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 [FlashBack] Bouffée d'oxygène

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[FlashBack] Bouffée d'oxygène  Vide
MessageSujet: [FlashBack] Bouffée d'oxygène    [FlashBack] Bouffée d'oxygène  EmptyDim 5 Juin - 22:54





Bouffée d'oxygène.




Voilà, j’étais dans le train. J’avais compté les jours jusqu’à aujourd’hui, comme je le faisais chaque mois lorsque j’attendais ma  permission. Deux jours entiers au district 6, deux jours où le pacificateur disparaissait pour laisser place au Twysden que j’étais jadis. Il ne me manquait pas particulièrement, ce garçon faible et doux ; j’étais très fier de ce que j’avais construit, de ce que je faisais de ma vie. Le district 6 ne me manquait pas non plus outre mesure … Tous ces drogués, les souvenirs douloureux de ma famille qui s’y rattachaient m’auraient sans doute poussé à ne jamais y mettre les pieds si mon foyer ne s’était pas trouvé là. Et par foyer, je ne parlais pas de ma maison … Ma maison aurait pu être n’importe où, où Eli se trouvait.

C’était à cause d’elle que j’attendais ces deux jours du mois avec une telle impatience. Mes collègues pensaient que je retournais chez moi pour une femme, parce que je ne mentionnais jamais Eli au six. J4avais trop peur des retombées que mon métier aurait pu avoir sur elle, même à deux districts de distance. Les rebelles étaient vicieux, dieu sait ce qu’ils pourraient lui faire si jamais … Mes collègues avaient cette drôle d’idée, parce qu’il fallait avouer que les jours précédents mon départ, j’étais d’une humeur toujours joyeuse, plus souriant, moins sadique dans le travail, comme disaient certains. Je pense que quelque part, inconsciemment, je me transformais déjà quelques jours avant, comme une sorte de transition entre le pacificateur et le frère.

Dans le train, je trépignais. J’étais habillé en civile ; je laissais toujours ma tenue de pacificateur au six. Les gens savaient ce que je faisais bien sûr, mais il était très différent de savoir une chose et de la constater de ses propres yeux.  Je regardais frénétiquement à travers la fenêtre pour voir les premiers signes de l’arrivée au district. Lorsque je voyais les premières maisons, mon sourire s’élargissait, de plus en plus jusqu’à ce que le train s’arrête. La gare n’était pas située juste à côté de chez nous, il y avait une bonne trentaine de minutes de marche pour y arriver.  Je faisais souvent le trajet d’aller en quinze, trop pressé de rentrer. En chemin, je croisais toujours quelques visages familiers … J’avais après tout passé toute ma vingtaine ici. Les gens me connaissait comme le gamin qui avait perdu ses parents, qui avaient recueilli la fille de leur ami, aussi les regards étaient beaucoup plus bienveillants qu’au huit. Je leur souriais, répondais poliment à leur salutations, mais ne m’arrêtais jamais pour parler. La seule personne à qui je voulais parler se trouvait dans la maison qui se situait … A quelques pas. Je fis juste un petit arrêt pour lui ramener des fleurs, comme je le faisais à chaque visite.

Je poussais la porte, un immense sourire balayant mon visage de part en part. Eli était près de la porte, comme toujours lorsque j’arrivais. Je me doutais qu’elle m’attendait là depuis déjà plusieurs minutes, au cas où le train aurait eu de l’avance. Mes yeux se posèrent sur elle et mes bras s’ouvrirent pour l’accueillir. Je la soulevai dans les airs et la fis tournoyer, comme je le faisais à chaque fois. Et nous rions, comme à chaque fois. C’était peut-être routinier et guère original, mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Je la serrais très fort dans mes bras avant de la reposer au sol et de lui déposer un baiser sur le front. Comme à chaque fois.

« Tu m’as manqué ma belle. »

Je lui tendis le bouquet, le vase était déjà sur la table ce qui me fis sourire davantage. Je me promis de lui ramener autre chose la prochaine fois, histoire de la surprendre un peu. Mes mains remirent une mèche de ses cheveux derrières son oreille. Mon corps était transformé … Complétement détendu, comme c’était très rarement le cas au huit. C’était comme si en passant la porte, toute la tension retombait de mon corps, plus rien n’avait d’importance.

« Alors, comment vas ma princesse ? Tu as changé quelque chose … »

Je l’observais une seconde en fronçant les sourcils, comme si je cherchais à savoir quoi, alors que je l’avais vu à la seconde où j’avais passé la porte.

« Tu as coupé tes cheveux ? Ça te va bien. Ça te vieilli un peu, on dirait presque que t’es majeure comme ça. »

Mon sourire était remonté légèrement, un brin moqueur. C’était là encore une sorte de petite tradition. J’avais toujours eu tendance à la voir comme une enfant, ma petite chose fragile à protéger. Elle me faisait souvent remarquer qu’elle n’avait plus douze ans, et je la taquinais sur son âge. Certains auraient pu trouver ça barbant tant c’était prévisible et routinier ; même mes taquineries étaient répétitives, mais ça ne l’était pas pour moi. On ne pouvait pas appeler routine ce qu’on ne faisait qu’une seule fois dans le mois. Je jetai un œil à la maison, elle était impeccable comme d’habitude. Une vraie fée du logis. Le repas cuisait lentement sur les plaques de cuissons … J’aurais pu dire qu’elle était bonne à marier s’il avait été possible qu’une telle idée me traverse l’esprit. Mais ce n’était même pas envisageable. Dans ma tête, Eli avait toujours seize ans, la simple idée qu’elle ait pu avoir un petit ami ne m’avais jamais traversé l’esprit. Je la regardais une seconde dans le détail avant de reporter mon attention sur la cuisine. Un coup d’œil discret, comme  à mon habitude, pour voir si elle se portait bien si elle n’avait pas perdu de poids. J’évitais au maximum les questions sur sa santé, même si elles me brulaient toujours les lèvres, pour ne pas gâcher les moments qu’on passait ensemble … En les transformant en examen médical.

« Mmmm ça sent bon, qu’est-ce que tu nous a préparé ? »


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Elisabeth Fitzgerald
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MessageSujet: Re: [FlashBack] Bouffée d'oxygène    [FlashBack] Bouffée d'oxygène  EmptyLun 6 Juin - 0:34

[FlashBack] Bouffée d'oxygène  Tumblr_m6m342Y1j41rri87i
Bouffée d'oxygène
Twysden et Elisabeth
On y était, c'était aujourd'hui. J'avais passé une nuit affreuse. Comme à chaque fois tous les mois. A m'énerver de me tourner et retourner dans le lit. Un coup trop chaud, un coup trop froid. Préoccupée par des milliers de choses. Insatisfaite. Trop pressée que le jour se lève. Non je n'avais pas mes trucs de fille, mais j'étais excitée à l'idée de revoir mon Twys. Bon sang qu'il m'avait manqué ! Il avait une permission pour venir à la maison, et ces deux jours allaient être les plus merveilleux de tout le mois.

Mais à chaque fois c'était pareil. Avant qu'il arrive j'étais affolée et je m'afférais dans tous les sens. Je m'en épuisais, et je devais faire des pauses pour me calmer, manger un bout et retrouver mes forces. La maison était pourtant toujours rangée, propre. Mais j'en faisais encore plus, jusqu'à allait faire les poussières dans les pièces vident et inhabitées. Comme s'il pouvait me dire à tout moment qu'il rentrait -enfin - vivre avec moi.

Dès que je pensais à lui mon cœur s'emballait. Je me sentais tellement bien quand il était là, je me sentais en sécurité, apaisée. Comme si son absence me terrifiait, comme le jour où on avait du fuir après la mort de ses parents. J'avais l'impression d'être en train de fuir, chaque jour sans lui ici au District 6. Je n'étais pas vraiment en danger, mais pas vraiment rassurée. Et quand il revenait, je n'avais plus besoin de courir, il était là pour moi, pour me protéger. J'avais bien conscience que c'était lié à toutes ces années où je n'avais jamais eu à me débrouiller toute seule. Où il y avait toujours quelqu'un pour prendre soin de moi. Twys le faisait à distance bien sûr, mais quand il était là, physiquement devant moi, c'était différent. Je me sentais entière, heureuse, rassurée. Comme si pendant tout le mois on m'avait fauché un membre. Et que quand il revenait j'avais enfin toutes mes capacités.

J'avais ce stress qu'il soit déçu. Je ne savais pas vraiment de quoi. Mais je voulais toujours être parfaite pour lui. Il avait misé sur moi. Tout le monde avait misé sur moi, mes parents, les siens...et ils avaient tous perdu leur vie pour moi. J'avais conscience d'être quelqu'un d'important pour Twys, et je me sentais redevable à chacune de mes respirations. Tout devait être nickel, parfait. Moi, la maison, le repas, mon accueil, nos deux jours. C'était court, mais intense. La veille j'étais allée au coiffeur, espérant qu'il arrête avec ses remarques. J'étais plus une gosse. J'avais changé, j'avais mûrit, ouai, même en un mois ! Cette formation pour devenir médecin m'endurcissait chaque jour un peu plus. Elle poussait aussi mes limites, avec mon corps, ma maladie. J'en avais fait quelques malaises d'ailleurs. Et ce que j'avais vécu avec Indis aussi. Oh...Indis, je n'en avais encore jamais parlé à Twys. Et il valait mieux attendre encore un peu. Je ne voulais pas risquer un seul nuage sur notre week end.

J'avais passé la matinée au marché pour trouver de quoi nous préparer un bon repas. J'étais très vigilante et je me préoccupais toujours à le faire bien manger, quitte à ce qu'il parte avec des kilos en plus, c'était mon objectif premier, qu'il ne parte pas d'ici le ventre vide. Et puis cuisiner était quelque chose que j'aimais. Déjà parce que je n'avais pas vraiment le choix, mais aussi parce que j'avais appris à aimer ça. Pas seulement pour moi, mais pour faire plaisir aux gens et en l’occurrence à Twys que j'aimais gaver autant que je l'aimais lui. Comme si le simple fait de le remplir par la nourriture égalait le fait de le remplir de mon amour, de ma reconnaissance.

Tout mijoter tranquillement sur les feux. La table était mise. Tout était bien orchestré. Chaque détails étaient présents. Même le vase sur la table de l'entrée. Il attendait le bouquet qu'il allait certainement m'offrir. Il ne manquait plus que de me préparer. Et là, là ça devenait le plus gros problème de la journée. La douche ça allait, la coiffure aussi. Mais les habits. Que choisir ?

Je voulais faire ni gamine, ni trop femme. Enfin trop vulgaire. Je voulais qu'il me voit telle que j'étais. Qu'il arrête de casser mes efforts, j'avais changé. Je devais être crédible, lui montrait que je m'assumais. Que les hommes me regardaient, que je pouvais peut-être en avoir un dans ma vie. Mais ce n'était jamais évident de parler de ces choses là avec lui. Il les faisait tous fuir à mon plus grand désarroi. Pourtant il n'était là qu'une fois par mois. Il fallait qu'il me lâche un peu, que je puisse faire mes propres erreurs, avoir des relations. Mais non, j'étais toujours sa petite sœur sur qui il avait...autorité. Et son rôle de Pacificateur n'arrangeait rien à la situation.

Je roulais mes yeux dans leur orbite rien que d'imaginer une discussion sur ce sujet avec lui. J'entendais déjà ses "non, hors de question", "lui je l'aime pas", "lui même pas il te touche", "t'es trop jeune, t'as le temps", "concentre-toi sur tes études". J'avais fini par étaler une monticule de vêtement sur le lit. Rien ne m'allait. Bien sûr, j'avais 15 000 vêtements différents, mais là, rien ne m'allait, rien était assez bien, assez proche de ce que je voulais être, paraître. Je devenais dingue et je finis par choisir une tenue simple après une heure de torture mentale et d'essais devant le miroir. Je soulignais la tenue avec un léger maquillage et un rouge à lèvre assorti. Une jupe, un petit haut qui laissait entrevoir mon ventre si je soulevais mes bras et une veste rouge avaient fait l'affaire cette fois ci.

Vérifiant de temps en temps les casseroles, je surveillais encore plus la porte que le feu. Je n'en pouvais plus de l'entendre. C'était ce moment le plus long, le plus insoutenable. Il me tardait qu'il arrive. J'entendis la porte s'ouvrir, mon cœur se mit à battre très fort, mon émotion était palpable, mes mains tremblaient, mes yeux brillaient et les larmes venaient les chatouiller. Mince, c'était ridicule, on aurait dit que ça faisait 1 an que je ne l'avais pas vu. Mais c'était le stress qui retombait.

Je n'étais jamais aussi bien que dans ses bras, même tournoyant au dessus de lui. Il me serra comme à son habitude, j'aurais pu plier sous le poids de sa force, mais il était en réalité si doux avec moi. Waouh, il avait changé en un mois, quand allait-il finir sa croissance musculaire ? J'étais heureuse, rieuse. Que c'était bon qu'il soit de retour. On avait toujours été complice lui et moi. Et les années loin de lui n'avaient rien changé à tout cela. On avait notre routine, nos moments. Rien ne changeait non. Il était toujours celui qui comptait le plus pour moi, ma seule famille.

« Tu m’as manqué ma belle. »

"Toi aussi, si tu savais !"

Je le serrais à mon tour avant de prendre son bouquet et de le mettre dans le vase prévu à cet effet, un sourire fier sur mes lèvres. Et oui j'avais prévu le coup, comme d'hab.

"Oh, tu as changé de couleur ! Magnifiques ! Tu progresses dis-moi !" Lâchais-je de manière taquine.

Twys avait ces côtés quelque peu prévisibles. Mais en réalité, chacun de ses bouquets étaient un grand plaisir pour moi. Il n'était pas obligé d'avoir une attention à chaque fois, et pourtant il le faisait toujours... Oui parce qu'il était attentionné de toutes les manières qui soient avec moi.

« Alors, comment vas ma princesse ? Tu as changé quelque chose … Tu as coupé tes cheveux ? Ça te va bien. Ça te vieilli un peu, on dirait presque que t’es majeure comme ça. »

Amusée je le laissais découvrir ce que j'avais changé. Son sourire me faisait du bien. Mais bon sang qu'il m'agaçait. Je pestais et râlais contre sa remarque. Alors tout ça n'avait servi à rien ?

"T'abuses Twys, je suis plus une gamine ! Je suis en âge d'avoir des gosses je te signale !"

J'aimais bien lui dire ça, juste pour voir ses yeux s’écarquillaient et sa bouche se déformait par l'angoisse. Je me mis à rire de bon cœur. C'était presque trop facile...

Il était à l'aise ici, avec moi. Il devait passer des journées éprouvantes au boulot, je n'osais imaginer tout ce qu'il devait endurer. Les gens n'étaient pas simple. Lui qui était d'une douceur et d'une gentillesse... Et ici c'était sans doutes parmi les moments où il pouvait souffler, se détendre. J'aimais lui faire des massages par exemple. Oui, parce qu'il était toujours très raide, tendu. C'était parmi les moments que j'appréciais le soir sur le canapé.

« Mmmm ça sent bon, qu’est-ce que tu nous a préparé ? »

"Un risotto ! Viens entre..."

Je lui saisis la main et l’entraînais avec moi dans la cuisine. J'attrapais la cuillère en bois et la planta dans le plat pour en ressortir un peu de riz.

"Goûtes !"

Je portais la cuillère à ses lèvres après avoir soufflé dessus pour refroidir le contenu.

"Alors ?"

J'entrepris de lui sortir sa veste pour le débarrasser. Je la posais sur le sac qu'il avait laissé à l'entrer de la pièce.

"Comment vas-tu ? Comment ça se passe là bas ?"

Mes yeux étaient rivés sur lui, le dévisageant presque. Ça faisait 7 ans qu'il était là bas, au 8, mais je m'en inquiétais toujours. J'étais toujours inquiète pour tout quand ça le concerner de toute façon. Je regardais attentivement son corps, comme si je pouvais y déceler une blessure qu'il essaierait de dissimuler.

"Tu veux un check up gratuit ?" Dis-je un large sourire sur mes lèvres. J'étais fier de devenir médecin et de savoir ausculter les gens. Plus jeune, je l'avais déjà soigné. Je me souvenais de chaque souvenir nous concernant. C'était plus facile de se concentrer sur ceux là, plutôt que tout ce qui touchait à nos familles respective.

