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Indis L. Winfield & Emilie R. Dawning

Emilie s’installa derrière son bureau. Les élèves venaient de finir leur moment de pose et retournaient en classe. Après avoir attendu que le calme revienne dans la salle, le professeur pris la parole.

« Nous sommes, comme vous le savez, en train d’étudier tout ce qui porte à l’énergie mécanique. A ce propos, quelqu’un pourrait-il me rappeler la relation concernant cette énergie ? »

Emilie se creusa la mémoire. Ils l’avaient vu hier pourtant. Rien n’y fait, elle ne s’en rappelle plus.

« L’énergie mécanique est la somme de l’énergie cinétique avec l’énergie potentiel de pesanteur. »

Emilie suivit du regard les élèves se retourner, jusqu’à trouver la source de la voix. Elle vit Henri sourire fièrement. Cela ne l’étonnait même pas qu’il réponde aussi vite. Il fallait qu’elle lui demande de l’aide sur ce sujet, qu’il semblait maitriser, sinon elle ne risquait pas d’y arriver.

« Oui très juste, bravo Henri. Je vois que vous avez retenu la leçon d’hier. Cela m’amène à mon deuxième point. Le district 6 ouvre une de ses usines à certains de ses élèves pour en montrer les rouages. Je suis heureux de vous annoncer que nous avons été gentiment invité à y aller également. C’est une excellente opportunité qui s’offre à vous et j’espère que vous vous tiendrez bien. »

Emilie tourna la tête vers Héloïse. Elle savait que son amie rêvait de travailler au district 6 en tant qu’ingénieur. Ça tombait vraiment bien pour elle. Emilie quant à elle s’intéressait un petit peu à tout, elle était donc vraiment curieuse de découvrir ces fameuses usines, et plus généralement le district 6.

« Je vous donne rendez-vous demain matin à 9 heures. Ne soyez pas en retard ! »

Il fit une pose avant d’ajouter.

« Bon, je vous laisse sortir en avance. Vous pouvez y aller. »

Demain, 9 heures. Emilie retint ces informations avant de commencer à emballer ces affaires. Elle attendit avant de sortir pour éviter d’entrer dans la cohue générale qui avait pris l’ensemble de la salle.

><><< Le lendemain >><<<

Emilie attendait devant la gare. Elle était tellement pressée d’y être qu’elle était arrivée vingt minutes avant l’heure de rendez-vous. Elle y retrouva ses deux amis qui arrivaient en même temps, habitants dans la même rue.

Le trajet se fit sans encombres. Emilie était émerveillée par tout ce qu’elle voyait et ce félicita d’avoir pris son appareil photo pour ne rien oublier. Elle comptait prendre quelques clichés aussi pendant la visite. Elle espérait que ce n’était pas interdit. Elle voulait montrer à ces parents ce qu’elle avait vu dans les moindres détails.

Le train ralentissait doucement. Ils étaient arrivés à destination. Le professeur avait du mal à contenir les élèves, qui étaient tous excités à l’idée de cette sortie.

Une fois que tous les élèves étaient sortis, le professeur demanda le silence.

« Une fois là-bas, vous allez être divisés en deux groupes et mélangés avec une des classes qui visitent l’usine qui viennent du district 6. »

Emilie le pressentait, et ce fut arrivé : elle se retrouva séparée d’Henri et d’Héloïse. Elle était vraiment déçue de ne pas partager cette journée avec eux, mais c’était comme ça, elle ne pouvait rien faire.

Les groupes étaient faits, la visite pouvait commencer. Ils étaient dans une zone industrielle, entourés par d’immenses bâtiments. Ils entrèrent par une immense porte. Emilie mitraillait. Elle avait oublié de demander si elle en avait le droit, mais tant pis.

Elle entendit un brouhaha s’élever derrière eux. C’était l’autre partie du groupe qui arrivait. Celui du district 6. Les deux groupes se défièrent du regard, ne sachant pas vraiment comment réagir. Pourtant, lorsque le guide leur demanda de continuer, les deux classes se mélangèrent assez facilement.

Emilie se retrouva à côté d’une jeune fille qu’elle n’avait jamais vu (qui venait donc du district 6). Elle voulut engager la conversation.

« Vous avez de la chance au district 6 de vivre à côté de toute cette technologie. On vous envie beaucoup pour ça au district 3 ! »

Elle prit quelques clichés avant de continuer.

