Je n'avais pas vraiment brillé la nuit dernière. Je crois que je suis partie en larmes, je ne me souviens même pas vraiment de la soirée. Aucun sponsors n'a voulu m'aider, et au final, ça n'a rien changé puisque mes tributs sont morts dans la soirée. Je n'ai donc pas de regrets si ce n'est un sentiment de honte, un ressentiment envers Ethan que je croyais plus... disons amical et l'envie de ne jamais y remettre les pieds. Malheureusement pour cela, il faudrait que mes tributs gagnent. C'était peine perdue.
Mais pour cette année, j'étais libérée. C'était ce que je croyais ce matin en rangeant mes affaires, prête à sauter dans le premier train pour retrouver ma sœur. Jusqu'à ce qu'un message ne me parvienne. C'était une invitation à une soirée, plutôt discrète, elle ne mentionnait rien d'autre que le lieu. Signée « KS ». Je savais de qui cela venait : une magnifique et riche capitolienne à la peau de bronze qui m'avait refusé son sponsor mais m'avait proposée de la rejoindre... Je me mordais la lèvre. J'étais tentée, c'était le seul bon souvenir de cette soirée et elle était très séduisante. Après quelques rapides hésitations entre l'inconnue et ma soeur, je choisissais cependant ma soeur et repris le cours de mes bagages.
C'est là que le styliste fit son entrée pour me dire au revoir. Il tomba sur l'invitation que j'avais laissé au milieu et se mit évidemment en tête de me convaincre d'y aller.
- Du papier, comme c'est à la fois vieux jeux et terriblement sexy ! Zatanah, il faut que tu y ailles ma biche. Une invitation pareille, penses-tu ! L'année prochaine, tu peux être sûre d'avoir son soutien. Et puis c'est l'occasion parfaite pour ne pas gâcher mes créations de l'année. Hop, hop, hop. Profite d'être au Capitole, mon agneau, montre-toi. Ils n'attendent que ça ! Une nuit avec la Vampire de Soie !
Je me laissais convaincre, trop facilement peut-être. Mais la vision de Kadhedja m'attirait. La journée passa, et je me retrouvais de nouveau engoncée dans une magnifique robe, un peu guerrière, coiffée, maquillée. Il n'y avait pas d'heure pour la soirée, j'avais écouté les conseils du styliste. Ce n'est pas Kadhedja Sycorimio qui vint m'ouvrir mais un inconnu, un majordome qui me conduit ensuite dans une grande maison magnifiquement décorée. Il y avait du monde et tous me regardèrent arriver, ils avaient ensuite tous souris je crois. J'étais un peu déçue, je m'attendais à une soirée intime, seulement elle et moi. Et je fus même surprise d'apercevoir quelques mentors ou ex-mentor.
Kadhedja vint à ma rencontre, me gratifia de sa joie de me voir ici, ne fit pas de commentaires sur mes tributs, préférant plutôt exprimer son désappointement face à mon décolleté bien moins appétant que la veille. Elle ne resta pas bien longtemps à mes côté d'ailleurs, préférant la compagnie d'un autre mentor avec qui elle disparu bien vite. Je crois l'avoir entendue mentionner le fait qu'elle me trouvait ennuyeuse.
J'étais donc là au milieu de tout ce beau monde, livrée à moi-même, complètement perdue. De temps en temps quelqu'un venait me parler, ou plutôt me reluquer. Plusieurs me proposèrent de les suivre, je refusais. Je croisais ensuite un ex-mentor. Kyle Featherstone il me semble. Il paradait comme un paon, fier et heureux d'être ici. Je croisais son regard avant de détourner le miens et de m'éloigner.
Très vite un autre homme vint à ma rencontre, bien plus insistant que les autres. Il était grand, certainement plus vieux qu'il n'en avait l'air, brun avec la barbe taillée d'une drôle de façon. Je trouve ça hideux, je n'aimais pas ses manières et pourtant ses mains ne cessaient d'envahir mon corps. Je les repoussais, doucement, diplomate. Je riais en même temps à ses remarques absolument pas drôle, ou bien j'en faisais une à mon tour. Doucement, cela commençait à déraper, il s'agaçait et moi aussi. Je détestais tout ce qui pouvait sortir de sa bouche. Il voulait voir la vampire de soie, il voulait du mordant. Et plus je résistais, et plus cela semblait lui plaire. Jusqu'à ce qu'il commence à le prendre mal. C'est là que la belle femme noire que je n'avais pas vu revenir vint me glisser quelques mots à l'oreille. J'étais ridicule disait-elle, il fallait que j'arrête mon cinéma, tout le monde me regardait. Quelques minutes plus tard, je me retrouvais dans une chambre avec cet homme.
J'avais essayé de rendre ça le plus agréable, mais c'était une bien dure leçon que je prenais là. Voilà donc ce que nous étions pour le Capitole, des objets, des trophées. Et lui, il ne voulait pas Zatanah, il voulait la vampire de soie. De ma douceur, il n'avait que faire. Je perdis mes vêtements plus vite que je ne l'aurais voulu et même si je parvins à lui faire entendre raison, la suite ne fut pas aisée. Il ne me plaisait pas... Il fallait faire avec je présume. Je n'ai pas non plus essayer de m'y opposée une fois dans cette chambre.
