Prise en flagrant délit [PV Diane Flores]

Prise en flagrant délit
FT. Diane Flores

Ce jour ne fut pas comme les autres. En effet, après énormément d’effort, je pu recevoir la permission de partir du district Onze, en direction du Douze. Evidemment, ce n’était pas définitif, je ne laisserais jamais mon père comme ça, il a besoin de moi, mais c’était la première fois que je quittais mon district natal, et j’avais hâte de découvrir de nouvelles choses. Il ne faut tout de même pas oublier que je ne mis rendais pas uniquement pour cela, non. Comme à mon habitude, j’allais devoir prendre des choses qui ne m’appartenaient pas contre l’avis de leurs propriétaires. J’y allais pour voler si vous préférez.

Le trajet ne fut pas des plus luxueux, mais cela nettement l’affaire. En plus, ce n’est pas comme si je devais y vivre alors qu’importait ? Je n’ai pas vraiment fait attention au reste du voyage, ni même à la totalité. J’étais assez occupée par une sensation bizarre à l’intérieur de moi qui venais de je ne sais d’où. Je sentais qu’il allait se passer quelque chose, bien que j’ignorais quoi.

Après quelques temps de routes, j’arrivai enfin au District Dix, qui, si je ne me trompe pas, était focalisé sur le bétail. Il y avait surement des tas de choses à prendre, du moins je l’espérais. La première chose qui me frappa à mon arrivé était le peu de Pacificateur que je voyais en ces lieux. Etions nous tellement surveillé dans notre District que le nombre «normal » de Pacificateur ne l’était pas pour moi, ou avais-je vraiment raison d’être surprise ?

Aucune importance. Je me mis donc en direction du centre de la ville, cherchant des choses pouvant m’être utile. C’est alors que l’occasion se présenta. Une femme possédant la trentaine s’approchait progressivement de moi, avec un bruit de pièces dans sa poche. Cela me suffisait amplement, du moment que je prenais juste assez pour quelque ne remarque pas à la fin de la journée qu’il lui manquait quelques pièces, mais assez pour que je puisse en faire usage. Donc, aussi souriante qu’à mon habitude, je levai la tête vers la gauche, faisant mine de regarder quelque chose et rentrer « accidentellement » dans la dame.

- Excusez-moi madame ! Je ne regardais pas où j’allais ! Toutes mes excuses !

Moi et la femme nous séparions donc sans dire quoi que ce soit et sans qu’elle ne remarque que j’avais atteint mon but, en lui soutirant cinq pièces. Cette journée commençait bien, mais je ne comptais pas en rester, et étais bien décider à continuer ma quête.

Code by Joy

Diane aimait les jours de marché. Les odeurs, les couleurs, les animaux partout. Le fait de se retrouver si nombreux dans un même endroit. Ça avait quelque chose de festif. Bien sûr ça ne l'était pas, mais le marché était si vivant qu'il pouvait faire oublier pour un instant la dureté de la vie, ses tracas, ses angoisses. Diane n'en avait pas vraiment besoin, elle avait sa propre façon de fonctionner, son amour pour la vie qui la rendait indéfectible. Alors que la plupart des gens qui venaient ici étaient véritablement dans le besoin, à la recherche des meilleures affaires pour s'habiller et se nourrir sans se compromettre.

Diane de son côté n'avait rien de particulier à acheter, elle marchait juste dans les allées, observatrice et flâneuse et discutait régulièrement avec de vieux et bons amis. Elle s'était d'ailleurs arrêtée devant un étalage de tissus de bonne qualité en provenance du huit lorsqu'une jeune femme en percuta une autre derrière le voile transparent que la rousse avait étendu devant ses yeux. C'était une jeune fille avec une peau incroyablement foncée, à peu près à l'opposée de la sienne et un regard magnifique. Diane fut quelque peu interloquée par la façon dont elle s'éloignait en souriant après s'être excusée. Il y avait quelque chose d'étrange.

Elle reposa alors le tissu et suivit la jeune femme du regard, avançant dans une allée parallèle à la sienne. En l'observant ainsi, elle devina très vite ce qu'elle était en train de faire : voler. Des petits gestes, discrets certes, mais perceptibles pour tout observateur avisé. Elle était douée dans ce domaine, c'était certain et aussi triste d'une certaine façon. Diane n'était pas du genre à tolérer le vol, il portait trop préjudices à des personnes qu'elle connaissait, ou pas d'ailleurs, ça n'était pas vraiment ce qui importait. Mais elle imaginait bien que c'était rarement par facilité que l'on tombait dans ce genre de vice, surtout si jeune. La pauvre devait être dans le besoin, mais surtout la pauvre risquait gros. Il suffisait d'un petit écart, d'un mauvais choix, d'être prise la main dans le sac. Et là dessus Diane ne pouvait que soutenir les pacificateurs, ils ne pouvaient pas se montrer tolérant ou laxistes. C'était très grave.

La rousse était ainsi partagée entre sa bonté et sa morale. Pour autant, elle pouvait peut-être aidé la jeune femme, au moins pour cette-fois. Elle s'était d'ailleurs rapprochée d'elle et avait repéré l'objet de sa convoitise : des pommes. Elle s'en approchait dangereusement alors qu'un pacificateur regardait dans leur direction. Et ça ne semblait pas être une chose des plus faciles à voler. Ça sentait mauvais. Diane vint se positionner à côté de la voleuse dés que celle-ci posa sa main sur une pomme adressant un grand sourire au vendeur.

- Envie de pommes finalement ? Je vais en prendre une demi-douzaine pour nous deux Hern. Merci

Puis je l'emmenais un peu plus loin après avoir payé, l'entrainant à l'abri des oreilles et des regards. Entre temps, je lui avais remis une pomme.

- Tu devrais faire plus attention, il aurait pu te voir... Je m'appelle Diane... et je... je ne t'ai jamais vu par ici...

Je ne lui offrais qu'un petit sourire légèrement pincé, je ne savais pas trop quoi lui dire pour tout avouer. Même si je venais de l'aider, j'avais du mal à tolérer et concevoir ce qu'elle venait de faire, et en même temps ce n'était sans doute pas à moi de lui faire la morale.

- Tu es toute seule ? Ta famille n'est pas avec toi ?

C'était déjà un bon début pour en savoir plus sur elle.