FICHE PAR DITA | EPICODE
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MessageSujet: Re: [FlashBack] Bouffée d'oxygène    [FlashBack] Bouffée d'oxygène  EmptyLun 6 Juin - 22:30





Bouffée d'oxygène.





Elle attrapa les fleurs pour les mettre dans l’eau.

« Oh, tu as changé de couleur ! Magnifiques ! Tu progresses dis-moi ! »

Je levai les yeux au ciel. Elle était beaucoup trop gâtée. Je savais au fond qu’elle l’avait toujours été : je lui avais toujours donné tout ce qu’elle voulait, bien avant qu’elle n’en ait elle-même idée. Mais j’avais toujours eu ce besoin ; celui de compenser. De compenser tout ce qu’elle avait perdu, de compenser sa maladie, nos parents… Alors je ne disais rien, et je souriais, sachant pertinemment que je lui ramènerais quand même des fleurs la fois suivante. Lorsque je la taquinais sur son âge, sa réflexion me laissa littéralement sans voix.

« T'abuses Twys, je suis plus une gamine ! Je suis en âge d'avoir des gosses je te signale ! »

Je la fixais, interdit, alors qu’elle riait. Ouais, dans des roses ou dans des choux si tu veux.

« Ouais, non. »

Je savais qu’elle avait 22 ans. Dans un sens, c’était un soulagement énorme de savoir qu’il lui serait bientôt impossible d’être tirée au sort. De l’autre, l’idée de la voir grandir me faisait une drôle d’impression, comme si j’allais … La perdre, un peu. Tant qu’elle était juste une gosse, elle était juste Eli. Ma petite Eli. Mais ça ne pourrait pas suffire pour toujours ; moi-même je me trouvais des distractions au huit. Je songeais un instant que j’aurais peut-être du avoir « la » conversation avec elle. Que c’était une perche, et que j’aurais peut-être du lui parler de protection, de ce genre de choses. Du fait qu’il ne fallait pas qu’elle se donne à n’importe qui pour quelques belles paroles. Qu’il fallait qu’elle soit prête. Le genre de chose que lui aurait dit sa mère, ou la mienne, si l’une ou l’autre avait eu le privilège de la voir grandir. Mais, comme à chaque fois que l’idée me traversait l’esprit, je la balayais du revers de la main, me disant que « j’avais le temps », qu’elle n’en était pas encore là. Même si moi, à son âge … Bref. Je détournais mon esprit du sujet en commentant la nourriture. Eli m’entraîna dans la cuisine pour me faire gouter son œuvre de la journée.

« Goûtes ! »

Elle souffla sur la cuillère qu’elle avait préparée, m’arrachant un sourire. Elle pouvait dire ce qu’elle voulait, elle aussi avait tendance à oublier que j’avais bientôt 30 ans.

« Alors ? »

C’était excellent, comme toujours. Elle mettait les petits plats dans les grands, et je repartais toujours avec un bon kilo en plus.

« C’est succulent, tu me gâtes trop. Si je vivais ici, en l’espace de quelques semaines tu devrais me rouler en dehors de la maison. »

J’avais souri et elle aussi. Puis elle avait fait mine de m’examiner. Son travail de futur médecin avait tendance à s’inviter à la maison.

« Comment vas-tu ? Comment ça se passe là bas ? Tu veux un check up gratuit ? »

Je levai les yeux au ciel. D’une part, je n’étais pas un mannequin sur lequel elle pouvait tester ses nouvelles connaissances. De l’autre, ça ne pourrait pas se faire ; pas ce mois-ci. J’avais beau prendre mes précautions avant de venir, j’avais eu une altercation au huit deux jours avant, et mon ventre était encore bleu. Inutile qu’elle se fasse un sang d’encre pour des bêtises pareilles …

« Hey, je suis pas un cobaye. Et puis, je suis un grand garçon, s’il me manquait un morceau, je l’aurais remarqué. »

Surtout que je me faisais faire des « check-ups » régulièrement … Mais pas forcément chez le médecin.

« Tout vas bien au huit, rien de bien passionnant, la routine. Parle-moi plutôt de toi ! T’as appris des trucs sympas ce mois-ci ? T’as rencontré des gens intéressants ? »

En vérité, je me torturais intérieurement pour ne pas la faire espionner par un collègue ou ami du district. Mais j’avais envie qu’elle puisse vivre le plus normalement possible, aussi, j’avais décidé de lui faire confiance et de ne pas l’espionner même si l’envie m’en prenait encore parfois. Alors je posais ce genre de questions, pour m’assurer que je ne ratais rien, presque persuadé qu’elle me dirait si jamais quelque chose de nouveau débarquait dans sa vie.

Je relevai les yeux vers elle et la fixait un instant. Quelque chose … Me gênait. Je n’aurais pas vraiment su dire quoi. Elle avait l’air … Différente. Mais quoi ? Ce n’était pas les cheveux, c’était autre ch… Oh putain.

« Depuis quand tu te maquilles ? »

J’avais bugé un instant, mais j’avais fini par trouver. Les cheveux, le maquillage. Même les vêtements, maintenant que je la détaillais ; tout semblait plus féminin, plus étudié que d’habitude. Oh la sale gosse. Je pointais un doigt accusateur vers elle.

« Tu vois quelqu’un, n’est-ce pas ? Qui c’est, je le connais ? »

Je n’en revenais pas. Elle aurait quand même pu me le dire ! On se disait tout. Enfin, elle me disait tout, moi j’édulcorais un peu mes récits, mais elle était trop jeune pour les entendre. Je sentais mon esprit se moquer. « Il va falloir l’avoir, cette conversation. »

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Elisabeth Fitzgerald
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MessageSujet: Re: [FlashBack] Bouffée d'oxygène    [FlashBack] Bouffée d'oxygène  EmptyMar 7 Juin - 21:31

[FlashBack] Bouffée d'oxygène  Tumblr_m6wo4lJlMo1rri87i
Bouffée d'oxygène
Twysden et Elisabeth
« Hey, je suis pas un cobaye. Et puis, je suis un grand garçon, s’il me manquait un morceau, je l’aurais remarqué. »

Je lui fis les gros yeux en le fixant quelques secondes, comme s'il pouvait finir par flancher. Mouai je n'en étais pas vraiment convaincu. J'avais rarement vu des gens encaisser la douleur aussi bien que lui. Il pouvait très bien mentir. Je n'avais pas dit mon dernier mot. Il me prenait pour qui ? Il fallait qu'il arrête de faire le grand frère parfois. Ça va, j'en avais vu des corps blessés, je n'avais pas peur.

« Tout vas bien au huit, rien de bien passionnant, la routine. Parle-moi plutôt de toi ! T’as appris des trucs sympas ce mois-ci ? T’as rencontré des gens intéressants ? »

"Oui tout un tas ! Les gens sont intéressants Twys, tu sais...quand tu t'intéresses à eux deux secondes !"

Je l'avais regardé en souriant, les yeux joueurs. Oui c'était trop facile cette taquinerie. C'était quelqu'un de pas très bavard, qui allait toujours droit au but. Mais j'aimais ça chez lui, son manque de tact était amusant, enfin...pas tout le temps. Pas quand on parlait de sujets sérieux. J'avais encore des sueurs froides en pendant au moment où on avait abordé certain aspect de ma vie, genre ma puberté... Mais attention je ne m'en étais jamais plains. Il n'était pas obligé de faire ça, mais y'avait que lui à cette époque, y'avait que lui pour faire ça, pour me dire tout ça. Il avait pris tous les rôles parce qu'il n'avait pas le choix, et il s'en est pas trop mal tiré !

Il me regarda étrangement, me dévisagea même et mes joues s'empourprèrent d'un coup. Mon Dieu j'avais l'impression qu'il lisait dans mes pensées... Pense à autre chose Eli, pense à la fois où il t'a appris à remettre la gouttière de la maison en place ! Oui voilà, où à cette journée de bricolage dans le jardin où tu avais failli frapper le marteau sur ses doigts en clouant une planche. Puis il lâcha soudainement :

« Depuis quand tu te maquilles ? »

Il pointant un doigt vers moi, j'en louchais presque. Ooh c'était çaaaa ce regard ! Ben oui grand dadet, je sais me maquiller, voilà un truc que j'ai appris toute seule ! Haha !

« Tu vois quelqu’un, n’est-ce pas ? Qui c’est, je le connais ? »

"Que QUOI ?"

J'ouvris la bouche, puis la referma, puis la ré-ouvrit. Je ne m'attendais pas à ça. Je ravalais ma salive avant de parler.

"Nooon ! Non bien sûr que non je vois personne ! Je...oui ! Oui je me maquille c'est vrai. Mais je vois personne ! J'ai pas le temps pour ça..."

Et de toute façon, si j'avais le temps, j'ai peur Twys. Tu sais ? Quand tu n'es pas là. Tu m'as tellement dit de me méfier, que j'ose pas. J'ai peur sans toi. C'est tellement con parce que j'ai envie que tu me lâches la grappe. Je me suis époumonée contre toi quand j'étais ado et que tu faisais peur à mes potentiels copains, mais maintenant que t'es plus là, j'y arrive plus... Et si on me faisait du mal ? Et s'il profitait de moi ? S'ils comprenaient pas ma maladie ? Et si'ils me faisaient souffrir ? Et si j'étais pas prête comme tu le dis parfois ? Si..si t'étais pas là pour me protéger ?

Je voulais lui dire tout ça, mais aucun son ne sortait de ma bouche. Il avait pas besoin de savoir. Il culpabiliserait peut-être ? Ou pas, il serait bien content en fait...enfin je crois ?

"Pfff, c'est pour toi...c'est pour t'accueillir que j'ai mis ça... Parfois quand j'ai des réunions au boulot aussi, avec mes chefs. J'voulais que tu vois que je prends soin de moi. Je suis pâle, je suis faible, je ressemble à rien, je voulais pas avoir l'air d'une malade quand tu viendrais. Je voulais être belle pour toi !"

En fait, je voulais surtout éviter un sermon parce que j'avais des cernes, parce que je dormais moins. Avec les stages à l'hôpital, le fait que je mangeais pas terriblement, parce que j'oubliais et que je n'en avais parfois pas le temps et que c'était ma maladie qui me rappelait à l'ordre à chaque fois. Je voulais pas que tu t'inquiètes, j'aime pas qu'on parle de ça, qu'on parle de moi et de ce truc qui a pourri nos vies...qui a tué nos parents.

Je me détournais pour éviter son regard interrogateur et je me dirigeais derrière les fourneaux. J'arrêtais le risotto et je remis le feu sous un morceau de viande que j'avais préparé pour lui. Il adorait ça. Puis je revins vers lui, la mine défaite.

"Désolée...désolée, je voulais te faire plaisir. Je te cache rien, j'ai personne. Je voulais être présentable c'est tout"

L'idée qu'il pense que je puisse garder pour moi ce genre de chose était terrible. J'étais trop dépendante de son avis, de ses conseils. J'étais comme formatée depuis des années, et même après 7 ans sans lui, je n'y arrivais pas. Chaque fois qu'il revenait c'était comme si tout retomber à zéro. Comme si plus rien de ce que j'avais fait et entrepris dans le mois pour mon "indépendance" avait d'importance. Tous mes efforts s'envolaient en fumée par le train qu'il prenait en partant et à chaque fois.

Il n'y avait qu'au boulot où je me sentais différente. Parce que j'étais sûre de moi, dans mes gestes, dans mes réflexions, mes choix. Je faisais des liens. La maladie, la souffrance, c'était quelque choses d'évident et de naturel pour moi. Les malades étaient ma référence, c'était mon domaine. Et cette confiance que j'avais en moi, je la devais aussi à Twys et tous les efforts qu'il avait fourni pour me prouver à quel point j'étais faite pour ça, à quel point j'étais douée. Je me sentais épanouie, investit et je laissais personne m'ébranler sur le sujet. Je fonçais, c'était mon but, une passion, une motivation pour continuer d'avancer. Ça me permettait de ne pas penser aux Jeux, à la distance qu'il y avait entre lui et moi.

Je ne pus m'empêcher de venir me coller dans ses bras. Ma tête claquant contre son torse. Il était mon roc, le pilier de ma vie, celui qui ne s'était jamais effondré, alors que je l'avais fait des dizaines de fois. Alors que tout partait toujours en dépravation autour de nous. Il m'avait relevé tellement de fois, et pas que quand j'avais chuté au sol enfant, non. Il avait fait du vrai secourisme psychique sur moi. Lui qui n'était pourtant pas très bavard.

Je relevais ma tête et je plantais mes yeux dans les siens, mes bras autour de sa taille se rejoignant dans son dos.

"On mange ?"

Je me dégageais de ses bras pour aller ouvrir un tiroir. Je devais vérifier mon taux de sucre dans le sang avant de manger. Après ça, je pris ma fiole et mon aiguille pour me piquer. J'avais tellement l'habitude que ma dextérité était à couper le souffle. Tout ce matériel me venait du Capitole. Qui disait aiguille, insuline, lecteur de glycémie disait "Pacificateur au 8". Je soulevais mon haut jusqu'à ma poitrine pour dégager le ventre, calant le morceau de tissu sous mon menton et je pressais la seringue pour m'inoculer le produit qui me permettrait de manger en toute tranquillité.

On s'installa à table et je le servis copieusement, comme toujours. Je commençais à parler de mon boulot, de ce que j'avais appris à faire comme soins techniques, des frasques que j'avais eu avec certains patients. Je lui parlais d'Indis. J'avais un regard bienveillant envers elle. En fait, elle comblait à sa manière le vide qu'avait laissé Twys dans ma vie. Je m'occupais d'elle, comme il s'était occupé de moi pendant des années. Je veillais à ce qu'elle ne manque de rien, comme il faisait avec moi.

"Et toi ? C'est calme pendant les Jeux ?"

Après le repas, on partie s'installer sur le canapé, je posais ma tête sur ses genoux et mes pieds pendaient sur l'accoudoir, comme quand on était gosse. Je jouais avec une mèche de mes cheveux. Des milliers de questions me venaient en tête. Je pensais aux Jeux, au fait que j'allais passer une Moisson encore loin de lui. C'était des moments éprouvants, à chaque fois. Je me demandais comment il réagirait si j'étais choisie ? Il était Pacificateur, il tolérait ça, il tolérait tout ce qui se passait. Avait-il peur pour moi ? Je pensais irrémédiablement à Indis et à la trouille que j'avais qu'elle soit tirée chaque année.

"Twys...tu t'es déjà demandé ce que serait ta vie aujourd'hui, si je n'étais pas là ? T'est-il déjà arrivé de...regretter le jour où tes parents m'ont accueillis chez toi ? Si les Rebelles ne les avait pas tué, tu serais devenu Pacificateur ?"

Bon sang, on avait déjà eu cette discussion. Mais ça devait faire au moins une dizaine d'années. Quand la culpabilité me rongeait sauvagement. Est-ce qu'il serait différent ? Il serait resté au 6, aurait peut-être eu un métier différent. Serait-il aussi dévoué au Capitole ? Tolérerait-il aussi bien les Jeux ?

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MessageSujet: Re: [FlashBack] Bouffée d'oxygène    [FlashBack] Bouffée d'oxygène  EmptyJeu 9 Juin - 20:58





Bouffée d'oxygène.





« Oui tout un tas ! Les gens sont intéressants Twys, tu sais...quand tu t'intéresses à eux deux secondes ! »

Elle me regardait en souriant, et un sourire très léger passa sur mon visage. Mais c’était parce que je la voyais sourire, et que ça me provoquait toujours ça ; cela n’avait rien à voir avec sa réflexion. Cela me donnait plutôt envie de cogner dans quelque chose –ou quelqu’un. Parce qu’Eli avait une vision du monde si joyeuse, si belle, si positive. Même après tout ce qu’elle avait vécu … Mais elle ne savait rien ; elle ne connaissait pas les gens, pas vraiment. Elle ne côtoyait pas les sales rebelles qui essayaient de détruire tout ce que nous avions. C’était comme si elle regardait un caillou sur le sol, et qu’elle le trouvait beau. Moi je prenais ce caillou, je le retournais, et il y avait tous ces insectes dégoutants, ces vers qui grouillaient en dessous. C’était exactement la même chose qu’entrer dans la tête des gens. Seulement, je me refusais à le lui dire. J’avais toujours fait attention à ce qu’elle méfie des autres, mais je ne voulais pas qu’elle ait cette vision-là. Elle était bien trop gentille pour pouvoir le supporter. J’avais donc dévié le sujet sur quelque chose qui me semblait encore plus grave. C’était quoi ce maquillage ?!