Fort heureusement, dés que son affaire fut terminée, il s'empressa de quitter la chambre. Non sans exprimer son mécontentement. Il me trouvait ennuyeuse. Moi j'avais envie de vomir et je me dégouttais. Je filais alors sous la douche pour me débarrasser de lui au plus vite. Je laissais couler l'eau dans cette salle de bain bien trop somptueuse pour être vraie, fermant les yeux sous les vapeurs chaudes. Trop longtemps sans aucun doute.
Je n'avais rien entendu venir et pourtant la chambre était belle et bien de nouveau occupée. Un homme et une femme discutant sur un ton enjôleur, qui tourna très vite à d'autres bruits. Génial. Et en plus mes habits étaient restés dans la chambre. Je n'avais aucune idée de qui il s'agissait, mais je n'avais aucune envie de les interrompre, de les voir en plein acte... Je m'enrobai donc de ma serviette, fis le tour de la pièce et me résignai à m'asseoir dans un coin, au fond de la douche, et à attendre. Je ne voulais pas faire du bruit et me faire repérer. Ce fut de très longues minutes à supporter les cris idiots de cette femme. Le souvenir des miens, plus proche de la plaintes, vint leur fait écho. Mes pensées dérivaient dangereusement.
Enfin fini, je croisais les doigts. J'allais peut-être pouvoir récupérer mes habits et sortir de là, puis quitter cette maudite soirée avec un peu de chance. Au lieu de ça, un homme presque nu apparu devant la vitre de la douche. Je n’eus pas vraiment le temps de regarder mon visage, car autre chose, qui plus est à ma hauteur, attira toute mon attention avant que je ne la détourne, honteuse. Son nom vint compléter ce que je n'avais pas pu regarder. Kyle. Sa réputation le précédait et je n'avais jamais éprouvé le désir de faire sa connaissance. Plus pour son nom et son district que ce qu'il avait pu faire dans l'arène. Nous étions tous égaux là dessus.
Je ne pris pas sa main, maintenant la serviette entre mes doigts frêles pour ne pas qu'elle glisse. Je n'étais pas prête à me relever, j'avais trop ressassé des idées noires pendant qu'il... faisait ce qu'il faisait...
- Je sais qui tu es. Kyle. Qui ne t'a pas vu à la télé ? Je marquais une pause. C'était un léger mensonge, juste que je n'avais pas fait attention à son visage avant qu'il ne se présence. Je ne le regardais toujours pas d'ailleurs. Yeux perdus dans le vague. Je ne veux pas y retourner.
C'était sortie tout seul mais c'était la seule chose que j'avais en tête présentement. J'avais eu ma dose pour la nuit, l'année même. J'avais trop peur de simplement traverser la pièce vers la sortie et me faire aborder en cours de route. De ce que j'avais cru comprendre, un refus ne tenait pas lieu de réponse pour ces gens là. Nous étions leurs choses.
Kyle T. Featherstone
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Sujet: Re: Devoirs Capitoliens Mar 12 Juil - 15:20
Kyle T. Featherstone
Zatanah Keywell
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Sujet: Re: Devoirs Capitoliens Mer 13 Juil - 16:46
Qu'est ce qu'il voulait ? Qu'est ce qu'il me voulait ? Je ne voulais pas qu'il soit là, comme je n'avais jamais voulu entendre les cris de la femme avec lui ou entrer dans cette chambre. Je voulais qu'il parte, qu'il me laisse tranquille, seule. Ne pouvait-il pas prendre sa douche ailleurs ? Apparemment non, cet homme ne manquait pas d'air. C'était ma chambre et ma salle de bain avant d'être la sienne... Dehors. Dehors !
Soudainement, tout me paraissait sombre. Le souvenir de ce qui s'était passé entre moi et cet homme se ternissait. Je n'avais certes pas tellement aimé, mais je ne pouvais pas dire non plus que c'était aussi horrible que ce maintenant j'avais en tête. Je ne voulais pas mettre ce terme si violent sur cet acte, quel qu’en soit la réalité. C'était comme si c'était pire de le dire, de le penser, d'y mettre un nom. Pire pour le passé, et pire pour le futur. Car il y en aurait d'autres... Là, tout de suite, c'était presque la pire chose qui m'était arrivée, bien pire que l'arène. La douleur morale venait de triplé d'intensité, sans raison apparente. Elle s'était créée sous la douche. Le souvenir, l'idée était plus douloureuse que l'acte lui-même. Et je me le repassais en boucle, ne le rendant que plus insoutenable alors que j'avais été majoritairement absente, comme une poupée sans vie. Je me sentais sale.
Sous mon regard noir, le presque inconnu nu disparu à son tour sous la douche. Comme un rituel indispensable après ce devoir accompli. Regard noir ? Seulement à l'intérieur, je me voyais comme ça. A l'extérieur rien n'avait changé, j'étais impassible et parfaitement éteinte. Mais je me voyais pestant, rageant, griffant, décimant. Accompagnée de serpents mortels sur les épaules. Gorgone vengeresse à la volonté parfaitement égoïste. Le rideau d'eau donnait l'ambiance parfaite à ma vision démoniaque, un clapotis qui devint vite un nuage de frelons.
Il réapparut après une demi-seconde. Pourquoi si vite ? J'avais presque crue être enfin seule. Seule et enfermée, sans risque d'être dérangée. Car il avait eu la bonne idée de fermer la porte à clef. C'est vrai, maintenant que j'y repensais. Une histoire de plan à trois à laquelle je ne voulais pas penser. Rien que le mot me donnait des frissons dans le dos... Jamais. Jamais je ne ferais ça pour eux. Le démon de la colère prenait peu à peu le pas sur le démon de ma peine.