« Moi c’est Emilie, et toi ? »

Elle souri tout en tendant sa main qui ne tenait pas son appareil photo. Toute occasion était à prendre pour se faire de nouveaux amis.

« Cette sortie m’intéresse, même si je ne me vois pas ingénieur. Je veux devenir photographe professionnelle ! T’as des projets toi ? »

Peut-être allait-elle fuir sous le flot de questions qu’elle lui posait. Mais à chaque fois qu’Emilie rencontrait une nouvelle personne, c’était plus fort qu’elle.

CSS par Gaelle

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Evidemment j'étais pas tout seul, j'avais envie de faire connaissance ; y avait un tas de personnes et personne marchait dans le même sens

Indis Winfield et Emilie Dawning

C’était son premier jour d’école.
Indis, réveillée depuis que le soleil s’était pointée, attendait silencieusement en observant la vie au dehors se teinter d’orange et de rose. Depuis trois jours maintenant n’était-elle pas sortie de l’orphelinat, ne comprenant pas ce qui lui arrivait. Elle ne comprenait plus grand-chose. Elle errait autant que les encadreurs de l’orphelinat la guidaient, avec douceur. Pour la première fois depuis des années, depuis que Parris avait commencé son activité avant de définitivement partir, on s’occupait d’elle – et la pauvre fille ne savait pas comment se comporter dans ce cas-là.
Quand l’heure arriva, Indis descendit prendre son déjeuner et se rendit directement à l’école. Elle prendrait son temps : le quartier était d’un calme et d’une quiétude que la jeune fille accueillait avec bonheur. Les façades uniformes, les pavés symétriques, les usines métalliques, tout prenait une teinte agréable pour qui avait passé ses dernières années dans le malheur et la peur.
Le professeur accueillit la rouquine tranquillement assise avec un sourire, une parole agréable, et des tons chauds. Indis était réellement heureuse de le voir, bien qu’elle ne trouvât pas le moyen de lui dire, mais l’adulte comprenait. A n’en pas douter. Au contraire de ses camarades qui l’ignorèrent à leur arrivée.

« Les enfants, déclara le professeur après la rediffusion quotidienne des Jeux, comme je vous l’avais annoncé, nous allons aujourd’hui visiter une usine fabriquant des locomotives, avec une autre classe du District Trois ! Nous allons les retrouver à l’usine avant la visite. »

Une rumeur grondante gagna la masse d’élèves qui n’était pas habituée à ces visites, mais tous se dirigèrent sans souci vers l’endroit indiqué. Indis marchait en regardant ses pied, la tête légèrement ailleurs, errant dans le sens que donnait le groupe. Une voix la tira de ses songes absents.

« Indis, tu vas bien ? Ca fait quelques jours qu’on ne t’a pas vue.
- Je… euh… »

Indis se retrouva dépourvue devant la figure difforme mais frappée d’un sourire d’une de ses camarades de classe, aux cheveux jaunes, qui semblait sincère dans son inquiétude. A côté d’elle se tenait une autre fille qui avait l’air un peu plus gêné mais qui guettait sa réponse.

« Ca va, Mary… je suis à l’orphelinat maintenant.
- Oh, nous sommes désolées…
- Nos condoléances… »

Les deux filles se morfondirent en excuses toutes plus plates les unes que les autres, et Indis tourna silencieusement, faisant mine de les écouter. Quelque part, elle se sentait presque soulagée de ne pas marcher seule.
Ils accueillirent une classe nombreuse à l’usine, et Indis ne les regardait pas trop, attendant patiemment que la journée se déroulât. Si elle avait fait attention, elle aurait reconnu ladite usine de locomotives, puisque son père y avait travaillé et avait été l’un des cadres les plus influents et marquants. Ces souvenirs faisaient résonner leur partition dans une vie tellement lointaine que leurs échos ne parvenaient pas à cette âme qui avait perdu son chef d’orchestre.
Les professeurs arrangèrent leur cuisine et répartirent les élèves en deux groupes, puis la visite commença. Etonnamment, plus celle-ci se déroula et plus Indis se sentit agréablement tirée de son rêve pour comprendre et mettre en perspective les mots qu’elle entendait de la part du guide. Puis une voix, plus douce, résonna à son oreille :

« Vous avez de la chance au district 6 de vivre à côté de toute cette technologie. On vous envie beaucoup pour ça au district 3 ! »

Indis eut un sursaut surpris, et fixa la petite brune faire des bruits étranges avec un appareil qu’elle connaissait, mais qu’elle n’arrivait pas à mettre en perspective. La rouquine,, malgré elle, lui jeta un regard perplexe, mais la fille du Trois semblait bien trop heureuse d’être ici et continua sur sa lancée.

