur devenait immanquablement après ses Jeux.

- Alors que devrais-je penser de toi si j’ai tort ?
 
Ses mots avaient franchi mes lèvres sans vraiment que je ne m’en aperçoive, comme un acte manqué. Pourtant et à ma plus grande surprise, je ne parvenais pas à les regretter. Après tout, j’étais venue dans ce District pour fuir ma famille, ma vie : avec ce garçon, cela était chose réussie. Alors pourquoi ne pas écouter  s’enflammer l’amertume pour cette vie de quelqu’un d’autre, juste pour une fois…
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MessageSujet: Re: L'ombre du bois   L'ombre du bois EmptyMer 15 Jan - 3:45


Dans mon dos je sentais que la colère montait en elle, je sentais son hésitation à me "sauter dessus" verbalement parlant. Mais bizarrement je n'avais pas peur, j'avais cette sensation qu'elle ne le ferrait pas.

 
J'ai longuement attendus sa réaction, le vent sifflait dans mes oreilles et effleurait mes cheveux blonds. J'étais prêt à prendre appuie sur l'arbre quand la voix de la jeune femme brisa la mélodie du vent. Elle me demanda:
-"Alors que devrais-je penser de toi si j'ai tort ?".
   
Cette question me paraissais étrange, même si son sens est tout à fait clair. J'ai esquissé un sourire sans vraiment le vouloir. Pourquoi es-que cette inconnue ce soucierai de ce que je suis ou bien de ce que je deviendrai? Je ne suis qu'une rencontre de quelques minutes, je n'allais rien lui apporter de plus dans sa longue vie.
  J'ai tourné ma tête de profile et je lui ai dis d'un ton calme:
"Pense ce que tu veux. Base toi sur des préjugés ou apprends à lire en autrui, a toi de choisir. Mais ne viens pas me dire ce que je suis ou plutôt, ce que je ne suis pas."
 
Suite a ces mots, j'ai posé mon pied sur l'arbre, j'ai pris de la force sur mon autre pied et j'ai grimpé aisément et rapidement l'arbre. Je me suis assis, les pieds dans le vide sur la branche la plus basse. Les épines du pin me piquait légèrement le visage et cacher la vue. J'ai lentement poussé les épines avec ma grande main et j'ai penché légèrement la tête pour pouvoir regarder plus longuement cette jeune femme intrigante .
 
Plus je la regardait plus elle me faisais penser a ma mère, c'est surement ses cheveux qui me rappelaient les siens. Ils étaient bruns et légèrement ondulés comme ceux de cette personne. Je sentais les légers picotements des aiguilles sur ma main et le vent froid a présent passer à travers mon jean.
 
Je l'observais toujours, en attendant qu'elle disse ou fasse quelque chose.
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MessageSujet: Re: L'ombre du bois   L'ombre du bois EmptyMer 15 Jan - 15:17


Pour une fois que j’essayais d’être moins égoïste, moins égocentrée, bien mal m’en avait pris. Il n’avait même pas pris la peine de me faire face pour répondre, il s’était contenté de tourner la tête de côté, comme pour me signifier que ce qui allait suivre m’était bel et bien adressé. Etait-ce une sorte de défiance ? Plutôt de la stupidité, aurais-je pu croire si ce gamin m’avait montré auparavant qu’il savait qui j’étais. En y songeant bien, j’avais presque du mal à croire qu’il ne m’ait pas reconnue : mon minois si distingué paraissait bien des fois dans les écrans de tout Panem depuis des années, mon sourire était marqué dans les esprits tout comme ma victoire. Malgré toute mon incompréhension, il persévérait en affichant un bagou qui m’exaspérait de plus en plus.

- Pense ce que tu veux. Base-toi sur des préjugés ou apprends à lire en autrui, à toi de choisir. Mais ne viens pas me dire ce que je suis ou plutôt, ce que je ne suis pas.

Un rire sonore m’échappa et s’éleva jusqu’à la cime des géants  de pins dont la tête était voisine des cieux et les pieds touchaient à l’empire des morts. S’enroulant dans les volutes du vent, flirtant avec sa douce caresse, il s’envola en émettant un écho qui lui donnait bien plus de théâtralité que je ne l’aurais voulu. Ce gamin ne manquait pas d’air.

Je retournai ma dague dans ma main et en caressai la lame immaculée du bout de mon index gauche, tout en rétorquant :

- Et c’est toi ? Un gamin qui ne connait rien à la vie qui ose me faire la morale et parler de « préjugés » ?

Puis, sans un bruit, telle une ombre, je me déplaçai pour me trouver à seulement quelques pas du jeune homme qui était resté de marbre à ma remarque. Une odeur âcre de terre et d’humidité émanait de lui, il ne devait pas être riche : cela était une certitude, mais pourquoi donc tout ce cinéma ?

- Après tout, ce n’est pas moi qui me suis cachée dans les arbres pour suivre une richarde d’un district de luxe… ajoutai-je tout bas, sans ciller.