J'étais si riche de l'intérieur et si pauvre en apparence. Un vrai zombie. Quoiqu'il dise, quoiqu'il fasse, rien n'attirait mon attention. Je sentais plus l'eau couler sur mon dos des serpents blancs que formaient mes cheveux que je n'entendais ses mots ou percevais ses gestes. Il fallait le temps qu'ils arrivent à mon oreille puis qu'ils passent la barrière intransigeante de mon esprit clos. Même pas le clic de la clef, de la porte qui se déverrouille. De cette foutue porte que je ne veux surtout pas qu'il ouvre. Derrière il n'y a que l'enfer d'un monde que je supporte à peine.
Depuis quelques jours déjà je suis sur le rebord du précipice, toute prête à sombrer dans ce que je sais faire de pire. Des personnes l'ont vues, mais personne n'a rien fait pour me retenir de sauter... Ethan, Phileas, Kadhedja, Ethan encore... Ils ne tiennent pas à moi. Personne d'ailleurs. S'il n'y avait pas Zo... J'ai arrêté les pilules, comme un appel à l'aide. Et lui, là, je lui ai dis aussi. Je ne veux pas y retourner. Il ne m'écoute pas, pas plus que les autres. Ils sont tous pareils.
Soudain, mon esprit est extirpé de force de cette boucle infernale de pensées. Il est tiré à la surface, rappelé à l'ordre. Je le vois alors : Kyle, la salle de bain. Je sens ses doigts qui tiennent fermement mon menton. Mes yeux croisent fugacement les siens alors qu'ils reprennent vie. J'entends enfin comme si j'étais vraiment présente. Pas un simple écho lointain. Où sont mes vêtements ? Il me faut quelques secondes pour recoller les morceaux entre eux, comme si je sortais d'un mauvais rêve.
- De... Dans la chambre. Je les avais laissé dans la chambre...
Ma voix s’éteint sur les derniers mots, pour laisser en suspens tout ce que cela sous-entend. Si j'étais restée là, à ruminer c'est parce que mes vêtements étaient dans la chambre et qu'il avait pris cette chambre sans attendre que je sois dehors. D'une certaine façon, c'était de sa faute.
Il me lâche ou je m'échappe ? La nuance importe peu. Il doit chercher mes vêtements. Mais moi, je me sens toujours sale. Malgré mes cheveux trempés. Malgré le savon. Je largue la serviette derrière moi et replonge sous la douche, dans la pièce embuée. Les vapeurs créent un nuage vaporeux, dérangeant. Ce n'est pas en rouvrant l'eau, bien chaude que je vais arranger ça. Je me mets sous le jet qui fouette et brûle la saleté. Je disparais dessous, tournant jusqu'à faire face à l'entrée de la douche. Je suis immobile et droite sous l'averse, les poings fermés. Mes cheveux se collent partout sur ma peau : mon dos, mon visage, ma poitrine. Je ferme les yeux. Je respire peu. Je ne sais plus si c'est l'eau qui m'en empêche, ou bien l'angoisse. Et bientôt l'apnée créé des soubresauts douloureux.
Je ne veux pas y retourner. Je suis trop sale pour y retourner.
Dernière édition par Zatanah Keywell le Dim 21 Aoû - 14:34, édité 2 fois
Kyle T. Featherstone
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Sujet: Re: Devoirs Capitoliens Mar 26 Juil - 16:46
Kyle T. Featherstone
Zatanah Keywell
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Sujet: Re: Devoirs Capitoliens Dim 21 Aoû - 14:28
Bouge Zatanah. Bouge-toi.
Bon sang, même moi je m'énervais. Mais j'étais comme paralysée. J'avais réussi à aller jusqu'à la douche, allumer l'eau. J'avais pas fait exprès de mettre si chaud. Je voulais de la chaleur, mais quand même. Ça me brûlait et je n'arrivais pas à en sortir. C'était pas ce que je voulais, souffrir j'entends, du moins il me semblait et en même temps ça faisait du bien d'avoir mal. D’écorcher ce derme qu'il avait touché. La vérité c'est que je me détestais à cause de cet homme. Je me sentais moins que rien, pas mieux qu'un vulgaire objet et profondément sale. Il ne m'avait pas fait de mal concrètement. Pendant, je n'avais pas ressenti grand chose, je m'étais laissée faire essentiellement. C'était l'après qui était plus dur, l'absence totale de sentiment.
Mais ça commençait à vraiment brûler fort, même si je m'habituais à la chaleur et j'étais incapable de bouger. Et puis l'absence d'oxygène rendait tout cela plus flou, moins douloureux encore. Je ne voyais plus rien, je ne sentais plus rien. J'avais tout oublié. Mes démons. Le capitolien. Kyle. Je n'étais plus sous la douche, je ne brûlais plus. Il n'y avait plus rien qu'un trou noir. J'étais morte, pensais-je sereinement.
