Caractère du personnage -
  D'un tempérament doux, serviable et profondément altruiste, je suis toujours prête à venir en aide à mon prochain et cela même si cette action signifie de me priver moi-même de quelque chose. Certains me croient d'ailleurs folle, pourtant je suis juste un peu trop dévouée et pense aux autres avant de penser à moi-même. Je tiens sans aucun doute ce trait de caractère de mes parents qui m'ont toujours élevée en me montrant par leurs actes que l'on devait tenter de partager ce que l'on avait plutôt que de le garder jalousement.

Vous me trouvez sentimentale ? Moi, je préfère qu'on me dise empathe. En effet, quand je passe du temps avec quelqu'un, celui-ci a souvent le sentiment que je le comprends plus que n'importe qui d'autre et j'inspire donc facilement confiance malgré moi. Ainsi je suis dans les extrêmes : j'aime sans compter mais peux aussi sombrer dans des déprimes sans fond si je me sens trahie, blessée...

Calme de nature, je suis très minutieuse et patiente. Enseignée par ma grand-mère, je suis une spécialiste des soins et je recommencerai plusieurs fois un pansement si celui-ci ne me semble pas bien fait ou suffisamment efficace, cette particularité me rend sujette à toutes sortes de petites manies qui me confortent dans un climat de sécurité de par leur répétitivité. Je suis aussi assez créative quand il s'agit d'adapter un soin, une recette ou un piège quand je chassais encore : j'aime innover !

Bien sûr, je semble bien paranoïaque quand une angoisse soudaine d'être tirée au sort pour les Jeux me saisit et que je m'évertue alors à tourner une mèche de mes cheveux jusqu'à ce qu'elle soit complètement emmêlée, pourtant cela n'est que le reflet de ma fragilité...
   

Histoire du personnage -
La douceur, la générosité, la compassion,… Tant de sentiments qui n’animent plus la plupart des cœurs de Panem. Pourtant malgré toutes les horreurs dont j'ai pu être témoin dans mon district et alentours, je garde un âme pure ou du moins je le tente afin de ne pas sombrer dans le même pessimiste et la même résignation que les autres habitants.

Ayant vu le jour dans une famille, certes modeste, mais plus aisée que la plupart de celles qui peuplent le district de l'élevage dans lequel j'ai vu le jour, j'ai grandi bercée par l’amour de mes parents et sans manquer de rien. Il est vrai que leur profession n'était pas étrangère à notre statut quelque peu particulier : ceux-ci ne sont autres que les boulangers de notre région dont les mets sont appréciés de tous, essentiellement pour leur prix très raisonnables, voire même un peu trop selon certains de leurs collègues des districts adjacents qui pensent que leur générosité les perdra. Bien souvent d'ailleurs, ma famille a vécu des périodes où notre confort se faisait moindre et où nos estomacs n'étaient pas aussi remplis que nous l'aurions désiré car les recettes maigres de notre petite boutique où tous pouvaient s'approvisionner ne nous permettait pas de nous assurer un train de vie aussi confortable que la plupart des autres personnes exerçant le même métier. Toutefois, je ne me souviens pas avoir reproché, même en pensée, une seule fois à mes parents leur trop bon cœur : je comprenais leur sacrifice et le fait qu'il préfère se priver un peu tout comme nos voisins plutôt que de vivre dans un luxe dont nos amis et connaissances ne pourraient pas profiter. Ainsi, ni mon père, ni ma mère, ni moi-même, ne pouvions nous résoudre à laisser un enfant dans la misère : nous préférions nous tuer encore davantage à la tâche, sans compter notre temps ni même notre investissement, afin de pouvoir offrir une miche de pain à un petit garçonnet affamé plutôt que d’aller simplement dormir et vivre sur notre richesse relative. C'est grâce à eux que j'ai acquis ce tempérament si altruisme, doux et plein de compassion. Leurs valeurs guident mes pas et c'est pour cette raison que je viens naturellement en aide à quiconque semble en avoir besoin.