Fière de ma répartie, un sourire satisfait se posa sur ma mine réjouie en voyant mon interlocuteur se raidir sous mon insinuation. Il perdait peu à peu ses moyens, j’en étais persuadée. Après tout, j’allais peut-être enfin savoir pourquoi il m’avait traquée comme les vulgaires lapins qui, selon lui, tombaient tout cuits dans notre assiette dans nos districts…
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MessageSujet: Re: L'ombre du bois   L'ombre du bois EmptyMer 15 Jan - 21:55


Elle s'est approchée de moi pour ne pas avoir a crié. Sa voix se mêler parfaitement au bruissement des feuilles et frottement des épines sous mes doigts. Elle me lança:
- Et c'est toi ? Un gamin qui ne connait rien à la vie qui ose me faire la morale et parler de « préjugés » ?.

   
Le fait qu'elle me traite comme un gamin sans cervelle m'étais complètement égale, et aucune expression ne paraissait sur mon visage. Après tout elle pense ce qu'elle veut de moi. Après tout on ne change pas les idées de quelqu'un en un claquement de doigt et encore moins si c'est une inconnue.
   
Puis elle dit sur un ton bas, mais assez fort pour que je puisse l'entrendre:
- Après tout, ce n'est pas moi qui me suis cachée dans les arbres pour suivre une richarde d'un district de luxe...

 
Cette phrase m'interpella, j'ai levé la tête et j'ai fais un sourire en coin. J'ai declarer:
"Personne n'est parfait."

 
Je voulais insinuer par la que si je l'avais suivi c'est juste parce-que je n'es pas eu le courage de décocher cette flèche et surtout que je voulais en savoir plus sur cette femme. J'ignore pourquoi mais j'avais envie de lui parler, pourtant je n'ai jamais trop aimé parler a quelqu'un, j'ai toujours aimé la solitude.
 
J'ai sauter de mon arbre pour pouvoir être a sa hauteur. Mes pieds heurtèrent violemment le sol, faisant voler les épines et la poussière autour de moi. Je me suis relevé avec assurance,et j'ai marché lentement vers cette inconnue.
Quand je me trouvais a moins d'un mètre d'elle, elle s'est mis en position de défense la pointe de son couteau pointer vers moi. Exactement ce que j'attendais.. J'ai souri, la fixant de mes yeux claires. J'ai dis:
 
"Peur du gamin?"

 
J'ai lentement levé la main et j'ai posé mes deux doigts sur cette lame d'argent, puis je l'ai poussé légèrement vers la droite tout en continuant à la fixer.
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MessageSujet: Re: L'ombre du bois   L'ombre du bois EmptyJeu 16 Jan - 0:00


Malheureusement ma fierté ne dura que quelques secondes avant qu’un sourire insolent ne s’affiche ostensiblement sur la mine du gosse. Surprise, je le fus lorsqu’il me déclara avec une certaine solennité qui ne lui allait pas :

- Personne n’est parfait !

*Et tu as trouvé cela tout seul Einstein ?* me pris-je à penser avec un énervement qui allait croissant. Le sang commençait à battre dans mes tempes tant il avait réussi à me mettre hors de moi à force de s’en sortir avec des pirouettes : pourquoi ne se laissait-il pas simplement faire lorsque je l’acculais ? Pourquoi ne me disait-il pas seulement ce que je voulais savoir ? Se sentait-il plus malin parce qu’il était en terrain connu, que c’était « chez lui » ici ? Nulle part n’était chez nous, tout était au Capitole et à n’importe quel moment un de ses caprices futiles pouvait nous prendre tout ce qu’on avait : nous n’avions pas de terre, pas de  berceau. Cela, c’était les Jeux qui m’en avaient fait prendre conscience.

Ses paroles résonnaient dans mon esprit : personne n’est parfait. Qu’aurait-il pu donc faire pour être plus « parfait » ? Me tuer alors que j’avais le dos tourné au lieu de me traquer sans raison ? Au moins il n’était pas un lâche, c’était déjà ça ! Et dire qu’il osait s’en vanter en posant sur ces lèvres gercées par le froid un sourire narquois. Non décidément, s’en était trop. Sans vraiment que je ne m’en rende compte, ma main se resserrait sur le manche de ma dague. C’était juste un réflexe, rien d’intentionnel. A cet instant précis, l’idée de l’utiliser contre ce gosse ne m’avait même pas effleuré l’esprit : après tout j’étais venue dans ce district pour faire une course, pas pour créer un esclandre. Mais quelque chose était en train de prendre une pente très glissante dans la situation très précaire qui s’était créée entre nous depuis notre rencontre. Il fallait un rien pour qu’elle dérape à tout moment et je ne savais pas si mon esprit serait plus fort que mon instinct de survie qui revînt au galop quand, après s’être éloigné de l’arbre sur lequel il s’était appuyé, il commença à cheminer dans ma direction. Il était à moins d’un mètre quand mes muscles se raidirent sans vraiment que je ne les contrôle et que je pointe la lame à nouveau vers lui.

Mon souffle s’était arrêté. Lui n’avait pas cillé, il continuait inlassablement à afficher cet air tranquille qui précède les tempêtes.

- Peur du gamin ?