« Moi c’est Emilie, et toi ? »

Indis attrapa machinalement sa main tendue, la serra, et répondit d’une voix un peu moins assurée :

« Indis, je suis du District Six. »

La rouquine jeta des regards toujours intrigués vers l’appareil à « clics ! ».

« Cette sortie m’intéresse, même si je ne me vois pas ingénieur. Je veux devenir photographe professionnelle ! T’as des projets toi ? »

Un petit sourire vint innocemment se poser sur les lèvres de la jeune fille du District Six.

« Je veux devenir pilote d’hovercrafts, répondit-elle doucement, la voix remplie de rêves. C’est pas facile et de toute façon, je ne pourrai pas avant quelques années. »

Tandis que tous les autres observaient avec concentration une locomotive, Indis ne put s’empêcher de désigner l’appareil que tenait Emilie dans ses mains.

« Qu’est-ce que tu as là ? J’ai déjà vu ça avant, mais je m’en souviens plus. »

Elle pencha la tête en attendant la réponse, et ne put s’empêcher de lâcher.

« Tu l’as trouvé où ? »

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Indis L. Windfeld & Emilie R. Dawning

« Indis, je suis du District Six. »

Emilie remarqua le regard perdu de la prénommée Indis. Elle se demanda s’il ne valait mieux pas la déranger. Peut-être qu’elle n’avait pas envie de parler. Néanmoins elle continua, et lui demanda ce qu’elle voulait faire plus tard.

« Je veux devenir pilote d’hovercrafts, répondit Indis. C’est pas facile et de toute façon, je ne pourrai pas avant quelques années. »

La future photographe ne put s’empêcher de s’exclamer.

« C’est génial ! Avec ce métier tu peux voyager partout, découvrir des paysages magnifiques... »

Elle soupira : quel travail de rêve ! Elle nota pour elle même que si elle n’arrivait pas à percer dans la photographie, elle ferait pilote d’hovercraft. Elle se maudit de ne pas y avoir pensé plus tôt... Emilie se ressaisit. Elle n’allait pas changer tous ses plans alors qu’elle prévoyait de devenir photographe depuis sa tendre enfance quand même !

« Si c’est ton rêve, j’espère que tu le réaliseras comme j’espère réaliser le mien. Tout est réalisable du moment que tu te donnes la possibilité de le faire. » Finit Emilie, pleine d’espoir.

Elle essayait de convaincre la jeune fille qui était en face d’elle, tout en essayant de se convaincre elle-même. Elle venait de passer un stade où elle n’était plus sûre de rien. Elle ne savait pas si elle allait arriver à devenir cette photographe dont elle rêve tant : intrépide, qui n’a peur de rien et à la recherche de la photo parfaite. Indis la tira de sa rêverie avant qu'elle ne se démoralise.

« Qu’est-ce que tu as là ? J’ai déjà vu ça avant, mais je m’en souviens plus. »

Elle était en train de pointer son appareil photo. Emilie eut un moment de surprise, en se demandant comment cela se faisait-il qu'elle ne puisse pas connaître cet objet, avant de se rappeler que cet appareil n’était pas à la portée de tous. Le district 6 est quand même plus pauvre que le sien, elle aurait dut s’en souvenir.

« C’est mon appareil photo, répondit-elle en le montrant fièrement. Ca me permet de capturer des moments de ma vie que je ne veux pas oublier. On peut aussi prendre en photos des paysages par exemple. Mais ce que je préfère le plus, c’est faire des portraits. Alors qu’avec un paysage, tu n’as pas beaucoup d’interprétations possibles, le portrait permet de véhiculer des émotions différentes selon la personne qui le regarde. Et c’est ce qu’il y a de plus intéressant selon moi dans la photographie. »

Elle marqua une courte pause. Une fois qu’elle était lancée dans son sujet préféré, elle ne pouvait plus s’arrêter.

« Je peux te montrer si tu veux. Tu accepterais que je te prenne en photo ? »

Le cadre était en plus parfait pour poser. Elle espérait vraiment qu’elle allait accepter.

« Tu l’as trouvé où ? »

Elle adorait raconter cette histoire. C’était ce moment là qui avait complètement transformé sa vie.