Pendant mes études, je fus toujours une brillante élève. Je m'intéressais à tout et était extrêmement investie. Je pouvais passer des heures à relire des cours traitant de l'histoire de Panem ou de la fondation de notre district, ou même d'autres leçons traitant de sujets plus manuels censés préparer les futurs éleveurs à leur métier. Même si j'avais tout à fait conscience que jamais je ne ferais partie de cette classe de la population et que je reprendrais la boulangerie de mes parents, je ne pouvais m'empêcher d'apprendre le moindre détail qui nous était enseigné en classe. Brillante et intelligente, je le suis sans nul doute car encore aujourd'hui je suis extrêmement appréciée de ma professeur et de mes camarades qui n'hésitent pas à me demander conseil lorsqu'ils ne saisissent pas une notion technique. Une fois, un vieux médecin a même parlé à mes parents d'une possible surdouance à mon sujet en raison de mon esprit vif et agile : je préfère ne pas me penser différente des autres adolescents du district et n'en ai donc jamais tenu compte.

C'est en suivant des études que je fis la connaissance de Jason C. Ford. Dans notre district, les enfants destinés à faire partie de l'élite, même si elle est toute relative, suivent bien souvent des cours supplémentaires pour maîtriser des matières telles que la gestion, la comptabilité ou les relations capitoléennes et qui seraient inutiles à d'autres enfants. Jason faisait partie de ceux qui ont eu la même chance que moi et qui n'ont jamais manqué de rien. Son père n'était autre que l'un des Pacificateurs les plus connus et craints, son fils était destiné à suivre le chemin que son aïeul avait tracé pour lui même si je remarquais bien que quand notre professeur abordait ce sujet, il semblait se renfermer sur lui-même... Un jour, alors qu'il fut retenu après les cours pour discuter avec notre enseignante de son orientation, je restais cachée dans le couloir : la personnalité si spéciale de ce jeune garçon m'avait incité à désirer en savoir davantage à son propos et je ne pus donc m'empêcher d'écouter la conversation qui s'en suivit. Jason fut gêné, nerveux, perdu, lorsqu'on lui parla de son futur devoir et qu'on lui demanda sur un ton solennel s'il désirait bien reprendre le flambeau de son père. *Complètement pris au piège* m'étais-je dit en l'entendant bégayer en s'énervant sans réussir à donner de réponse satisfaisante. Sans que je sache comment, je m'étais alors relevée et j'avais ouvert la porte de la classe en lançant : "Excusez-moi, mais Jason avait promis de me raccompagner ce soir et il commence à se faire tard. En avez-vous encore pour longtemps ?"  Devant mon sourire angélique et ma mine franche, la professeur n'avait pu que le laisser partir : nous avions même eu le droit à un clin d’œil complice, comme si elle eut cru déceler une quelconque relation plus ambigüe entre nous alors qu'à l'époque il n'y avait rien, pas même une amitié. Ce jour-là, je l'avais aidé pour la première fois et ce fut le début de notre amitié.

Je crois que Jason ne comprit jamais totalement la façon dont je fonctionnais, songeant que derrière mes actions bienveillantes se cachaient peut-être une fine stratège qui vous demanderait un service en échange dès qu'elle en aurait l'occasion. A cause de ce préjugé qu'il tenait de sa famille et surtout de son père dont le métier était de se méfier de tout le monde, il resta longtemps un ami à distance. Il hésitait à m'approcher pour une raison que je n'arrivais pas à m'expliquer... Cependant, notre amitié évolua avec le temps et lorsque nous nous trouvâmes enfin : nous ne nous quittâmes plus.