Nos regards se fixaient. C’était comme si le temps s’était brusquement arrêté, comme dans l’arène lorsqu’on va bientôt devoir choisir entre vivre ou mourir…

Sa main s’éleva lentement, deux de ses doigts se posèrent sur la lame scintillante. Impassible, je laissai mon poignet s’orienter vers la droite en même temps que mon arme se détournait du jeune homme. Puis, sans crier garde, la lame d’argent se fit moins docile et fendit l’air…



*Demande de lancer de dés : pour attaque*

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Siolyn Water - Présidente
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MessageSujet: Re: L'ombre du bois   L'ombre du bois EmptyJeu 16 Jan - 0:16

Lancer de dés demandé par Sélène J. Featherstone pour son attaque envers Shélim Métayer.
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MessageSujet: Re: L'ombre du bois   L'ombre du bois EmptyJeu 16 Jan - 0:16

Le membre 'Siolyn Water - Présidente' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Combat - 30 faces' : 13
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Siolyn Water - Présidente
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MessageSujet: Re: L'ombre du bois   L'ombre du bois EmptyJeu 16 Jan - 0:18

Avec un lancer à 13, Sélène réussit son attaque. Shélim tente de l'éviter, malheureusement il manque son esquive.

Shélim est touché par la dague de Sélène. Il perd : 31 points de vie
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Sélène J. Featherstone
Sélène J. Featherstone
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MessageSujet: Re: L'ombre du bois   L'ombre du bois EmptyJeu 16 Jan - 1:16


Ma dague fendit l’air tel un rayon de lune transperçant la brume sombre d’une nuit d’orage. Cette réplique, le gosse ne l’avait pas vue venir. Pour la première fois, dans son regard qui brusquement s’était détourné du mien, je pouvais admirer une étincelle de peur. Il avait donc fallu que j’en arrive là pour qu’il m’écoute, pour qu’il me prenne au sérieux, moi la richarde qui n’avait rien à faire dans son district ? C’était lamentable. Et pourtant l’adrénaline qui courait dans mes veines me procurait une satisfaction des plus délicieuses, pendant quelques secondes je redevenais cette jeune fille de vingt ans qui allaient abattre un adversaire dans la forêt de l’arène et toutes mes années d’errance n’avaient pas existé.

Il tenta d’esquiver mais il était trop tard, la lame encore pure un instant plus tôt était désormais maculée d’un liquide rouge bien familier, le sang… Sa paume gauche, qui avait lâché son arc pour tenter de m’arrêter, saignait abondamment et je manquai de peu son visage alors qu’il tentait de se soustraire à mon attaque. D’un coup de poing dans le torse, je l’envoyai valser contre un arbre et lui attrapai le bras droit de ma main libre en le plaquant dans son dos pour l’empêcher de bouger, de tenter toute rébellion inutile. Je le maitrisai comme un vulgaire pantin, après tout il n’était que cela : une jolie marionnette formatée par le Capitole et qui croyait que les districts supérieurs ne valaient pas mieux que ceux qu’ils servaient, mais il oubliait une chose eux, habitants du district sept, tout comme nous, habitants du district un, servions nos bourreaux… Personne n’était blanc, personne n’était noir. Ni ciel, ni enfer, juste la damnation.

La pointe de ma dague descendait le long de sa nuque alors que je continuai à le maintenir avec une prise de sécurité, plaqué face contre le tronc du large pin centenaire. Son souffle était rapide, il était visiblement assez perdu, la situation lui avait échappé.

-  La peur, c’est être dans une arène et ne pas savoir si tu reverras tes proches. Et je peux t’assurer que si ça t’arrive, tu ne les reverras pas !

Ces paroles étaient sorties de ma bouche avec tant de véhémence… Tant de déception et de cruauté. Je n’avais pas désiré le blesser, je voulais seulement qu’il comprenne : qu’il comprenne que la vraie misère ce n’est pas de ne pas manger à sa faim ni même d’avoir perdu des proches, non que la vraie misère c’est d’être obligé d’obéir à des règles stupides pour satisfaire le désir de divertissement des puissants. Qu’il comprenne qu’être une richarde du district Un, celui dans lequel les lapins tombent tout cuits dans nos assiettes, ce n’est pas « bien vivre », ce n’est pas avoir une vie « confortable ». Je ne voulais pas lui faire de mal, mais ce n’était encore qu’un enfant : un grand enfant, peut-être, mais qui avait besoin de grandir s’il voulait atteindre un âge raisonnable. S’il voulait pouvoir se protéger, comme moi, celle qu’il refusait obstinément de reconnaître, la vainqueure du District Un.

Au pire, ma remarque n’aurait pas eu d’effet sur son esprit borné. Au mieux, elle lui aurait permis de grandir.

- Mais ce n’est qu’un conseil de la Mentor du Luxe…

Et sur cette parole, je le tirai par son bras entravé et l’envoyai s’échouer lourdement sur le sol dans un gémissement pitoyable lorsque sa main assez profondément entaillée heurta la terre.  Le visage fermé, je passai à côté de son arc que je repoussai d’un coup de pied au loin afin qu’il ne tente aucune idiotie et repartis tranquillement vers mon sac que je ramassai enfin tout en gardant toujours la dague dans mon autre main, en guise de sécurité.

