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 In the darkness, I lie

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In the darkness, I lie Vide
MessageSujet: In the darkness, I lie   In the darkness, I lie EmptyLun 8 Jan - 12:45

Je gis sur mon lit, bras et jambes écartées. Je regarde le plafond. Il fait nuit, je le sais, je n'ai pas besoin de vérifier. Je n'ai aucune idée de l'heure, je ne veux pas non plus regarder, je ne voudrai pas apprendre que le matin se profile pour m'arracher de mes draps. Ce lit gigantesque où je dormais avec mon mari, ici-même où nous remplissions notre devoir conjugale sans la moindre envie. Je me demande bien comment j'ai pu tolérer tout cela, comment j'ai pu croire être heureuse ou simplement m'en contenter grâce aux contreparties. James n'était pas pour autant détestable... Mais je ne peux pas dire qu'il me manque dans la plupart des moments, ni que cette liberté retrouvée me dérange. Il est certain que ce n'est pas lui qui hante mes nuits. Il n'est plus, point, il n'y a rien d'autre à dire aujourd'hui.

Je me souviens avoir ressenti un profond soulagement lorsque je l'ai appris, mais c'est difficile de savoir ce que je ressens vraiment. Ce jour là, je n'étais pas moi-même, je vivais dans un mensonge. Sans doute que je ne percevais de ma mémoire que le pire de ma relation avec James, pour les besoins de cette autre réalité. Quand pour la dernière fois ai-je été moi-même ? Je pourrais me mentir en disant que j'avais voulu ce mariage, que je m'étais facilement laissée convaincre. Alors que je me suis menti à moi-même le jour où j'ai finalement accepté, me disant que j'y trouverai tout ce que j'avais toujours voulu. Je pourrais aussi me mentir en disant que j'ai été moi-même pour la dernière fois il y a cinq ou six ans, juste avant de devenir une parfaite épouse. La vérité c'est que la dernière fois était bien plus récente, même si elle était entourée par le mensonge, moi, Azilys, je m'étais sentie vraie et cela m'avait fait un bien fou. Alors, je n'aurais jamais pu retourner auprès de James et continuer à ignorer la femme qui pétille en moi, celle sensuelle, celle qui aime apprendre et s'amuser.

Mais si je suis allongée à admirer le plafond gris dans la pénombre, à regarder le bruit créé par mes pupilles qui peinent à s’accommoder de l'absence de lumière ce n'est pas seulement pour le plaisir de laisser mes pensées divaguer. Ce n'est pas que pour réfléchir à comment je vais reprendre en main ma vie et gérer ce qui m'est arrivée. Ce n'est pas non plus par obstination à faire ressortir le bien de ces moments passés au district douze... Comme les nuits précédentes, j'ai fait un cauchemar. Je me suis réveillée en cris et en larmes. Ombres qui s'introduisent chez nous, violentent mon mari et puis moi... Je déteste cet appartement qui est désormais miens, je suis morte de trouille. A chaque bruit, je pense qu'ils sont de retours pour me faire taire. Je me réveille toujours au moment où ils jettent un sac opaque autour de ma tête. Si ce n'est pas eux, c'est le Capitole. A chaque instant je me sens épiée, surveillée, suivie. Même ici dans cette chambre, j'ai l'impression qu'ils peuvent me voir et me juger. Comme s'ils avaient deviné que je n'avais pas tout dit le jour où ils m'ont retrouvé, le jour où ils m'ont sauvé.

J'étais tellement en colère le jour où les rebelles ont débarqué chez Melvil pour m'annoncer que je partais immédiatement. Ils n'ont jamais précisé où. J'ai hurlé dans la baraque, je me suis énervée, je refusais de partir sans avoir revu Melvil, il fallait que je lui parle, je voulais entendre ce qu'il avait à dire sur tous ces mensonges... Je n'arrivais pas à lui en vouloir complètement, emmêlée dans des sentiments que je ne comprenais pas. Je n'avais pas revu Jared non plus et il n'était pas avec eux. Je n'avais aucune confiance en ces gens. Finalement, c'est le Capitole qui m'a récupéré. Ils sont tous morts je présume. Je me demande toujours si c'est Jared qui les a trahi parce que je lui avais dit que je voulais rentrer chez moi... Je ne saurais sans doute jamais. Je ne sais pas où nous étions à ce moment-là, au district six m'a-t-on dit ensuite.

Sur le coup, j'étais contente, je me voyais reprendre ma vie et ma carrière, devenir enfin la styliste que je rêvais être. Les jours qui ont suivi, j'ai vite regretté cette pensée. Les pacificateurs n'ont pas été beaucoup plus tendre avec moi que les rebelles. A l'exception du passage à tabac lors de mon enlèvement. Ils m'effrayaient et j'ai vraiment cru que je ne rentrerais jamais chez moi. Je n'ai cessé de répéter le même mensonge : Je n'avais vu personne d'autres que ceux qui étaient avec moi, j'étais enfermée dans une maison, je n'ai jamais vu l'extérieur, je ne savais pas où j'étais et j'étais terrorisée. Ils voulaient des informations que mon mari détenait, ils m'avaient dit l'avoir tué en l'interrogeant mais moi je ne savais rien, je n'avais rien à leur dire. J'ai pleuré, j'ai crié, j'ai dévoilé une prétendue lâcheté comme si j'étais incapable de cacher quoi que ce soit. J'ai même fini par me croire moi-même. Et puis ils m'ont relâché. Finalement ils m'avaient gardé moins longtemps qu'il ne m'avait semblé.

Maintenant sur ce lit je me demande ce que je vais devenir. Si je vais revoir Jared un jour. Melvil, j'en suis persuadée, il est mentor, il sera obligé de venir aux soirées. J'ai du mal à penser à autre chose qu'à l'idée de le revoir, de lui parler. Pour qu'il me dise le vrai du faux. Parce que... Je me suis trop prêtée au jeu d'être sa femme sans doute. C'est ridicule, je ne suis restée que quelques semaines là-bas... Et pourtant, à chaque fois que je pense, j'ai beau tout faire pour lui en vouloir, je ne revois que les bons moments que nous avons passé ensemble. Inutile de me demander pourquoi j'ai menti aux pacificateurs et pourquoi je ne l'ai pas dénoncé. Il doit être mort d’inquiétude pour sa couverture, et je me dis alors qu'il a bien mérité de se faire un peu de mauvais sang. Et puis je me dis avec amertume qu'il doit se moquer de ce que j'ai pu devenir, que tout ça, c'est dans ma tête, celle de la pauvre fille éprise de son ravisseur.

Enfin je pense à l'avenir. Je suis de retour chez moi, et même si ce lieu m'angoisse, je ne veux pas retourner vivre chez mes parents. Mon cerveau compose doucement le nouveau rôle que je vais me coudre sur mesure. Je ne peux pas vivre comme je le faisais avant, je ne suis plus une ignorante, seulement je n'ai pas la moindre idée de ce que je pourrais faire... Pas encore du moins. Je ne peux pas non plus vivre différemment sans éveiller les soupçons. Je dois être Azilys, capitolienne parfaitement superficielle, imbibée de fêtes et de luxure. Je vais continuer à faire des vêtements, avec l'espoir secret de devenir styliste du douze... Bien sûr cette nouvelle vie commencera par une fausse période de deuil. Je combattrais mes démons. Et puis je serais la plus grande actrice que le monde n'ait jamais connu.

Je n'ai pas juste pas encore trouvé la grande manigance qui se cacherait derrière ce rôle.
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