Passèrent alors plusieurs années durant lesquelles nous étions indestructibles lorsque nous étions ensemble. Il avait fini par accepter que je puisse être différente des autres, désintéressée et que je ne lui demanderais jamais d'être quelqu'un qui n'était pas. Il me disait souvent ne se montrer tel qu'il était qu'avec moi et personne d'autre... Et moi, je souriais : je rougissais de cette exclusivité qu'il semblait m'offrir alors qu'elle lui paraissait si compliquée à arborer au grand jour. Encourageante et rassurante, je lui disais que je le trouvais parfait ainsi, qu'il devrait s'exposer sous son véritable visage devant tous sans rien craindre de sa famille qui faisait peser sur ses épaules des projets d'avenir qu'il ne pourrait supporter, je le sentais bien. Malgré toutes mes paroles, il n'en fit jamais rien... Sans doute avait-il trop peur des conséquences s'il s'opposait à l'image idéal d'un futur Pacificateur que son père avait forgée pour lui : cela lui était tellement plus aisé de se dissimuler derrière la protection de ce dernier pour pouvoir vivre une vie sans souci, loin de toute responsabilité et de tout ennui...

Malheureusement, tous les bonheurs ont une fin à Panem. Notre amitié fut brisé par la faute d'une Moisson : une Moisson de trop durant laquelle ma meilleure amie, que Jason connaissait également très bien, vînt à être sélectionnée pour participer aux Jeux. La peur m'envahit immédiatement dès que son nom résonna sur la grande place de notre district et que les caméras se braquèrent sur son visage livide qui affichait une mine aussi blanche que la mienne. J'eus à peine le temps de croiser son regard avant qu'elle ne parte pour rejoindre l'estrade, elle était si jeune. Comment pouvait-on envoyer à la mort une jeune fille de 17 ans qui n'avait jamais fait de mal à personne ? Je n'arrivais pas à comprendre, je ne voulais pas comprendre.

Les semaines passèrent et Alisson mourut aux Jeux ou, plutôt, elle se laissa mourir... Peut-être avait-elle comprit qu'elle ne faisait pas le poids face à des carrières surentraînés ? Peut-être avait-elle préféré être tuée dès le début afin de ne pas endurer les multiples souffrances qui leur seraient infliger dans l'arène ? Déjà lors de l'interview des tributs, elle s'était montrée distante envers le public comme si leur sympathie ne l'enchantait pas, comme si elle avait pris sa décision. Pourtant, je ne pouvais pas croire que ma meilleure amie se soit laissée mourir: elle n'était pas comme cela, elle était combattive et je ne pouvais pas accepter son décès brutal lors du deuxième jour des Hunger games où elle semblait s'être exposée bêtement à la vue des carrières. L'animateur disait qu'elle avait fait une erreur, mais je savais qu'Alisson n'aurait jamais fait une erreur aussi grotesque que de laisser allumer un feu en pleine nuit tandis qu'on risquait de la repérer, non... Nous qui étions parties chasser quelques fois avec Jason, couverts par son père, nous savions qu'il ne fallait jamais faire ce genre de bévue. Alors pourquoi l'avait-elle fait ?

Même si au fond de moi je le savais, je ne pus me résoudre à admettre ce qu'elle avait sans doute orchestré elle-même. Sa mort m'anéantit totalement et après avoir pleuré toutes les larmes de mon corps, j'étais partie me réfugier dans les bois : là où nous avions tous trois l'habitude de nous réunir pour chasser, avant... J'avais passé des heures prostrée, assise contre le tronc d'un arbre à laisser éclater toute ma douleur et à tenter de réprimer mes sanglots sans y parvenir. Jason m'avait rejointe, sans doute alerté par mes pleurs qui se faisaient de plus en plus saccadés. Me prenant dans ses bras, il m'avait murmuré :

- Calme-toi Chloé... Alisson savait ce qu'elle faisait, elle a voulu en arriver là : elle a abandonné, ne pleure pas pour elle... Elle ne l'aurait pas voulu...