Je le regardai une dernière fois avant de m’éloigner pour reprendre mon chemin vers la scierie des bois précieux. Une expression figée entre la peine et l’espoir que j’avais que son esprit buté comprendrait enfin que je n’étais pas contre lui : que je n’étais contre personne à vrai dire, ce que Maël, lui, avait compris même alors qu’il avait su qu’il paierait de sa vie pour m’avoir vue telle que je suis vraiment…
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MessageSujet: Re: L'ombre du bois   L'ombre du bois EmptyJeu 16 Jan - 2:15


Sa lame glissa dans l'aire comme l'on peut glisser sur la glace. Pour tout avouer je n'ai rien vue venir. Cet éclaire de fer était passée a quelques centimètres de mon visage et finit sa route dans la paume de ma main. Une douleur aigu me fis perdre tout mes moyens. Cette jeune femme me plaqua contre l'arbre qui se trouver dèrrière moi. Ma joue bloquer contre son écorce je ne pouvais plus rien faire, j'ai cru qu'elle aller me tuer, m'achever. J'attendais qu'elle abrège mes souffrances qu'elle en finisse. Mes oreilles bourdonné et ma vue devenait trouble.. Je pus distinguer qu'elle que parole venant de cette femme qui était soudainement devenue une bête féroce.
- " La peur, c'est être dans une arène et ne pas savoir si tu reverras tes proches. Et je peux t'assurer que si ça t'arrive, tu ne les reverras pas !"
   
L'arène... Pourquoi parlait elle de cela? Et puis, cette peur m'était totalement inconnu puisque je n'avais déjà plus personne. Personne ne me pleurerait une fois que je serais mort. Puis elle ajouta sur un ton plus monotone:
- "Mais ce n'est qu'un conseil de la Mentor du Luxe..."
 
Alors, c'était pour ça. Pour ça qu'elle avait parlé de l'arène, pour ça qu'elle s'est transformée en bête féroce dès que je l'ai défié, pour ça qu'elle avait une force incomparable..J'avais beau me dire qu'elle n'avait pas que mon sang sur les mains, je ne pouvais pas l'imaginer comme une tueuse sans cœur.. Je ne sais pas pourquoi et je ne saurais surement jamais.
 
D'un grand geste elle me fis tomber a terre, me faisant atterrir sur ma main. Un cris de douleur m'échappa et je suis tombé mollement sur le dos. Elle repris son sac et continua son chemin comme si de rien de c'étais passer..
 
J'ai longuement regardé les feuilles qui se trouvaient au-dessus de moi. Je pouvais sentir mon sang chaud couler sur ma main. Je me pris à me parler seul, ou plutôt a parler à ma mère..
 
-" Je...Je suis désolé. Je ne suis qu'un minable incapable de me défendre seul! Je ne suis qu'un raté qui ne mérite même pas de vivre encore! Pourquoi es-que je ne suis pas mort ce jour la! Pourquoi?! Tu me manques tellement.."
 
A ce moment la, mon coeur de pierre se fendit en deux. Une larme coula le long de ma joue, elle se mêla avec la boue et le sang. Je finis par dire péniblement:
-" Pardonne moi..... Maman."
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Sélène J. Featherstone
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MessageSujet: Re: L'ombre du bois   L'ombre du bois EmptySam 18 Jan - 1:42


Alors que je m’éloignai déjà du gamin, ses plaintes m’étaient parvenues. Même si elles se perdaient dans cette nature luxuriante comme un écho, en saisir les grandes lignes n’avait pas été bien compliqué. Apparemment, il était seul au monde ou du moins n’avait plus sa mère auprès de lui. Auprès d’une autre personne que moi, cela aurait sans nul doute suffit à excuser son comportement : à travers mes yeux, ça n’avait rien d’une excuse ! C’était juste une douleur qu’on exploite pour expliquer un comportement immature et suicidaire. Moi aussi quelqu’un me manquait, moi aussi tous les matins je me réveillais avec son visage devant mes yeux alors que mes paupières étaient encore closes et pourtant je ne traquais pas ni ne défiais le premier venu ! Quant au visage de mon petit ange, de ma fille si petite et fragile, je n’avais même pas la chance de pouvoir ressusciter son souvenir, on ne m’en avait accordé le privilège… Ce gosse était bête en plus d’être immature… Je lui souhaitais simplement qu’il le comprenne avant qu’il ne soit trop tard, car il serait trop tard un jour, que cela soit à cause de la Moisson ou seulement parce qu’il fallait devenir adulte.

Pendant que je continuai ma route, j’attrapai une étoffe de soie noire dans mon sac de cuir. C’était une écharpe que m’avait offert ma mère, il y a quelques années. Je l’avais emmenée avec moi au cas où la météo ne serait pas aussi clémente dans ce district qu’elle ne l’était dans le Un, en effet l’hiver avait du mal à venir cette année et nous n’avions pas encore pu goûter aux premiers flocons de neige. De toute manière, le temps était quelque chose d’instable dans nos contrées. Cependant, au lieu de l’utiliser pour me couvrir, elle me servit à essuyer la lame de ma dague, maculée du sang du garçon blond. Il ne faudrait pas que les Pacificateurs apprennent mon altercation. Oh bien sûr, il n’aurait sans doute pas fait un drame de mon action : après tout, ce n’était pas moi qui avais lancé les hostilités et ils n’auraient aucun mal à me croire vu l’impulsivité de mon traqueur. Mais je ne voulais pas qu’il ait plus de problèmes qu’il n’en aurait déjà d’ici quelques temps, quand sa fougue finirait par le conduire à sa perte.