Jusqu'à ce que je me mette à tousser. Kyle m'avait sorti de là en douceur, m'entourant de ses bras pour éteindre le jet d'eau avais-je deviner lorsque je respirai à nouveau et repris légèrement conscience de la situation.. A dire vrai, c'était plutôt gênant d'être nue devant un inconnu et de se laisser attraper comme une petite poupée. Mais sur le moment, tout ça me passait complètement au dessus de la tête, comme à peu près tout le reste d'ailleurs. Je reprenais mon souffle. J'étais totalement absente et enfoncée jusqu'au coude dans ce dégoût de moi-même.
J'essayais de réagir à ce qui se passait mais je ne pouvais que le regarder, impuissante, s'occuper de moi. Prendre soin de moi même. Et constater ma chance de l'avoir croisé lui... Il me sèche, me rhabille comme si j'étais une enfant. Mais ça n'a pas vraiment d'importance puisque je suis si loin de mon corps. Il n'empêche qu'il m'a un peu apaisée en me prenant dans ses bras et doucement je me sens reprendre possession de mon corps. Vraiment tout doucement. Être entourée de bras forts et protecteurs, comme... Comme ceux d'un père. C'était pas forcément ce que je recherchais mais c'est bien plus que ce que je ne pouvais espérer.
Mes pensées se perdent ailleurs. Kyle, Kyle Featherstone. Qui est cet homme ? Je sais qu'il a gagné les jeux, bien avant sa sœur. Je n'ai aucun souvenir particulier le concernant, pas vraiment d'à priori à part qu'il est du Un et que personne n'aime les gens des districts supérieurs. Ils sont hautains dit-on, ce qui est tout aussi préjudiciable pour eux. Je ne me souviens pas de son arène et de ce qu'il a pu faire. Quelle importance ? Il a tué, comme nous tous. Je n'ai aucun jugement à faire là-dessus. Au contraire, je crois qu'entre mentors, nous sommes proches les uns des autres d'une certaine façon ; les seuls vivants à comprendre ce que ça fait d'avoir été dans l'arène et de tuer pour le spectacle... Pour la survie. Finalement, je ne veux plus qu'il me laisse seule ici.
Je reste pourtant toujours impassible à tout ce qui se passe. Absente, le regard perdu dans le vide. Ce couple qui vient nous déranger ? Je ne me suis même pas retournée, comme s'ils n'existaient pas. Mais les sollicitations de Kyle deviennent pressantes. Je veux lui répondre, acquiescer, bouger. Pourquoi est-ce que je n'y arrive pas ? Je suis une pierre lourde et inamovible. Mais je VEUX le suivre. Il insiste encore, à mon oreille, comme si c'était nécessaire... Je sais, JE SAIS KYLE mais je n'y arrive pas ! Ce qu'il faut c'est que j'inspire un grand coup et que j'ose pousser mes fesses hors de ce lit. Que je me pousse sur mes pieds et ensuite je n'aurais qu'à me laisser guider. Au prix d'un effort considérable, mes jambes répondent enfin, avec un peu de son aide. Je ne cherche d'ailleurs pas à me soustraire à son bras, comme si ce contact me rappelait sur terre.
Ensemble nous quittons la chambre, mais la peur d'affronter le monde et les invités de cette soirée me paralyse toujours. Si j'arrive à le suivre c'est parce que le mouvement de mes jambes est lancé et que je me rapproche de lui un peu plus afin qu'il me protège et me cache. J'aurais presque envie de m'agripper à lui, très fort, jusqu'à planter mes ongles dans sa peau ; néanmoins il me reste encore un peu de bon sens et un minimum de dignité. Si je lui sautais sur le dos, nous aurions l'air vraiment étranges, non ? A défaut, je prend sa main et je la serre, la lâchant quelques mètres plus loin en entendant une voix connu qui me sort un peu de ma léthargie mentale. Enzo ? Je ne le connais pas plus que Kyle ceci dit, simplement déjà croisé. Nous passons notre chemin grâce à un mensonge de l'ancien mentor et je lâche un grand soupir lorsqu'enfin la salle des festivités est derrière nous et qu'il ne reste plus que les couloirs bien moins fréquentés de ce grand hôtel à affronter.
A aucun moment je n'avais regardé autour de nous, cependant je n'avais ni fixé le sol ni fixé mes pieds, je savais qu'ils nous observaient et qu'il fallait paraitre normaux à leurs yeux. Je n'avait pas trouvé la force de sourire pour autant. Ils ont dû penser des choses sur Kyle et moi... De quoi alimenter les potins, grand bien leur fasse. Ça n'avait aucune importance.
La chambre de Kyle est devant moi. La mienne est au centre des carrières, bien loin d'ici. Cela veut dire réussir à sortir sans me faire interpeller et réussir à trouver un chauffeur pour me raccompagner. Depuis que je l'ai croisé, je sais que j'ai eu toutes sortes de pensées, et pas forcément très aimables à son encontre mais je dois bien admettre qu'il n'a rien fait d'autre que m'aider. Il a été bienveillant tout du long. Je lui dois beaucoup.
Bon sang Zatanah, bouge, parle, fait quelque chose. Dans ces moments là j'ai vraiment envie de m'en coller une moi-même. Tu ne vas quand même pas rester sur le palier à le regarder vivre ?! Reviens à toi-même ! Paralysée par la peur... Ce qui te terrifie est hors de cette chambre, pas dedans ! Et là, Tu es dehors... Alors BOUGE ! Après de longues minutes à avoir l'air stupide, j'entre donc avec une rapidité surprenante et referme la porte avant de me coller dos à elle.
