Caractère du personnage -

Mademoiselle Patterson, vous êtes apparue réellement comme un tribut combattif, obstiné et violent. Vous avez impressionné les foules…

Je me souviens à peine du reste de l’émission. J’étais interviewée après ma victoire aux Hunger Games, encore sous le choc de tout ce que j’avais vu et fait. Ai-je été tout cela ? Assurément. Je voulais gagner. Pour l’honneur, pour la famille, pour mon district. J’étais prête. Alors oui je me suis battue comme une lionne et je le fais encore aujourd’hui. Je serai un mentor dévoué également parce que je sais le rôle primordial que nous jouons pour les tributs. On me dit aussi assez souvent que j’ai un côté autoritaire. C’est vrai mais il est important d’être cadrée. Et puis j’ai grandi ainsi : l’autorité des coachs des Carrières, l’autorité de mon mentor, l’autorité du Capitole aussi. Je sais ce que l’obéissance veut dire. Je me suis aussi endurcie grâce à cela. Piquante, cinglante, mais aussi pétillante j’ai toujours la réplique qu’il faut au bon moment. Pour faire son trou au Capitole, pour impressionner les sponsors, pour motiver les troupes également. Une chose est sûre, je suis surtout extrêmement têtue et il est rare que je plie ou reconnaisse mes torts.

Histoire du personnage -  

isn’t she lovely ? Isn’t she wonderful ? – 2211 à 2231, avant les 169e Hunger Games

Parle-nous un peu de toi, Eden. Présente-toi, Panem a envie de savoir qui se cache derrière ce si joli minois …

Eh bien. J’ai eu la chance de naître dans le District 2, je suis très fière de mes racines, et j’espère que je ferai honneur à tous ses habitants – je souris sous les acclamations de la foule, encore peu à l’aise avec tout cela, mais bien déterminée à appliquer tous les conseils de Cairo et de faire forte impression afin de me mettre un maximum de sponsors dans la poche. Mes parents sont architectes, ils admirent le Capitole et sa grandeur, tout comme moi. J’ai la chance aujourd’hui, de pouvoir l’honorer à ma façon.  

Tu as l’air bien entrainée déjà, les spectateurs ont pu admirer ta silhouette élancée et musclée. Oh s’il vous plait, avouez qu’elle est superbe ! Les hommes doivent se damner !

Je rougis, il ne faut pas paraitre orgueilleuse, coquette ou capricieuse. Mais également éviter la fausse modestie.

Merci, mais je le dois à mes coachs. J’ai intégré le centre des carrières assez tôt, dès mes onze ans. Et grâce à leur travail, j’ai pu acquérir un peu de muscles, mais il y a d’autres tributs qui m’ont l’air plus forts et plus agiles.

Tu t’es porté volontaire sans une once d’hésitation et tu as déjà plusieurs sponsors qui se battent pour toi. Comment sens-tu cette arène ?

Je suis prête. Je me suis entrainée neuf ans. Je sais que face à moi, je vais avoir des concurrents redoutables, et loin de moi l’idée de minimiser la difficulté, mais j’ai travaillé dur. Alors oui, j’ai la chance d’attirer l’attention des sponsors. Je ne compte pas les décevoir. Je donnerai tout en tout cas.

Je vois Cairo hochant la tête d’un geste d’approbation. Je n’ai jamais voulu décevoir ma famille et j’ai travaillé dur, peut-être plus que la plupart des Carrières. Je restais des heures, même après les entrainements officiels, toute ma vie n’a tourné qu’autour des jeux pendant toutes ces années. Aucune distraction ne s’est mise entre moi et l’Arène. Aucun homme, aucune sortie, aucun excès. Alors oui, ça paye. Cairo m’a bien expliqué comment plaire aux sponsors, comment utiliser tous mes atouts.

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It’s time to try defying gravity – les 169e Hunger Games

Mesdames et messieurs, voici la vainqueur des 169e Hunger Games, la superbe Eden Patterson ! Quel spectacle grandiose tu nous as offert Eden. Tu étais rayonnante, et je dois avouer que la durée étonnamment longue de cette Arène n’a pas été pour me déplaire, tu irradiais !