Un soupir m’échappa, je cheminai pendant au moins une demi-heure sans accroc. La route de terre n’était presque pas visible au sol et je me demandai par moment si je ne m’étais pas perdue dans cette épaisse forêt. Heureusement, à chaque fois, des traces de passages récents sur le sol me prouvait que j’étais bel et bien en train de m’approcher du but, que d’autres que moi m’empruntaient cette voie. Cependant, elle était si peu balisée que j’étais presque certaine d’avoir pris le chemin le plus compliqué et le moins bien indiqué pour me rendre à cette fichue parcelle… Aucun moyen de transport n’aurait pu passer sur cette espèce de chemin terreux, il devait y avoir une autre route plus grande mais cela faisait bien longtemps que j’avais quitté la principale. *Si seulement tu n’avais pas voulu jouer les aventurières en allant retourner ce panneau…* me grondai-je intérieurement, un autre chemin beaucoup plus large et mieux indiqué m’aurait sans doute conduite au même endroit en moins bien de temps et m’aurait également évité cette rencontre fâcheuse avec le gamin… Mais qu’importe. Désormais, il n’était plus question de faire demi-tour. *J’aurais eu ma balade au moins* songeai-je avec une certaine ironie, après tout c’était pour sortir et voir autre chose que j’étais venue ici. On pouvait dire que le dépaysement était au rendez-vous !

Les épines de pin crissaient sous mes bottes tandis que je m’engageai dans une partie de la forêt plus clairsemée. Les arbres y étaient moins proches les uns des autres et de fins filets de lumière filtraient entre les branches. On n’aurait su dire  si le soleil brillait à cause des larges feuillages, néanmoins le fait de quitter l’ombre faisait du bien au moral et me fit oublier un instant tous les souvenirs désagréables que ma rencontre récente avait ravivés.

Peu à peu, un frémissement parvînt à mes oreilles. Je m’arrêtai un instant et tendit l’oreille, il ne s’agissait que du bruit naturel de l’eau dans son cours. Sans doute devait-il y avoir une rivière non loin de là et vu le son cristallin qui s’amplifiait pour devenir de plus en plus fort, je m’en approchai.

Je finis par la découvrir lorsque je passai sur un vieux pont de pierre. Celui-ci passait au-dessus d’une rivière dont le courant aurait pu sembler fort pour quelqu’un qui ne savait pas nager, mais pour une vainqueure qui avait été confrontée aux déchainements des éléments dans son arène ce n’était qu’une formalité et je me pris à avoir envie de me poser sur une des rives quelques minutes avant de reprendre ma route. J’avais toujours trouvé apaisant le bruissement de l’eau et sa teinte pure. Je traversai donc le pont avec prudence, tant il me semblait précaire et me retrouvai sur la rive adjacente. C’est alors que je le revis. Sur l’autre rive, il lavait sa blessure à l’eau claire. Ce n’était pas le meilleur des désinfectants mais c’était mieux que rien, je l’avais appris il y a bien longtemps…

Curieuse, je m’approchai doucement du bord de la rivière en faisant attention à chacun de mes pas, évitant tous les obstacles qui auraient pu trahir ma présence. Le traqueur se retrouvait traqué. Oh, je n’avais pas cherché à le retrouver mais si le destin avait décidé que nous nous recroisions alors pourquoi pas en profiter. C’est quand cette pensée m’était venue que j’avais commis la faute : mon pied droit avait envoyé valser un roche, provoquant un bruit tonitruant. Décidément, je n’avais vraiment pas la prétention d’être discrète aujourd’hui…

C’est à ce moment-là qu’il avait relevé vivement la tête et avait chuté en avant en m’apercevant. La tête la première  dans l’eau glacée de la rivière. Mes yeux se levèrent au ciel dans un réflexe, j’étais hallucinée de voir que ce gamin n’était même pas fichu de se tenir… Je m’attendais à le voir resurgir des eaux d’une seconde à l’autre, pendant que je m’approchai du bord jusqu’à ce que l’eau vienne mordre la pointe de mes bottes. Mais rien… Soudain, son crâne émergea avant de replonger violemment, puis son visage et de sa bouche sortit une sorte d’appel. Ses bras battaient l’air comme s’il allait pouvoir se raccrocher à quelque chose.

La vérité m’apparut, il ne savait pas nager et même ce faible courant allait finir par avoir raison de lui.

- Fichu gamin… marmonai-je dans ma barbe, jetant mon sac  et ma veste sur la berge derrière moi et tirant rapidement sur les lacets de mes bottes pour m’en débarrasser. Même si je n’allais pas le laisser se noyer, ce n’était pas une raison de massacrer mes chaussures. Je souris à cette pensée alors que je plongeai déjà dans la rivière.

Je le rejoignis en quelques secondes, mais dû tout de même aller le chercher à deux mètres sous la surface. Décidément, il n’était pas très résistant et n’avait pas tort tout à l’heure quand il disait qu’il n’était pas capable de se défendre seul. Même Mère Nature était capable d’en venir à bout ! D’abord il essaya de me repousser. Mes cheveux flottaient autour de mon visage alors que nous étions tous deux immergés, je pouvais retenir ma respiration un certain moment mais pas indéfiniment. J’attrapai fermement son poignet et le tirai hors de l’eau. Nos têtes émergèrent en même temps à la surface, je repris mon souffle brutalement provoquant un son strident. Lui, continuait à se débattre et serait retombé dans les profondeurs si je ne l’avais pas maintenu fermement par le collet.