« C’était complétement par hasard ! Je déambulais dans les allées d’un vide-grenier, quand je vis pour la première fois ce vieil appareil. il est tellement vieux qu'il imprime les photos automatiquement. Il faut savoir que ce type de gadget est beaucoup plus performant aujourd'hui. Bref je l'ai testé, j’en suis tombée amoureuse et depuis je ne le quitte plus ! »

Elle regarda son appareil photo, mélancolique. Puis son regard se posa sur Indis.

« Tu veux que je te le passe pour que tu puisses l'essayer ? »

CSS par Gaelle

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Evidemment j'étais pas tout seul, j'avais envie de faire connaissance ; y avait un tas de personnes et personne marchait dans le même sens

Indis Winfield et Emilie Dawning

Cet appareil était somme toute très simple, avec des composants qu’Indis connaissait même si elle ne les manipulait pas au quotidien. La question portait évidemment sur l’utilité de l’ensemble, et elle occupait tellement la jeune rousse que celle-ci écoutait distraitement les mots de son interlocutrice. Il fallait dire que ce rêve paraissait bien lointain : d’un rêve qui avait guidé cet avenir était devenu un horizon, lui permettant simplement de se stabiliser mais semblant toujours plus inaccessible avec les épreuves de la vie.
Alors Indis acquiesça lentement aux espoirs futurs d’Emilie.
Celle-ci semblait légèrement désappointée, comme rattrapée par la réalité, quand la question de la jeune fille du Six lui tira un sourire et un élan de passion. Elle observa cette passionnée d’images discuter de son appareil photographique, et elle se trouva comme captivée par cette énergie : décidément, Emilie était une jeune fille enjouée et pleine de vie, et ce de manière contagieuse. Elle devait être d’autant plus fière de présenter son objet à Indis qui, elle en avait désormais un peu honte, n’avait pas réussi à le reconnaître.

« C’est mon appareil photo. Ca me permet de capturer des moments de ma vie que je ne veux pas oublier. On peut aussi prendre en photos des paysages par exemple. Mais ce que je préfère le plus, c’est faire des portraits. Alors qu’avec un paysage, tu n’as pas beaucoup d’interprétations possibles, le portrait permet de véhiculer des émotions différentes selon la personne qui le regarde. Et c’est ce qu’il y a de plus intéressant selon moi dans la photographie. »

Indis avait écouté en silence ces mots, essayant d’imaginer ce que ressentait Emilie. Elle-même avait un élan artistique, puisqu’elle appréciait griffonner des croquis sur des feuilles de papier. Fut un temps, même, elle crayonnait des dessins de machines volantes toutes plus farfelues les unes que les autres et son frère Terrell, rieur, s’était amusé à en faire des maquettes pour lui montrer à quel point son raisonnement ne tenait pas la route. Alors ils tentaient, à deux, d’améliorer le tout, d’en faire un engin plausible.
C’était le bon vieux temps, celui où Indis avait encore du papier pour dessiner, du bois pour modeler et un frère avec lequel partager.
La photographie, au sens d’Emilie, était donc semblable au dessin. Du moins fut-ce le résultat que la rouquine tira de sa description, et cela lui provoqua un sourire complice, celui d’une artiste comprenant une autre – ce qui était d’autant plus amusant qu’elles se trouvaient dans une usine. Ce fut alors que la fille du District Trois enchaîna avec enthousiasme sur l’histoire de son appareil photographique.

« C’était complètement par hasard ! Je déambulais dans les allées d’un vide-grenier, quand je vis pour la première fois ce vieil appareil. Il est tellement vieux qu'il imprime les photos automatiquement. Il faut savoir que ce type de gadgets est beaucoup plus performant aujourd'hui. Bref je l'ai testé, j’en suis tombée amoureuse et depuis je ne le quitte plus !
- Oh, c’est chouette, répondit machinalement la jeune rouquine qui s’en trouva d’autant plus fascinée par l’appareil.
- Tu veux que je te le passe pour que tu puisses l'essayer ? »

Bien évidemment qu’Indis mourrait d’envie d’essayer l’appareil, et elle réfléchit un instant à la manière dont elle pouvait en faire un usage utile. Le groupe entier de visite était toujours réuni devant la locomotive, certains écoutant plus ou moins attentivement le discours ennuyant de ceux qui travaillaient dessus, et aucun n’avait remarqué les deux jeunes filles qui papotaient à l’arrière.

