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 Sélène J. Featherstone

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Sélène J. Featherstone
Sélène J. Featherstone
« Administratrice »
★ Âge : 29 ans
★ Occupation : Mentor
★ Plat préféré : Foie gras
☆District : Un

○ Points : 937
○ Barre de vie :
Sélène J. Featherstone Left_bar_bleue200 / 200200 / 200Sélène J. Featherstone Right_bar_bleue


May the odds be ever in your favor
Compétences:
Talents:
Inventaire:


Sélène J. Featherstone Vide
MessageSujet: Sélène J. Featherstone   Sélène J. Featherstone EmptyVen 10 Jan - 20:42



Sélène J. Featherstone

   
« L'amour est fini quand il n'est plus possible de revenir en arrière. »


   

                   

Points Acquis

   Sera rempli par le staff
   à l'issue de votre présentation
   


Répartition des capacités
   Force : 10
   Coordination : 8
   Intelligence : 6
   Volonté : 7
   Rapidité : 7
   Communication : 4
   Corps à corps : 5
   Combat armé : 7
   Chasse : 1
   Soin : 4
   Créativité : 3

   

   
IMPORTANT :
   Je m'appelle Sélène J. Featherstone. Je suis âgé de 28 ans. Je suis né un 13 mars au District 1. Je suis Mentor. Je n'envisage pas encore de rejoindre les rebelles.

   SITUATION :
   Côté cœur, disons que ma situation est assez complexe. J’ai perdu la seule personne que j’ai réellement aimé dans les Jeux et depuis je n’ai jamais plus éprouvé la même passion pour quiconque, même si je me console chaque année dans les bras d’un autre vainqueur, Samuel J. Allen.
Côté travail, mon statut d’ancienne vainqueur des Jeux et de mentor de mon District m’attribue automatiquement une place privilégiée dans la société de Panem. Je ne la quitterai pour rien au monde, même si cette optique me pousse à délaisser mes tributs pour mon propre intérêt. Peut-être cela me vaudra-t-il un aller simple pour l’enfer…même si j’ai bien souvent le sentiment d’y être, emprisonnée dans ce monde démoniaque.

   AVIS SUR PANEM :
  J’ai toujours aimé les « belles choses » et, à mes yeux, Panem en a toujours été une… Du moins, jusqu’à mon entrée dans l’arène, jusqu’à ce que je comprenne que l’existence dans les autres districts ne ressemblait en rien à l’enfance dorée que j’avais pu mener dans ma région du luxe où la pauvreté n’était défini que par quelques privations purement matérielles pour les familles les moins aisées.
L’injustice de ce pays qui est mien c’est alors imposée à moi avec brutalité et amertume, tant et si bien que mon désir de pouvoir améliorer ce monde de ténèbres n’a cessé de croître depuis lors. Je sais pourtant mon impuissance et mon égoïsme m’enchaîne dans ma passivité : pourquoi me mettre en danger pour améliorer le sort de personnes que je ne connais pas ?
   

   
 
   


Caractère du personnage -
     Cette jeune femme au regard qui tantôt vous fuit tantôt vous affronte vous interpelle ? Il est vrai que je suis séduisante avec mes traits fins et mon sourire angélique qui pourtant cache bien des blessures.

Mon existence et mon aventure dans l’arène ne m’ayant point épargné malgré la vie faite de pierreries et de luxe qui semblait m’être offerte grâce à ma naissance dans le district le plus aisé de tout Panem, je suis une femme ayant un tempérament fort. Audacieuse, je n’hésite pas à mettre tout en œuvre pour parvenir à mes fins si je suis réellement déterminée.

De nature secrète, peu de personnes savent ce qui se cache au plus profond de mon âme. Toutefois, je ne sais si quiconque pourrait me comprendre tant deux esprits contraires s’affrontent en moi.
L’un est doux et compréhensif. Calme, posé et serviable, il viendra toujours en aide à ceux qui en ont besoin et les bercera jusqu’à ce que leurs craintes les plus noires ce soient estompées dans un bonheur plus rayonnant, dans un univers plus rassurant même s’il n’est qu’illusion.
L’autre est dur, froid, manipulateur. Ainsi, il n’hésite pas à se livrer aux pires des perfidies si cela peut me permettre d’arriver à mes fins. Pour lui, la compassion n’a pas de sens et seuls les résultats comptent, pas la manière d’y parvenir.

L’amour et la mort…
Voilà les deux parties qui s’inscrivent successivement dans ma personnalité et que vous pouvez croiser au détour d’un sourire franc ou d’un regard perçant. A me définir ainsi on pourrait croire que je suis une personne fougueuse et irréfléchie alors qu’au contraire je suis calculatrice, perfectionniste et peu me révéler d’une douceur incroyable. J’aime que les choses soient bien faites, ce qui fait de moi une excellente stratège mais également une mentor extrêmement exigeante envers les tributs qu’on me demande de protéger chaque année même si je n’ai souvent pas le cœur à les porter jusqu’au bout des Jeux… D’ailleurs, aucun n’en a jamais réchappé sous ma garde.

Seulement deux personnes sur cette Terre sont parvenues à percer la carapace protectrice que je m’étais forgée après les Hunger games : ma sœur, Channelle, et Samuel. Ma cadette est la seule personne pour laquelle je donnerais tout ce que j’ai, y compris ma vie. Mon amour pour elle n’a pas de limite et elle est mon unique confidente, celle à qui j’accorde ma confiance.

Dans cet océan de haine et de regrets, ma plus grande aversion est pour le Capitole que je considère comme seul responsable de tous mes malheurs et dont je me suis juré que je parviendrais à punir de ses péchés pervers, de sa cruauté, de son inhumanité… Ma motivation est nette, je n’ai plus rien à perdre après tout : du moins c’est ce dont je tente de me persuader avec amertume. En effet, je suis sans pitié envers ceux pour lesquels je nourris une haine sans borne. Ainsi, si ma survie est menacée je n’hésiterai pas à donner le premier coup pour espérer m’en sortir.

De feu et de glace à la fois, je suis donc de ces personnes difficiles à cerner, mystérieuses, secrètes et envoûtantes dont il vaut mieux être l’ami que l’ennemi… Et vous, qui serez-vous pour moi ?
   






Histoire du personnage -  
 Toute chose sur cette Terre connait un commencement, une fin et parfois une renaissance.


Chapitre 1 : Au commencement… -

Je connus le premier un 13 mars de l’an 2209. La lumière vive des lustres en pierreries et la chaleur d’un foyer accueillant, voilà ce qui enveloppa immédiatement mon corps de nourrisson fragile et sans défense. Un baiser sur mon front qui m’assurait l’amour de mes parents, mais déjà le regard perçant d’un jeune garçon qui voyait cette arrivée comme une intrusion et moi comme un nuisible à son confort. Toutefois rien ne m’importait à cet instant, si ce n’est le confort et les sourires qu’affichaient ceux que je chérirai toute ma vie durant.