- Ca suffit ! hurlai-je soudain en continuant d’agiter les jambes avec frénésie afin de nous garder à la surface.

Il se calma et je le saisis en plaçant mes bras en dessous des siens et en nouant mes mais sur son torse. Son dos plaqué contre ma poitrine, je nageai en arrière en essayant tant bien que mal de ne pas dériver avec le courant. Lorsque nous atteignîmes enfin la rive d’où j’avais plongé, je le trainai sans ménagement sur les roches et le laissai couché sur la rive, haletant, choqué, mais vivant.

- Ca va ? Tu vas survivre ? lui lançai-je un peu brutalement en essorant mes longs cheveux sombres.

J’étais trempée de la tête aux pieds… Mais je ne grelottai pas, j’avais l’habitude des situations extrêmes : pas le gosse apparemment qui s’était redressé mais tremblait de tous ses membres.

Je fis quelques pas sur trois mètres jusqu’à mes affaires que j’avais jetées en vrac avant de lui porter - secours et y récupérait ma veste. Puis revenant vers lui, je lui la tendis :

- Mets ça sur tes épaules, sinon tu vas attraper la Mort et je ne compte pas te sauver une troisième fois aujourd’hui…

Ma main resta tendue avec ma veste. Allait-il enfin me prouver et se prouver à lui-même qu’il n’était pas qu’un gamin qui se croit « rebelle », qu’il n’était pas que ce gosse immature qui fait mine d’avoir du pouvoir sur les autres, allait-il enfin grandir ?
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MessageSujet: Re: L'ombre du bois   L'ombre du bois EmptyDim 19 Jan - 1:32


Ma main baignait encore dans le sang, je ne la sentais presque plus. Les larmes coulaient encore sur mes joues. Dans un élan de lucidité je me suis dit qu'il vaudrait mieux que j'aille désinfecter ma plaie. Je me suis relevé en m'aidant de l'arbre que se trouvait à côté de moi. J'ai saisi du bout des doigts mon arc et les flèches, puis je me suis mis à marcher les yeux dans le vague.
 
Arriver à la rivière je me suis accroupis prés de l'eau. Sur la surface je pouvais voir mon visage rougi par le sang. J'ai délicatement plongé ma main dans l'eau , elle devint immédiatement rouge au contact de ma blessure. Mon cœur était ébréché et je n'avais qu'une seule envie, pleurer. Mais je gardais la tête sur les épaules, ma mère n'aurait sûrement pas aimé que je sois dans cet état là. Puis un bruit me fis redescendre sur terre.
 
Un sursaut me fis glisser de la rive. Mon coeur ce mit à battre plus vite, ma respiration ce stoppa et la panique grandi en moi. Je me suis débattu tant bien que mal, j'ai essayé d'attraper tout ce que je pouvais; en vain. Puis je sentis comme une pression sur mon épaule, comme si quelque chose voulait m'attraper ou plutôt quelqu'un; C'était cette jeune femme. Voulait elle finit ce qu'elle avait commencé? Je me suis débattu tant que j'ai pu, mais sa voix a fendu le bruit d'eau autour de nous:
- Ca suffit !
A sa demande, mes membres se redirent. Mourir pour mourir autant ne pas mourir noyer.. Je fus surpris qu'elle passe ses bras autour de mon torse et qu'elle me ramène sur le bord. Je ne savais plus quoi pensais, que voulait elle? Une fois de plus sa voix interrompue le silence:
- Ca va ? Tu vas survivre ?
J'aurai voulus répondre, faire un signe mais, je ne préférais rien faire. Je me suis levé et je l'ai longuement fixé. Elle m'a regardé et m'a tendus sa veste en me disant:
- Mets ça sur tes épaules, sinon tu vas attraper la Mort et je ne compte pas te sauver une troisième fois aujourd'hui...
Sa remarque n'était pas totalement fausse, je ne savais pas s'il fallait que je lui fasse confiance. Après tout cette femme était dangereuse et le sang qui coulait encore de ma main ne cessait de me le rappeler. J'ai tendus le bras vers cette veste, un moment d'hésitation est survenu quand mes doigts ont effleuré le tissu. Puis je l'ai saisis et je l'ai déposé délicatement sur mes épaules. Un "merci" timide effleura mes lèvres et sortit de ma bouche.
J'ai baissé mon regard, le sol était ensanglanté. J'ai saisi une flèche dans ma sacoche et j'ai effleuré sa pointe de mes doigts. Je lui ai demandé:
"Tu as du feu sur toi ?"
 