Merci. J’ai encore du mal à réaliser. Mes concurrents se sont bien battus, certains étaient redoutables. Je remercie vraiment mes sponsors qui m’ont tirée de bien mauvaises passes.

J’ai du mal à en parler. J’étais préparée, mais en réalité, rien ne nous prépare à l’horreur. J’ai tué huit tributs. Ce n’est pas rien. Les autres se sont entretués ou sont morts tués par l’Arène elle-même. Mais j’en ai tué huit. Un en lui claquant le crâne contre une pierre. Quatre au couteau, mon arme de prédilection. Deux que j’ai noyés. Un que j’ai brûlé. Cairo m’a dit que les caméras se sont encore plus attardées sur ces trois morts. Il m’avait même envoyé des messages pour me dire quelle tête faire, de m’approcher du feu pour que la lumière éclaire mon visage, ou de plonger dans l’eau pour que mes vêtements dessinent ma silhouette. Mon mentor m’avait bien brieffé. Pour une raison qui m’échappait, il m’avait conseillé de montrer un maximum de peau nue. J’étais d’ailleurs peu vêtue lors du défilé. Alors dans l’arène, toutes les occasions étaient bonnes.

Mes concurrents aussi ont irradié !

Une plaisanterie de mauvais gout, rappelant le corps que j’avais calciné, mais qui fait son petit effet, puisque le public se met à rire avec le présentateur.

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It’s a wild wild world – 2232, 170e Hunger Games

Nous avons l’immense plaisir de revoir celle qui a triomphé des Hunger Games l’an dernier. Elle revient aujourd’hui comme mentor, voici Eden Patterson mes amis ! Bonsoir Eden. Alors, raconte-nous un peu ton année et tes sentiments quant à ce nouveau cru. Que penses-tu de tes tributs ?

Bonsoir, quel plaisir d’être de nouveau ici. Quelle année ! J’ai eu le plaisir de découvrir le Capitole, ce fut… merveilleux ! Et ils sont si prévenants et généreux…

Menteuse Eden… tu es une menteuse. Enfin c’était merveilleux au début. Les bâtiments sublimes, les robes, les réceptions. Je me sentais comme une princesse. Tout le monde m’admirait, chantait mes louanges. Mais il y avait autre chose. Une chose pour laquelle je n’avais pas été préparée. Nous avions des devoirs envers eux…Il fallait les remercier. J’ai rencontré Arcas, le responsable des Jeux… Il… Je l’ai suivi dans une chambre. Cairo m’avait dit qu’il ne fallait jamais et sous aucun prétexte mettre les responsables des Jeux en colère. Mais cette nuit-là… Il m’a pris ma virginité, je ne m’attendais pas à ce que ça fasse aussi mal et à ce que ce soit aussi humiliant, surtout après ce que j’ai vécu dans l’Arène. Mais c’était une violence différente de celle à laquelle j’étais habituée. Dégradante. Humiliante. Dont on ne sort pas grandi.

« Mes tributs sont surprenants. Surtout Silena. Sa fougue a pris tout le monde de cours. Si elle applique cela au Jeux, nuls doute qu’ils seront riches en rebondissements. »

Ça c’est la version polie. Parce qu’en réalité, je déteste Silena. Elle n’a pas du tout été retenue par les coachs, elle a volé la participation aux Jeux d’une guerrière plus méritante. Je désapprouve complètement son comportement, et pour être honnête, je n’ai même pas cherché à lui trouver des sponsors, me concentrant sur son co-tribut. Mais je suis bien obligée de parler d’elle, elle est tellement bizarre…

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So I could find my way – 2232 à 2237