« Que QUOI ? Nooon ! Non bien sûr que non je vois personne ! Je...oui ! Oui je me maquille c'est vrai. Mais je vois personne ! J'ai pas le temps pour ça... »

Mouais. Je la regardais, mon regard traduisant clairement que je n’étais pas convaincu. Tout simplement parce que je faisais des horaires de dingues et que je trouvais quand même le temps. Quand on veut, on le trouve, on le prend sur le sommeil, on s’arrange pour que ça se fasse vite. Mais on trouve le temps. Qu’elle ne me fasse pas croire qu’elle n’aurait pas le temps de … Raah, rien que d’y penser j’en étais malade.

« Pfff, c'est pour toi...c'est pour t'accueillir que j'ai mis ça... Parfois quand j'ai des réunions au boulot aussi, avec mes chefs. J'voulais que tu voies que je prends soin de moi. Je suis pâle, je suis faible, je ressemble à rien, je voulais pas avoir l'air d'une malade quand tu viendrais. Je voulais être belle pour toi ! »

« Comment ça t’es faible ? »

C’était à peu près là que j’avais arrêté d’écouter. Bon sang, elle n’avait rien appris depuis 10 ans ? Chez elle, dès qu’un truc déconnait, tout se mettait à merder. Le sommeil en faisait partie. Si elle prenait soin d’elle comme il fallait, elle n’aurait pas « l’air malade ». Mon regard s’était durcit.

« Eli, faut que t’arrête. Tu sais bien que t’es spéciale. »

Ouais. Parce que j’aimais pas dire malade.

« Je me tue au travail, c’est pas pour que tu t’épuises ici ! T’as besoin de dormir, tu dors, t’as besoin de manger, tu manges. Point. »

C’était vache, mais je savais que rien ne fonctionnais mieux qu’une petite dose de culpabilité.

« Désolée...désolée, je voulais te faire plaisir. Je te cache rien, j'ai personne. Je voulais être présentable c'est tout. »

Elle vint alors se coller dans mes bras, sa tête contre mon torse. Avant de m’enlacer et de me regarder. Merde. Elle avait le don de me radoucir, don que jusque là personne n’avait jamais eu sur moi. Mes mains passèrent dans ses cheveux, les ramenant derrière ses oreilles.

« Tu veux me faire plaisir ? La prochaine fois, tu profites du temps que t’as pris pour te peinturlurer pour dormir une heure, d’accord ? »

Je secouais la tête. Elle était ce que j’avais de plus cher ; la seule en fait qui avait de l’importance. Si elle ne prenait pas soin d’elle quand j’étais pas là, je n’allais jamais parvenir à garder l’esprit tranquille. Déjà que c’était pas facile. Et puis, se faire belle pour moi, c’était quoi cette drôle d’idée ?

« C’est du temps perdu en plus, tu sais bien que t’es la plus belle de tout le district. Si en plus tu commences à te maquiller, elles vont toutes passer pour des laiderons, mmh ? »

J’avais affectueusement mis une petite tape sur son nez avec mon index. Je la gardais un moment comme ça avant qu’elle ne réagisse.

« On mange ? »

Je levai les bras pour lui permettre de se lever tout en levant les yeux au ciel.

« J’ai cru que tu n’allais jamais le demander. Je suis affamé, encore plus depuis que tu m’as fait goûter. »

On s’installa et elle commença à remplir mon assiette. Remplir n’était pas le mot ; elle la faisait déborder. Pendant tout le repas, elle me parla de son travail, de ces patients, des choses qu’elle voyait. Je serais les dents pour ne rien dire quand elle mentionnait les drogués. Si j’avais eu mon mot à dire, elle serait restée enfermée seule dans la maison vingt-huit jours sur trente, mais même moi j’avais conscience que ce n’était pas une vie. Elle mentionna également Indis. Son nom revenait de plus en plus fréquemment, et je me promis de faire une recherche sur la demoiselle pour vérifier ses antécédents. Je me flagellais même de ne pas l’avoir encore fait.

« Et toi ? C'est calme pendant les Jeux ? »

J’haussais les épaules. Non Eli, non ce n’est pas calme. Tous les ans, les jeux ramènent plus de rebelles que je ne peux en compter. Parce que lorsqu’un gosse qu’ils connaissent est tiré, les gens pensent que la rébellion est la solution à tous leurs problèmes. Alors j’ai plus de travail, plus de gens à torturer pour apprendre plus de noms. Et je le fais avec un plaisir non mesuré.

« Oui, c’est assez calme. »

Mais non Eli, je ne peux pas te le dire. Parce que tu es une enfant, que tu ne comprendrais pas. Parce que tu vois le meilleur chez les gens, que tu penserais toujours qu’il y a d’autres moyens, mais la douleur, la menace, c’est le seul qui marche. Et le plus efficace, le plus rapide. Je ne peux pas t’en parler non plus parce que s’ils ont tué mes parents, ils étaient plutôt proches des tiens. Et que je ne veux pas savoir ce que tu en penses.

« Les gens sont plus sages quand ils passent leur temps à regarder les jeux à l’écran ; pendant se temps là ils ne se battent pas, ne braconnent pas … Alors c’est plutôt tranquille. Quoi que la dernière fois … »

J’hésitais un instant avant de lui parler de Leanore, cette petite garce. Mais je devais parfois lui donner quelques détails, sans quoi elle insistait. Et puis, ça me faisait du bien à moi aussi de raconter un peu ma vie, de me faire plaindre. Parce qu’au huit, je m’étais surtout fait chambrer …

« Je m’étais fait une nouvelle amie. Enfin, je croyais. Elle est venue discuter à la maison et je me suis endormi. La petite garce m’avait volé ma tenue de pacificateur quand je me suis réveillé. Je te raconte pas si je la retrouve … »

Je m’interrompis. J’allais dire « ce qu’elle va prendre », mais Eli avait des oreilles trop douces pour entendre ça. Ou pour entendre qu’elle était venue à la base pour faire autre chose que discuter. On ne parle pas de sexe avec les enfants …

« Disons qu’elle, elle aura pas volé son temps en cellule. »

Quand je la retrouverais, cette petite traînée allait passer plus que quelques jours en cellule. Le fouet, la torture et si elle y survit, la corde. Voilà ce qui l’attendait. Mais bon, là encore, j’offrais à Eli la version moins de 18 ans.

On s’installa sur le canapé, sa tête sur mes genoux, mes doigts jouant presque mécaniquement dans ses cheveux. Je la sentais pensive ; ce n’était jamais très bon. Eli n’étais pas comme moi. Je pouvais rester là sans rien faire à lui caresser les cheveux des heures durant sans penser à rien. Mais lorsqu’elle restait passive quelques minutes, les pensées tournoyaient dans sa tête et elle commençait à réfléchir. Ca ne restait généralement pas longtemps juste dans sa tête cependant ; ça finissait toujours par sortir.

« Twys...tu t'es déjà demandé ce que serait ta vie aujourd'hui, si je n'étais pas là ? T'est-il déjà arrivé de...regretter le jour où tes parents m'ont accueilli chez toi ? Si les Rebelles ne les avait pas tué, tu serais devenu Pacificateur ? »

Je levais les yeux au ciel. Je ne voyais même pas comment l’idée pouvait lui traverser l’esprit.

« Oui … Je serais sans doute devenu un pauvre drogué et toi, tu me soignerais quand j’abuserais trop des champignons. »

Elle me lança sa version d’un regard noir que je trouvais en fait très drôle – voire adorable. Mais je compris que je ne m’en tirerais pas avec une plaisanterie ; elle était très sérieuse. Je soupirais.

« Très bien. Je ne sais pas si je serais devenu pacificateur si les rebelles n’avaient pas tués mes parents. Mais si tu n’avais pas été malade, est-ce que tu aurais voulu devenir docteur ? On ne peut pas savoir. Ca ne sert à rien de se torturer l’esprit avec des questions impossible. Peut-être que oui. Peut-être que non. Mais voilà ce que je sais … »

Je regardais distraitement devant moi, essayant de réfléchir, de répondre sincèrement à sa question, tant qu’à faire.

« Je suis né pour être pacificateur. J’aime ce travail, énormément. Cela donne un sens à ma vie. J’ai l’impression d’être vraiment utile, très utile même, de faire partie d’un plus grand tout. Je suis très fier de ce que je fais. Est-ce que j’aurais pu être conducteur de camion si mes parents étaient toujours en vie ? Peut-être bien. Mis je ne pense pas que je serais heureux, ou fier de mon travail. Pas comme ça. Je n’ai aucun regret Eli. »

Mes yeux s’étaient baissés vers elle pour voir qu’elle me fixait. Je lui adressais un large sourire. Qu’est-ce qu’elle pouvait être bête parfois.

« Et certainement pas le fait que tu sois là. Je n’ai jamais imaginé ma vie sans toi. Je ne peux pas le faire même si j’essaye. Tu es tout ce que j’ai, si on t’enlève, il n’y a plus rien d’important dedans. »


Je m’étais un peu redressé pour être en position de faire ce que je voulais. Je sentais bien dans son regard, sur son visage, ce que ça lui faisait de repenser à tout ça. De parler de sentiments. Ca la rendait toute émotive, toute tristounette. Je n’aimais pas ça. Alors mes mains s’étaient détachées de ses cheveux pour faire leur devoir.

« Mais ça tu le sais bien. Tu adore juste m’entendre te le dire, hein ? »

Mes mains avaient attaqué leur cible et commençait déjà à la chatouiller. D’une je retenais son buste pour l’empêcher de se débattre, de l’autre je pinçais ses côtes et y plantait mes doigts.

« Hein espèce de sale petite orgueilleuse … Tu veux de l’attention, c’est ça que tu veux ? »

N’y tenant plus, j’avais lâché ma main pour l’attaquer de toute part. Je m’exposais davantage aux représailles mais je pouvais aussi la faire souffrir plus encore en ébouriffant ses cheveux.

« Aaaah, tu aimes ça, l’attention, hein ? T’adore ça ! Regarde un peu, t’as toute la mienne, y’a que toi qui compte, t’aime ça ? T’aime ça ? »

Mes paroles étaient entrecoupées de rires et de mouvement de combat acharnés. Elle riait. Voilà qui était mieux. C’était dingue ce que ça faisait du bien d’être ici. L’insouciance que ça pouvait réveiller chez moi, comme si dans cette maison, j’avais oublié de grandir et que j’avais toujours quinze ans, quand la vie n’était pas si compliquée.

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Elisabeth Fitzgerald
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MessageSujet: Re: [FlashBack] Bouffée d'oxygène    [FlashBack] Bouffée d'oxygène  EmptyLun 13 Juin - 11:44

[FlashBack] Bouffée d'oxygène  3110159555_1_17_zRJZgXo6
Bouffée d'oxygène
Twysden et Elisabeth
« Oui, c’est assez calme. »

Avec lui tout était toujours calme. Il pourrait y avoir le feu dans la maison qu'il resterait imperturbable. La force tranquille, comme d'habitude. Je me demandais ce que calme pouvait vouloir dire pour lui ?

« Les gens sont plus sages quand ils passent leur temps à regarder les jeux à l’écran ; pendant se temps là ils ne se battent pas, ne braconnent pas … Alors c’est plutôt tranquille. Quoi que la dernière fois … »

Les Jeux ! Mon sang se glaça mais je ne dis rien. Je pensais juste à ma prochaine moisson. Je ne regardais jamais les Hunger Games. C'était quelque chose de bien trop effrayant pour moi. Je me demandais si j'étais capable de tuer quelqu'un à chaque fois. Je sais que si je devais y aller, je mourrais rapidement, si je ne me faisais pas tuer à la Corne, je mourrais sans mon traitement de toute façon. Je ne savais pas me défendre. Pourquoi Twys ne m'avait jamais appris ça ? Pourquoi il ne m'avait jamais entraîné ?

« Je m’étais fait une nouvelle amie. Enfin, je croyais. Elle est venue discuter à la maison et je me suis endormi. La petite garce m’avait volé ma tenue de pacificateur quand je me suis réveillé. Je te raconte pas si je la retrouve … Disons qu’elle, elle aura pas volé son temps en cellule. »

"Quoi ! Mais c'est terrible ! Mais pourquoi elle a fait ça ? Pourquoi voler la tenue d'un Pacif...Oh...tu crois que ?"

Je me mordis la lèvre. Je crois que j'avais compris oui. Mais je n'osais pas demander. C'était une rebelle c'est ça ? Sujet tabou. Où...non je ne sais pas après tout ! Je préférais changer de sujet. Le repas se termina, il m'avait félicité et je m'étais régalée de le voir finir son assiette. J'avais mal au zygomatique à force de sourire. Sa présence me faisait du bien. C'était si triste de manger seule tous les jours. Bon j'avais Indis la plus part du temps, mais elle n'était pas Twys.

Sur le canapé je m'abandonnais complètement dans mes pensées, mes questions. Il était là que pour moi. J'aimais son côté direct. Je savais qu'il faisait de son mieux pour être sincère avec moi. Mais je savais aussi qu'il taisait beaucoup de choses, il faisait toujours ça, pour me préserver. Et je ne disais jamais rien, je respectais ça, je ne questionnais jamais plus. Mais j'aurais donné n'importe quoi pour être dans sa tête et connaître tous ses secrets. Mais je n'étais pas prête. En tout cas c'est ce qu'il me laissait entendre. Ma question sembla l'amuser, ou l'agacer ? Les deux en fait. Il leva les yeux au ciel. Hé oh ça va hein ! T'es pas là souvent, je me rassure comme je peux.

« Oui … Je serais sans doute devenu un pauvre drogué et toi, tu me soignerais quand j’abuserais trop des champignons. »

"Pfff" Mes yeux le fusillèrent. Un drogué...tu parles. Quand j'étais arrivée dans sa vie, il était loin de finir comme ça. "Twys...ne dis pas de bêtises !" Non là j'avais besoin de vrais réponses.

« Très bien. Je ne sais pas si je serais devenu pacificateur si les rebelles n’avaient pas tués mes parents. Mais si tu n’avais pas été malade, est-ce que tu aurais voulu devenir docteur ? On ne peut pas savoir. Ca ne sert à rien de se torturer l’esprit avec des questions impossible. Peut-être que oui. Peut-être que non. Mais voilà ce que je sais … »

Mon visage s'affaissa. Il avait raison, dans un sens il avait raison. Si j'avais été en bonne santé, mes parents ne seraient pas mort, je n'aurai donc pas connu Twys et son goût prononcé pour les égratignures que je soignais, est-ce que j'aurai été médecin ?

« Je suis né pour être pacificateur. J’aime ce travail, énormément. Cela donne un sens à ma vie. J’ai l’impression d’être vraiment utile, très utile même, de faire partie d’un plus grand tout. Je suis très fier de ce que je fais. Est-ce que j’aurais pu être conducteur de camion si mes parents étaient toujours en vie ? Peut-être bien. Mis je ne pense pas que je serais heureux, ou fier de mon travail. Pas comme ça. Je n’ai aucun regret Eli. »

J'étais pendue à ses lèvres, mes grands yeux bleus le scrutaient, l'analysaient. C'était rare de le voir parler comme ça. J'avais bien fait de poser la question. Il...il n'avait aucun regrets et mon cœur s'en réchauffa. Je n'étais pas regret, je ne devais pas me sentir coupable. Il ne se forçait pas à faire son métier. Il aimait ça et il était épanoui dans le fait d'aider la société, d'être utile. Il baissa sa tête vers moi en souriant et je fus presque surprise, je sursautais.