Les dieux eux-mêmes m’avaient sans doute bénie en me permettant de voir le jour dans une famille aisée de Panem, une des plus riches pour être honnête, résidant dans le District 1. C’est grâce à cette chance que je pus mener une enfance dorée, à l’abri du besoin et de la réalité de la vie à Panem. Quand j’étais petite, il m’arrivait souvent d’entonner des comptines à la gloire du Capitole que je considérais comme notre sauveur : il nous permettait de vivre en nous achetant nos plus belles réalisations de joaillerie et tous les autres produits somptueux dont nous connaissions les secrets de fabrications.

C’est à cette époque, faite d’insouciance et de légèreté, que ma personnalité se dessina réellement : n’ayant aucune limite imposée, j’appris à ne respecter rien ni personne si ce n’est mes propres désirs. Ma personnalité quelque peu égoïste ne m’en rendit pas moins curieuse et à l’écoute du monde qui m’entourait. Je fus ainsi une petite fille très vive et attentive, mon espièglerie et mon sens de l’observation me permettant de m’intéresser à des sujets divers et variés tout en en profitant pour acquérir des connaissances académiques tout à fait honorables. Aimant à déambuler pendant des heures parmi les pierres précieuses de l’atelier de mes parents, j’en profitais pour observer les gestes techniques de leurs employés mais aussi leurs émotions, leurs expressions et m’amusaient à les décrypter. Grâce à ces heures passées à scruter passivement chaque modification de leurs traits et mon empathie naturelle, je devins une fine manipulatrice. Ce talent est sans doute un des plus précieux que je possède.

Réussissant à convaincre n’importe quel adulte grâce à ma maturité précoce, je n’en profitais que plus pour toujours arriver à mes fins. Ce procédé peu honnête réussissait à mettre mon frère aîné, Kyle, dans des rages folles et c’est sans certainement dès notre enfance que le fossé qui nous sépare à présent a trouvé ses fondements. Même s’il ne l’a jamais dit à voix haute, je sais qu’il maudit le jour où je suis née, le jour où il a perdu l’exclusivité qui le liaient à nos parents… Malheureusement, j’étais si égocentrique et vile que je n’ai jamais hésité à jouer de sa souffrance en monopolisant l’attention de ceux-ci afin que mon frère se sente chaque jour un peu plus seul. J’aimais être le centre de l’attention collective et cela a desservi notre relation. D’aussi loin que je m’en souvienne, mon frère n’a jamais fait un pas vers moi, il m’a toujours haïe pour la menace que je représentais, alors pourquoi aurais-je dû faire des efforts ? Tout est mieux ainsi…

Comme une rose gagne sa grâce en grandissant : ma beauté vînt à éclore encore davantage dès mes dix ans. Elle est une autre de mes particularités, à croire que les fées aussi m’avaient gâtées de leur charme irrésistible en me donnant le sourire le plus angélique qui soit. Celui-ci me permit après quelques discussions avec mes parents de devenir l’égérie enfantine de leur gamme de bijoux de luxe destinée aux habitants du Capitole. Ma famille pensait ainsi conquérir un nouveau public, friand de ce minois candide qu’était alors encore mon visage aux traits doux et innocents. Ce statut exceptionnel me fit voyager jusqu’à la capitale où je pus vivre, ne fusse que quelques jours, dans la splendeur et l’abondance. Dès lors, une seule et unique idée hanta mon esprit juvénile : pouvoir mener à mon tour cette existence faite de réceptions, de mondanités et de faste. Moi aussi j’avais le droit à ce rêve éveillé et je ferais tout pour y arriver : voilà le seul crédo qui allait accompagner les années suivantes de mon adolescence.

Aujourd’hui, je me rends compte à quel point cette vie était futile et à mille lieues de la réalité de notre cher pays. Pourtant je ne regrette rien, cette période m’a forgée telle que je suis, avec mes qualités et mes défauts…



Chapitre 2 : Entraînement et trahison -

Suite à cette découverte que fut mon voyage jusqu’au Capitole, je compris que la seule façon pour moi d’accéder à cet univers à la fois si proche et si lointain du mien était de remporter la seule chose que je ne possédais pas encore : la gloire. Quel meilleur moyen pour l’obtenir que de participer aux redoutés Hunger games ?

Dans mon district, tous savaient que nous étions de grands privilégiés dans l’histoire des Jeux de la faim. En effet, malgré les lois interdisant tout entraînement préalable à la sélection, nombreux étaient les enfants qui bénéficiaient dès leur plus jeune âge d’un apprentissage spécial afin de décupler leur chance de remporter la victoire… Aucune des instances de l’Etat ne mettait un frein quelconque à ces pratiques peu orthodoxes et n’importe quel gamin pouvait donc être croisé au centre d’entraînement pseudo-clandestin. C’est également là-bas que je me rendis.

Les premières semaines furent éprouvantes et mes parents ne comprirent pas ma nouvelle passion pour les arts de combat, eux qui n’avaient toujours vu en moi qu’une jeune fille à l’intelligence exemplaire et au charisme suffisant pour s’assurer une belle place dans la société. Seulement, ce qu’ils ne savaient pas était que je désirais beaucoup plus que cela. Au fur et à mesure des mois qui passèrent, mes progrès ne firent plus aucun doute. Kyle, qui s’entraînait également depuis plusieurs années, sans doute pour fuir la demeure familiale et ma présence, m’impressionnait avec sa force et sa dextérité au combat à mains nues même si je taisais mon admiration. Souvent je le surprenais en train d’épier un de mes lancers de couteau ou mes essais pour soulever des altères reconstituées bien plus lourdes que moi… Tout ce matériel, nous le devions à la richesse d’un ancien gagnant qui désirait plus que tout pouvoir profiter de son argent plutôt que de rester mentor encore de longues années : plus vite un autre enfant de notre district remporterait la victoire, plus vite il serait débarrassé de ses obligations.

Deux ans d’entraînement. Deux longues années pendant lesquelles je développai ma force, mon agilité et où ma détermination se forgea un peu plus chaque jour. Seul mon regard se posant sur d’autres carrières, plus robustes que moi, malmenait parfois ma motivation, moi qui avait conscience que mon physique de poids plume me désavantagerait dans l’arène… Néanmoins la peur ne faisait pas partie des sentiments qui m’habitaient, il est vrai que mon maniement des armes blanches était parfait, tout comme mes tirs au revolver. Ceux-ci n’avaient pas été disponibles dans la plupart des éditions, mais je me prenais à rêver qu’ils seraient peut-être disponible lors de celle à laquelle je participerai. Car, effectivement, j’étais déjà certaine de participer aux Hunger games, dus-je me porter volontaire lorsque je me sentirai totalement prête.