Cette simple phrase aura suffi à déclencher tout ce qui a suivi... Ma détresse, mon déni, ma colère,... Jamais je n'avais été aussi violente dans mes propos. Après cette tentative pour me réconforter, j'avais repoussé brusquement Jason en lui hurlant que je ne comprenais pas pourquoi il était aussi froid alors que lui aussi l'avait connue, côtoyée. Lui aussi l'avait considérée comme une amie, comment pouvait-il être si froid envers ce qui venait de se produire, cette mort barbare qui avait été infligée dans une arène immonde à ma meilleure amie ? Je ne l'avais plus laissé m'approcher lorsqu'il avait tenté de me calmer. A cet instant, ma colère était plus grande que tout et tandis qu'il essayait bêtement de m'expliquer qu'elle n'avait rien fait pour survivre, qu'elle s'était laissé mourir, je compris qu'il ne pourrait jamais être comme moi, je n'entendais déjà plus ses explications et ses tentatives pour me faire revenir à la raison. J'avais alors tempêter contre lui, la seule personne en laquelle j'avais réellement confiance et de laquelle je me sentais pour la première fois incomprise... Pourtant, j'avais réellement besoin de quelqu'un qui sache qui j'étais et qui partageait ma souffrance, j'avais tellement besoin de lui et la seule chose qu'il avait su faire était de poser devant moi une évidence : mon amie ne s'était pas battue, elle avait préféré céder sans affronter les 173ème Jeux... C'en était bien plus que je ne pouvais le supporter tandis que les larmes continuaient à rouler sur mes joues avec amertume.  

Dans les minutes qui suivirent, je ne m'étais privée de rien. Ni de le repousser lorsqu'il tenta de me prendre à nouveau dans ses bras pour m'apaiser, ni de lui lancer à la figure le pire des reproches que je pouvais lui faire : prouvant que, malgré mon grand altruisme, je pouvais me montrer aussi dure et insensible que n'importe qui d'autre... Sans chichi, je lui avais hurlé qu'il n'était pas mieux : qu'il n'avait pas le droit de la critiquer, elle qui avait été exposée à la mort alors que lui se cachait derrière son père au moindre accroc. J'avais grondé mon ressentiment en lui lançant que lui non plus ne s'était jamais battu et ne se battrait jamais pour montrer à sa famille qu'il avait d'autres idéaux qu'eux et que s'il n'était pas capable de défendre simplement son désir d'avoir un autre avenir que celui imposé par son père alors il n'aurait pas fait mieux dans les Jeux... Qu'il n'était qu'un "lâche"...

Ce jour-là scella la fin de nos années d'amitié, de fous rires partagés et de moments de sérénité... Pendant plus d'une semaine, nous ne nous adressâmes pas la parole avant que je comprenne qu'il avait raison et que ma réaction avait été disproportionnée par rapport à la faute qu'il avait commise. Je me morfondis pendant quelques jours encore, comprenant que je ne pouvais pas supporter de m'éloigner de lui, que je l'aimais peut-être... Je me décidais donc à lui glisser une missive lui présentant mes excuses : visiblement, lui aussi désirait que tout redevienne comme avant car je reçus une réponse neutre me demandant de le rejoindre dans un champ à l'abord de la ville. Cette proposition que je n'osais espérer me soulagea, même si ce fut avec angoisse en faisant la liste de toutes les excuses que je désirais lui présenter que je me rendis à notre rendez-vous. Seulement, une fois là-bas, rien ne se passa comme je l'avais imaginé...

L'odeur des champs en fleurs, la chaleur du soleil sur mon visage, la détente qui se mêle à ma hâte de retrouver mon ami pour que nous fassions la paix... Et soudain un taureau qui me charge sans que je ne comprenne comment il peut se trouver là, sans comprendre ce que j'ai pu faire comme geste malheureux pour qu'il m'attaque ainsi. Ma chemise rouge ne fut certainement pas étrangère à la rage brutale et imprévisible de l'animal : *mais ce champ n'était-il pas censé être désert ? Sinon pourquoi diable Jason m'aurait-il demandé de venir ici ? Où est-il ? Peut-être est-il blessé ?* furent les premières pensées qui se succédèrent dans mon esprit. Mon cri résonna longtemps à travers les plaines quand je commençai à courir pour tenter tant bien que mal d'échapper à mon poursuivant que je savais plus rapide que moi, beaucoup trop rapide... Sa corne se planta douloureusement dans ma jambe alors que j'enjambai la clôture pour me mettre à l'abri de sa fureur, le hurlement qui s'échappa de mes lèvres n'eut d'égal que la douleur qui me transperça la chair avant qu'il ne m'expédie plus loin d'un simple coup supplémentaire... Avant de m'évanouir, la seule chose que je vis au loin fut le visage de Jason qui, à une centaine de mètres de moi, contemplait la scène de cette attaque sans réagir. Sur moi, les coups de sabots et de cornes de la bête enragée continuait de pleuvoir, ses mugissements chantant avec mes pleurs déchirants avant que je ne m'évanouisse dans la souffrance avec une seule question sur les lèvres, destinée à mon ancien meilleur ami que j'aimais peut-être encore davantage : "Pourquoi ?"