« Et certainement pas le fait que tu sois là. Je n’ai jamais imaginé ma vie sans toi. Je ne peux pas le faire même si j’essaye. Tu es tout ce que j’ai, si on t’enlève, il n’y a plus rien d’important dedans. »

Un sourire se dessina sur mes lèvres et mes yeux s'embrumèrent de larmes. Oh...Twys si tu savais...tout ce que tu représentes pour moi. Ce bonheur de d’entendre me dire ça. Ca me soulage, m'apaise. Je suis tout le temps tellement désolée pour toute notre vie, de la bombe que j'ai été à un moment donné. Mais il ne faisait pas ce métier que pour m'avoir un traitement. Il le faisait aussi par choix, par vocation. Il était "fait" pour ça. Une larme perla sur le côté de mon œil jusque sur sa jambe. Il se redressa, sortit ses mains de mes cheveux. Oh non ne part pas, me fuis pas !

« Mais ça tu le sais bien. Tu adore juste m’entendre te le dire, hein ? »

"Quoi ?! Je..."

Oui j'adorais ça, mais...j'en avais besoin. Tu m'as tellement manqué. Ses mains glissèrent alors sur ma peau et je le sentis faire ce qu'il avait tant l'habitude : me remonter le moral à coup de chatouilles. J'étais très mauvaise à ce jeu et très sensible aussi. Je commençais déjà à me débattre et à exploser de rire. Tout exploser en fait, mes peurs, mes doutes, mes questionnements. Tout voler en éclat et une bulle nous entourait.

« Hein espèce de sale petite orgueilleuse … Tu veux de l’attention, c’est ça que tu veux ? »

"Non arrêtes ! haha, Twys, non...tu...aaah, haha...arrêtes !"

J'essayais de contre attaquer, mais il était presque insensible, ce n'était pas du jeu. Sa main qui me retenait commençait à intensifier les chatouilles, je me roulais dans tous les sens et je finis par me laissais glisser par terre pour tenter de le fuir, mais il continua au sol. Il secoua mes cheveux et je ne voyais plus rien de ce que je faisais.

« Aaaah, tu aimes ça, l’attention, hein ? T’adore ça ! Regarde un peu, t’as toute la mienne, y’a que toi qui compte, t’aime ça ? T’aime ça ? »

"Non...haha...non je n'avouerai pas sous la torture...arrêtes ça...haha....bon d'accord...d'accord j'avoue ! J'aime ça !"

J'étais morte de rire, j'en avais le souffle court. Mon Dieu Twys...que ça faisait du bien. Depuis quand je n'avais pas rigolé autant ? Si j'aimais ça ? Son attention ? Ouai, j'adorais être sa princesse, sa protégée. J'aimais avoir son exclusivité, mais c'était pas trop difficile, on était que tous les deux.

On se débattait au sol et je finis par me faufiler et atterrit sur lui posant mes mains sur son torse pour me redresser, ma tête penchait vers lui, prête à l'attaquer sous les aisselles, et je vis son rire s’effaçait furtivement quelques secondes quand je pris appuis sur son thorax. C'était quoi ça, une grimace ? Il lâcha ma peau quelques instant, assez pour qu'un doute s'installa en moi. Son t-shirt était remonté et j'aperçu quelque chose.

"STOP !" Avais-je entonné assez fort pour que ça me calme. "C'est quoi ça ?"

Je soulevais d'un geste vif le tissu jusqu'à son cou. Mes yeux s'écarquillèrent. Je regardais son corps, puis ses yeux, puis son corps. Je me décalais pour ne prendre appuis que sur son bassin, à cheval sur lui. Il avait d’immenses bleus sur tout le torse et l'abdomen. Mes doigts commencèrent instinctivement à parcourir chaque hématomes. J'appuyais par endroit, je l'examinais attentivement.

"Bon sang Twys...tu as une côté cassée !" On pouvait voir un décalage et une déformation se sa cage thoracique. Mais qu'est-ce qui s'était passé ? Elisabeth, fait bien attention avant de poser des questions, est-ce que tu veux vraiment le savoir ?

"Qui t'a fait ça Twys ?" Je continuais de le toucher. Mes doigts passèrent à l'abdomen. "Tu as mal ? Je...je t'ai fait mal ?" Bien sûr qu'il doit avoir encore mal, surtout à sa côte. De toute façon il n'y avait rien à faire, elle se remettrait toute seule. Je restais là, sur lui, le dévisagent tendrement.

Oh mon Twys, tu ne dis jamais rien, tu encaisses tout. Il ne faisait que renforcer mon opinion qu'il était fait de roc, qu'il ne pouvait pas se briser, alors que si...il le pouvait. Et il avait raison, ça m'inquiétait de le savoir. Voilà pourquoi il n'avait rien dit. Je me penchais pour venir chercher sa joue où je déposais un baiser, je la caressais ensuite.

"Je vais te chouchouter ce week end. Je vais m'occuper de ces hématomes, je vais te faire des cataplasmes d'argile et je vais te faire un bandage aussi pour ta côte, faut pas que tu restes comme ça. Laisses moi...laisses moi prendre soin de toi Twys, pour une fois, s'il te plait..."

Inversons les rôles !

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[FlashBack] Bouffée d'oxygène  Vide
MessageSujet: Re: [FlashBack] Bouffée d'oxygène    [FlashBack] Bouffée d'oxygène  EmptyVen 17 Juin - 0:29





Bouffée d'oxygène.




« Non arrêtes ! Haha, Twys, non...tu...aaah, haha...arrêtes ! »

C’était vraiment bon de l’entendre rire. J’aimais plus que tout être là avec elle, pour faire taire ses doutes et la stopper lorsque ses pensées divaguaient trop. Elle était là ma vraie vocation.

« Non...haha...non je n'avouerai pas sous la torture... »

J’haussais un sourcil amusé. Bon sang, heureusement qu’elle ne savait pas à quel point j’étais capable dans ce domaine. Mais je plaisantais quand même sur le sujet, même si au fond, c’était la complète vérité.

« Je suis Pacificateur, tu vas tout me dire sinon c’est le fouet jeune fille. »

Je continuais à la chatouiller au sol, jusqu’à ce qu’elle se plie en deux sous la torture. Elle essayait vainement d’en faire de même, mais elle était si douce qu’il était très facile de la maintenir.

« Arrêtes ça...haha....bon d'accord...d'accord j'avoue ! J'aime ça ! »

Après un temps, je la laissais un peu s’en tirer lorsqu’elle monta sur moi pour essayer de me rendre la monnaie de ma pièce. J’éclatai de rire en la voyant essayer de se redresser et de remettre ses cheveux en ordre lorsqu’elle s’appuya sur mon buste. Je serais les dents une fraction de seconde avant d’afficher à nouveau un grand sourire. Punaise, ce sale rebelle m’avait pas loupé. Mais Eli regarda le bas de mon T-shirt et elle leva la main vers moi.

« STOP ! C'est quoi ça ? »

Mes yeux roulèrent. Merde Eli, tu sais vraiment casser l’ambiance. Je tirais sur mon T-shirt, mais trop tard, elle en avait déjà remonté la moitié. Pfff. Une fille à califourchon sur moi qui m’enlève mes vêtements pour jouer au docteur, normalement ça ne me dérangeait pas. Mais là, c’était Eli. Et elle allait paniquer, alors qu’il n’y avait clairement pas de quoi fouetter un chat.

« Elisabeth … »

J’avais pris un ton un brin autoritaire, même si ce n’était pas bien nécessaire. Généralement, l’utilisation de son prénom « complet » témoignait assez bien de mon agacement … Mais le mal était fait, déjà je voyais ses yeux s’arrondirent et ses mains commencer à analyser mes bleus. Merde, j’avais été négligent.

« Bon sang Twys...tu as une côté cassée ! »

Je la repoussais doucement.

« T’en fais pas Eli, j’en ai pleins d’autres, ils t’ont pas appris ça dans tes bouquins ? J’peux me passer d’une ou deux quelques temps. »

Mais elle n’avait pas l’air de bien prendre la plaisanterie. Son boulot l’avait rendue un peu psychotique ce sujet, même si elle avait toujours soigné mes égratignures. Je priais pour qu’elle ne commence pas à demander des détails, mais comme c’était souvent le cas, au moment où je le pensais, la phrase sorti de sa bouche comme elle aurait pu sortir de ma tête.

« Qui t'a fait ça Twys ? Tu as mal ? Je...je t'ai fait mal ? »

Eli ne voulait pas vraiment savoir la réponse à cette question. Elle ne le savait pas bien sûr, mais si elle le savait, elle serait inquiète du moment où je passais la porte pour sortir à celui où je revenais, un mois plus tard. Et qu’est-ce que ça nous aurait apporté ? Sa main était venue caresser ma joue après qu’elle y ait déposé un baiser. C’était adorable bien sûr, mais j’aurais aimé qu’elle n’ait à s’inquiéter de rien. Malheureusement, la vie faisait que, même si j’essayais très fort, je ne pouvais pas tout contrôler.

« Je vais te chouchouter ce week end. Je vais m'occuper de ces hématomes, je vais te faire des cataplasmes d'argile et je vais te faire un bandage aussi pour ta côte, faut pas que tu restes comme ça. Laisses moi...laisses moi prendre soin de toi Twys, pour une fois, s'il te plait... »

C’était trop. Ce n’était pas son rôle de me chouchouter, fallait pas tout inverser. Je lui attrapai la main et de l’autre, j’attrapai son menton pour qu’elle me regarde.

« Olà Eli, on se calme, c’est rien du tout ça. Trois bleus, une côte cassée, c’est le travail, c’est tout. »

Avec la main que je tenais, je la fis appuyer sur les bleus qu’elle parcourait plus tôt. J’appuyais doucement, puis plus fort. Je voyais sur son visage que le geste la dérangeait, mais j’insistais.

« Regarde. Je ne sens rien. Ca ne fait pas mal. Même pas là …»

Lorsque j’avais monté sa main sur ma côté, elle avait tiré pour la retirer mais je la tenais fermement. Je l’avais glissée dessus, en appuyant moins qu’avant tout de même, et en serrant un peu les dents … Mais la douleur était mon métier. On avait tous appris à résister aux différentes tortures dans le cas où on serait pris par des rebelles.

« Chut Eli, regarde. Garde tes soins pour ceux qui en ont besoin, moi j’ai signé pour. Si ça allait pas, je te dirais. Tu me crois ? »

J’avais à nouveau redressé son visage vers le mien. En réalité, le ton de ma question laissait plus penser à un « ordre » qu’à une question. Mais je voyais dans son regard qu’elle ne céderait pas. Elle avait plus de caractère que lorsqu’elle était petite, et je tenais à tout prix à éviter d’en parler pendant de longues minutes, voire pire, une dispute. Doucement, je la soulevais par la taille pour la reposer par terre et je me relevai. Très bien …

« Bon, on oublie les bleus et je consens à ce que tu me fasse un bandage pour la côte. Ça vous ira docteur tête de mule ? »

J’avais haussé un sourcil avant de me diriger vers la cuisine, où je savais qu’Eli gardait ses jouets d’apprentie sorcière. J’avais retiré mon T-shirt et l’avais envoyé sur une chaise, en signe de résignation. Qu’on en finisse et vite.

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Elisabeth Fitzgerald
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MessageSujet: Re: [FlashBack] Bouffée d'oxygène    [FlashBack] Bouffée d'oxygène  EmptyVen 1 Juil - 21:51

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Bouffée d'oxygène
Twysden et Elisabeth
Non mais j'y croyais pas ! Il avait du être tabassé ce n'était pas possible autrement ? Et ça l'agacé de me montrer ça ?! Il m'avait menti !

« Olà Eli, on se calme, c’est rien du tout ça. Trois bleus, une côte cassée, c’est le travail, c’est tout. »

"Le travail, tu rigoles ? Mais Twys..." Il me saisit la main qui était en train d'à peine effleurer son corps pour appuyer dessus plus fort. Il jouait à quoi ?

« Regarde. Je ne sens rien. Ca ne fait pas mal. Même pas là …»

J'essayais de résister en tentant de retirer mes doigts, mais il me tenait fermement. Qu'est-ce qu'il voulait me démontrer ? Qu'il n'avait pas mal ? Mais si, si il avait mal, il serrait juste les dents. Ça servait à rien qu'il joue l'abruti sans cœur. Je le connaissais trop bien à faire l'insensible, mais il n'était pas que ça !

"Arrêtes ça tu veux ?!"

« Chut Eli, regarde. Garde tes soins pour ceux qui en ont besoin, moi j’ai signé pour. Si ça allait pas, je te dirais. Tu me crois ? »

Signé pour ? Mon visage était noir de colère. Mais il se redressa vers moi. Je reculais alors mon visage du sien, me calmant un peu pour le regarder. J'étais presque plus essoufflée que lorsqu'on se faisait les chatouilles. Je me rendis compte que j'avais retenu ma respiration à chaque fois qu'il avait appuyé sur ses bleus et sa côte.

Bon sang Twys, je peux aussi prendre soin de toi, tu as la vocation de protéger les autres et tu as passé ta vie entière à t'occuper de moi, à me protéger. Et moi je passe ma vie à soigner les autres, il est normal que je fasse de même pour toi... Non ? Mes yeux se calquèrent aux siens. Je fis la moue. Hors de question que je cède cette fois. J'allais le soigner. Point. Pas de discussion possible.

Il me souleva alors pour se relever, j'ai cru qu'il allait me faire une nouvelle leçon, ou qu'il allait partir, mais au lieu de ça...

« Bon, on oublie les bleus et je consens à ce que tu me fasse un bandage pour la côte. Ça vous ira docteur tête de mule ? »

Un sourire prit naissance sur mon visage. Qu'est-ce que ? Il revint de la cuisine avec une bande. Je bondis à mon tour vers lui, le sourire béant de gratitude. J'avançais vers lui comblée de fierté. Enfin ! J'avais réussi à me faire entendre, à m'affirmer face à lui. Il ôta son t-shirt. Et je le regardais. Je le regardais vraiment. Puis je baissais les yeux et allais attraper la bande dans ses mains. Je commençais mon bandage sans un mot. Une fois finis, je posais mes deux mains sur son torse.

"Voilà le Pacificateur borné ! Ça aurait été dommage de gâcher un corps pareil !" Avais-je lancé plein de légèreté. Je levais un sourcil amusée.

La journée se passa sans disputes. Je lui parlais d'Indis. Je me disais que c'était peut-être le moment. J'expliquais ce que j'avais fait pour son père, le fait qu'elle se retrouvait orpheline, comme nous. On parla un peu de nos parents. Enfin, moi, parce que Twys m'écoutait souvent en silence.

Le soir arriva et on prépara le dîner tous les deux. Bien sûr je n'avais pas échappé à la sauce tomate sur le nez ou la farine dans les cheveux. On s'amusait comme deux gamins et ça nous faisait du bien de ne pas se prendre au sérieux. On avait des métiers remplis de stress et de responsabilités. Tous les deux on était la soupape de l'autre. On avait besoin de ce lien chaque mois pour sortir du quotidien. Ici c'était notre bulle. Tous les deux, loin des autres, des règles, des lois.

Après le dîner on s'installa dans la chambre, sur le lit. Les jambes en tailleurs dos à Twys. Il passa un moment à me brosser les cheveux pendant qu'on discutait de futilité. J'adorais ça. C'était mes papouilles du soir. Ça me rappelait mon enfance, quand ma mère le faisait pendant des heures. J'avais des flash comme ça, où je ressentais des émotions, des odeurs. Mais quand j'essayais de capter son visage, c'était un flou, comme si une grosse tâche de peinture venait gâché tout. Alors je me contentais de ce que les souvenirs avaient à m'offrir. On oublie les morts, leur visage, et jusqu'à leur voix. Ils deviennent des sortes de fantôme qui font partis de nous. On choisit juste de les laisser nous hanter ou non.

Plus loin dans la soirée on finit par s'allonger et tout en parlant on fixait le plafond. Il y avait des traces noires, vestiges de nos batailles de polochons plus jeune. Mes doigts se promenaient sur son bras machinalement. Il allait rester. Cette nuit, il dormirait avec moi, comme la nuit prochaine. Comme à chaque fois. On dormait toujours ensemble, comme s'il nous semblait impensable de se quitter ne serait-ce qu'une minute lors de nos courts week end ensemble. Et ces nuits là étaient apaisantes, rassurantes.