Mon frère désapprouvait ma démarche et je le surpris à de multiples reprises se plaindre à mes parents de « mon attitude irréfléchie et insensée ». Selon lui, je ne ferai pas le poids dans l’arène et je périrais dans les premières minutes de jeu…

Même si je restais trop maladroite pour prétendre participer aux Jeux et m’en sortir cette année-là, j’avais fait des progrès fulgurants par rapport aux autres enfants de mon âge. Toutefois, je n’avais à l’époque que 12 ans et puisque mon nom ne serait inscrit qu’une seule et unique fois dans l’urne : je savais que la probabilité de me retrouver dans l’arène était faible, très faible…

Malheureusement, comme beaucoup d’autres enfants sélectionnés avant moi, j’appris le jour de la Moisson de l’an 2221 que la sécurité qui m’avait jusqu’alors enveloppée de son manteau rassurant n’était qu’illusion. Mon nom résonna distinctement à travers la place sur laquelle s’étaient réunies toutes les familles du District Un. Puis le silence, le silence pesant et lourd qui sonne le glas. Pourtant je ne tremblais pas, je ne pleurais pas, je ne ressentais rien si ce n’est la brise fraîche de cette après-midi de printemps qui caressait avec délicatesse mon visage figé dans une expression dure. Je venais de prendre des années en quelques secondes, cette seule annonce m’avait déjà transformée : à présent, j’allais devoir accomplir ma destinée…

D’un pas sûr, je m’approchai de l’estrade et y montai, rejoignant ainsi l’hôtesse de notre District. Elle m’accueillit à bras ouverts, je repoussai froidement son étreinte : je devais rester la plus digne possible et ses démonstrations d’affection me feraient passer pour quelqu’un que je n’étais pas : une faible. Le second tribut fut appelé, un jeune homme d’une vingtaine d’années que j’avais connu au centre d’entraînement et dont je connaissais toutes les forces et faiblesses. Je savais que si un combat devait décider de mon sort alors il s’en tirerait, je devrais donc trouver un moyen qu’il soit mon allié suffisamment longtemps pour survivre mais m’en séparer pour qu’un autre l’achève avant qu’il ne se charge de mon cas. J’étais d’ores et déjà en train d’échafauder des stratagèmes et m’imaginais dans l’arène…quand deux voix se firent entendre dans la foule étendue devant nous.

Je ne réalisais pas immédiatement ce qui était en train de se jouer sous mes yeux. Mon frère et sa petite-amie de l’époque montèrent nous rejoindre tandis que des soldats du Capitole nous trainèrent en bas de l’estrade. C’est alors que je compris : les deux amants avaient passé un pacte, si le frère de Opaline était tiré au sort Kyle se serait porté volontaire et elle l’aurait suivi, si c’était moi elle aurait débuté la démarche… Et c’est exactement ce qui venait de se produire sous mes yeux incrédules. Aussitôt une haine nourrit mon cœur, une haine si forte et profonde qu’elle me poussa à ignorer mon frère durant tout l’entretien qui scella ce qui devait être notre dernier contact avec lui avant les Jeux. Dans mon esprit, j’étais certaine que Kyle voulait uniquement nuire à mon bonheur : il ne désirait pas me sauver, il ne m’avait jamais aimé. Il avait seulement désiré m’humilier en me présentant comme une petite candidate frêle qui ne saurait pas se défendre et dont seule l’alliance de son grand frère avait pu la sauver d’une mort probable.

En rentrant à notre demeure ce soir-là, je fus dans une rage folle. Mes parents me reprochèrent à tour de rôle mon amertume envers « celui qui m’avait sauvée », mais ils ne comprenaient pas une chose : je n’avais jamais voulu être « sauvée ».

Les Hunger games de cette année-là furent épiques. Je ne les suivais jamais avec une boule au ventre, comme la plupart des autres sœurs de candidats. Je ne ressentais aucune émotion lorsqu’il risquait sa vie ou décapitait sans vergogne un autre participant. Souvent Channelle, qui n’avait à l’époque que 3 ans, se blottissait dans mes bras en sanglotant. Sa terreur à l’image de notre frère couvert de sang lorsqu’il tuait un autre candidat était sans pareille et elle craignait toujours de voir surgir derrière lui une ombre malsaine qui viendrait l’achever à son tour. Les semaines passèrent, plus longues les unes que les autres. A chacune d’elles, mon frère survécut sans réelle difficulté si ce n’est qu’on voyait parfaitement qu’il commençait à comprendre la perversité des Juges : la finale se déroulerait sans doute entre ceux qu’on avait surnommé « les amants sanglants », c’était la volonté du public et on aurait cru qu’il s’en réjouissait avec une certaine délectation perverse. C’est effectivement ce qui se produisit, sans que les Juges n’aient à intervenir. Je me souviendrais toute ma vie durant des regards fous qu’ils échangèrent avant de se rendre à la Corne d’Abondance et de commencer le décompte sordide… Trois, deux, un… Ils s’élancèrent : le combat entre Opaline et Kyle fut sanguinaire, sans merci. Jamais personne n’aurait pu croire que ces deux personnes s’étaient aimées, désirées autrefois… Le passé était le passé. Atroce furent les plaies qu’ils s’infligèrent sans le moindre sourcillement. Alors que tous deux étaient désarmés, Opaline réussit à récupérer une corde avec laquelle elle parvînt à enserrer le cou de Kyle. Dans un dernier sursaut, il l’attrapa par les cheveux et frappa violemment sa tête contre la glace qui se fêla jusqu’à laisser entrevoir un lac…dans laquelle il lui plongea la tête la première. Elle agonisa pendant de longues secondes avant que ses poumons ne se remplissent d’eau et qu’elle succombe.

Un coup de canon…

Mon frère venait de gagner les Hunger games…à ma place !

Quand il revînt enfin parmi nous, il avait définitivement changé : son ego était encore davantage affirmé et je sus que nous ne nous parlerions plus jamais… D’ailleurs, je ne lui pardonnai pas son attitude lors de ma sélection et cette colère qui gronde en moi ne s’estompera qu’à notre disparition…

Pas une seconde, tel fut le temps que je perdis avant de reprendre l’entraînement. Néanmoins, pour plus de discrétion, c’est à présent les montagnes qui étaient adjacentes à la ville qui me servaient de lieu pour mes simulations de combat. En effet, je ne désirais pas que mon frère puisse assister à mes essais pour le concurrencer : sa démarche et son arrogance ne m’avait rendue que plus forte, déterminée et solitaire. Le combat armé devînt ma spécialité, le soin ma seconde nature.