- Un... hmm... Un peu d'eau ? dis-je, d'une petite voix pas très affirmée.
En fait, je m'exécrais de m'être laissée faire, laissée manipuler et je m'exécrais encore plus de réagir d'une telle façon. C'était un cercle vicieux. Avoir bougé, avoir parlé me redonnait un peu de contenance. Et il fallait vraiment que je reprenne pied, je ne cessais de me le répéter. Sinon je savais ce qui allait se passer... Et ça n'était pas beau à voir. Je me forçais donc à bouger encore, à aller m'installer dans un fauteuil, à le regarder, à tenter un petit sourire.
- Merci...
Je balançais en un souffle alors qu'il me tendait mon verre, bien frais. Peut-être que c'était une douche froide dont j'aurais eu besoin finalement car si je ne me sentais pas très bien et mal à l'aise, je me sentais des plus lucides après avoir bu. Alors je murmurai, plus pour moi-même que pour lui. D'ailleurs, j'avais parlé à voix haute ? La triste vérité qui avait rendu ses jeux particulièrement pénibles et que j'avais besoin de l'admettre.
- J'avais arrêté de prendre mes pilules... C'est... c'est pas bien. Il faut que je les retrouve. J'en ai besoin.
Kyle T. Featherstone
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Sujet: Re: Devoirs Capitoliens Mar 23 Aoû - 22:06
Kyle T. Featherstone
Zatanah Keywell
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Sujet: Re: Devoirs Capitoliens Dim 25 Sep - 10:34
Je finis mon verre promptement. Je mourrais de faim d'ailleurs et mon ventre ne cessait de gargouiller, mais peu importait. J'avais l'impression de me réveiller d'un long et d'un très mauvais rêves. Pourquoi là ? Maintenant ? Ça ne s'expliquait pas trop. Il y avait toujours eu des hauts, des bas et des périodes plus calmes. J'avais fait de ces choses ces derniers jours... Et pensé bien pire. Mais maintenant j'avais l'impression que c'était une autre dans ces souvenirs. J'avais touché le fond quelques jours plus tôt, bien aidé par des personnes sans âmes qui ne me voulaient pas du bien. Et puis ça. Ça, curieusement, m'avait juste forcée à rompre le lien entre mon corps et mon esprit. Alors que j'aurais été tout à fait capable de tuer cet homme sans mes pilules. Il l'aurait mérité.
Cette idée m'irritait. Pour une fois que ma maladie m'aurait servie à quelque chose, j'avais réagis à l'opposée. Enfin, ce n'est pas comme si je pouvais prétendre contrôler quoi que ce soit de moi ou de mes pensées. Je ne faisais que me subir moi-même. C'est à ça que les pilules servaient.
- Elles ressemblent à quoi ? Heu, des dragées roses...
C'était sans doute pas la réponse qu'il attendait, mais j'étais toujours assez pragmatique dans mes réponses.
- Je sais que ce n'est pas difficile de m'en procurer. J'en ai dans mes quartiers... Oh non.
Je devais faire une drôle de tête. J'avais tout balancé au plus fort de la crise. Forcément, ces faux-bonbons étaient mon ennemi numéro un quand je retombais dans les travers de l'arène. J'avais pris mon visage entre mes mains et ramener mes pieds sur le fauteuil de sorte de me recroqueviller sur moi-même, comme pour disparaitre.
- Les pacificateurs me tueraient s'ils découvraient ça... L'autre soir... J'ai tout jeté... C'est pas bien, pas bien du tout.
Je sentais les larmes monter, il fallait que je me contienne. Je ne pouvais laisser des idées noires m'envahir encore. Mais j'étais partagée, entre la honte d'assumer tout ce que j'avais fait et eu envie de faire, la peur et le fait de me sentir enfin moi-même. Pleinement consciente. Cependant incapable de trouver la paix intérieur, c'était bien le problème.
La question qu'il posa alors me pris par surprise. Elle pouvait être lourde de conséquence. Quels effets les pilules avaient sur moi ? Est-ce qu'elles me diminuaient ? Me ramollissaient ? C'était dur à dire. Avec elles je ne me sentais jamais comme maintenant. Il me semblait que je me sentais bien quand même. Et je n'arrivais vraiment pas à me faire une idée claire de qui j'étais avant les jeux. Je me souviens d'une jeune fille absente et dans la lune. Guère plus. Puis les jeux m'ont brisé. Je ne serais jamais plus comme avant. Si seulement je savais qui était ce avant et qui était ce maintenant.
Je sortis mes yeux rougis de derrière mes mains et mes genoux pour le regarder, lui et sa question. Elle me ramenait un peu en arrière, quand j'avais tout balancé depuis le haut balcon. Je me souviens très bien ce que j'avais pensé alors et c'était ce qu'il sous-entendait. Un jeu dangereux auquel il jouait sans s'en rendre compte. Une petite voix me glissait qu'il avait raison, qu'en les prenant, je les laissais me contrôler. Je la faisais taire.
- Non, elles m'aident. Sans elles, je deviens comme dans l'arène... Si tu savais ce que j'étais prête à faire il y a deux jours.
Mon regard est dur. Mais j'ai été ferme et forte. Pour une fois. Je dois tenir, j'en ai envie. Alors je plonge dans ses yeux pour m'ancrer dans cette réalité, même si ça n'est pas celle qui me plait le plus.