Pourtant quelque chose me trottait depuis l'après midi. Indis. Je voulais l’accueillir. Qu'elle vive ici. Et je ne pouvais pas le faire sans lui demander. Bien sûr rien était fait, mais dans ma tête ça avait déjà pris forme. Ça faisait déjà plusieurs minutes qu'on ne parlait plus, il s'était peut-être même endormi ? Calé derrière mon dos, son bras m'entourant.

"Twys ? Tu dors ?"

Il eut d'abord le silence, puis son bras me happa un peu plus fort contre lui. Comme quand j'étais gosse et que je faisais un cauchemar.

"Je voulais te parler encore d'Indis. J'aimerai qu'elle vienne vivre à la maison..."

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MessageSujet: Re: [FlashBack] Bouffée d'oxygène    [FlashBack] Bouffée d'oxygène  EmptyDim 3 Juil - 19:44





Bouffée d'oxygène.




Eli m’avait soigné. Elle était plutôt douée pour ça, il fallait bien le reconnaître. J’avais bien fait de céder là-dessus, car le sujet n’avais plus été abordé de toute la journée. On avait passé le week end comme toujours ; collés l’un à l’autre tout le temps, que ce soit sur le canapé, pour faire la cuisine ou pour lui brosser les cheveux. J’avais parlé, un peu. Je l’avais surtout écouté. Elle m’avait parlé de son amie, Indis, qui se faisait de plus en plus présente dans sa vie. Je ne la connaissais pas, mais je ne l’aimais pas. Je savais au fond que c’était purement et simplement de la jalousie. Oui, je jalousais les gens qui avaient le bonheur de pouvoir faire partie de sa vie tous les jours, et pas seulement deux jours par mois. Mais je ne disais rien, je l’écoutais. Jusqu’au soir, où comme d’habitude, je m’étais glissé avec dans le lit, bien que petit, et où on avait encore parlé un moment en fixant le plafond, moi caressant doucement ses cheveux tandis que les heures passaient. Le rythme était différent pendant ces week-ends à la maison. C’était comme si le sommeil était du temps perdu. Aussi, on ne se laissait sombrer que lorsque nos yeux ne parvenaient plus à rester ouverts. C’est moi qui cédai en premier. J’avais agrippé Eli par la taille et mon nez avait naturellement trouvé sa place à l’arrière de sa tête, presque dans ses cheveux, alors que j’avais recroquevillé mes jambes contre les siennes. Mes yeux étaient clos, et ma respiration commençait à ralentir lorsqu’Eli m’interrompit.

« Twys ? Tu dors ? »

Je resserrais un peu mon bras autour d’elle. J’avais envie de dire « Oui », mais elle aurait su que je mentais. Je bougeais à peine, le cerveau toujours un peu embrumé.

« Hum ... »

C’était entre le oui et le non. J’allais pas tarder, à moins qu’elle ne lance un sujet critique. Un peu comme …

« Je voulais te parler encore d'Indis. J'aimerai qu'elle vienne vivre à la maison... »

Mon bras se desserra légèrement. Que que que QUOI ?! Mes yeux s’étaient rouverts en grand, toujours dans son dos. Je ne savais pas quoi dire. Ma première réaction dans ma tête avait été « Non, hors de question. Fin de discussion.» Mais mes yeux et ma bouche s’agitaient très légèrement sous le coup de la réflexion. L’idée qu’Eli puisse vivre ici, avec quelqu’un … Quelqu’un d’autre que moi … Ca me mettait simplement hors de moi. Honnêtement, c’était sans doute puéril de ma part, mais j’avais ce sentiment terrible … Qu’elle me remplaçait.

J’avais lâché Eli pour me mettre sur le dos et fixer le plafond, toujours en silence. Je réfléchissais, honnêtement à ce qu’elle venait de me dire. Eli … « aimerait » que cette fille vienne vivre ici. Je savais presque à l’instant où elle l’avait dit que ça allait se faire. Parce que voilà, j’avais toujours été un peu faible. Je savais bien, que je l’avais toujours trop gâtée. J’avais toujours compensé, et le jour où j’en avais pris conscience, j’avais déjà pris le pli. J’avais beaucoup de mal avec le mot « non », quand il s’agissait d’elle. De plus, elle était seule ici, 28 jours par mois. Qui étais-je pour dire que, sous prétexte que je vivais là deux jours dans le mois, la décision me revenait. Personne. Je fixai toujours le plafond. J’aurais aimé qu’elle ne dise jamais ça. Parce qu’à l’instant où elle l’avait dit, j’avais eu ce sentiment désagréable qu’elle me le demandait par politesse, en souvenir, mais qu’en réalité, je n’étais que son invité dans cette maison que j’appelai la mienne. Cette maison qui, dans mon esprit, restait mille fois plus mon foyer que là où je vivais tous les jours. Cette maison dans laquelle Eli voulait faire entrer une étrangère. Mais voilà, ça je ne le dirais pas … Ca n’avait pas d’importance, après tout. Seul comptait ce qu’Eli voulait, et c’était ce qu’elle aurait, peu importe ce que moi j’en pense …

« C’est ta maison Eli … »

Et je continuais à fixer le plafond. Je ne voulais pas la regarder, parce que je ne voulais pas qu’elle voit à quel point l’idée me dérangeait.

« En tout cas, au moins 28 fois plus que la mienne, et ce depuis longtemps. Bien sûr que tu peux y inviter qui tu veux. »

Je soufflais. C’était bon, c’était parti. J’avais fait le vide, je pouvais à nouveau la regarder. J’avais enterré tout ce qui pouvait transparaitre de moi, comme je savais le faire. Mais comme je n’avais pas à le faire ici, d’habitude. Je pivotai vers elle, constatant qu’elle avait fait de même. Je remis doucement une de ses mèches de cheveux qui lui barrait les yeux derrière son oreille.

« Par contre Eli, je ne veux pas te mentir. Si cette Indis doit venir vivre avec toi ici, tous les jours, je ne peux pas juste connaître son nom. Je veux la voir, avant. Et je vais faire mes recherches sur elle et sa famille. Si c’est vraiment ce que tu veux, c’est non négociable. »

Je voyais bien que l’idée la dérangeait. C’était net. Mais ma main glissa jusqu’à son menton pour la radoucir. C’était vraiment non négociable. Je m’étais retenu jusqu’alors, mais je ne laisserais pas un loup entrer dans la maison sans m’assurer qu’on lui avait coupé les griffes.

« C’est déjà un miracle que j’ai tenu jusque-là avec tout ce que tu m’en parle. Je sais que tu veux voir ce qu’il y a de meilleur chez les gens Eli, et c’est une des choses que j’aime le plus chez toi. Mais c’est pour ça que t’as besoin de moi. Et moi aussi j’en ai besoin. Je vais vivre un calvaire au huit pendant le mois si je ne sais pas précisément avec qui je t’ai laissé. »

Voilà. Je connaissais ses faiblesses, après tout ce temps. Elle ne voudrait pas me savoir inquiet pendant des semaines. Je le serais, quoiqu’il en soit. Parce que si une petite recherche suffisait à révéler tout ce qu’il y avait à savoir sur les gens, mon métier serait bien plus facile, et il n’y aurait pas de rebelles ou de bandits dans les rues. Mais disons que si le dossier de cette Indis et de sa famille était clean, je pourrais peut-être être un poil plus serein.

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Elisabeth Fitzgerald
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MessageSujet: Re: [FlashBack] Bouffée d'oxygène    [FlashBack] Bouffée d'oxygène  EmptyMer 6 Juil - 12:10

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Bouffée d'oxygène
Twysden et Elisabeth
Le long silence me fit monter la pression. Ça...ça ne lui ressemblait pas de ne pas répondre. Je l'avais fâché ? Il s'était endormi ?

"Twys...?"

Il s'installa sur le dos. Non visiblement il ne dormait pas. Il réfléchissait. Je ne savais pas encore si c'était bon signe, ou mauvais signe...

« C’est ta maison Eli … En tout cas, au moins 28 fois plus que la mienne, et ce depuis longtemps. Bien sûr que tu peux y inviter qui tu veux. »

Aïe, ça faisait mal. Mon cœur se serra. "28 fois plus la tienne". Mais c'était SA maison, je veux dire, celle de ses parents. Comment il pouvait me dire ça ? Je...je...pourquoi fallait-il qu'il me dise ça ? Je me retournais complètement pour le regarder, il tourna alors sa tête vers moi. Twys, je te reconnais pas.

« Par contre Eli, je ne veux pas te mentir. Si cette Indis doit venir vivre avec toi ici, tous les jours, je ne peux pas juste connaître son nom. Je veux la voir, avant. Et je vais faire mes recherches sur elle et sa famille. Si c’est vraiment ce que tu veux, c’est non négociable. »

Je fis la moue. Ce n'était pas que je voulais pas lui présenter Indis, c'était le reste. Sa famille...c'était... Twys n'avait pas besoin de savoir. Mais je ne doutais pas une seconde qu'il allait le faire et qu'il aurait les informations qu'il veut. Et quand il saura, si quelque chose ne lui plaisait pas, quoi ? Qu'est-ce qu'il fera ? Elle devra partir ? Je pouvais pas demander à Indis de venir, si c'était pour qu'il la chasse plus tard, c'était inconcevable que je l'abandonne. Qu'elle se sente seule encore une fois.

« C’est déjà un miracle que j’ai tenu jusque-là avec tout ce que tu m’en parle. Je sais que tu veux voir ce qu’il y a de meilleur chez les gens Eli, et c’est une des choses que j’aime le plus chez toi. Mais c’est pour ça que t’as besoin de moi. Et moi aussi j’en ai besoin. Je vais vivre un calvaire au huit pendant le mois si je ne sais pas précisément avec qui je t’ai laissé. »

"Ooh Twyss..."

Je le regardais, mes grands yeux bleus semblant sonder son être. Je l'attirais vers moi, le serrant dans mes bras.

"Viens là grande brute !"

Je l'embrassais sur sa joue. Je ne supportais pas qu'il s'inquiète pour moi. Et je savais pourtant que c'est ce qu'il faisait quand il n'était pas à mes côtés. Mais là, c'était trop. Je ne pouvais pas laisser faire ça.

"Tu t'es toujours bien occupé de moi. Regardes moi."

Je lui pris son visage entre mes mains et le rapprochais du mien pour que nos regard se soudent.

"D'accord. Je sais que tu as dis que ce n'était pas négociable, mais je tenais à te dire que j'étais d'accord. Je te fais confiance, depuis toute petite, depuis que tes bras m'ont emprisonné la première fois quand j'avais 7 ans."

Je lui fis un sourire et mes yeux brillaient d'émotion. Y'avait un truc, mais je ne savais pas encore quoi. Je sentais qu'il n'était pas comme d'habitude. Son temps de réponse m'avait inquiété. Pourtant il avait dit oui. Avec ses conditions certes, mais je le connaissais assez pour dire qu'il s'était passé un truc dans sa tête, et qu'il ne me le dirait jamais. Il fallait que je tape large pour le rassurer.

"Tu sais que tu me manques...ces 28 jours où tu n'es pas avec moi ? J'aime vivre avec toi. J'aime te savoir à la maison. Et tes retours, je les attends à la minute où tu montes dans le train."

Qu'est-ce que j'étais en train de dire ? Je ne savais même pas où je voulais en venir, ni ce que je cherchais à lui dire. Il le savait déjà. Qu'il me manquait, il le savait. Est-ce que c'était ma manière de lui dire que je ne le remplaçais pas ? Que je ne le chassais pas ? Qu'il avait toujours cette place extraordinaire dans ma vie ?

Il n'y avait pas une seule fois où je n'avais pas rêvé qu'à la dernière minute il descende pour rester avec moi à la fin de notre week end. Dans d'autres scénarios, il me tendait simplement la main et me montait avec lui dans le train. On restait là, collé l'un à l'autre pendant tout le trajet, comme si je pouvais être happée par une fenêtre et m'envoler. Il me serrait fort, à ne plus avoir de souffle. Et je serais heureuse. Il me montrerait où il vit, son boulot, sa vie sans moi. Mais ce n'était pas possible. Et je le savais bien, c'était d'ailleurs que des rêves... Il avait ses amis, ses copines. Qu'est-ce qu'elles diraient s'il vivait avec moi ? Ça serait impossible. Et à chaque fois je pleurais. Je pleurais de savoir qu'on ne pourra plus jamais vivre ensemble comme avant, comme quand j'avais 15 ans et que j'avais cristallisé notre relation comme la plus parfaite qui soit. C'était la seule personne avec qui j'avais grandit. On ne connaissait plus nos parents. C'était ma seule famille.

C'était ridicule, mais je me voyais passer ma vie avec lui. Mais qui faisait ça ? J'avais 22 ans et je n'avais jamais pensé à faire ma vie avec quelqu'un d'autre que lui. Parce que je savais qu'il était le seul à me connaître vraiment, le seul à pouvoir m'aimer comme il le faisait, me protéger. Il l'avait fait depuis tellement d'année. Je ne m'imaginais personne d'autre prendre sa place, et me rassurer comme il savait le faire, même à des centaines de kilomètres de là. Indis était une alternative. Et puis c'était une femme, ce n'était pas pareil. Est-ce que j'étais prête à ouvrir la porte à un autre homme ? A faire confiance ? Et lui dans tout ça ? Aurait-il la même place si je rencontrais quelqu'un ? Ou m’abandonnerait-il dans les bras d'un autre ? Prendrait-il toujours soin de moi ? Viendrait-il me voir tous les mois comme il le faisait depuis toutes ces années ? Est-ce que quelqu'un d'autre pouvait prendre sa place dans ce lit ? Me touchait comme il le faisait ?

Mon cœur se mit à battre fort et j'étais saisie d'une émotion qui m'était inconnue jusqu'à maintenant. Mon ventre se creusa et ma gorge se noua. Ma proximité avec Twys me dérangea soudainement. Sentir son corps contre le mien, ses jambes effleuraient les miennes. Mon cœur battait trop vite, ma respiration s'accéléra. Je n'étais pas bien. Il se passait un truc, ce n'était pas normal. Je me dégageais de lui comme si je manquais d'air et je me redressais précipitamment pour sortir du lit. Je me jetais sur la table de nuit et j'ouvris le tiroir et fouilla frénétiquement de quoi prendre ma glycémie. Mes mains tremblaient, j'avais du mal à tenir l'appareil, c'était ça...OUF c'était ça, c'était sûr. Pourtant, quand le chiffre s'afficha c'était l’incompréhension. Il était parfait. La machine devait déconner. Je le repris une deuxième fois. Ça n'avait pas bougé. Ce n'était pas ça. Un peu d'eau. De l'air. Je me tournais vers Twys dont le visage marquait l'incompréhension.

"C'est rien, tout va bien, je...j'ai eu un coup de chaud je crois. Je vais aller boire un peu, tu veux quelque chose ?"

Je n'attendis pas vraiment sa réponse et je sortis de la chambre d'un pas rapide. Mon cœur se calma un peu. Je filais vers la salle de bain et je passais mon visage sous l'eau. Je relevais ma tête fasse au miroir. C'était quoi ça ? Ma respiration était encore un peu saccadée. C'était quoi toutes ces idées que j'avais en tête, ce...ce sentiment ? Oublies ça Elisabeth ! Tu es fatiguée, c'est l'émotion de savoir qu'Indis pourrait venir, qu'il t'a dit oui. Il va y avoir un changement dans ta vie. C'est peut-être trop d'un coup ? Ressaisis-toi. Ça va le faire.

Je respirais lentement et calmement en me fixant dans la glace. Je passais ma main - en fermant mes yeux - à l'endroit où j'avais l'impression de sentir encore ses bras me tenir. ELI ! Arrêtes ça tout de suite ! Il est encore là bordel...il te manquera demain ! Arrête d'anticiper. Il n'est pas encore parti ! De l'eau, de l'air !

Je me dirigeais à présent vers la cuisine. Je me servis un grand verre. Je soufflais un bon coup. Ça allait déjà mieux. Voilà. C'était bien ça, un coup de chaud. Je me retournais pour pouvoir sortir quelques secondes, mais Twys était dans l'encadrement de la porte, torse nu. Je ne savais pas quoi lui dire. Je fixais une seconde mon bandage et ses bleus apparents. Puis je relevais mes yeux vers les siens.