Ma stratégie pour intégrer l’arène fut prête : à mes 20 ans, je m’apprêtais à pénétrer dans l’arène des Jeux, à embrasser mon destin…



Chapitre 3 : Parce qu’on peut tous changer -

2229, la Moisson.
La journée avait été tranquille, le soleil brillait avec douceur faisant reluire les plus beaux bijoux que j’avais décidé d’arborer pour l’occasion en espérant que grâce à ces parures, les spectateurs du Capitole reconnaitraient en moi la petite fille égérie qu’ils avaient souvent admirée une dizaine d’années plus tôt.
Les noms furent sortis de l’urne et les deux tributs allaient déjà être menés vers l’Hôtel de ville quand je fis quelques pas en avant tandis que ma sœur me contemplait de ses yeux effrayés, comprenant parfaitement mes intentions. Arrivant à la lisière du groupe des potentiels tributs, je m’avançai d’une démarche élégante et sûre de moi. Marquant une pause, je dis alors à voix haute : « Moi, Sélène Jade Featherstone, me porte volontaire en tant que tribut pour le District Un ». Immédiatement, toutes les caméras basculèrent vers moi et affichèrent à l’écran mon visage. Je me forçai à ne pas contempler mon image qui devait sembler si froide et rebelle. Les Pacificateurs vinrent alors m’entourer et je suivis cette curieuse garde rapprochée jusqu’à l’estrade, cette même scène que j’avais déjà foulée 8 ans plus tôt. Cette situation me semblait si familière que je ne me sentis pas mal à l’aise comme la première fois lorsque l’hôtesse posa prudemment sa main sur mon épaule en m’interrogeant sur le fait que j’avais autrefois été sauvée par mon frère, actuel mentor. Je répondis avec mon plus beau sourire à chacune de ses questions devant les caméras puis la suivit sans broncher à l’intérieur de l’Hôtel de ville.

A son tour, il me parut familier. Les souvenirs de mon frère nous faisant ses adieux resurgirent et je me promis que, comme lui, ce moment ne serait qu’un au revoir avec mes proches. Mes parents arrivèrent avec Channelle mais je demeurais de marbre, prenant simplement le temps d’assurer à ma sœur que je comptais bien revenir pour lui transmettre mes connaissances médicinales qu’elle admirait si souvent. L’expression quelque peu soulagée accompagnée d’un sourire anxieux m’apaisa, je m’étais promis de ne pas la décevoir, de ne pas la choquer comme l’avait fait notre frère avec sa cruauté démesurée lors de ses Jeux.

Le train partit pour le Capitole. Tout alla ensuite très vite : le défilé devant la foule dans une tenue d’apparat des plus splendide et d’une qualité rare. Les créateurs de notre équipe avaient imité une ancienne tenue que j’avais portée lors de ma période en tant qu’égérie de bijoux, ils espéraient que celle-ci séduiraient mes anciens adorateurs et me permettrait de gagner des sponsors plus aisément. Agréablement surprise par ce choix beaucoup moins affriolant qu’habituellement et qui me privilégiait clairement davantage par rapport au tribut masculin de mon district, je ne bronchais pas en ouvrant le bal du traditionnel défilé des tributs en arborant une robe faite d’étoffes de velours et de soie noires et grises. Chaque broderie de celle-ci était sublimée par les pierres de lune qui m’avaient données mon prénom. Quant à mes longs cheveux d’ébène, ils avaient été relevés en un chignon sauvage dont les mèches qui en dépassaient avaient été couvertes d’une curieuse matière dont je découvris qu’elle créait un effet d’optique assez spectaculaire : dans mon sillage, je semblais projeter un filet de diamant qui se répandait en s’évaporant sur la foule des badauds du Capitole. Un sourire et un léger signe de la main, voilà tout ce que j’offris ce soir-là.

Mon charme naturel avait fait le reste.



Chapitre 4 : Qui suis-je ? -

Voilà la seule et unique interrogation qui avait effleuré les lèvres de Selena B. Blewstone, nouvelle présentatrice des Hunger games qui devait faire ses preuves, et à laquelle je n’étais pas réellement préparée. Je m’étais attendue à des questions sur ma filiation avec celui qui était désormais plus que mon frère, mon mentor, ou même les motivations qui m’avaient poussée à me porter volontaire. Tout, j’avais envisagé tout sauf une généralité telle que celle-ci. Contrôlant parfaitement mon désappointement, je gardai un regard perçant avant d’esquisser un discret sourire et de me lever de mon siège. Contemplant la foule et faisant quelques pas de ma démarche altière sur la scène, j’avais lancé avec vivacité et une légère insolence teintée de douceur qui plairait sans nulle doute à ce public qui cherchait le frisson :

« Qui je suis… Voilà une question à laquelle je défis chacun de vous de répondre. Certains d’entre vous me connaissent comme étant une ancienne égérie de mon district, d’autres encore voient en moi la fillette sélectionnée pour laquelle son frère a dû se porter volontaire après un pacte conclu vilement, les derniers pensent que je ne suis qu’une folle qui ose défier la mort,... »
Je me souviens du silence qui régna dans la vaste salle aux couleurs du Capitole et des Jeux avant que je ne reprenne en disant :
« Mais je suis bien plus que cela… Je suis une jeune femme qui désire faire ses preuves, qui désirent vous montrer qu’elle est prête à tout affronter,… »
De fausses larmes perlaient à mes yeux, je désirais me montrer touchante et séduisante. Au vue des regards captivés qui continuaient à me fixer, je compris que j’étais parvenue à mes fins.
« Je veux survivre et je survivrai, pour vous Messieurs, Dames. Parce que je vous aime, cher public, et que je ne peux pas me permettre de décevoir Opaline qui a donné sa vie pour moi. Opaline, je gagnerai pour toi qui n’a pas eu cette chance ».

Un dernier effet de scène vînt clore mon spectacle improvisé lorsque je levai les yeux au ciel pour saluer la défunte, dont j’espérais que la mention toucherait les spectateurs qui l’avaient vue mourir et l’avaient soutenue, elle, plutôt que mon frère. Ma longue robe blanche au tissu incrusté de minuscules diamants se mit à reluire de mille feux sous ce geste de ma tête regardant la voûte céleste et de grandes ailes de cristal semblèrent apparaitre dans mon dos quand les quelques épingles qui retenaient ma coiffure tombèrent, laissant libre ma crinière sauvage de cheveux finement ondulés… Un ange, un ange de la lune…

Ce soir-là, ce fut sous les applaudissements du public que je quittais la scène. Quant à mon frère, il ne m’accorda même plus un regard dans nos appartements après ce coup d’éclat.

Quelques jours plus tard, survînt la note des Juges. Devant eux, j’avais décidé de tenter le tout pour le tout en exposant mes talents de tireuse plutôt que celle d’adepte des couteaux et autres lames sur lesquels j’aimais tant faire courir mes doigts fins. J’avais conscience que les armes à feu n’avaient pas été légion lors des précédentes éditions, mais je me prenais à espérer qu’un talent de cette envergure titillerait leur attention. Peut-être même m’accorderaient-ils qu’un tel cadeau soit déposé à la Corne d’Abondance… Ma fougue parla pour moi. Les coups de feu avaient été parfaitement maîtrisés et leur son avait été étouffé par un silencieux dont je leur avais exposé la fabrication. Je fis mouche à chacun de mes trois tirs, allant jusqu’à faire dégringoler un échafaudage attaché au plafond pour l’exercice de l’escalade et cela simplement en en faisant sauter les attaches. Un sourire en coin, victorieux, s’afficha sur mon visage lorsque je vis leurs expressions qui tentaient tant bien que mal de dissimuler leur air ravi. Personne ne sut ce que j’avais montré aux Juges et je savais dès à présent que ma note future concluraient les accords que j’étais parvenue à mettre en place à demi-mot avec les autres carrières, principalement ceux du district 2 et le garçon du district 4.