Formuler de cette façon, ma demande a dû la surprendre. Je l'ai longuement regardé en attendant une réponse.
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Sélène J. Featherstone
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MessageSujet: Re: L'ombre du bois   L'ombre du bois EmptySam 25 Jan - 18:25


Je ne lui demandais pas de me faire confiance, juste d’accepter enfin que quelqu’un qui n’était pas de son district soit différent de ce qu’il avait imaginé. Dans cette rivière, j’aurais parfaitement pu le laisser sombrer quelques instants plus tôt. Pourtant, j’avais décidé de le sauver et il ne comprenait toujours pas. Debout face à moi, il me fixait avec une expression qui trahissait son incompréhension et son angoisse de ne plus rien contrôler. Dans la même situation, j’aurais sans doute été tout aussi méfiante mais le fait d’être encore en vie grâce à une tierce personne ne s’était jamais vraiment présenté à moi. J’avais toujours été obligée de me débrouiller seule, de lutter pour ma survie et cela même quand je l’avais choisi. Personne ne m’avait tendu la main.

Après un moment de silence pesant, il finit par lever sa main vers ma veste, en effleura le tissu un instant… Ses doigts tremblèrent légèrement, comme s’il hésitait encore. Peut-être était-ce la douceur solide du cuir sous ses doigts qui avait réveillé le doute dans son esprit ? Il se mordit la lèvre inférieure dans un ultime effort d’une résistance qui était vaine et un frisson vînt lui rappeler que j’avais raison. Il finit par céder et posa avec une précaution presque trop précieuse ma veste sur ces épaules. Dans cet accoutrement, trempé de la tête aux pieds, la main gauche encore sanguinolente et son jean totalement élimé, on aura dit un de ses épouvantails qu’on pouvait voir dans les districts dix ou onze, dans les champs et les prés.

- Merci.

Cela avait été une parole discrète, presque un murmure qui s’était perdu dans le vent et la nature environnante. Ces lèvres avaient bougé imperceptiblement pour articuler ce simple mot. Tout son être, raidi de bas en haut, me criait que cela lui avait plus coûté que je ne l’aurais songé. *Au moins, il commence à comprendre* me pris-je à penser avec un petit sourire. Néanmoins, une moue douloureuse vînt soudain se poser sur son visage et baissant en même temps que lui les yeux sur sa main je compris que sa petite baignade et le temps qu’il avait passé à se débattre dans l’eau n’avaient fait qu’ouvrir davantage la fine plaie dans sa paume. Ce qui n’était qu’une estafilade profonde mais peu importante il y a encore une heure était désormais une large plaie béante dont le sang s’écoulait peu à peu, tâchant les pierres de la berge. Le sol se couvrait de sa teinte pourpre et il ne m’en fallut pas plus pour saisir qu’il n’allait pas tarder à tourner de l’œil s’il n’arrêtait pas le filet de sang qui continuait inlassablement de couler.

Il se tourna vers le reste de la berge et y fit quelques pas afin de se rapprocher de ses affaires restées là. Se baissant un peu rapidement, je craignis qu’il ne chute en se relevant mais heureusement son saignement devait être moins grave que je ne le pensais car il saisit une flèche dans sa sacoche puis se releva en me demandant :

- Tu as du feu sur toi ?

Son idée ne m’apparut pas de suite comme évidente, je restai là sans réellement savoir où il voulait en venir alors qu’il continuait à me scruter de son regard, dans l’attente d’une réponse. Lorsque la raison de sa demande m’apparut, je pinçai les lèvres et levai les yeux au ciel. Etait-il vraiment sérieux ? Il comptait vraiment faire chauffer cette pointe de métal afin de cautériser la plaie alors qu’il n’était qu’un gosse incapable de résister aux éléments ?

Je lâchai un soupir et rejoignis une nouvelle fois mon sac. En revenant vers le grand blessé, je lui lançai :

- Assis-toi, tu es tout blanc : tu ne vas pas tarder à tourner de l’œil si on n’arrête pas tout ce sang… Et pose cette flèche, tu pourrais encore te blesser.

Je n’avais jamais été du genre douce et compréhensive, seulement je me rendais bien compte que j’étais certainement un peu trop dure avec ce gamin qui essayait enfin de s’ouvrir un peu à l’inconnu… J’attendis qu’il s’exécute, avant de m’accroupir à ses côtés et de sortir de mon sac un petit sachet de satin. De mes doigts, je sentis la forme des différentes petites bouteilles et autres onguents qu’elle contenait : je ne quittais jamais mon district sans une trousse de secours, j’étais bien assez riche pour me payer certaines médecines et me permettre d’en avoir pour les situations les plus communes. Ce que j’avais plus de mal à comprendre c’est pourquoi je voulais les utiliser pour soigner une blessure que j’avais moi-même infligé à un gamin borné…

Je sentis bientôt le flacon qui m’intéressait et le sortit. De l’extérieur, il ne semblait être qu’une petite fiole de verre teinté brun et on pouvait voir par transparence de petites baies foncées. J’en versai quelques unes dans ma main et attrapai une pierre plate qui traînait sur la berge, puis y disposai les quelques baies que j’avais sélectionnées. A l’aide d’une autre roche, j’écrasais consciencieusement les baies qui laissèrent à leur place une fine poudre grise et brune que je pris soin de recueillir avant qu’une brise ne l’emporte. Je souris quand la quantité adéquate fut produite et tournai mon regard vers le jeune homme.

- Maintenant donne-moi ta main… Je vais résoudre cela…

Visiblement, il était encore septique alors j’ajoutai simplement, d’une voix se faisant plus douce :

- Ca va stopper l’hémorragie... Je sais ce que je fais.