« J’adorerais ! »

L’enthousiasme réchauffait sa voix, et elle réceptionna avec attention l’appareil qu’elle analysa un instant. Quitte à essayer, autant comprendre. Quand elle estima que ce fut bon, Indis ploya le genou et captura comme image la locomotive, rendue immense par l’angle de la photographie, qui surplombait les élèves amassés devant elle.
Du moins ce fut une tentative ratée puisque, alors qu’elle attendait patiemment que la photo affiche une image nette, celle-ci resta implacablement floue, même après qu’un long moment se soit écoulé et tandis qu’il s’écoulait, Indis affichait une moue toujours plus déçue.

« Je crois que j’ai raté…, adressa-t-elle à Emilie alors qu’elle lui tendit l’appareil, avant d’ajouter avec un sourire : tu me montres une photo réussie ? »

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Indis L. Windfeld & Emilie R. Dawning

« J’adorerais ! »

Emilie sourit. Elle pourrait en faire une adepte de la photographie qui sait ? C’est vrai qu’elle avait l’air vraiment intriguée par son appareil. Elle lui tendit. Indis commença à prendre se mettre en position. Elle avait de bons réflexes, c’était bien. Elle prit un cliché, avant de se tourner vers Emilie.

« Je crois que j’ai raté…tu me montres une photo réussie ? »

Elle sourit intérieurement.

« Montre-moi la photo que tu viens de faire, je suis sûre que c’est pas loupé ! » Dit-elle en prenant l’appareil.

Elle regarda la photo qu’elle avait faîte. Le cadrage était bon, la lumière aussi. C’était juste flou.

« Elle est très bien ! C’est juste qu’il faut mettre au point comme ça c’est plus flou ! Tiens je te montre. »

Emilie se tourna vers la fille du district 6 et lui montra différents boutons pour rendre l’image encore meilleure.
Elle prit un temps pour réfléchir à sa question. Tous ses clichés se trouvaient dans sa chambre. Elle était passionnée certes, mais elle se trimbalait pas avec ses photos toute la journée !

« J’en ai pas sur m… Ah si, sur mon appareil, j’ai peut-être quelques trucs. En fait je le vide régulièrement mais il se trouve que ça fait assez longtemps que je l’ai pas fait. »

Elle tritura les boutons de son appareil photo, cherchant quelle photo lui montrer. Elle s’arrêta sur une qui lui convenait et redonna l’appareil à sa voisine.

« Tiens, regarde ça. C’est dans la gare avant de venir ici. J’aime bien photographier des paysages industriels. C’est pour ça qu’ici c’est l’endroit rêvé ! »

Elle regarda tout autour d’elle avant de poser les yeux sur Indis qui regardait la photo.

« T’aimes bien ? »

Elle réfléchit un instant. Le journaliste… il s’appelait comment déjà ? Ha oui Clyde c’est vrai. Il lui avait donné de l’argent pour un nouvel appareil. Elle ne l’avait pas encore acheté. Mike l’avait commandé pour elle mais il ne l’avait pas encore reçu. Elle n’avait pas encore réfléchit à ce qu’elle allait faire de son ancien. Mais elle avait à présent une petite idée.

« Ecoute, cet appareil, j’en aurait bientôt plus besoin vu que je vais m’en acheter un nouveau… Tu le voudrais ? Ça me ferait très plaisir. »

C'était peut-être un trop gros cadeau. Mais de toute façon, si Indis était intéressée par la photographie, cela donnerai une deuxième vie à cet appareil.

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Indis Winfield et Emilie Dawning

« Montre-moi la photo que tu viens de faire, je suis sûre que c’est pas loupé ! »

Indis n’était pas persuadée que sa photographie était très réussie mais si Emilie insistait, peut-être que ça pouvait ne pas être si terrible. Après tout, si la jeune du District Trois, qui devait être douée dans ce domaine puisqu’elle voulait en faire son métier, lui disait que sa photo pouvait ne pas être loupée, ce n’était pas à la jeune rouquine de la contredire.
Pour cette raison-là lui tendit-elle ladite photo et attendit patiemment le verdict, guettant le guide et le groupe desquels les deux jeunes femmes s’étaient totalement détachées. Du moins en pensée.

« Elle est très bien ! C’est juste qu’il faut mettre au point comme ça c’est plus flou ! »

C’était censé être une bonne nouvelle ? La photographie restait floue malgré tous les détails techniques que lui dispensait Emilie ; celle-ci enchaîna.