Mon frère feignit de m’ignorer jusqu’à l’affichage sur le téléviseur des présentateurs habituels qui commencèrent leur décompte. L’autre tribut de mon district venait d’obtenir la note de 7 qui était tout à fait honorable, mais très peu digne d’un carrière à mon humble avis. Puis mon portrait fut agrandit à l’écran et l’enthousiasme des commentateurs se fit plus grands lorsqu’ils annoncèrent la note maximale, un 12 m’avait été accordé. Aussi qu’optimiste que redoutable, cette performance allait me permettre d’attirer des sponsors mais également de survivre dans un groupe lors de la première semaine : passé ce délai, elle me condamnerait à la solitude si je désirais que mes alliés d’un jour ne deviennent pas mes bourreaux. Ainsi, tout c’était dessiné comme je l’avais prévu avant que je ne franchisse le seuil de l’arène.



- Chapitre 5 : La mort, la vie… -

Je me souviens parfaitement de ce moment de sérénité intense dans mes appartements du premier étage du centre d’entraînement. Pendant de longues minutes, mes yeux avaient balayé l’immensité du Capitole et dévoré le lever du soleil. Si beau, si chaud, il me paraissait tout particulier en ce matin où allaient enfin débuter les Jeux que j’avais attendus depuis tant d’années. J’avais respiré une dernière fois un foulard que Channelle m’avait donné à l’Hôtel de ville avant mon départ, le parfum rassurant des miens m’apaisa un instant tandis que les craintes vis-à-vis de mes potentiels alliés ne refassent surface. Le soir précédent, Kyle m’avait asséné des reproches quant à ma note trop élevée qui, à son sens, ne m’attireraient que des ennuis : j’étais trop bête pour me rendre compte de la gravité de mon erreur selon lui. Néanmoins cette énième dispute avec mon aîné ne m’avait pas atteinte, à vrai dire plus rien ne m’atteignait depuis déjà un certain temps. Je venais de me plonger à corps perdu dans un monde où chaque état d’âme pouvait vous coûter la vie : je m’efforçais donc de chasser de mon âme d’empathe tout sentiment, toute émotion superflue, afin que rien ne vienne troubler ma concentration une fois le moment fatidique venu.

Lorsque mon regard s’était détaché à regret de la large baie vitrée, je m’étais prise à songer que ce lever de soleil était peut-être le dernier que je voyais. Je me repris instantanément en ajoutant qu’il serait le dernier que je contemplerai au dehors de l’arène avant d’en sortir victorieuse. Etait-ce de la folie ou du courage ? Un mélange des deux sans doute, pourtant je savais que cette simple pensée m’éviterait de lâcher prise avant le lancement des Jeux, or l’heure n’était plus aux craintes elle était à la concentration et à la rage de vaincre.

Les adieux avec mon frère furent brefs et je me surpris à le serrer dans mes bras malgré toutes les querelles qui avaient rythmé notre quotidien depuis notre enfance. Il me sourit lorsque je lui confiais le foulard de Channelle et me promit de lui rendre s’il m’arrivait malheur. Je répliquai avec vivacité qu’il n’avait aucune peur à avoir, que je le lui remettrai moi-même. Son expression le trahit : il ne pensait plus jamais me revoir et son découragement, presque agacement, me prouva que je serai seule une fois dans l’arène. Je ne pourrais pas compter sur mon mentor comme le font nombre d’autres participants…

L’habillage, puis la montée sur la place métallique, le tube en verre qui vous emmène vers une mort certaine ou une victoire éternelle,… Ma respiration était haletante lorsque je fis irruption dans l’arène qui allait devenir notre terrain de jeu pour plusieurs semaines. Dès lors, la pluie commença à marteler mon visage, me plongea irrémédiablement dans l’ambiance pesante des Jeux. Faisant abstraction des conditions métérologiques artificielles mais non moins gênantes qui étaient notre cadeau d’arrivée, j’avais commencé à scruter les marécages qui s’étendaient devant moi. A première vue,l’arène était immense et composée de plusieurs régions radicalement différentes. A ma droite, les feuillages verdoyants, mais non moins inquiétants, d’une forêt faisait leur apparition tandis qu’à leur droite on pouvait distinguer le paysage somptueux d’un village dont l’architecture ne pouvait que nous rappeler celle du Capitole. A ma gauche, beaucoup plus au loin des rochers me laissaient à penser qu’un pan de montagnes devait se trouver plus à l’ouest. Enfin, derrière moi on voyait nettement se dessiner une plaine aride qui s’étendait à perte de vue et dans laquelle même un fou n’aurait pas tenté de trouver refuge. Quant à l’élément principal, le plus symbolique de ces Hunger games, il se trouvait au centre de la plaine marécageuse sur laquelle nous nous trouvions tous, disposés en cercle, attendant avec terreur et impatience que le décompte infernal n’ouvre le bal.

Cinq, quatre, trois, deux, un…

Quelques paquetages avaient été abandonnés plus loin que la Corne mais il semblait net que les armes se trouvaient toutes sous la coque de celle-ci. Devant un tel constat, j’avais senti une sueur froide parcourir brièvement mon front. Les yeux fermés j’avais analysé les maigres possibilités qui s’offraient à moi mais déjà le chronomètre venait de terminer son décompte et je m’élançais avec une rapidité décourageante en direction de la Corne.

Autour de moi, les enfants des districts les moins aisés décampaient en direction des différentes régions de l’arène pour fuir le massacre annuel de la Corne d’Abondance, tandis que d’autres préféraient tenter le tout pour le tout. J’arrivais seconde à la Corne et j’eus juste le temps d’attraper un couteau avant de le planter dans la carotide du tribut du district 7 qui m’avait devancée. Il fut ma première victime, un grand gaillard d’une vingtaine d’années qui ne m’avait pas vue l’approcher et dont le regard vide ne me fit ni chaud, ni froid. J’attrapais rapidement plusieurs autres dagues aux pointes effilées avant de remarquer une lueur particulière parmi les armes à notre disposition. Seulement derrière moi, l’autre tribut de mon district venait de me rejoindre et brandissait une hache que je n’aperçus qu’au dernier moment. Un hoquet m’échappa alors que je me tenais déjà en position pour tenter de l’esquiver quand un épieu le transperça et qu’il lâcha son arme. Couverte du sang de celui qui m’avait accompagnée au Capitole, je constatai que l’alliance que j’avais conclue avec quelques autres carrières venait d’être sceller par le signe que j’avais fixé… En un sens, j’avais amené à sa perte le garçon de mon district : pourtant je ne ressentais rien, après tout personne ne saurait jamais que cela était ma volonté, que j’avais privé mon district de la victoire de son candidat masculin.