Mon poing restait clos, protégeant le soin qui pourrait calmer les douleurs de mon interlocuteur. Me laissera-il l’aider une nouvelle fois ?
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MessageSujet: Re: L'ombre du bois   L'ombre du bois EmptyMar 11 Fév - 1:35


Un silence. Un silence de songe et de réflexion. Elle continuait à me fixer; cherchant le pourquoi du comment; cherchant les raisons de ma demande. Le vent froid ne faisait qu'accroître la douleur de ma main que je ne sentais plus. L'eau coulait le long de mes joues. Quand elle comprit enfin elle se pinça les lèvres et leva les yeux au ciel. Visiblement elle ne me prenait toujours pas au sérieux. Pourtant j'ai quelques fois eu recourt à cette technique de cicatrisation, les plaies n'étaient pas aussi profondes et graves que celle-ci mais bon. Elle se dirigea donc, d'un élan, vers son sac qui se trouvait à ses cotés. Elle se mit face à moi et me lança:
-" Assis-toi, tu es tout blanc: Tu ne vas pas tarder à tourner de l’œil si on n'arrête pas tout ce sang... Et pose cette flèche, tu pourrais encore te blesser."
 
Cela m'énerve un peu qu'elle me prenne pour un gamin qui ne connait rien à la vie. Mais si je m'énervais, j'allais utiliser le peu d'énergie et de sang qu'il me reste inutilement. Cependant, ses paroles étaient devenues plus douces.
 
C'était un ordre et un conseil à la fois. Le genre de phrases incompréhensibles que me disais ma mère. Cette scène me rappelais vaguement quand ma mère me grondait quand je me faisais mal étant petit. Mais ce n'est pas le moment de penser à ça! Surtout que cette femme et ma mère n'ont absolument rien à voir l'une avec l'autre. Cette femme était dangereuse, elle me l'avait prouvé quelques heures auparavant. Alors que ma mère, elle, était un ange.
 
Je me suis dirigé lentement vers les rochets ou elle avait posé ses affaires. Je me suis assis sur une grosse pierre plate à côté de celle ou travaillait la jeune femme. Mes genoux étaient pliés à la hauteur de mes épaules. J'ai posé mes avant-bras sur eux, laissant ballantes mes deux mains inertes. J'ai niché ma tête dans mon torse et j'ai fermé les yeux.
 
J'entendais le vent passait dans les feuilles des hauts arbres qui se trouvaient au-dessus de nous, la rivière qui coulait paisiblement sur les branches mortes et rochets sur la rive. Puis je pouvais entendre distinctement les bruits des tissus se frottant qui provenaient de la jeune femme. Puis un bruit de flacon et ensuite des craquements .. Des baies, elle écrasait des baies. Elle voulait me soigner? Elle voulait vraiment m'aider? Et, pourquoi voudrait elle soigner une blessure qu'elle a faite elle-même? Tant de questions et aucune réponse. Une parole vient interrompre mes réflexions:
-" Maintenant donne moi ta main... Je vais résoudre cela..."
 
Ces paroles étaient douces et clames. Rien avoir avec les paroles qu'elle m'avait littéralement cracher au visage il y à quelques heures. Elle.. Elle a changé; ou du moins s'est calmé et ouvert à moi.
 
Je n'étais sur de rien. La seule chose que je savais c'est que la femme qui me regardait à cet instant est totalement à l'inverse de celle que j'ai aperçu dans les bois la toute première fois. Je ne savais pas, je ne s'avais plus. Plus quoi faire ou quoi dire. Suis-je en fin de compte le gamin qui ne comprend rien que cette femme croyait voir ? Voilà que je me mets à douter de moi. La jeune femme insista:
-" ça va stopper l'hémorragie... Je sais ce que je fais."
 
Elle avait l'air tellement sûr d'elle, tellement confiante. Alors que moi je commençais et je continuais à douter de tout. Des mots; mes pensés sortirent de moi; de ma bouche sans que je ne puisse les retenir:

-"Idiot!"
   
J'ai tourné violemment la tête dans la direction opposée par rapport à le jeune femme. Mes dents ce serrèrent tellement fort, que j'ai cru qu'elles allaient se briser. Une larme tiède est venue se mêler au goûtes d'eau déjà présentes sur mon visage, elles s'y dissimulaient parfaitement. Je tremblais de tout mes membres, non pas de froid, mais de colère et de tristesse. J'ai délicatement tendu mon bras tremblant vers la jeune femme, le point fermait. Ma tête était toujours tournée de l'autre côté.  
 
J'ai entrouverts la bouche pour commencer une phrase. Mais, je ne sais pas pourquoi, il fallait que je lui parle en la regardant dans les yeux. Pour la première fois j'allais laisser mon cœur parler; non pas le masque de béton que je me suis créé. J'ai tourné la tête doucement, d'un geste incertain, comme ci cet acte me demander un effort démesuré. J'ai relevé les yeux et je l'ai fixé. Mon bras était toujours tendu droit vers elle. Je finis par dire d'une voix grave et tremblotante:

-" En fin de compte, c'est moi qui vous ai jugé trop vite."
   
Après avoir prononcé ces mots, j'ai ouverts mes doigts. Laissant apparaître ma plaie. Un silence qui n'était que douleur pour moi était présent et je continuais toujours a fixé cette jeune femme.
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