"Tout va bien je t'assure. Je vais déjà mieux !"

Je lui fis un grand sourire et je m'avançais vers lui, c'était de toute façon la seule issue pour sortir de la cuisine. Alors que je passais à côté de lui, il bloqua le passage en étirant son bras. Je m'arrêtais net pour éviter d'être "décapitée".

"Monsieur Pryce, quand je dis que je vais bien, c'est que c'est vrai ! J'ai eu chaud c'est tout, je crois que ça faisait un moment que je voulais te parler pour Indis, et c'était l'émotion...rien de plus...tu dis toi même que j'suis trop sensible."

Je lui tirais la langue. Pffff j'étais trop faible face à lui. Il ne me parlait même pas que je débitais tout et n'importe quoi pour me justifier. Il devait être un Pacificateur efficace au Huit. Je haussais les épaules.

"Aller, laisses moi passer...s'il te plait"

Je penchais ma tête sur le côté et je le fixais en faisant la moue.

"Je ne sais pas me battre moi..."

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MessageSujet: Re: [FlashBack] Bouffée d'oxygène    [FlashBack] Bouffée d'oxygène  EmptySam 9 Juil - 17:35





Bouffée d'oxygène.




Eli me fixa quelques secondes avant de me prendre dans ses bras.

« Tu t'es toujours bien occupé de moi. Regardes moi. »

J’avais fait tout ce que j’avais pu, c’était vrai. Je n’étais pas assez présomptueux pour croire que j’avais pu remplacer des parents, mais j’avais fait de mon mieux. C’était sans doute l’une des choses dont j’étais le plus fière dans ma vie. Elle avait été mieux avec moi qu’elle l’aurait été avec n’importe qui d’autre. Ca, j’en avais la certitude. Ses mains se glissèrent autour de mon visage, et elle plongea ses yeux dans les miens.

« D'accord. Je sais que tu as dis que ce n'était pas négociable, mais je tenais à te dire que j'étais d'accord. Je te fais confiance, depuis toute petite, depuis que tes bras m'ont emprisonné la première fois quand j'avais 7 ans. »

Je lui souris. Parce que oui, dans mes attributions de parents de substitution, il y avait ça … Le contrôle. La rassurer, cacher quand ça n’allait pas. Elle devait toujours penser que tout allait bien, que ça soit financièrement pour nous, ou émotionnellement pour moi. Les inquiétudes des adultes ne devaient jamais la concerner. Cette fois-ci, c’était pareil. Ce qui se passait dans ma tête risquerait de lui faire du mal. C’était la vérité. C’était ce dont elle avait besoin, de s’ouvrir, d’avoir quelqu’un d’autre. Même si ça voulait dire perdre un peu ma place. Bien sûr, si je lui avais dit comme ça, elle aurait fait marche arrière ; j’en étais persuadé … Mais il ne le fallait pas. Il était bien plus important qu’elle soit entourée pendant les 28 jours où je n’étais pas là, plutôt que moi je me sente bien pendant ces 2 jours.

« Tu sais que tu me manques...ces 28 jours où tu n'es pas avec moi ? J'aime vivre avec toi. J'aime te savoir à la maison. Et tes retours, je les attends à la minute où tu montes dans le train. »

Ma main passa dans ses cheveux. Bien sûr que je le sais Eli. Ca fait pourtant toujours un bien dingue de l’entendre. Je soupirais. Peut-être que ça pourrait marcher. Peut-être qu’on pourrait faire comme si rien n’avait changé pendant les week end, même avec son amie. Je n’avais vraiment pas envie que cela nous éloigne, même si au fond de moi, cette boule était bien là : je savais qu’au fond, ça avait déjà commencé. Parce qu’elle l’avait ramené dans cette bulle ou on avait jamais fait rentrer personne. Mais où je savais bien que tôt au tard, on finirait inévitablement par la faire exploser … On ne pourrait pas jouer à ça jusqu’à nos vieux jours.

Soudain, elle se dégagea et se redressa d’un coup. Je me redressais aussi, dans la seconde. Qu’est-ce qui se passait ? Je la vis se redresser et se précipiter vers la table de nuit pour sortir ses instruments. Merde. Bon sang … Mon cœur se mis à battre rapidement. Je me levai à mon tour, guettant par-dessus-son épaule pour voir le résultat. Ma main s’était posée sur son épaule. J’étais prêt à aller chercher ce qu’il faudrait à la cuisine pour qu’elle n’ait pas à bouger, mais non. Elle n’était ni en hypo, ni en hyper. Ouf. Mon battement s’était calmé doucement, mais mon regard était toujours soucieux. Si c’était pas ça … Alors quoi ? Eli se tourna vers moi et du lire mon inquiétude.

« C'est rien, tout va bien, je...j'ai eu un coup de chaud je crois. Je vais aller boire un peu, tu veux quelque chose ? »

Je ne répondis rien, me contentant de regarder à nouveau l’instrument. Est-ce que ce truc pouvait déconner ? Je pivotai et suivi Eli. Elle était dans la cuisine, en train de boire un verre d’eau. Merde, elle avait soif. Peut-être que le truc ne fonctionnait plus. Elle devait être en hyper. Je l’observai un instant dans l’encadrement de la porte.

« Tout va bien je t'assure. Je vais déjà mieux ! »

Je lui barrais le passage, non, ça n’allait pas bon sang Eli ! Qu’est-ce qui t’arrive ?

« Monsieur Pryce, quand je dis que je vais bien, c'est que c'est vrai ! J'ai eu chaud c'est tout, je crois que ça faisait un moment que je voulais te parler pour Indis, et c'était l'émotion...rien de plus...tu dis toi même que j'suis trop sensible. »

Elle me tira la langue et je levai les yeux au ciel. Très mature Eli. Bon sang …

« Aller, laisses moi passer...s'il te plait »
« Attends un peu. »

Je la bloquais avec mon bras, et l’autre se porta à son front. Ma bouche se pinça. Pas de fièvre. La chaleur, bah bien sûr, essaye pas de me rassurer Eli, on va trouver ce qui va pas, même si je dois y passer la nuit.

« Je ne sais pas me battre moi... »

J’haussais un sourcil.

« T’en as pas besoin Eli, j’suis là. »

J’avançais mon visage au-dessus du sien et le penchait légèrement en arrière, ouvrant légèrement ses yeux avec mes doigts. Pas de pupilles dilatées, tout vas bien. Je la lâchai et reculai d’un pas avant de lui montrer mes mains.

« Combien de doigts ? »

Je changeais au dernier moment. Elle n’était pas vive quand ça n’allait pas, et elle avait tendance à voir flou. C’était un bon indicateur, surtout quand elle était plus jeune.

« Bon ok, montre tes mains. »

Je pris ses mains dans les miennes et les lâchais, gardant mes mains en dessous. Je les observais un moment. Pas de tremblements. Ca écartait l’hypoglycémie. Je la regardais, un peu inquiet.

« Tu crois que ton appareil pourrait déconner ? J’irais voir demain mon collègue qui va au Capitole, il peut peut-être nous en ramener un neuf. J’vois pas ce que ça pourrait être … T’as pas de fièvre. T’as mal quelque part ? T’as envie d’aller aux toilettes ? »

Oui, ça aussi c’était un bon indicateur de l’hyperglycémie même si on avait fait plus glamour. Je culpabilisais un peu. Quelque part, j’aurais presque préféré que ça soit sa maladie, ça m’aurait évité de culpabiliser. Parce qu’au fond, je savais ce qu’il y avait eu : elle avait eu peur de me demander pour Indis. Peur de quoi ?! Je ne l’avais jamais engueulée. Je ne criais jamais, pas avec elle, et je lui passais tout.

« Faut pas te mettre dans des états pareils Eli voyons, c’est moi qui te fais peur comme ça ? Y’a quand même pas de quoi, j’te dis jamais non. Allez hop, faut que tu dormes, ça vient juste c’est de la fatigue. Tu te reposes pas assez.»

Et sans plus de cérémonie, je l’attrapai par la taille et la soulevai jusqu’au lit. Pas besoin qu’elle se fatigue en faisant 10 mètres de plus. Je la déposai sur le lit et me dirigeait vers la fenêtre. Je l’ouvris : Eli avait besoin d’air. Puis je vins m’assoir sur le bord du lit et la fixai un instant. Ca me travaillait. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien avoir … Le fait de vouloir qu’Indis vienne ici. Les bouffées de chaleur … Bon sang. Non. Non, c’était pas possible. Mes yeux s’écarquillèrent un instant et je soulevai son T-shirt d’un coup, fixant son ventre.

« Eli … Tu pourrais pas … »

Fiou. L’idée m’était tellement insupportable que j’avais beaucoup de mal à la formuler.

« Tu, t’es pas … Tu pourrais pas être enceinte, hein ? »

Je la fixai. Intensément. Mon dieu. Voilà, ça ça expliquerait tout. Sa réaction étrange tout à l’heure quand je l’avais enlacée. J’avais peut-être bien touché son ventre ? Le fait qu’elle ait soif, qu’elle soit si fatiguée … Et Indis. Peut-être qu’elle essayait de me faire fuir. Que je ne revienne plus, parce qu’elle allait avoir quelqu’un ici, mais pas Indis. Mon dieu, tout tournait dans ma tête. Nan, elle pouvait pas, elle était bien trop jeune pour … Et même si, je lui avais quand même parlé de tout ça, de se protéger de … Bon sang Eli, dis un truc.

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Elisabeth Fitzgerald
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MessageSujet: Re: [FlashBack] Bouffée d'oxygène    [FlashBack] Bouffée d'oxygène  EmptyDim 17 Juil - 15:05

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Bouffée d'oxygène
Twysden et Elisabeth
« T’en as pas besoin Eli, j’suis là. »

"Arrg c'était pas ce que je voulais dire, je..."

Il m'ouvrit les yeux pour les examiner. Non mais il était sérieux ? J'avais envie d'éclaté de rien, mais je savais qu'il était sérieux. Alors je me retins.

"Mais qu'est-ce que tu fais ? Je vais bien Twys, j'ai juste eu un peu chaud..."

« Combien de doigts ? »

Je levais mes yeux au plafond.

"T'en as 10 jusqu'à preuve du contraire...Twyyys"

Mais déjà il prenait mes mains. Je ne pouvais rien dire, il agissait toujours comme ça quand il me voyait pas bien. Il faut dire que je lui avais fait plus d'un frayeur depuis petite. Je le regardais faire, impuissante. Tout simplement parce que je n'avais pas d'explications concrètes à lui fournir.

« Tu crois que ton appareil pourrait déconner ? J’irais voir demain mon collègue qui va au Capitole, il peut peut-être nous en ramener un neuf. J’vois pas ce que ça pourrait être … T’as pas de fièvre. T’as mal quelque part ? T’as envie d’aller aux toilettes ? »

"Non, non, rien de toute ça. Je vais bien et je pense pas qu'il déconne le lecteur, il a jamais déconné jusqu'à présent. Je crois que c'est l'émotion et puis j'ai pas mal bossé cette semaine, j'ai eu chaud. Je t'assure Twys."

Je le dévisageais avec des yeux de cockers. Je lui assurais un truc dont je n'en savais rien au final. Mais c'était pas ma maladie. J'avais jamais eu de "coup de chaud" comme ça. Mais je ne savais pas comment lui expliquer que d'un coup...son contact m'était...étrange. J'avalais ma salive en le regardant. Ce truc pouvait-il...recommencer ?

« Faut pas te mettre dans des états pareils Eli voyons, c’est moi qui te fais peur comme ça ? Y’a quand même pas de quoi, j’te dis jamais non. Allez hop, faut que tu dormes, ça vient juste c’est de la fatigue. Tu te reposes pas assez.»

"Peur de toi ? Noon Twys arrêtes...c'est pas ça, c'est juste que..."

Je n'ai pas peur de toi, mais de ta réaction. Je sais que tu me dis jamais non, mais j'avais peur de t'inquiéter, de te chasser d'ici, alors que ce n'est pas ça. Je ne voulais pas que tu crois que je t'éloigne de moi. Non au contraire, j'ai peur de ça. Voilà de quoi j'ai eu peur, oui ! De t'éloigner de moi. Certainement que c'était ça mon "malaise". Non ?

"Je sais...tu as probablement raison, allons dormir !"

Aussitôt que j'avais fini ma phrase qu'il s'approcha de moi pour me soulever.

"Qu'est-ce que tu faiiiis ?!"

Merde, merde. Mon cœur se mit de nouveau à battre. Ma bouche se faisait de plus en plus sèche. C'était le tout. Être dans ses bras, ne pas pouvoir m'enfuir. Savoir qu'il m'amenait au lit. Qu'il me protégeait, qu'il s'inquiétait pour moi. Que j'étais quelqu'un qui comptait pour lui. Tout ça. Ses mains autour de ma taille. Sa force qui me faisait me sentir en sécurité. Oh Twys, lâches moi, il se passe trop de chose étrange quand j'suis dans tes bras. Il me déposa enfin sur le lit et alla ouvrir la fenêtre. Oh oui de l'air. Je respirais un grand coup sentant le courant d'air sur mon visage.

Il s'installa à côté de moi. Et son visage se déforma d'interrogation. Il leva mon haut et ma salive s'échappa une nouvelle fois de ma bouche. Il fixa mon ventre, je me reculais légèrement incrédule.

« Eli … Tu pourrais pas … »

"Quoi ?! De quoi tu parles ?"

Oui là tout de suite, vu son état, je ne voyais pas où il voulait en venir, je pourrais pas quoi ?

« Tu, t’es pas … Tu pourrais pas être enceinte, hein ? »

Il me regarda sérieusement. Jamais il ne m'avait regardé comme ça. Si j'en avais eu encore dans ma bouche, je me serrais étouffer avec ma salive.

"Je...je..."

Bon sang ! Enceinte ?! Il pensait vraiment que je pouvais être enceinte ? L'idée me terrifia. Pas que je n'aimais pas les enfants, mais enfin, j'avais eu personne pour en faire un. Je lui aurais dis...si j'avais eu quelqu'un pour faire "ça"... Je lui en aurais parlé. Comment il pouvait croire que...

"NON !" Avais-je sortie un peu plus fort que je ne l'aurais voulu.

"Bien sûr que non je ne suis pas enceinte ! C'est impossible Twys..."

Bon sang, il va m'obliger à le dire. J'le vois, il doute, il ne me croit pas. Mon cœur s'emballa. Je pensais qu'il le savait, qu'il s'en doutait. J'ouvris ma bouche et je la refermais de suite, je rapprochais mes jambes contre mon ventre et l'entourais de mes bras. Je rassemblais mon courage.

"C'est impossible parce que j'ai encore jamais rien fait. Avec personne..."

Je baissais ma tête, fuyant le regard. J'avais pas honte, enfin, pas vraiment. Mais ça ne restait pas moins gênant de le lui dire. On en avait pourtant parlé plus jeune, avant qu'il ne parte au Huit. Mais là, j'avais grandit et... C'était différent. Je n'étais plus une ado. Je relevais enfin mes yeux vers lui. Il avait l'air soulagé. A ce point ?

Je me relevais du lit pour aller devant la fenêtre et respirer la fraicheur du soir. Mince alors, devoir être obligée d'avouer un truc pareil. J'pensais pas que ça m'arrive un jour à 22 ans. Qu'est-ce qu'il allait penser de moi ? Je me sentais d'un coup ridicule. Il allait me prendre pour une coincée, ou pire... Je me sentais nulle.

Il se leva à son tour pour me rejoindre et passa ses bras autour de moi, en étant dans mon dos. Un grand frisson parcouru tout mon corps. Il cala sa tête sur mon épaule et on regarda tous les deux vers le dehors. Et j'appuyais ma joue contre la sienne en fermant les yeux. Je n'osais même plus bouger. Je ne voulais pas briser ce moment. Je me sentais bien. Étrange, mais bien. Même si ce n'était pas voulu, j'aimais le voir comme ça, inquiet pour moi. J'aimais qu'il soit capable de soulever la terre entière pour moi. J'aimais être importante pour lui, être quelqu'un d'unique à ses yeux. Oui, j'aimais qu'il prenne soin de moi comme il le faisait.