Dès lors que cet arrangement fut conclu par le sang, j’avais aidé sans remord les autres carrières à éliminer le maximum d’individus possibles. Je n’avais pas hésité à en poursuivre certains pour les achever : j’étais rapide et ferme, n’aimant pas infliger plus de douleurs que nécessaires. A la fin du bain de sang, notre équipe de quatre carrières s’était réduite à trois membres : le garçon du district 2 ayant été éliminé bêtement par un gamin sans envergure du district 11 qui l’avait payé de sa vie.

Quinze morts au total, quinze coups de canon qui retentirent dans le silence le plus religieux tandis que la nuit tombait déjà sur le premier jour des Hunger games. Cette nuit-là, je ne parvins pas à fermer l’œil : non pas que mes quatre crimes me hantaient, je ne regrettais rien, mais la peur d’être trahie par mes nouveaux alliés m’assaillaient et j’étais en quelque sorte heureuse qu’aucun d’entre nous ne puissent désormais compter sur son partenaire de district.

Le lendemain, nous quittions les marécages en fouillant au préalable une dernière fois les réserves de la Corne d’Abondance dans lesquelles il nous avait été impossible de distinguer quelque chose dans la nuit noire. L’image de l’éclat artificiel qui avait failli me coûter la vie me revint en mémoire et discrètement je retournais à son emplacement et y découvrait, enfoui sous une ribambelle d’armes des plus diverses, une petite arme de poing. Cette arme à feu me ravit jusqu’à ce que je découvre son chargeur vide… Sans plus de délicatesse, je le dissimulais à la vue de mes compères : je n’étais pas partageuse sur ce genre de choses qui pourraient me sauver.

Nous passâmes la semaine suivante à battre tantôt la forêt qui semblait aussi marécageuse que la plaine de la Corne. Ses accents exotiques ne m’inspiraient pas confiance et à chaque instant je sentais que pouvait y surgir une mutation génétique spécialement conçue par les Juges. Une fille du district 5, dont nous y avions découvert le cadavre avant que l’hovercraft ne le débarasse, paraissait avoir été attaqué par une bête enragée à voir l’état de son corps. Ainsi, nous ne nous aventurâmes plus qu’à la lisière de cette forêt où la température ainsi que la météo ne cessait de basculer entre les extrêmes.

A la fin de la semaine, nous fîmes la rencontre d’un autre tribut que nous avions traqué depuis deux jours sans qu’il ne nous remarque. J’avais empêché les autres carrières d’écourter sa vie en raison des connaissances très précises qu’il semblait posséder en matière d’inventions et de maîtrise des explosifs. Sans que je ne sache réellement l’expliquer, il m’intriguait et je désirais en savoir plus sur ce tribut bien solitaire. Notre rencontre frontale fut brutale. Peu avant le coucher du soleil, alors qu’il commençait à baisser sa garde, je me glissai près de lui : il tenta en vain de m’asséner quelques coups avant que je ne le maîtrise sans difficulté. La lame d’une de mes dagues posées sur sa gorge encore intacte le força à écouter ma proposition : mourir ou rejoindre temporairement le groupe des carrières. Sa réponse fut sans surprise, après tout il n’avait pas le choix s’il désirait survivre.

Les jours suivants, nous fîmes plus amples connaissances. Je pouvais rester des heures à le voir entortiller des fils électriques et, même si je ne saisissais rien à ses mécaniques complexes, il tentait toujours de m’impliquer dans sa réalisation. Depuis qu’il avait rejoint le groupe, je me sentais plus sereine, peut-être trop d’ailleurs… Mais qu’importe, la complicité qui s’installait entre nous était la seule chose qui me permettait de garder les idées claires et de ne regretter aucun des assassinats que nous continuions à exécuter aux quatre coins de l’arène.

Nous évitâmes de nombreux pièges tendus par les Juges : des sables mouvants qui étaient brusquement dans la plaine aride, un tremblement de terre alors que nous allions à peine tenter de gravir le pan rocheux, et un raz-de-marée sortit de nulle part quand nous campions dans les marécages. Nous nous prenions à plaisanter que notre édition était une édition pour les fans de météo ou une reconstitution grandeur nature du Grand Cataclysme!

Vînt le dernier soir, celui pendant lequel le canon résonna pour nous annoncer que nous n’étions plus que six candidats dans l’arène, dont quatre en équipe… Le froid glacial que jeta entre nous cette nouvelle me laissa à penser que, dès le lendemain, il serait tant que mes alliés deviennent mes ennemis. Seulement dans la nuit, tandis que je m’étais isolée du groupe pour dormir, je fus sortie de mon sommeil très léger par un bruit de respiration à mes côtés. Quand j’ouvris les yeux, IL se tenait au-dessus de moi. Son regard était distant et hésitant, à sa main une petite hache trahissait son intention. Pure réflexe, j’attrapai un couteau et allai le planter dans son cœur lorsque ses lèvres touchèrent les miennes… La nuit qui suivit fut passionnelle, déroutante, presque malsaine vu le contexte. Pourtant l’amour dont nous nous étions nourris mutuellement sans nous en rendre compte depuis une semaine nous avait amené désespérément jusqu’à ce moment de partage intense. Nous n’étions plus dans l’arène, nous étions ailleurs : quelque part dans un univers où les Jeux n’existaient pas, où Panem n’existait pas, où seul notre bonheur et notre désir d’être ensemble comptait.

L’amour… Voilà un sentiment que mon égoïsme avait toujours chassé de mon cœur jusqu’à présent. Bien sûr, j’avais toujours eu de l’affection pour ma famille, mais jamais une émotion aussi forte ne m’avait envahie à leur égard. Je venais d’être frappée par le plus beau cadeau qui soit mais, dès l’aube venu, je devais me rendre à l’évidence : ce que cette nuit m’avait offerte, le Capitole allait me le prendre. Blottie dans les bras de Maël, ce jeune homme du district 5 dont l’esprit venait également de saisir la gravité de notre passion, je versais mes premières larmes dans l’arène… Nous restâmes longtemps enlacés ainsi, peau contre peau, partageant notre chaleur et ces derniers instants de bonheur simple avant que nos alliés d’un jour ne s’éveillent. C’est moi qui brisa la sérénité intemporelle de cet instant, je ne désirais pas qu’un de nous deux fut tué pour trahison si nos compères apprenaient nos péripéties nocturnes.