« Tiens je te montre. »

Indis écouta et observa attentivement les indications d’Emilie, retenant chaque bouton, se promettant d’essayer toutes les options à a sa disposition dès que l’occasion se présenterait. En attendant, elle acquiesçait à toutes les indications et tous les conseils donnés. Elle attendit avec patience qu’Emilie lui montre la photo qu’elle souhaitait.

« Tiens, regarde ça. C’est dans la gare avant de venir ici. J’aime bien photographier des paysages industriels. C’est pour ça qu’ici c’est l’endroit rêvé ! »

Indis vit en effet la gare du District Six mais ne la reconnut pas sous l’œil artistique d’Emilie qui avait immortalisé un détail auquel la native du District n’avait jamais fait attention. Mais elle se promit de ne pas le manquer la prochaine fois.
Un sourire s’installa doucement sur le visage de la jeune rouquine qui cherchait à replacer la photographie dans son contexte et qui fut tirée de sa contemplation par son interlocutrice.

« T’aimes bien ?
- C’est vraiment chouette ce que tu fais ! », s’exclama Indis.

Elle continua d’analyser les détails de l’image, toujours dans le but de reconnaître l’endroit, quand Emilie sortit soudain de sa réflexion par une offre des plus intéressantes.

« Ecoute, cet appareil, j’en aurait bientôt plus besoin vu que je vais m’en acheter un nouveau… Tu le voudrais ? Ça me ferait très plaisir. »

Le visage d’Indis s’éclaira immédiatement : ses yeux s’agrandirent sous la surprise, ses lèvres s’étirèrent sous l’effet de la joie, et elle répondit presque immédiatement :

« Pour de vrai ? »

Pour cette jeune femme qui n’était pas habituée à ce genre de propositions, ce cadeau ne lui laissait pas le temps de réfléchir… et en réalité, elle était tellement concentrée à comprendre et à essayer de replacer à chaque bouton à sa fonction.

« Oh ! »

Pourtant, en faisant défiler les photographies enregistrées dans cet appareil qu’elle n’arrivait pas à nommer quelques minutes auparavant, Indis se rendit compte que c’était plus que c’était plus qu’un appareil qu’on lui offrait, et qu’elle acceptait sans hésiter.
Mais ces images, les images d’Emilie, elle ne les acceptait pas. Elle ne se serait pas vu céder ses propres dessins.

« Il y a des photos à toi là dedans… tu ne veux pas les récupérer ? »

Du coin de l’œil, Indis remarqua que son professeur avait un regard insistant sur les deux jeunes femmes qui étaient légèrement à la traîne par rapport au groupe qui s’était déjà remis en marche… La rouquine fit signe à son interlocutrice de trottiner vers la masse, et constata amèrement que leur inattention assez longue commençait à se faire remarquer.

« Tu es certaine ? », chuchota Indis alors que le groupe marchait.

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Indis L. Windfeld & Emilie R. Dawning

« Pour de vrai ? »

Le visage d’Emilie s’illumina. Indis avait l’air d’aimer sa proposition et cela lui fit énormément plaisir.

« Mais oui bien sûr ! »

Indis regarda attentivement l’appareil et devint tout d’un coup perplexe.

« Il y a des photos à toi là dedans… tu ne veux pas les récupérer ? »

Emilie se mordit la lèvre. C’est vrai qu’elle n’avait pensé à ce détail. Elle réfléchit quelques instants avant de donner une réponse. Elle ne voulait pas perdre ses photos, c’est sûr. Mais elle lui avait déjà fait sa proposition… Elle ne pouvait –et ne voulait pas retirer son offre.

« Tu as raison, mais je ne sais pas comment… »

Elle s’arrêta. Si. Elle savait comment faire. C’était même plutôt simple. Elle avait dans son sac une autre carte mémoire. Elle pourrait ainsi garder toutes ses photos et donner en même temps l'appareil !

«Okay je sais : je prends la carte mémoire de mon appareil, je la garde avec les photos qui sont à l'intérieur et je t’en passe une autre !»

Elle ne savait pas si son amie savait ce qu’était une carte mémoire. Elle préférait lui expliquer avant d’éviter toute confusions.

«Une carte mémoire c’est un petit objet qui permet de stocker toutes les photos ! C'est très pratique.»

Elle se réjouissait d’avoir trouvé une solution. Elle enleva la carte de son appareil et en mit une nouvelle à la place. Elle redonna ensuite l’appareil à Indis.