Dernière édition par Zatanah Keywell le Jeu 13 Oct - 16:32, édité 1 fois
Kyle T. Featherstone
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Sujet: Re: Devoirs Capitoliens Dim 25 Sep - 22:32
Kyle T. Featherstone
Zatanah Keywell
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Sujet: Re: Devoirs Capitoliens Jeu 13 Oct - 17:55
Je triture nerveusement le tissu de ma robe, emmêlant mes doigts et les cachant à défaut de pouvoir fuir autrement. Relax, relax, c'était facile à dire. Ils ne comprenaient pas je crois. Ces pilules me protègent moi. Certes les autres aussi, du coup. Mais ce qui me fait le plus peur finalement, c'est qu'on me fasse disparaitre pour ce que je pourrais tenter de faire quand... Quand... Dans ces moments où je suis une autre.
Cette autre dont je nie l’existence. Tout comme je nie qu'elle fait entièrement partie de moi et qu'elle n'est pas autre. Je ne sais pas trop ce que sait, je n'y pense jamais. Avec les pilules, elle n'existe pas, ou presque, la médication n'est pas parfaite. Je la nie et pourtant j'ai dit "je" en pensant à ce qu'il s'est passé il y a deux jours, alors que ça n'était pas moi mais elle. Entre les mots, il semble avoir compris cette dualité. Moi et la Zatanah de l'arène. Est-ce que tout le monde le sait, ou juste lui ? J'ai l'impression de la cacher mais tout le monde semble mieux me connaitre que moi-même. Et d'un autre côté, cette phrase me gène, je la ressens comme foncièrement fausse. Je veux me détacher de l'autre, dire que je suis deux, au fond je sais que c'est impossible.
Dans le même temps, sa main a trouvé ma joue. Empêchant toute fuite. Je n'ai plus que ses yeux pour perdre. C'est curieux, car un autre homme avait eu le même geste il y a peu de temps. Je sentais la même force m'irradier, venant de cette poigne qui me soutenait et me donnait de l'assurance. Je réalisais alors que depuis que je l'avais croisé, je ne l'avais même pas regardé. Il était bel homme c'était une évidence, et bien bâti, il n'avait rien à envier à qui que ce soit. Mais dans un visage, il y a tellement plus à regarder, surtout quand celui-ci commence à être marqué par le temps et ce qu'il avait vécu. Je laissais alors mes yeux s'égarer : sur ses mâchoires, carrées et qu'ils ferment si souvent avec fermeté. Les légères cernes sous les yeux. Le front, lui aussi marqué par des traits durs et fermés. Pourtant autour de ses lèvres pleines, les rides du sourire. Enfin, un regard animé, je ne saurais dire par quelles flammes.
Il semblait capable d'être aussi ferme que doux, protecteur avec ceux qui lui sont chers et implacables avec les autres. Comme si rien ne pouvait l'arrêter. Le regard d'un gagnant des jeux finalement.
Alors me revins subitement en tête ce qu'il s'était passé la dernière fois, me faisant rougir bêtement. Mais hormis cette main, tout était différent. Tardant à lui répondre, je me contentai d'hocher la tête affirmativement le temps que l'image s'estompe. Les pilules pouvaient attendre une nuit de plus, je ne me sentais pas si mal maintenant.
Mon ventre mis fin à cette proximité. Sa main glissa le long de ma joue - ou la caressa-t-elle volontairement ? Et il s'éloigna. Me laissant sur mon siège, immobile et un peu pantoise. Mais guère pour longtemps. Je ne le fis pas attendre lorsqu'il m'appela à l'aide. Après tout je pouvais bien me rendre utile. Me levant pour le rejoindre, je m'arrêtai net devant lui, face au couteau qu'il me tendait. Cette chose était digne des armes de l'arène. Et certainement très coupante et dangereuse. Est-ce que c'était vraiment une bonne idée que de me mettre ça dans la main ? Il avait beau ne pas me craindre, ce n'était pas une raison non ? Je n'avais pas peur, mais je doutais de moi-même.
Malgré ses encouragements, l'hésitation était forte et il finit simplement par me coller le couteau dans la paume, m'aidant même à refermer mes doigts dessus. Je pris le couteau fermement, bien décidée à ne pas le lâcher. Soit, ce n'était que de la viande à découper, je l'avais déjà fait des centaines de fois. Juste avec un plus petit couteau. Et nettement plus tranchant. Doucement, je posai la lame sur le morceau de viande et puis y fendait une tranche. Le couteau s'y enfonçait avec une facilité déconcertante. Je ne pouvais m'empêcher de trouver cela agréable. La suivante, je la fis la plus fine possible, bien trop fine pour en retirer une cuisson intéressante, c'était juste pour le plaisir de glisser la lame dans cette belle pièce. Je souriais sans m'en rendre compte, trouvant tout cela jouissif, sans que cela ne me paresse étrange. Un genre de plaisir carnivore. Je coupais autant de tranches que nécessaire.
- J'ai aimé ça.