Sans plus attendre, je conseillais à Maël de s’enfuir lui aussi. Il fallait que nous nous séparions, cela était mieux pour chacun de nous si nous désirions rester en vie. Les deux autres carrières ne mettraient guère de temps à nous prendre pour cible maintenant que la victoire était proche. Allant récupérer discrètement ses affaires, il revînt en me tendant une boîte assez étrange dans laquelle j’eus la surprise de découvrir des balles pour mon arme. « Je t’aime », me murmura-t-il pour seule explication avant de disparaître en direction de la ville dont les murs blancs étaient désormais teintés au couleur du sang des victimes.

Les larmes aux yeux, j’entrepris de rejoindre la montagne. Ce terrain m’était familier en raison du lieu où j’avais pris l’habitude de m’entraîner après la victoire de mon frère. Mon frère… Je n’avais reçu aucune aide d’un quelconque sponsor depuis le début des Jeux et j’avais tendance à croire que mon frère voulait que je vive mon aventure à la dure, sans aide : après tout, je m’étais fourrée dans cette panade seule et je devrais m’en sortir seule. Tel était le message cruel qu’il tentait de me faire passer. Durant mon ascension, deux coups de canon résonnèrent. A chacun d’eux, mon cœur eut un raté lorsque je songeai que la victime pouvait être Maël. Toutefois, je refusais que l’émotion me gagne : j’avais déjà suffisamment pleuré aujourd’hui, la faiblesse n’était pas ce qui caractérisait les vainqueurs.

Ce soir-là, j’attendis avec angoisse l’apparition dans le ciel curieusement brumeux des portraits des tributs décédés. Il s’agissait du tribut restant du district 9 et de la tribute du district 3. Un soupir m’échappa : Maël s’en était sorti…même si la finale devait d’ores et déjà être prévue pour le lendemain…

Dans la montagne, voilà où se déroula la finale de mes Jeux. Le deux tributs qui étaient autrefois mes alliés m’avaient traquée suite à ma trahison et c’est le garçon du district 4 qui me chargea le premier. Je n’eus pas le temps d’attraper le revolver coincé dans ma ceinture, le combat débuta au corps-à-corps et fut sanglant. Les coups pleuvaient et je fus blessée à de nombreuses reprises. Des plaies plus ou moins profondes parcouraient ma chair et me gênaient dans le moindre de mes mouvements, je ne me souviens plus avoir ressenti de la souffrance, seulement de la rage. La rage de vaincre, de gagner, de m’en sortir… La victoire n’était plus qu’une futilité à mes yeux, seule ma vie comptait.
L’autre tribute s’approcha alors du combat avec un regard mauvais, elle était décidée à aider son comparse afin de m’éliminer définitivement. C’est alors que Maël surgit de nulle part et fonça sur elle. De leur combat, je ne vis que peu de choses si ce n’est la conclusion où la tribute reçut une balle entre les deux yeux. Quant à mon adversaire, mon revolver posé sur sa tempe lui asséna le coup de grâce. J’étais grièvement blessée, mon visage ne reflétait plus ma beauté d’autrefois : je sentais encore le sang chaud de mon adversaire se mêler au mien et couler le long de mon corps meurtri. La respiration haletante, Maël et moi demeurions dans un silence parfait pendant quelques minutes. Nos regards plongés l’un dans l’autre ne souhaitaient qu’une chose : que le temps s’arrête, que l’éternité prenne la place de notre vie…

Cinq mots m’échappèrent alors, un murmure qui allait décider de tout, un murmure que je n’ose plus prononcer depuis, le murmure que je n’aurais jamais dû prononcer. « Moi aussi, je t’aime ».

Le visage hésitant de Maël se fit alors plus doux et je crus revoir le tribut que je n’avais qu’aperçu lors de la préparation des Jeux sans jamais oser l’approcher. Ce jeune homme innocent qui avait toute la vie devant lui et qui désormais ne pourrait plus vivre sans penser aux morts qui jalonnaient son parcours dans l’arène. Il méritait de vivre, il était toujours resté lui-même tandis que je n’étais qu’une égocentrique qui n’avait jamais éprouvé d’amour pour quiconque sauf elle-même, du moins jusqu’à aujourd’hui… Un bruit sourd annonça que nos armes venaient de tomber sur le sol poussiéreux de la montagne. Prudemment, soudainement assaillie par le regret, je m’étais avancée vers lui avant de commencer à courir pour me plonger une dernière fois dans ses bras avant que la lame ne se plante dans mon cœur. Mais le sort en décida autrement. Un pas mal assuré, une roche qui s’ébranle, un hurlement qui résonne dans un écho sordide… Ma main se tend pour le rattraper mais il est déjà trop tard : il vient de sombrer dans l’abîme de cette falaise dont la profondeur ne me laisse même pas apercevoir sa tombe.

Injuste, cruel, injuste,… La panique m’avait gagnée en quelques secondes et bientôt la douleur se rappela à moi. Ce fut alors le noir, le néant, les rêves ou plutôt les cauchemars qui hantèrent mon esprit durant les longs jours que je passais à l’hôpital du Capitole. Après ma sortie du coma, j’appris que les images diffusées m’avaient montré sous un angle tel que je paraissais avoir précipité Maël dans l’abîme…que j’étais responsable de sa mort et que celle-ci n’était pas un accident. Sans doute cette version avait-elle été jugée préférable pour assurer le spectacle… Tous furent fiers de moi, les félicitations fusèrent de toutes parts. Je ne les entendais pas, j’étais devenue une coquille vide.

Je n’étais plus là, moi aussi j’étais morte sur cette montagne…



- Chapitre 6 : Une renaissance et une fin… -

Mon existence après ma victoire changea radicalement, ma position vis-à-vis du Capitole également.

Nul doute que j’avais été profondément appréciée par le public du Capitole mais aussi par celui du district 1 qui m’accueillit dans un tonnerre d'applaudissements assourdissants. Ma famille, soulagée de la retrouver et fière d’être la seule à compter deux vainqueurs dans ses rangs, devînt la plus populaire de toute la région ! Malheureusement, loin de me rapprocher de Kyle, ma victoire brisa le peu de liens qui perduraient entre nous : m’en voulait-il d’avoir remporté la gloire ? Avait-il peur de ne plus être vu comme unique par son exploit ? Craignait-il que je puisse comprendre les démons qui l’habitaient depuis qu’il avait quitté l’arène ? Ou avait-il vu les images de ce qui s’était « réellement » produit dans l’arène lors de la finale ? Je ne le sus jamais.

Toutefois, je restai tout d’abord très discrète et participai à la Tournée des Vainqueurs sans me plaindre et en profitant de chacun de mes passages dans les districts malgré la souffrance et la répugnance que ma seule vue devait leur infliger. Ma visite dans le district 5 fut un déchirement… Je rencontrai la famille de Maël, tous pleuraient leur enfant bien-aimé dont ils m’imputaient à tort la mort. Le courage m’avait cependant quittée et je ne dis rien, rien si ce n’est que cela avait été un privilège pour moi de faire sa connaissance, même en pareilles circonstances… Que je tenais vraiment à lui… Malheureusement, mon discours dut leur paraître déplacé et j’eus honte de m’être exprimée devant eux : j’étais la seule à connaître la vérité et mon hôtesse m’avait largement fait comprendre que ce qui s’était passé dans l’arène devait rester dans l’arène.

