Une chasse qui pourrait coûter cher...

Kamon avait eu une dure journée de labeur. La chaleur avait encore été étouffante et il était fatigué. Tous ses muscles le faisaient souffrir, la journée avait été longue, comme toutes celles qui avaient précédé et toutes celles qui allaient suivre. La vie était difficile dans le District 9, trouver de quoi remplir les estomacs n'était jamais une tâche facile. Même si c'était illégal, il chassait car c'était la seule solution qu'il avait trouvé pour pouvoir nourrir sa famille ou tout simplement avoir arrondir leurs minces revenus, travailler aux champs ou recoudre des vêtements comme le faisait sa mère étaient bien mal mal payés. Ainsi après sa journée de travail aux champs il allait dans la plaine où il retrouvait Libula, sa partenaire de chasse, sa partenaire de toujours. Celle avait qui il passait des moments incroyables et en qui il pouvait avoir une confiance aveugle. Et puis quelle chasseresse elle était, très douée, une fine archère. C'était des moments privilégiés qu'ils vivaient pendant ces parties de chasses qui tenaient plus de la survie que du loisir. Rien que tous les deux ils pouvaient tout partager et même s'ils n'avaient pas réellement dépassé le stade de l'amitié il aimait passer du temps avec elle.
Ce jour là en fin d'après-midi le temps s'était gâté, de gros nuages d'orages avaient fait leur apparition. En un rien de temps le temps qui était pourtant ensoleillé était sombre et menaçant. Cependant ils s'étaient rendus à la chasse, un peu de pluie ne leur avait jamais fait peur. Les deux amis s'étaient donc retrouvés et la pluie s'était mise à tomber, c'était un déluge et ce moment d'ordinaire agréable bien que risqué l'était beaucoup moins. Ils étaient trempés mais ils essayaient toujours d'en rire. Ils avaient commencé la traque mais ils ne trouvaient rien, aucune trace de gibier. Soudainement ils virent un jeune daguet à la lisière entre les bois et la plaine. Libula s'était approchée en douceur et avait bandé son arc, prête à lâcher une flèche. Le tir semblait favorable mais le tonnerre venait de tout gâcher. C'était le premier de cet orage et l'animal avait pris peur et s'était enfui. La déception était grande et tous deux commençaient à désespérer, ils risquaient de rentrer bredouille comme ça arrivait assez souvent. Ils étaient trempés et elle proposait d'écourter la partie de chasse, mais Kamon voulait vérifier une dernière chose avant de partir. Il avait récemment posé des pièges et il voulait en faire le tour. Il vérifia les collets et une belle surprise l'attendait. Dans le premier se trouvait un lapin, il n'était pas bien dodu mais il ferait l'affaire et dans un autre un renard était resté piégé. C'était inespéré, le renard allait bien l'aider, vendre sa fourrure pourrait lui rapporter une jolie petite somme. Il voulut donner le lapin à Libula mais elle refusa, elle répondit qu'il en avait certainement plus besoin qu'elle. Elle avait raison, elle savait à quel point la situation de sa famille était difficile. Ils s'étaient donc quittés car l'orage ne cessait pas. Kamon avait fourré ses prises dans sa gibecière qui lui venait de son père et il avait emprunté le chemin qui allait l'emmener chez lui, il était persuadé qu'avec ce temps personne ne serait dans les rues. Quand il pensait à « personne » il pensait en priorité aux pacificateurs mais pas seulement, il se méfiait des délateurs. Il hésitait, que devait-il faire ? Passer dans le centre ville et prendre le risque de se faire repérer ou bien faire un détour pour plus de discrétion ? Kamon hésitait car le premier itinéraire était bien plus court. Finalement, pressé de rentrer chez lui il décida de prendre un risque. Les rues étaient vides, il avait eu raison, toute fois il se faisait discret. Il longeait des commerces quand soudainement un groupe de pacificateurs sortit d'une épicerie. Ils devaient probablement contrôler que tout était en règles mais c'était vraiment mauvais signe pour lui. Il regrettait d'être passé par là, quel idiot il avait été. Il commençait à paniquer mais essayait de le cacher. Il fallait qu'il parte sans être avoir l'air trop suspect, cependant la gibecière qui était bien remplie le trahirait il en avait bien peur. Le contenu pouvait lui attirer beaucoup de problèmes alors il tenta le tout pour le tout et il essaya de contourner le groupe de pacificateurs. Allait-il avoir la chance de leur échapper ou allait-il payer les conséquences de sa prise de risques ?

Belzébuth

Une chasse qui pourrait coûter cher

La journée de Remus avait été longue et peu intéressante, et il n’avait qu’une hâte : c’était de rentrer chez lui auprès de sa femme et ses enfants. Depuis quelques temps la routine qu’il avait temps apprécié pendant des années commençait à lui peser. S’il avait choisi de devenir Pacificateur, c’était pour mener une vie d’action, trépidante, au contact du terrain. Si c’était le cas au début, maintenant qu’il était devenu chef de son district, il vivait une tout autre réalité. Il passait le plus clair de son temps dans son bureau et les contraintes administratives étaient devenues son quotidien. Certes, les responsabilités qui lui incombaient étaient à la hauteur de son poste, et il en éprouvait un certain orgueil ; cependant il avait du mal à s’avouer que parfois, il s’ennuyait.

Vers la fin de l’après-midi, certains pacificateurs partirent faire leur tour de garde habituel. Considérant que son travail à son bureau était terminé, il décida, une fois n’est pas coutume, de les accompagner. Ça devait être une balade de routine, et Remus savait qu’il n’allait rien de passer d’extraordinaire, cependant il avait besoin de prendre l’air et de faire un tour. Il allait profiter de cette occasion pour vérifier l’efficacité des patrouilles de ses hommes, et il aimait savoir la petite pression que sa présence allait exercer sur ces-derniers. Bien qu’il n’était pas impressionnant par sa carrure, Remus était connu pour savoir prendre des décisions difficiles lorsqu’il le fallait et à défaut d’inspirer la crainte, il était très respectés par les hommes et les femmes qui travaillaient sous ses ordres.
Accompagnés de trois autres pacificateurs, ils commencèrent leur patrouille. Aujourd’hui ils allaient faire les quelques commerces qui bordaient la place principale, ils ne devraient pas en avoir pour très longtemps. Comme prévu, tout était en règle et tout le centre-ville semblait endormi tant tout était si calme.

Ils devaient sortir de leur troisième boutique, ses hommes commençaient à s’impatienter de rentrer chez eux. Lui aussi, et c’est pour cela qu’il avait faillit de pas voir un indice qui aurait du lui sauter aux yeux.

« C’est bon les gars, bon boulot, on se retrouve demain. »

Ne lâchant pas du regard sa cible, il salua ses collègues qui rentrèrent chacun dans leur direction. Lui emboîta discrètement le pas au jeune homme qui venait de passer sans un mot devant eux. Il l’aurait laissé passer sans problème si le sac qu’il portait n’avait attiré son attention. Le sac était trop rempli, et le jeune homme était passé trop rapidement pour qu’il le laisse passer sans l’interpeller. Il l’aborda dans une rue vide :

« Excusez-moi jeune homme »

Sa voix était sans appel, et l’incitation à s’arrêter était claire. A voir s’il allait la respecter…

lumos maxima