Les tuer ? Non. Leur sang ? Voir la vie quitter leur regard ? Oh oui. Je ne sentais pas le besoin de préciser, je savais qu'il devinerait de quoi je parle. Je n'avais jamais vraiment parlé de l'arène, pas de façon profonde. C'était une véritable confession qui avait franchit mes lèvres. Confession à moi-même bien entendu. Dans ma mémoire, l'arène restait très floue, et les quelques semaines qui avaient suivies encore plus. Mais ça, ce sentiment exaltant que j'avais ressenti, je ne l'avais pas oublié même si le souvenir remontait rarement à la surface. Je ne voulais pas y penser, évidemment. Alors je préférais le refouler. Je n'avais pas oublié non plus que juste après ma victoire, je m'étais dégoutée à un tel point que j'avais vomis tout ce que je pouvais. Personne ne savait ça, personne ne l'avait vu à part les personnes qui étaient venus me chercher sur place. L'image s'était toujours figée sur mes lèvres pleines de sang. J'aimais ça et je me détestais.
- Et toi ?
Est-ce que j'étais toute seule ? Oh, je ne lui en voudrais pas s'il me disait que non. Je suis certaine qu'il me comprendrait quand même. Lui qui était si patient depuis le début.
Kyle T. Featherstone
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Sujet: Re: Devoirs Capitoliens Mer 19 Oct - 16:23
Kyle T. Featherstone
Zatanah Keywell
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Sujet: Re: Devoirs Capitoliens Jeu 20 Oct - 13:15
Quelques mots, quelques secondes et il se trouvait à mes côtés. Est-ce qu'il essayait de me séduire ? Est-ce que j'avais dit quelque chose qu'il aurait pu mal interpréter ? Au fond, ces questions n'étaient là que pour la forme, pour me donner des raisons d'hésiter. Car je sentais bien qu'il n'y avait aucun calcul, aucun faux semblant. Il avait envie d'être près de moi, il avait envie de lécher le sang de mes doigts. Mais moi, de quoi avais-je envie ?
En le regardant faire, avec ce mélange de douceur et de sauvagerie, je ne pouvais pas nier que cela m'excitait. L'animal sensuel que j'étais ne pouvait rester insensible à un tel appel. S'il avait tenté de m'embrasser à cet instant précis, je n'aurais pas su dire non. Même si je ne voulais pas vraiment. C'était une pulsion, rien d'autre et cela commençait à me fatiguer. Depuis les jeux, l'amour semblait aussi instable que mon esprit. Tous ceux que j'avais pu rencontrer me voulait dans leur lit, mais pas dans leur vie. Le dernier en date n'a pas dérogé à la règle. Je ne leur en veux pas, pas plus que je ne regrette, ce fut court mais intense. Et je n'aurais pas voulu laisser aucun d'entre eux pénétrer mon intimité. Mais maintenant, et surtout après ce qu'il s'est passé, je ne veux plus de ça. Et certainement pas ce soir. Mes pulsions étaient-elles plus fortes que ma propre volonté ?
Il y a toujours ce qu’on dit, ce qu’on pense et ce qu’on croit penser, ce qu’on veut et ce qu’on croit vouloir, ce qu’on ressent, ce qu’on perçoit. Et un monde entre chaque. Quand ai-je dit ce que je pensais ? Pas fait ce que je ne voulais pas ? Rarement, si ce n’est jamais.
Au lieu de ça, il s’est mis à parler et je buvais ses paroles qui se trouvaient rassurantes. Il me comprenait. Et il n’y avait en effet que les vainqueurs pour me comprendre, qu’avec eux que je pouvais espérer être moi-même un jour. Mon regard se perdit un instant, pensive. Chaque personne a un côté sombre, mais assez peu sont ceux qui la laissent sortir. Pendant les jeux, qu’on le veuille ou non, cette part d’ombre refait surface. La nier n’était sans doute pas la meilleure façon que je pouvais trouver pour la gérer.
Ses doigts me ramenèrent doucement à la réalité, en me forçant à lui faire face. Il voulait que je reste moi-même, sous-entendu, que je ne reprenne pas mes médicaments. Je n’étais pas certaine que ce soit une bonne idée. Il avait une part sombre, moi j’étais réellement malade. Ce n’était pas aussi facile, il n’avait pas idée de l’absence de contrôle dont je pouvais faire preuve. Mes ennemis étaient partout, et si je m’écoutais, je finirais simplement dans une cellule. J’étais incapable de lui répondre. J’avais envie d’essayer, et curieusement de lui faire plaisir. J’avais aussi très peur.
Et puis tout est allé très vite. Le dérapage de deux corps qui s’attirent. En espérant que cela soit plus que ça. Je me retrouvais dos au plan de travail, nos deux corps emboités. Son souffle qui me happait et je me laissais envouter. Je pouvais sentir l’humidité de ses lèvres, la chaleur de sa peau tellement j’en étais proche. Je respirais son air. Je puisais dans sa force. Je me sentais belle et désirée. Et je le voulais, tellement. Plus rien d’autre n’existait que l’attrait de sa bouche, ses mains sur mon corps et la pression qui s’exerçait sur mon bassin, entre le meuble et lui-même. J’avais envie de pousser ce qui se trouvait derrière moi et de m’asseoir sur le plan de travail. Et en finir là, comme ça, si vite. Oui tout allait très vite, trop vite. Mais je sentais comme quelque chose de différent. Peut-être parce qu’il résistait ? Qu’il ne m’avait toujours pas embrassé de lui-même ? Je devais être forte moi aussi.