Je n’ai plus d’interview à assurer. Après seulement une année de mentorat, Silena m’a remplacée. Cette folle furieuse. Mais finalement, ce n’est peut-être pas si mal, car j’ai pu m’éloigner du Capitole. J’aime mon pays, j’aime Panem, j’aime le Capitole… mais certaines mentalités et pratiques m’ont fait du mal, et je ne suis pas mécontente de pouvoir rester au D2. Etre coach me convient mieux. J’entraine les gamins, je les prépare non seulement aux Jeux mais aussi à l’après. Je travaille avec Cairo. Ça le change, de le voir en coach et plus seulement en mentor, et je dois admettre qu’on est assez complémentaires sur les entrainements. On entraine les jeunes, on continue à s’entrainer à deux, on parle… et on fait d’autres choses. C’est différent avec lui. Moins brutal. Et je n’ai pas l’impression d’être salie. Je ne peux pas dire qu’on soit réellement ensemble, on n’en parle pas. On sait qu’on est bien ensemble, mais je sais qu’il est bien ailleurs aussi. Moi aussi avec le temps, j’ai fini par fréquenter d’autres personnes. Mais il restait un point d’ancrage fixe.

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Honestly don't know where I'll end up at last – 2237, 175e Hunger Games

J’ai suivi l’Expiation avec énormément d’intérêt cette année et pour cause, cette règle déroutante et plus que surprenante de « donner la chance » aux mentors d’assister leurs tributs dans l’Arène. Aurais-je fait ce choix ? Je n’en suis pas certaine, mais d’autres l’ont fait, comme la mentor du D7 et elle y a laissé la vie. Pourquoi je parle d’elle ? Eh bien parce que sa mort a créé une vacance sans précédent dans le district. Plus d’ex-mentor en vie pour lui succéder. J’ai reçu un courrier du Capitole, et j’ai été reçue par le ministre des jeux. Comme je n’ai fait qu’une seule année de mentorat, ils ont décidé de me nommer au D7. Je dois avouer que j’ai pris ça comme une claque. J’ai dû bafouiller des « merci, je suis honorée de votre confiance », mais en réalité, en moi, je vis presque cela comme une punition… Le D7 n’est qu’un district intermédiaire, pas très riche et surtout dépourvu de Carrières ! J’ai dû quitter mon district, mes parents, et Cairo également. En plus de tout le reste, et j’ignore totalement ce que l’avenir me réserve désormais, mais une chose est sûre : si je veux rentrer chez moi et reprendre mon rôle de Coach, un de ces miséreux doit gagner.

Ambition du personnage -
Je respecte profondément le rôle de mentor, et j’ai conscience de l’honneur qui m’est fait de l’être de nouveau. Mais d’un autre côté je ne veux pas rester coincée dans ce trou à rat éternellement, et je ne tiens pas à remettre les pieds au Capitole. Ce n’est pas chez moi, ces gens … C’est comme s’ils appartenaient à un autre monde ! Tout est pauvre ici… les maisons font pauvres, les gens font pauvres, les échanges sont pauvres… Sans compter qu’en tant que Mentor, je dois retourner au Capitole, rejouer le jeu des alliances, des suppliques et des remerciements… Non vraiment, ma principale ambition, c’est de rentrer chez moi, ou en tout cas de quitter les districts pauvres tout en évitant de me rendre au Capitole qui n’est pas mon monde malgré la confiance que j’ai en lui et en notre gouvernement. Mais pour cela, je dois amener un peu de la rigueur et de la volonté du D2 ici. Imaginez : ils n’ont même pas de Carrières  Ils se contentent d’attendre, en croisant les doigts pour que le sort les épargne et ils espèrent s’en sortir avec le peu d’entrainement qu’ils recevront après la moisson ! C’est totalement irréaliste ! Et en étant Mentor, j’ai des devoirs à accomplir au Capitole, et je ne veux plus m’y plier, j’ai mis suffisamment de temps à m’en remettre. Je vais donc essayer de mettre à profit ma triple casquette de vainqueur, mentor et ex-coach pour tenter d’amener un peu d’ambition et de fierté dans les cœurs des jeunes du district et les amener à suivre des entrainements. Parce que je ne pourrai rentrer que si l’un d’eux se décide à gagner.