Caractère du personnage -
Ce qui transparaît sur mon physique, c'est bien sûr ma fragilité. Immature et totalement dépourvue d'autorité, j’obéis sans un mot, même lorsque je suis d'avis contraire. Calme, je reste cependant sujette à la peur, pour relativement n'importe quoi, et n'ose que peu l'affronter. Je suis prudente et méfiante, notamment au sujet de la nature humaine. Elle se fige souvent dans mes yeux, à ce que l'on dit. Je ne cautionne pas la violence, même par les mots, mais reste mentalement sur ma position. Timide et réservée, j'apprécie cependant autant la solitude qu'être entourée. Je suis plutôt sérieuse et apprécie apprendre. Si je le peux, je lis ou écris, mais je dois généralement me contenter de la réalité et de l'observation de la vie sauvage, patiente, dans les limites de mon district. L'avantage, c'est que les bêtes sentent les émotions. N’ayant aucune intention négatives, elles sont moins méfiantes envers moi et s'approche plus. J'ai une grade pour ce modèle de survie par excellence. Enfin, les soins que j'ai prodigués à Cassis m'ont appris quelques plantes que je mets un point d'honneur à retenir.

Histoire du personnage -
Mon histoire ? Elle commence il y a quatorze ans. C'est à la fois tant et si peu à la fois. Parfois, je me sens comme le vieux chêne de la forêt, qui a vu mille choses, et parfois, je suis le jeune bourgeon dont les pétales n'attendent que de s'étendre à la lumière du soleil. Qui a encore toute la vie à découvrir.

Je suis née dans le district neuf, que je n'ai jamais quitté. Peut-être me sera-t-il donné un jour l’opportunité de voyager. Mais, à moins que cela nous permette de combler notre faim, cela ne servirait à rien. D'autant plus que la seule raison de partir serait les Hunger Games, et ce qui incarnerait un chemin direct vers la Mort.

C'est horrible. Le district neuf est spécialisé dans les céréales. On a tout ce qu'il faut sous la main, mais rien ne semble combler cette faim dévorante renforcée par un travail difficile. Et on inscrit nos noms pour des tesserae. Alors j'essaye de l'oublier de mon mieux.

J'ai un grand-frère. Il a trois ans de plus que moi. Il a pris nos tesserae, jusqu'à ce que je sois en âge de signer moi aussi. Alors, Adrien en prenait trois, et moi un. Si bien qu'aux prochains jeux, il y aura 27 « Adrien » et 6 « Lily » dans les grandes boules en verre.

Lorsqu'il a du temps libre, il aide mon père au travail des champs, constamment surveillés par des Pacificateurs. Moi, je préfère travailler aux côtés de ma mère, une fois rentrée de l'école. Il y a des années, un serpent l'a mordu la cuisse, son venin paralysant les nerfs localement. Depuis, elle fabrique des objets en paille. Tenant pour beaucoup d'elle, il semble que j'y arrive plutôt bien. Les bols et boîtes sont assez faciles à créer. Puis il y a les paniers et les toiles, demandant beaucoup de temps, et toutefois très utiles. Je m'amuse à essayer de les reproduire, avec un succès relatif, avant de les revendre. Ceux de ma mère partent plutôt bien, tandis que les miens... c'est une autre histoire.

Nous avons également un chat. Gris et tigré, il se nomme Orage et a autant d'énergie qu'une tempête. Lorsque je l'ai trouvé, ce n'était encore qu'un chaton, mais il savait chasser. J'ai insisté pour que nous l'accueillions. Il pouvait faire fuir les nuisibles bien mieux qu'un épouvantail, qu'il s'agisse de rongeurs ou d'oiseaux.

Souvent, il les dévorait aussitôt et on ne remarquait alors que quelques traces sur le sol. Cependant, il lui arrivait également de nous les ramener en cadeau. La plupart du temps, les proies étaient mortes ou ne tenaient pas 24 heures. Il m'a par exemple offert une jeune buse variable. Son aile ensanglantée ne lui laissait aucune chance de survie. Alors je l'ai gardée, et, contre toute attente, elle a tenu bon. J'étais en larme lorsque j'ai déployé tous les arguments que j'avais en tête pour que mes parents acceptent. Je m'engageais à en prendre soin seule, à la nourrir sans nous priver de nos ressources, et enfin, lorsqu'elle sera guérie, la relâcher au bout, à l’extrême bout du district. La question de l'alimentation fut la plus difficile. Cependant, je me suis souvenue que les oiseaux avaient un système immunitaire différent du nôtre. Certaines plantes toxiques pour nous ne l'étaient pas pour eux. Et les buses mangent des baies lorsqu'elles en trouvent, ce que me confirme mon père. Plusieurs années auparavant, il  a aidé la mise en place de pièges contre les oiseaux, dont les résultats ont été conservés. Or, il y a de nombreux buissons de baies, dont beaucoup sont mortelles si on ne les connais pas, à l'arrière des grands champs. Je remplis un panier de paille avec de nombreuses variétés que je présente à la buse. Je remarque également la présence de fruits comestibles pour nous ; du cassis, entre autres ; perdus au milieu des autres. Je me promets de retourner voir le buisson plus tard, tout en observant l'oiseau. Puis je m'aperçois que je ne lui aie toujours pas donné de nom. Je choisis donc Cassis en référence à ces baies.

Quelques mois après, c'est déjà le moment de la libérer. Comme promis, je pars aussi loin que possible du champ. Je pleure toutes mes larmes de mon corps. Orage se frotte contre mes jambes pour alléger ma peine. Il laisse Cassis s'envoler, et je crois distinguer une lueur d’excuse dans ses yeux. Alors que je sens une force m'attirer hors de ma province, je ferme les yeux et pars en courant. Parfois, le meilleur courage, ou du moins le plus censé, c'est encore la fuite.

Depuis, j'aime grimper au cerisier solitaire, à proximité des buissons. J'y fais mes devoirs, espérant que ma buse revienne, sans pourtant que je ne le revois. Puis je cueille d'autres baies, rentre chez moi et recommence à tresser les brins. En général, de là-haut, je distingue de nombreux animaux. Des daims, des lièvres... tant d'espèces que je ne saurais tous les lister. Avec le temps, j'ai appris à imiter leurs cris. Je suis devenue plus proche de la nature et plus admirative devant l'instinct de survie d'êtres différents de nous.

Mon esprit me semble libre, simplement figé dans un corps matériel.

Ambition du personnage -
Je n'ai pas d'ambition à proprement parler. La première que je vois est celle de rester en vie, si cela peut compter. J'espère tout de même oser un jour à m'enfoncer dans les bois, voir comment vivent les animaux, loin de toute civilisation. Si je le pouvais, je bâtirais ma vie autour d'eux. Mais je ne le peux pas. J'aimerais également être plus forte de caractère. Sauf que ça ne dépend pas de moi. Peut-être alors que mon seul souhait serait de convaincre mon frère de ne pas partir. De rester avec nous, malgré nos conditions difficiles. De ne pas devenir Pacificateur. Mais je n'y crois pas plus. Je ne saurais pas m'opposer à lui. Il possède l'entière responsabilité du choix. Je n'ai pas mon mot à dire là dedans.

Je ne parviens pas à me projeter dans le futur. Je ne suis pas certaine de le vouloir, de toutes façons. Le seul que je puisse imaginer malgré tout, c'est celui d'être « tribut ». Celui qui ne durera selon beaucoup pas plus d'une journée. Celui qui me poussera probablement à changer, malgré tous mes efforts.