En rentrant à mon district, la douleur me submergea. Regardant par la fenêtre de ma nouvelle demeure des enfants au cœur pur jouer à l’extérieur, je notai instinctivement la ressemblance de l’un d’eux avec Maël. Les mêmes cheveux blonds qui volaient sous la brise fraîche de septembre, des yeux d’un vert puissant, et un sourire qui aurait apaisé l’âme la plus torturée… Le chagrin devenait de plus en plus présent quand l’enfant chuta sur une pierre. Un sursaut fit tressaillir tout mon être. Pour la première fois de ma vie, je perdis le contrôle. Brisant tout ce qui tombait sous mes mains, mon intérieur fut réduit à néant dans un désordre sans précédent qu’on ne pouvait qu’assimiler à un coup de folie. Ma mémoire me trahit ensuite : je me souviens avoir voulu descendre au rez-de-chaussée, d’avoir dérapée dans les escaliers,… Ce furent les pleurs de Channelle qui me découvrit quelques heures plus tard au pied de l’escalier, baignant dans mon sang, qui me sortir de mon inconscience.

L’annonce des médecins fut claire et sonna comme un glas supplémentaire : je venais de perdre un enfant, j’avais été enceinte pendant plusieurs mois sans même le savoir. Le bébé était mort lors de ma chute. « Crystal Jade F. ». Voilà tout ce qu’il reste d’elle : un nom sur une pierre tombale anonyme et le lourd secret de son existence que je partage avec sa sœur cadette avec laquelle j’entretiens depuis une relation sororal exceptionnelle. Parfois, je rêve de Crystal : je m’imagine la berçant tranquillement, j’imagine ses yeux que je n’ai jamais eu le droit de contempler. La seule chose que j’ai pu voir d’elle fut son cercueil scellé et la réalité de son existence ne subsiste que par le vide qui a remplacé ma volonté…

Depuis ma victoire, j’occupe un poste de Mentor pour mon district. Ainsi chaque année à la même date, je quitte mon morne quotidien fait de regrets et d’amertume pour rejoindre le Capitole et son existence luxueuse délaissant quelque peu mes tributs. Aucun n’en a réchappé depuis. Si je ne fais aucun effort pour qu’ils atteignent la phase finale des Jeux, c’est essentiellement car je ne peux pas me permettre de perdre la seule et unique raison de rejoindre le Capitole chaque année. En effet, c’est le seul moment pendant lequel je peux l’apercevoir, lui parler et l’aimer même si cet amour n’a rien de comparable avec "lui"… Cet affection est dictée par le besoin et non pas la passion… Mais qu’importe ! C’est seulement pendant cette courte période, où je ne me sens pas opprimée dans ce pays qui détruit à jamais l’existence de ses « vainqueurs », que je sens un léger souffle de vie m’envahir…

Du moins, cette philosophie était mienne avant que ma sœur Channelle, forte d’avoir vu ces deux aînés remporter les Hunger games à tour de rôle, ne décide d’y participer à son tour. Ayant toujours été très complice avec ma cadette et ayant tout à fait conscience de la réalité des événements horribles et sanguinaires qui se produisent dans l’arène, je ne souhaite pas voir ma sœur détruite à son tour. Je m’efforce donc, jour après jour, de raisonner ma sœur par tous les moyens possibles et imaginables. Jamais je ne supporterai de voir cette belle jeune fille encore si pure et innocente se transformer en assassin comme cela a été le cas pour moi : je ne le permettrai pas, moi qui commence peu à peu à fomenter contre le Capitole.

Il m’a volé mon bonheur, il le payera.
   






   
Ambition du personnage -
Mes espoirs sont divers et sans doute fantasques, mais je ne peux m’empêcher de songer que si l’espérance nous quitte alors nous n’avons plus rien…

De cette façon, je suis déterminée à rendre Panem meilleur, quel que soit le moyen à utiliser pour y parvenir même si, dans cette guerre, je compte bien me montrer discrète pour l’instant. Je ne suis pas prête à abandonner ma vie faite de luxe et de paillettes et cela même si ce que me force à faire le Capitole me répugne.

Cette haine viscérale qui gronde en moi éclora bientôt. Le Gouvernement de Panem m’a pris les deux choses les plus chères à mon cœur : celui que j’aimais lors de la barbarie des Jeux et mon enfant, ma petite fille née prématurée et dont je n’ai jamais pu voir le visage… Encore aujourd’hui, je ne peux m’empêcher d’imaginer à quel point elle aurait été magnifique, de songer à quel point elle aurait pu ressembler à son père… Seulement, je ne connaitrais jamais la joie de la voir grandir, de la voir sourire : elle aussi le Capitole me l’a prise et, même si je n’ose rien avouer de ma haine envers cette institution, la rage bouillonne en moi. Leurs morts ne resteront pas impunies. Je tente de m’atteler à cette vengeance secrètement et du mieux possible car, même si les craintes qui m’assaillent sur ma démarche me terrorisent intérieurement, je suis déterminée et serai sans pitié.
Toutefois, depuis un certain temps, un doute est né dans mon cœur et hante toutes mes pensées : ma petite fille est-elle réellement morte ? Jamais je n’ai pu serrer contre moi son corps inanimé et seule une pierre tombale au nom de « Crystal J. F. » me permet de me souvenir du jour maudit de sa naissance prématurée. Ces éléments m’amènent à m’interroger sur la réalité de son décès. Après tout, l’amour d’une mère, aussi furtivement l’ait-elle été, est un sentiment qui transcende et dont seule la femme qui le vit peu comprendre l’intensité : mon âme toute entière crie que mon enfant m’attend, quelque part… Je ne ressens pas ce vide, cet abîme sans fond qui aurait dû briser mon cœur… Se pourrait-elle alors qu’elle vive ? C’est désormais ce que je m’efforcerai de découvrir au péril de mon existence et de ma raison…
   




                   
Voudrais-tu que ton personnage participe aux Hunger Games ?
   [] Oui
   [X] Non, elle a déjà donné :p
   

   Âge : 22 ans
   Pseudo : Aéli
   Avatar : Eliza Dushku
   Age de l'avatar : 32 ans
   Age du personnage : 28 ans
   Fréquence de connexion : 5/7jours
   Comment as-tu trouvé le forum : En cherchant un forum HG, puis j'ai aidé à sa construction... ;)
   Double compte ? : Pas pour l'instant, mais bientôt j'espère !
   Un petit commentaire sur le fo ? : Je l'adore  Heart 
   

   
   
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Sélène J. Featherstone

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