«Voilà, maintenant, il est tout à toi ! »

Emilie remarqua qu’elle avait parlé un peu fort. Elle regarda du côté des professeurs. Indis fit de même. Elle se tourna ensuite vers Emilie pour qu’elles rattrapent le groupe. Il est vrai qu’elle n’avait plus vraiment pensé à cette visite depuis qu’elle avait commencé à parler de sa passion.

Elle ne parla pas pendant quelques instants afin que les accompagnateurs ne regardent plus dans leur direction.

« Tu es certaine ? » chuchota sa voisine.

Emilie ria doucement.

«Tu me fais rire… Bien sûr que je suis certaine ! Mais bon si tu n’en veux pas…»

Elle avait laissé sa phrase incomplète pour qu’elle comprenne que ce cadeau était tout à elle. Peut-être qu’elle n’avait pas l’habitude d’en recevoir après tout.

« Tu as en tête des endroits que tu pourrais photographier dans ton district ? J’aimerai tellement le visiter mais je crains que j’en aurais jamais la chance… Enfin bon. Dis-moi : c’est beau près de chez toi ?»

CSS par Gaelle

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Evidemment j'étais pas tout seul, j'avais envie de faire connaissance ; y avait un tas de personnes et personne marchait dans le même sens

Indis Winfield et Emilie Dawning

Indis se sentit un peu honteuse qu’Emilie ait eu le besoin de lui expliquer ce qu’était une carte mémoire… Déjà précédemment avec sa méconnaissance de l’appareil photographique, et désormais celle de la carte mémoire, le petit génie en prenait pour son grade ! D’autant plus que la jeune rouquine reconnaissait parfaitement le petit objet carré que son interlocutrice lui montrait dans sa volonté pédagogique. Indis ne put réprimer cette pointe de déception quand elle se rendit compte de sa lenteur d’esprit et qui, sans doute, laissa son regard errer plus loin.
Emilie ne sembla pas s’en occuper outre mesure.

« Voilà, maintenant, il est tout à toi ! »

Les deux filles rattrapèrent le groupe et s’y mêlèrent à nouveau comme elles étaient censées le faire dès l’origine. Elles ne s’étaient déjà que trop démarquées et leur professeur le leur reprochait à grand renforts de regards noirs et de signes leur intimant de suivre le rythme.
Grâce à ce petit intermède course à pieds, Indis fut quelque peu soulagée de ne pas avoir à répondre tout de suite : elle ne comprenait tout simplement pas pour quelle raison Emilie lui offrait ainsi cet appareil. C’était sans conteste un objet précieux et elles s’étaient rencontrées si tôt auparavant qu’elles ne pouvaient pas estimer se connaître ; rien ne garantissait que, cette excursion scolaire terminée, elles se reverraient à nouveau. Pourquoi ? Cet instant de répit dans la réponse fut accompagné d’un doute profond auquel elle ne trouverait pas de réponse.
Mais le soulagement fut de courte durée quand Emilie insista pur que sa compagne accepte ce cadeau, jouant une carte qui fit mouche – parce qu’effectivement, Indis trouvait cet appareil photographique aussi magnifique que devait l’avoir trouvé son ancienne propriétaire.

« Tu me fais rire… Bien sûr que je suis certaine ! Mais bon si tu n’en veux pas…
- Si, si, bien sûr ! »

Indis regarda l’appareil entre ses mains et se sentit étrange face à un tel cadeau et l’étudia sous toutes ses coutures, réfléchissant aux mots qu’elles pouvaient prononcer. Refuser le cadeau ? Remercier le geste ? La rouquine ouvrit plusieurs fois la bouche pour hasarder une réponse mais la referma devant l’absence totale de mots sensés. Elle ne savait pas quoi dire. Emilie l’aida en changeant radicalement de sujet :

« Tu as en tête des endroits que tu pourrais photographier dans ton district ? J’aimerai tellement le visiter mais je crains que j’en aurai jamais la chance… Enfin bon. Dis-moi : c’est beau près de chez toi ? »

D’accord, il y avait mieux comme aide. Les lèvres d’Indis bougèrent à nouveau sans laisser échapper de son. Et puis…

« Pas vraiment… », gémit-elle à moitié.