Ce taureau aurait pu me tuer et l'aurait sans doute fait si des éleveurs m'ayant entendue n'auraient pas accouru pour me venir en aide, mais pourquoi Jason n'avait-il pas lui-même accouru en voyant la scène ? Encore aujourd'hui, je suis persuadée que ce rendez-vous n'était qu'une vengeance : une manière bien particulière de me montrer qu'il avait du caractère, seulement sa démonstration avait dégénérée et il avait failli me tuer...

Depuis cette affaire, j'ignore mon ancien complice. Faute de soins adaptés, dignes de ce nom, et tous les efforts de ma grand-mère une guérisseuse qui m'a transmis énormément de ses savoirs médicinaux, j'ai gardé des séquelles assez importants de cette attaque ainsi qu'une large cicatrice qui s'étend de ma hanche au bas de ma cuisse droite. Chacun de mes pas me rappelle avec cruauté la raison de mon handicap : ce qui était certainement une vengeance inutile qui aurait pu me coûter la vie et le fait qu'une amitié n'est rien... Un boitement m'empêche désormais de faire tout ce dont j'ai envie. Suite à cet accident, j'ai été contrainte d'abandonner mes visites trop fréquentes dans les autres districts, me laissant le sentiment de faillir à mon devoir d'aider ceux qui en ont le plus besoin. De plus, ma peur d'être sélectionnée pour les Jeux s'est encore accrue maintenant que je sais que j'aurais bien du mal à m'en sortir avec mes problèmes de marche car, même si j'arrive à me déplacer de mieux en mieux et que je reste une marcheuse endurante et une bonne coureuse, je sais que mon infirmité motrice me fera paraître plus vulnérable aux yeux des autres tributs et ne me permettra pas d'être aussi discrète que la survie le nécessite. La douleur lancinante me poserait également bien des tracas... Bizarrement, je me prends souvent à songer que je finirais ma vie dans l'arène : cette idée est devenue une évidence et j'essaye tant bien que mal de me faire à ce cauchemar cruel qui pourrait un jour devenir ma réalité.
   

Ambition du personnage -
 Une ambition ? Peut-on réellement en avoir une si ce n'est de rester en vie et de parvenir à faire de son mieux pour venir en aide à ceux qui sont dans le besoin ? Pour moi, cela est la seule chose qui compte à mes yeux : je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour tenter de rendre meilleur ce monde que je trouve si sombre et dont je me sens parfois si lointaine tant mes idéaux le dépassent, paraissant n'être que des rêves futiles, des illusions, des chimères inaccessibles...

Avec la Moisson qui approche, mon unique désir est devenu d'échapper une fois de plus au tirage au sort. D'ailleurs pourquoi cela tomberait-il sur moi qui suit si innocente et de plus blessée ? Non, le Capitole n'est pas assez cruel pour infliger cela à une enfant... Mais après tout, ce n'est que du spectacle : un jeu cruel durant lequel la haute société se gausse des malheurs de jeunes tributs envoyés dans une arène dont tous, sauf un, ne sortiront jamais en vie... Lorsque les doutes se mêlent ainsi dans mon esprit, je me retrouve tremblante, prostrée. J'aimerais tant pouvoir confier mes peurs à quelqu'un, cependant la seule personne à qui j'ai réellement ouvert mon cœur m'a trahie et c'est à cause d'elle si je redoute aujourd'hui encore davantage la Moisson à cause de mon infirmité. Si seulement je parvenais à lui pardonner...