Au contraire de tout à l'heure où ça m'avait dérangé, j'appréciais enfin ce contact avec lui, être dans ses bras, joue contre joue. Sentir son odeur, ses bras tièdes me réchauffant. Après quelques minutes, je me retournais en déposant un baiser sur sa joue et me collait contre lui pour l'enlacer dans un éphémère câlin. Puis je me dégageais de lui.

"On ferait mieux de dormir maintenant. Un Pacificateur m'a dit un jour que je devais dormir plus..."

Je le regardais un sourire malicieux sur mes lèvres. Je lui saisis la main et le tira vers le lit. Je sautais sous les draps me mettant sur le dos et il ne tarda pas à faire de même mais sur le ventre. Je sentis sa main barrait le haut de ma poitrine, et sa jambe collée à la mienne. Et de nouveau ces bouffées de chaleur m'envahissaient. Je fermais mes yeux. Penses à rien Eli, respires calmement, avales ta salive et calmes toi. Les battements de ton cœur vont s'apaiser. Ne le regardes pas. Penses à autre chose. Le boulot, Indis...les drogués. Mais le nœud dans mon ventre m’empêchait de penser à autre chose.

Je me rendais compte que ce n'était pas que je voulais que ça s'arrête. Non je voulais plus. Cet aveu intérieur me paniqua. J'voulais plus. Plus que sa jambe frôlant la mienne, plus que son bras autour de moi. Je le voulais lui, entièrement. Ses lèvres, son corps. J'étais de plus en plus tendu. Persuadée qu'il n'y avait que ça pour m'apaiser. Que je ne serais pas tranquille si je n'avais pas eu plus de lui... Il ne fallait pas que j'ouvre les yeux, que je le regarde. Mais je ne pouvais pas non plus m'éloigner de lui. Ça, il ne le comprendrait pas. On dormait ensemble depuis que j'avais 7 ans. Pourquoi ça changerait ? La vrai question était, pourquoi est-ce qu'aujourd'hui c'était différent pour moi ?

Le sommeil arriva malgré mes pensées. J'étais réellement épuisée, et c'était sans doute ça qui me faisait perdre la raison. Demain matin, toutes ces pensées auront disparu. Et je serais délivrée de toutes ces conneries. Je m'endormis sans tarder. Pensant au final que le sommeil résoudrait tous mes problèmes.


***


Je me réveillais au petit matin. La lumière filtrait derrière les rideaux qu'avait tiré Twys la veille. Il dormait toujours. Nous étions à présent face à face. Je le fixais un moment et je me rendis compte que rien n'avait changé depuis hier soir. Je regardais ses lèvres qui me faisaient encore plus envie. Et si...je...juste pendant qu'il dort....doucement...

NON ! BON SANG ELI ! Comment tu peux penser à des trucs pareils ! C'est ton frère...ton... Bon OK, il n'a pas ton sang, il n'est pas de ta famille, mais merde ! C'est lui qui t'a élevé. Justement, c'est celui qui me connait le mieux, et qui m'aime quand même. Il ne me juge pas, il me comprend, il...

Je sursautais. Ses yeux fixaient les miens à présent. Je me mis à rougir instantanément. Dis un truc...

"Bonjour ! Je vais préparer le petit déjeuner !"

Rapide sourire et j'embrassais son front avant de quitter le lit. Fallait que je reste la même, que je fasse comme d'habitude. Il allait se rendre compte de rien de tout façon. Il ne savait pas lire dans les pensées. N'est-ce pas ? Je me retournais vers lui avant de quitter l'encadrement de la porte, comme pour vérifier qu'il n'avait pas des dons de ce genre. Et puis préparer le petit déjeuner, ça ne pouvait pas être plus "moi".

Je me retrouvais rapidement dans la cuisine et commençait à ouvrir le frigo, allumer les plaques. Il fallait que je m'occupe l'esprit. Le jour était bien là, j'allais pouvoir penser à autre chose. Je sortis mon lecteur de glycémie, fis le contrôle. Tout était bon. Je me décontractais. Je relâchais la pression, j'avais survécu à la nuit avec toutes ces idées, j'en serais capable en plein jour aussi.


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Je me trémoussais devant la saladier où je battais les œufs. Je filais au réfrigérateur pour attraper le lait. Ma bonne humeur légendaire était revenue, et rien ne pourrait gâcher cette journée.

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MessageSujet: Re: [FlashBack] Bouffée d'oxygène    [FlashBack] Bouffée d'oxygène  EmptyDim 24 Juil - 19:26





Bouffée d'oxygène.






« Je...je... »

Je la fixais. Bien sûr, c’était ça. Oh Eli. Ne t’inquiète pas. J’espère franchement que tu sais pas qui est le père, parce que sinon le bébé risque fort d’être orphelin …

« NON ! »

Woaw, du calme.

« Bien sûr que non je ne suis pas enceinte ! C'est impossible Twys... »

Bien sûr que si c’est possible, bon sang Eli. T’es un futur docteur, c’est quand même pas moi qui vais t’apprendre ça ?! Je sentais une sorte de colère muette monter en moi. Bon sang.

« Si Eli, ça arrive. Tu sais, c’est pas fiable à cent pour cent, les protections … »

Je me stoppais. Bon sang, j’avais déjà eu la discussion avec elle quand elle avait seize ans, et ça avait franchement été une des discussions les plus désagréables de ma vie. J’pensais pas qu’on devrait revenir dessus … Jamais. Elle se recroquevilla sur elle-même. Oh Eli, c’est pas grave, on va trouver une solution … J’allais la rassurer lorsqu’elle me coupa.

« C'est impossible parce que j'ai encore jamais rien fait. Avec personne... »

J’écarquillais les yeux quelques secondes avant de pousser un soupir de soulagement. Wouaw. Bon, bah elle était pas enceinte. Là pour le coup c’était sûr. Et, elle était toujours vierge. Bizarrement, ça me soulageait énormément aussi. Elle se redressa et se dirigea vers la fenêtre. La pauvre, ce que je lui avais pas fait dire. Je me redressai et passai mes bras autour de son ventre. Je voulais faire retomber la pression.

«Tu sais, j’te demande pas souvent quelque chose, alors si tu voulais vraiment me faire plaisir … »

Je calai ma tête sur mon épaule.

« Tu ferais en sorte que ça reste comme ça jusque, disons tes quarante ans ? »

Je cru sentir un sourire, et j’y répondis sans qu’elle puisse le voir non plus. Elle appuya sa joue contre la mienne, et on resta un moment comme ça, juste à regarder dehors, même si on ne distinguait pas grand-chose dans la nuit noire qui avait enveloppé le district. Elle finit par se retourner et m’embrasser avant de me prendre dans ses bras. Je la serrais contre moi, posant ma tête sur la sienne, avant qu’elle ne recule.

« On ferait mieux de dormir maintenant. Un Pacificateur m'a dit un jour que je devais dormir plus... »

Je souris.

« Cela devait être un homme très sage. Sans doute aussi très beau, très fort et très intelligent. »

Elle sourit et me tira vers le lit. Elle s’y installa, et je me mis à côté d’elle, sur le ventre. Je me collais contre elle et passait un bras autour d’elle. C’était un reflexe. Ca me permettait de bien dormir ; je sentais qu’elle était là, à côté de moi. En sécurité. C’était aussi une sorte de tic que j’avais pris quand elle était plus petite. Si elle n’était pas bien et qu’elle se mettait à trembler, ça me réveillait. Ca avait sans doute perdu un peu de son sens aujourd’hui ; je n’étais pas là 28 nuits par mois, elle avait appris à gérer ça toute seule. Mais les vieilles habitudes ont la vie dure. Après un temps, je sentis sa respiration se faire plus lente, plus lourde. Lorsqu’il fut évident qu’elle s’était endormie, je m’autorisai moi-même à en faire de même.

***

Lorsque j’ouvris les yeux, Eli était en train de me fixer. Elle sembla surprise, et sursauta. Je souris.

« Bonjour ma puce. »

« Bonjour ! Je vais préparer le petit déjeuner ! »

Que, quoi ?! Non ! Elle embrassa mon front, et je tentais de la retenir par le bras mais elle m’esquiva comme une petite anguille.

« Hey. Non. Ici. Câlin. »

Mais déjà elle me souriait et partait. Elle s’arrêta à la porte pour me jeter un dernier coup d’œil. Elle allait revenir, je la connaissais par cœur. Elle allait sauter sur le lit et sur moi dans trois, deux … Quoi ?! Elle quitta la pièce. Bon sang. Je soupirais, et enterrais ma tête dans l’oreiller pour encore quelques minutes.

Je me levai et pris directement la direction de la cuisine. La scène que je vis en arrivant me tira un très large sourire. Elle était en train de danser avec la bouteille de lait. Je ne fis pas de bruit, restant accoudé au mur, profitant du spectacle jusqu’à ce que sa valse la fasse tourner et se rendre compte de ma présence. J’éclatai alors d’un rire franc.

« Quelqu’un s’est levé de bonne humeur. »

Mon sourire ne voulait pas partir. J’arrivais jusqu’à elle et attrapai sa main pour lui faire faire un tour sur elle-même. Je la poussais plus loin, toujours en tenant sa main, avant de tirer dessus pour la faire revenir vers moi et de lui faire faire un autre tour. Puis je la gardais un peu contre moi en regardant ce qu’elle était en train de préparer.

« Mmmh, ça sent bon. »

Je glissai mon nez dans ses cheveux.

« Toi aussi. »

Je déposai un baiser sur sa tempe avant de la lâcher, pour qu’elle puisse reprendre sa cuisine.

« Je reviens quand c’est prêt, je file sous la douche. »

Je quittais la pièce, m’arrêtant une seconde dans l’encadrement de la porte avec un léger sourire.

« Et … Tu m’attends pour recommencer ta danse hein, j’veux pas rater ça. »

J’éclatai de rire avant de me rediriger vers la chambre. Je refis rapidement le lit et ouvrai la fenêtre pour aérer un peu, avant d’ouvrir un placard et d’en sortir des vêtements pour la journée. Je les posai sur le lit et attrapai une serviette avant de filer me doucher.

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Elisabeth Fitzgerald
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MessageSujet: Re: [FlashBack] Bouffée d'oxygène    [FlashBack] Bouffée d'oxygène  EmptyLun 1 Aoû - 0:03

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Bouffée d'oxygène
Twysden et Elisabeth
Je dansais toujours sur une mélodie audible que pour moi, tout en versant le lait dans ma préparation de pancake. Au moment de la remettre dans le frigo, je virevoltais en tournant et je tombais nez à nez sur l'air amusé de Twys qui m’espionnait. Je plaquais la bouteille de lait contre ma poitrine, mon Dieu j'avais eu peur. Il éclata de rire et j'en fis autant. Sérieusement, il était bien trop silencieux, il l'avait fait exprès ! Je plaçais la bouteille dans le tiroir porte et refermais le réfrigérateur.

« Quelqu’un s’est levé de bonne humeur. »

J’acquiesçais d'un large sourire. J'avais envie de lui dire "Normal tu es avec moi ce week end !" Il s'avança pour continuer à me faire danser. Je hoquetais de plaisir. Comme quand on était gosse. Je tournais sans penser à rien quand il me tira contre lui. Je me calais une seconde contre son torse, juste une seconde, sans arrières pensées, une petite seconde.

« Mmmh, ça sent bon. »

Il s’engouffra sans mes cheveux et je frissonnais. Fiou fiou fiou sans arrières pensées j'ai dit !

« Toi aussi. »

Lui aussi. Et son baiser était tendre, trop tendre. Je me surpris à le rêver sur...mes lèvres. Que je me mordis aussitôt. C'était raté pour les bonnes résolutions du matin on dirait. Il me relâcha avant de s'éclipser sous la douche. Parfait, c'était parfait. Comme ça j'avais le temps de me ressaisir.

« Et … Tu m’attends pour recommencer ta danse hein, j’veux pas rater ça. »

Je relevais ma tête surprise, il était toujours pas parti ? Je rigolais nerveusement avec lui. Oui oui ! Mais non, plus de danse, il fallait plus lui donner des raisons pour me toucher et me renifler.

"Compte sur moi !" Lâchais-je pendant qu'il s'éloignait pour de bon.

BON ! Il me fallait un plan d'action pour la journée. N°1, plus de danse. N°2, plus de chatouilles. N°3, plus de câlins. N°4, arrêter de le dévorer des yeux et d'avoir ces pensées perverses. Voilà avec ça comme code de conduite, il ne m'arriverait plus rien aujourd'hui.

Je commençais à faire cuir les pancakes tout en faisant les cents pas dans la cuisine. L'assiette se remplissait et ça sentait affreusement bon. J'étais visiblement pas confiante dans mon plan. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi ça me tomber dessus soudainement. Pourquoi maintenant ? Pourquoi là, tout d'un coup, Twys n'était plus mon Twys de quand j'étais petite ? Pourquoi je le regardais différemment ? Pourquoi il...m'attirait.

Mon cœur se mit à battre très fort avec cette réflexion. Oui c'était ça, il m'attirait. Je ne le voyais plus avec mes yeux de gosse. C'était plus mon regard de quand j'avais 15 ans que je portais sur lui. Non. Merde. C'était ça. J'étais dans une sacrée merde là.

Je posais mes fesses sur une chaise, juste quelques secondes. Je pouvais pas lui dire un truc pareil. J'allais devoir assumer dans mon coin et me taire à jamais. Parce que si je lui avouais, bon sang, il me prendrait pour une tarée, il m'amènerait au Capitole voir un psy. J'étais sa petite sœur et un truc pareil ne devrait jamais arriver. J'étais peut-être pas normale après tout ? Je poserais des questions détournées au boulot la prochaine fois. Des trucs comme ça pouvaient-ils arriver à d'autre ?

Je reniflais une odeur qui venait de me sortir de mes questionnements. Ça sentait le brûlé ! Je relevais alors ma tête vers les plaques de feu. Un torchon posé près de la flamme sous la poêle venait de s’immoler. Je poussais un cris aiguë et me relevais brusquement.

Qu'est-ce que...quoi...faire ? Je me précipitais vers l'évier. De l'eau ! Bon sang avec toutes ces conneries je devenais dangereuse. Alors que j'entreprenais de remplir un récipient d'eau, Twys débarqua affolé à moitié nu dans la cuisine. Je restais figer et il s'occupa des flammes qui n'étaient pas encore bien hautes fort heureusement.

Je restais tétanisée. Pas parce qu'il y avait eu le feu, mais devant ce que j'avais devant moi. L'eau qui ruisselait encore sur son corps faisait écho à mes gouttelettes du sueur qui dégringoler de mon dos à présent. La vache ce qu'il était...beau. Ça cognait dur dans ma poitrine et mon ventre semblait s'ouvrir en deux. Je ravalais ma salive.

Il me demandait comment j'allais avant d'arriver près de moi. Je reculais d'un pas. Me touche pas avais-je eu envie de lui hurler. Mais je n'en fis rien. Je le laissais me prendre les mains.

"Ça va..ça va...j'ai juste eu un peu peur, je ne suis pas blessée !"

Je baissais mes yeux pour ne pas le regarder une seconde de plus. Rajout à ma liste : N°5, faire en sorte qu'il ne soit pas à poil devant moi. Je retournais et sortis mes mains des siennes pour me diriger vers le gaz. Quel gâchis ! J'attrapais le torchon pour le jeter dans l'évier au cas où.

"Je suis désolée... j'avais la tête ailleurs et... désolée ! Tu peux.. tu peux y retourner, je gère la suite. Ne t'inquiète pas !"

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MessageSujet: Re: [FlashBack] Bouffée d'oxygène    [FlashBack] Bouffée d'oxygène  EmptyJeu 18 Aoû - 10:16





Bouffée d'oxygène.





J’avais filé sous la douche, laissant les délicieuses odeurs venant de la cuisine me chatouiller les narines. Ca ça me changeait grandement de ce que je me cuisinais d'habitude. J’étais content, malgré tout. Même si notre discussion d’hier soir laissait toujours planer comme une ombre sur ma visite, Eli avait l’air particulièrement enjoué ce matin, et la voir si joyeuse avait presque réussi à chasser cette impression qui me tiraillait que je ne serais bientôt plus chez moi avec elle. Je laissais couler l’eau sur mon visage, assez rapidement. Inutile de gaspiller l’eau pour rien, je m’étais déjà douché la veille en revenant du travail et je ne m’étais pas bien sali depuis.