La rouquine, gênée, passa une main dans ses cheveux et réfléchit à un manière réussie de rebondir sur ses mots. Après tout, parler du quartier des drogués du District Six n’était pas à propos mais cela n’aurait, d’ordinaire, pas retenu Indis.
Où était son chez elle ?
Ce n’était plus son manoir depuis bien des années, donc l’idée n’effleura pas l’esprit de la jeune femme, bien qu’elle ait sans peine réussi à coller à l’idée de conversation. Indis pensa ensuite au quartier des drogués qui quant à lui ne correspondait pas du tout à un bel endroit. Enfin, il y avait l’orphelinat, dans lequel elle était débarquée quelques jours plus tôt.

« Par contre, autour de l’école, il y a beaucoup d’arbres. C’est vraiment joli, surtout en automne avec les feuilles qui deviennent jaunes, et orange, et rouges, et brunes… C’est pareil chez toi, j’imagine, non ? »

Indis ne se sentait pas forcément à l’aise avec l’appareil entre les mains et passa autour du cou le collier le collier qui y était relié, sentant la lanière synthétique frotter contre sa peau. La native du District Six continua :

« Mais pourquoi tu ne peux pas visiter le District ? Tu sais, je pourrais prendre des photos et te les envoyer. Ce serait un guide comme un autre. »

Enfin Indis murmura-t-elle, peut-être plus pour elle-même que pour son interlocutrice :

« En tout cas, avec cet appareil, je me sens plus riche que la Présidente. »

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Indis L. Windfeld & Emilie R. Dawning

« Pas vraiment… », gémit-elle à moitié.

Emilie se pinça les lèvres. Elle avait peur d'avoir dit quelque chose de travers. Le problème c'est qu'elle ne savait pas quoi. Elle ne connaissait que son district et ses habitants, elle ne savait pas quel était la façon de se comporter dans les autres districts, et c'était bien dommage.

« Par contre, autour de l’école, il y a beaucoup d’arbres. C’est vraiment joli, surtout en automne avec les feuilles qui deviennent jaunes, et orange, et rouges, et brunes… C’est pareil chez toi, j’imagine, non ? »

Elle était en train de s'imaginer ce paysage... Elle aimait beaucoup les paysages d'automnes car il y a en général beaucoup de couleurs et c'est cela qu'elle recherche en particulier, un feu d'artifice de couleurs.

« Ho oui, j'adore quand les arbres changent de teinte et quand les feuilles tombent tout autour de toi délicatement et aussi... »

Sa camarade attendait peut-être la fin de la phrase mais Emilie ne pouvait mettre de mots pour décrire de tels paysages. En revenant néanmoins à la réalité, elle jeta un coup d'oeil rapide vers les accompagnateurs qui avançaient pour continuer la visite.

« Mais pourquoi tu ne peux pas visiter le District ? Tu sais, je pourrais prendre des photos et te les envoyer. Ce serait un guide comme un autre. »

Emilie réfléchit un instant avant de répondre.

« Bah je sais pas, je crois que c'est un peu difficile d'aller dans d'autres districts... Enfin, en tout cas j'ai personne autour de moi qui a put avoir la chance de voir de ses yeux autre chose que le district 3.... »

Elle trouvait ça triste car tout le monde loupait tellement de merveilles ! Elle était emerveillée rien que dans cette usine, alors qu'en était-il du reste du district, ou voir même des autres districts !

« C'est pour ça que je suis extrêmement contente d'être ici aujourd'hui, parce que je ne sais pas si je vais pouvoir voyager un autre jour hors de mon district. »

Elle marqua une pause avant de reprendre

« J'aimerai tellement voyager et voir d'autres horizons... »Dit-elle en soupirant.

Elle repensa alors à la proposition que son amie venait de faire.

«Mais sinon oui, ça me plairait vraiment que tu me donnes de tes nouvelles et que tu me montres les clichés que tu vas prendre ! Il faut que je te donne mon adresse !»

Elle ne réfléchit qu'un instant au fait que leur courrier avait des risques qu'il soit perdu vu que la distance entre les districts est assez grande, mais elle était tellement contente de cette proposition qu'elle en fit abstraction. Elle écrivit sur un morceau de papier son adresse et le tendit à Indis.

«Comme ça, je pourrais t'envoyer moi aussi mes photos si tu veux, pour que tu puisses voir à quoi ressemble mon district, il est hyper chouette.»

“Etre chouette” ne signifiait rien car elle n'avait pas vraiment de comparaison. En essayant néanmoins d'être assez objective, elle se dit qu'elle aimait bien là où elle vivait.

CSS par Gaelle