Subitement, ma main se mit à fouiller derrière moi, jusqu’à se saisir du manche. Aussitôt, la lame se posa contre sa gorge et le força à reculer. Il le fallait, pour que je puisse respirer et reprendre mes esprits. Je n’avais pas peur, car je n’avais aucune intention de lui faire du mal. Je savais très bien ce que je faisais. J’observais son visage. Que pouvait-il bien penser ? Avait-il peur de moi à cet instant ? Puis mes yeux tombèrent sur la pointe du couteau. J’avais enfoncé un peu plus sans le vouloir, peut-être que je ne contrôlais pas tout finalement. Une goutte de sang perlait. Je déglutis car de drôles images vinrent alors à mon esprit, me déstabilisant. Je cherchais alors de nouveau son regard, pour ne pas me perdre et très vite j’éloignais le couteau de sa gorge, laissant mollement retomber mon bras contre mon corps, puis le lâchant au sol.
- Je ne veux plus, tu comprends. Je ne veux plus être la femme d’une nuit, ou pire de quelques heures. Parce qu’on me trouve belle et sauvage. Parce que j’intrigue. Parce qu’on veut voir ce regard que j’avais lorsque j’ai égorgé le carrière. Je ne connais pas tes raisons, mais pourquoi seraient-elles différentes ?
Je ne le lâchais pas du regard, j’avais trouvé ma force dans ses yeux et je ne voulais pas la perdre. Si peu de fois dans ma vie je m’étais sentie si fière.
Kyle T. Featherstone
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Sujet: Re: Devoirs Capitoliens Ven 21 Oct - 23:34
Kyle T. Featherstone
Zatanah Keywell
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Sujet: Re: Devoirs Capitoliens Mar 8 Nov - 12:37
Un silence gênant s’installa. Je tapotais le plan de travail du bout du doigt tout en regardant le sol cette fois.
Sa réponse remettait en doute ma question. Pourquoi est-ce que j’avais demandé ça, à lui ? Je n’étais plus très sûre. J’aurais pu simplement le repousser gentiment, parce que ce n’était pas le moment. Seulement, j’avais également eu envie de l’embrasser et plus que ça, c’était presque une manie chez moi. Ce désir immense que je pouvais ressentir parfois, je n’arrivais pas à le contrôler. Et je me laissais emporter, je lâchais prise sur lui, à chaque fois. Très vite et très facilement. Mais aujourd’hui, avec lui, je voulais me contrôler. Pourquoi aujourd’hui ? Pourquoi avec lui ? Je cherchais des excuses : une certaine lassitude, l’incident avec le capitolien, le fait que Kyle me poussait à me contrôler seule, à être moi-même sans être l’esclave de mes démons. Mais si j’y réfléchissais sérieusement, je ne trouvais pas de raison qui me convenait vraiment. Je ne me l’expliquais pas.
Afin de rompre ce moment de malaise, et de retrouver peut-être une couleur normal de joue, je trouvais à m’occuper. Ramasser le couteau déjà. Ensuite, lui tendre la viande en trouvant une façon de ne pas croiser son regard. Je l’évitais parce que j’étais gênée. Gênée d’avoir ce genre de conversation… Il était un inconnu après tout. Un inconnu avec lequel je me sentais étrangement à l’aise et libre de parler. Je trouvais les mots plus facilement, et quand j’hésitais, je ne ressentais aucune pression. Je savais qu’il n’allait pas m’interrompre. Il m’écoutait en fait, ce qui était aussi étonnant que rare. Tout ce qu’il avait fait depuis le début c’était pour moi… Pour me venir en aide… Sauf. Sauf ce baiser que je lui avais refusé. Mais pour lequel je ne pouvais lui en vouloir. C’était plutôt flatteur d’une certaine façon. Etait-il vexé de ma réaction ?
Je pris le premier légume à portée de main et commençait à le découper, sans réfléchir. Juste pour m’occuper et avoir quelque chose sur lequel me concentrer. J’y mettais toute mon attention et mon application. J’y trouvais juste de quoi combattre ma gène et reprendre notre discussion. Cette gêne soudaine que je n’expliquais pas plus que le raison. - Cela me parait honnête. Et une raison suffisante… Je laissais passer quelques secondes pour me mettre au clair dans mon esprit.
- Seulement… Seulement, moi, quand j’embrasse quelqu’un… Je… Je ne suis pas sûre d’être capable de garder les idées claires. Je ne sais pas contrôler… mes… mes envies… Tu m’as demandé d’être moi-même et je veux l’être, sincèrement. Te sauter dessus - et c'est ce qui se passera si tu me provoques encore - ça n'est pas moi. Ou peut-être que ça fait partie de moi. Peut-être, je n'en sais rien, je ne sais pas qui je suis... Il y a quelque chose me contrôle, me pousse à faire toutes ces choses. Ces pulsions que je n'arrive pas à arrêter quand elles s'emparent de moi. Et quand on me cherche, quand on me pousse... Je ne veux pas être cette personne !
Mon ton s'était emballé avec les émotions. Partant dans les aigus, nerveux, parfois muni d'un soupçon de colère. Lui dire ça, ce n'était peut-être pas la meilleure chose faire. Il était clair dans mes propos que je ne saurais lui dire non une deuxième fois, que s'il tentait de m'embrasser, j'irais plus loin et d'une telle façon que ça ne pouvait laisser qu'un fantasme des plus tentants dans son esprit. J'espérais très fort qu'il ne le prenne pas comme ça et qu'il me laisserait plutôt l'occasion de faire mes propres choix.
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Devoirs Capitoliens
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