J’étais sorti de la douche, et commençai à m’essuyer lorsque j’entendis Eli crier. Faisant un nœud avec ma serviette, je me précipitai dans la cuisine, le cœur tambourinant dans ma poitrine. Ce cri … Qu’est-ce qui pouvait se passer … ? Mais sur le chemin, l’odeur de brûlé m’alerta. Lorsque je passais la porte de la cuisine, je vis que les plaques étaient en feu. Bon sang Eli … Un torchon flambait juste à côté. Eli était au lavabo, tentant visiblement de remplir avec de l’eau. Je pris un torchon pour le mettre sur ma main et couper l’alimentation tandis que j’attrapais la nappe et la frappai sur le feu jusqu’à ce qu’il s’éteigne. Je respirais quelques secondes, ma respiration reprenant un rythme normal alors que je pivotai vers Eli.

« Eli … Ça va ? »

Mon regard balaya rapidement son visage, puis je me rapprochais, parcourant ses bras et ses mains avant que je ne sois à peu près rassuré. Visiblement, elle avait crié de peur et pas de douleur ; elle ne semblait pas s’être brûlée.

« Ça va..ça va ... J'ai juste eu un peu peur, je ne suis pas blessée ! Je suis désolée... j'avais la tête ailleurs et... désolée ! Tu peux.. tu peux y retourner, je gère la suite. Ne t'inquiète pas ! »

Je secouai la tête. Je n’étais pas rassuré, pas le moins du monde. Elle avait eu de la chance que je sois là cette fois-ci, mais elle était quand même seule la plupart du temps.

« Bien sûr que c’est grave. On s’en fiche de la bouffe Eli, mais sérieusement … Ca aurait pu mal se terminer. Et je ne suis pas toujours là ... »

Je me rapprochai d’elle et posai mes mains sur ses épaules pour la faire pivoter vers moi. Je plantai mes yeux dans les siens, à la recherche d’une réponse, n’importe quoi, qui pourrait expliquer son comportement de ce week-end. Elle semblait étourdie, elle avait la tête ailleurs. Mais d’habitude, je n’avais pas besoin d’essayer de la lire ; elle me parlait. Là j’étais hors de ma zone de confort, je ne comprenais pas. Je ne la comprenais pas, peut-être pour la première fois depuis des années. Le sentiment que j’avais eu plus tôt se renforça malgré moi. Elle s’éloignait. J’étais en train de la perdre. Est-ce que je pouvais vraiment juste m’éloigner en me disant que c’était comme ça, et que c’était pour le mieux ? Je savais bien que non. Mon doigt glissa sur une des mèches de cheveux tout près de son visage, alors que je parlais à voix haute, sans savoir vraiment si c’était pour elle ou pour moi.

« Qu’est-ce qui se passe dans cette petite tête, mmh ? »

Je soufflais, sachant pertinemment qu’elle n’allait pas juste me répondre. Je reculai d’un pas.

« Je vais enfiler quelque chose. Mais il va falloir qu’on discute toi et moi de ce qui t’arrive en ce moment. »

Je pivotai et filai rapidement. J’avais besoin de réfléchir. Alors que j’enfilai des vêtements, ma tête bourdonnait. Eli avait clairement la tête ailleurs ; je ne l’avais jamais vue comme ça. D’abord cette nuit, puis ce matin. Elle semblait pourtant enjouée comme tout. Je m’assis quelques secondes sur le lit, observant la chambre comme si j’allais y trouver une quelconque réponse, mon regard s’arrêtant sur les placards, les tiroirs. Oh, je savais bien ce qui se tramait dans ma tête à cet instant. Bien sûr. Mon instinct avait repris le dessus, celui du Pacificateur qui cherche des réponses à ses questions. Mais ce n’était pas un petit criminel qui était l’objet de mes interrogations ; c’était ma petite Eli. Je ne pouvais décemment pas fouiller. N’est-ce pas ? Non non non. Je passais ma main dans les cheveux, laissant ma tête trainer un peu là. Il fallait juste que je réfléchisse. J’aimais trop Eli, la connaissais trop, et j’oubliais de regarder les choses en m’éloignant, d’un point de vue objectif.

Je me levai et m’approchai de la fenêtre. J’observai les gens passer dehors … Lorsque je vis deux jeunes, en train de s’embrasser. Cela fit comme une étincelle dans ma tête. Mais bon sang, bien sûr, comment j’avais pu passer à côté ?! Son comportement bizarre de hier, comme si elle voulait me dire quelque chose mais qu’elle avait peur de m’en parler, sa joie presque surnaturelle ce matin, sa petite tête perdue là-haut dans les nuages … Le con. Eli était amoureuse, voilà. C’était pourtant évident. Je pivotai, une sorte de léger sourire sur le visage. Sorte, parce que quelque part, j’étais content de savoir que ce n’était pas quelque chose de très grave. De l’autre, j’avais toujours un peu redouté le jour où je devrais la partager, ne serait-ce qu’avec cette Indis, alors avec un garçon … Garçon, parce qu’il devait être jeune, non ? On ne pouvait pas appeler ça un homme, à cet âge ? Elle n’aurait quand même pas craqué pour un vieux ? Après tout, ça expliquerait peut-être qu’elle ne m’en ait pas parlé. Et s’il était marié ? Ou pire … Un drogué ? J’inspirais. Bon, pas la peine de paniquer. Ou de faire comme si je savais. Elle n’allait pas s’ouvrir comme ça. Il allait falloir que j’étudie discrètement. Fort de cette idée, je repartis vers la cuisine où je trouvais Eli en train d’essayer de sauver ce qui restait de repas. Un large sourire barra mon visage. C’était par-fait.

« Laisse ça va Eli. Qu’est-ce que tu dirais que je t’emmène manger dehors, hein ? On va à la taverne, ça fait des lustres qu’on est pas sorti faire un truc dehors. Et puis, ça nous évitera de mourir d’asphyxie, la maison est toute enfumée, on l’aérera un peu comme ça. »

Voilà, mon plan était en place. Je n’aimais pas trop l’idée de devoir faire ça avec Eli, mais si elle se bornait à ne rien me dire, il faudrait bien que j’agisse. Elle ne bougeait pas aux quatre coins du district, donc j’imaginais que l’objet de ses tourments était sans doute un voisin, ou quelqu’un de proche. J’allais l’observer, dans la rue, au bar … Elle restait un livre ouvert pour moi. Je me persuadais que si on le croisait, je saurais. A ce moment-là, je déciderais si je le tuerais ou pas.

« Allez, ça te fera du bien. Tu m’as l’air un peu préoccupée en ce moment toi … Rien dont tu voudrais me parler ? »

Je l’observais une seconde, malgré moi plein d’espoir. Je ne pouvais m’empêcher d’espérer qu’elle allait me le dire sans que j’ai besoin de faire des pieds et des mains, mais je n’étais pas très optimiste.

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Elisabeth Fitzgerald
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MessageSujet: Re: [FlashBack] Bouffée d'oxygène    [FlashBack] Bouffée d'oxygène  EmptyMar 23 Aoû - 15:45

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Bouffée d'oxygène
Twysden et Elisabeth
« Bien sûr que c’est grave. On s’en fiche de la bouffe Eli, mais sérieusement … Ca aurait pu mal se terminer. Et je ne suis pas toujours là ... »

Il ne se rendait pas compte du mal que ça me faisait d'entendre ça. Pas que c'était grave, pas qu'on s'en fichait de la nourriture, pas que ça aurait pu se terminer mal. Non, ce qui me faisait mal c'est qu'il me dise qu'il n'était pas toujours là. Oooh bien sûr j'avais compris ce qu'il voulait dire par là. Pas toujours présent à mes côtés lors de ce genre d'incident. Mais je l'entendais et le comprenais d'une autre manière. Qu'il ne serait pas toujours là pour moi. Pourquoi ? Parce que j'avais peur. Peur de le perdre. Peur qu'il me dise un jour qu'il fallait que je fasse ma vie, que je n'avais plus besoin de lui. Je ne voulais pas. Ni qu'il s'éloigne, ni qu'il m'abandonne. Même subtilement. Il me tourna vers lui, et mes yeux fixèrent les siens. Son regard était doux et je souriais malgré moi, malgré ces pensées angoissantes d'abandon.

« Qu’est-ce qui se passe dans cette petite tête, mmh ? »

Oh Twys, si tu savais... Je le dévorais des yeux, souriant de nouveau. Mais je ne pouvais rien lui dire. Et ça l'agaçais, de pas me comprendre. J'avais confiance en cet instant d'avoir était étrange tout le week end. Mais c'était pas de ma faute. C'était la sienne. Il n'avait qu'à pas être celui qu'il est. A être si...à être tout pour moi. Il me ramena à la réalité, il était dévêtu devant moi. L'évidence était là, je le trouvais tellement...beau. Je baissais mes yeux, gênée. Le laissant se reculer et s'éloigner de moi.

Je respirais plus tranquillement quand il quitta la pièce et me tournais devant le désastre de la cuisine. Bon, c'était ridicule de rattraper tout ça. Pourquoi ne pas quelques fruits sur les pancakes survivants ? J'ouvris le frigo pour couper tout ça dans un saladier. Une fois fini, il débarqua dans la cuisine, habillé cette fois. Il avait l'air...ravi. Mieux que tout à l'heure quand il m'avait laissé. Il avait l'air moins déçu. J'espère au moins qu'il passait un bon week end.

« Laisse ça va Eli. Qu’est-ce que tu dirais que je t’emmène manger dehors, hein ? On va à la taverne, ça fait des lustres qu’on est pas sorti faire un truc dehors. Et puis, ça nous évitera de mourir d’asphyxie, la maison est toute enfumée, on l’aérera un peu comme ça. »

Je marquais un temps de pause, saisi par sa demande soudaine. Mais c'était vrai, il avait raison, ça faisait bien longtemps qu'on était pas sortie tous les deux.

« Allez, ça te fera du bien. Tu m’as l’air un peu préoccupée en ce moment toi … Rien dont tu voudrais me parler ? »

Un sourire s'afficha alors, s'étirant jusqu'à mes oreilles. Aller Eli fait un effort ! Ça va être génial. Je devais me rattraper, j'avais été trop distraite depuis qu'il était revenu. Je lui devais bien ça. Et puis, quelle fierté de pouvoir sortir avec lui. Me balader, me pavaner à ses côtés. Et puis, je ne sortais jamais dans ce genre d'endroit. Ça me ferait du bien.

Je lui sautais alors dans les bras, profitant d'une micro seconde pour me revigorer de son odeur. Pourquoi me retenir ? Pourquoi brimer mes sentiments ? Il suffisait juste qu'il ne le sache pas, qu'il ne le comprenne pas. On avait toujours été très proche. Pourquoi m'éloigner de lui ? Ça n'en serait que plus suspect à ses yeux. Je devais éviter tout autre interrogatoire. Je devais juste m'en accommoder en silence et profiter de tous ces instants avec lui. Tous ces moments avant qu'il ne reparte. Après il ne serait plus là, pour voir à quel point son absence allait me secouer.

"Je file me changer !"

Il faisait bon, je sortis une robe légère, au couleur du soleil, enfiler des chaussures assorties et je filais dans la salle de bain. Un brin de maquillage, un trait sous les yeux, du rouge sur les lèvres. Je ressemblais déjà à quelque chose de plus correct. Je me fixais dans le miroir. Se pouvait-il qu'il me trouve belle ? Je me sentais ridicule de penser ça, mais maintenant j'avais besoin de ça. De croire que je pouvais lui plaire. Je coiffais mes cheveux, les laissant voler au vent. Ça leur feraient du bien à eux aussi de s'oxygéner.

Je revins dans le salon en claquant des talons. J'attrapais mon sac, où j'avais enfourné mon matériel à glycémie. Et je me plantais devant lui, rayonnante. Ça l'amusait de me voir comme ça. J'étais tellement heureuse, là, de mettre libérer de la pression. Mon regard sur lui avait changé, et alors ? Ça n'allait pas m’empêcher de vivre pleinement à ses côtés.

"J'suis prête ! Sortons !"

Le vent tiède me caressa le visage. Je plissais des yeux avec la luminosité. Mon bras trouva naturellement le sien et je m'y accrochais avidement. On marcha dans la rue d'un pas tranquille, profitant de cette sortie. Mon regard se posait sur tout. Les maisons, les gens qu'on rencontrait. Je souriais aux connaissances, lançant parfois un geste de la main. J'avais cependant une légère angoisse, c'était de croiser une sorte de...patient particulier. Ils étaient discrets, mais on ne savait jamais. J'évitais de tourner ma tête vers les rues où les drogués étaient susceptibles de s'y trouver. Si jamais l'un d'entre eux m'interpelaient, je devrai me justifier auprès de Twys, et ça c'était pas une mince affaire.

On arriva à la taverne sans que nous les croisions. On s'installa à une table et Twysden interpela le serveur. On commanda de quoi boire et manger. C'était étrange, j'avais le sentiment d'être à une rendez-vous avec Twysden. Sauf que lui ne portait pas le même regard sur moi. Je bouffais des yeux, le remerciant de m'avoir un peu sortie de la maison. Que ça me faisait du bien et que je n'avais pas beaucoup l'occasion de faire ça. Avec lui c'était plus simple, je me sentais en sécurité.

Il m'étais arriver de sortir avec des collègues de boulot boire un verre, mais c'était pas terrible, déjà c'était le soir et les regards pesant me mettaient mal à l'aise. Même si on restait en bande, je n'aimais pas ça. Les gars nous raccompagnaient toujours, pour ne pas prendre le risque de se faire agresser, mais les gars n'étaient pas Twys. Et je crois que ceux qui se proposaient pour me ramener n'attendaient qu'une chose, c'était que je leur ouvre ma porte, chose que je ne faisais jamais.

On passa le début d'après midi à bavarder ici. Je lui racontais mes expériences de stages. Je reparlais un peu d'Indis que je voudrais lui présenter le mois prochain. Il n'avait pas l'air enchanté, mais je le connaissais, c'était parce qu'il s'inquiétait pour moi. En la voyant ses doutes s'envoleront et il sera de nouveau comme avant.

L'heure tournait et c'était déjà le moment qu'il reparte au Huit. Je n'y avais pas pensé de tout notre repas. Mais maintenant mon estomac pesait lourd et une boule me bloquait la gorge. Il fallait qu'il regagne la gare. On fit un détour vers la maison pour qu'il prenne ses affaires. Je le raccompagnais un peu à reculons. Voulant retarder ce moment douloureux. Mon cœur battait si fort, se retenant de me faire choir sur le sol. Ces moments là je les avais en aversion. Quelques jours de bonheur pour des jours de douleur. Et aujourd'hui me semblait plus pénible que les autres fois. J'avais tant de choses à lui dire, à me confier. J'aurais peut-être du être plus sincère avec lui ?

On était arrivé. Mon visage était pâle de tristesse. Je n'avais pas besoin de le cacher, c'était comme ça tous les mois. Il le savait. Il savait que j'aimerais qu'il reste, plutôt qu'il me laisse seule tout un mois. Ses mains soulevèrent mon visage dans un sourire qui se voulait rassurant. Mais il n'avait pas le sourire que je voulais, celui là était...voilé. Je retenais en moi une soudaine envie de dévorer avidement ses lèvres dont je ne connaissais pas le goût. Espérant que ça pouvait le faire rester, qu'il se rende compte que c'était réciproque et qu'on ne devait plus se quitter. Au lieu de ça, je lui embrassais simplement la joue, le serrant contre moi. Collant après ce baiser ma joue contre la sienne. Et restant là, murmurant douloureusement les choses.

"J'veux pas que tu partes. Je voudrais...je voudrais avoir le choix."

Mais comme à chaque fois il était le plus fort. Et il nous sépara avant de monter dans le train. Mes yeux étaient brouillés de larmes. Je restais là un moment. Blessée comme un animal mourant. Le train n'était plus visible, mais ma douleur était des plus vive.

"Il y a...que je t'aime." Murmurais-je pour moi même. Je quittais les lieux sans plus tarder.

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