Une première journée passée à plusieurs activités différentes et voilà déjà que la seconde se présentait et, avec elle, son lot d’inconnues. La nuit n’avait pas du tout été ce que je pensais qu’elle serait. J’avais été surprise par Jason, à quel point exactement je ne le savais pas et après le moment que nous avions passé tous les deux, seuls, je ne savais pas si les choses seraient toujours pareilles. J’étais descendue plus tôt que lui aux entraînements, pour être certaine de pouvoir me vider la tête avant de le rencontrer. Certes, il était présent au petit-déjeuner mais je doutais que l’un d’entre nous ait eu envie de parler de notre soirée à notre mentor, Ethan. Pour l’instant, il fallait réfléchir. Cependant, le temps continuait sa course et il fallait que nous continuions à essayer de faire de notre mieux… A faire de notre mieux pour ne pas nous avouer vaincus avant l’heure.

J’avais décidé d’entamer ma journée par un stand dédiée aux options de survie. J’avais hâte de pouvoir tester différentes activités et certaines m’intéressaient plus que d’autres, je devais bien l’admettre. Me concentrer sur autre chose que tout ce qui s’était passé la veille allait peut-être me permettre de libérer mon esprit un petit temps, du moins je l’espérais. Il en allait de notre survie.

En arrivant, je ne pus qu’être étonnée de la diversité des activités proposées : mur d’escalade, atelier de feu à même le sol, instructeur qui présentait des nœuds de toutes sortes mais aussi camouflage ou encore détournement de matériau que nous pourrions peut-être trouver dans l’arène… L’impressionnante diversité de ce qui nous était proposé donnait presque le vertige et j’en conclus qu’il me faudrait bien plus de quelques heures pour tout assimiler. Heureusement, notre mentor nous avait prévenu : si nous nous concentrions sur l’essentiel, sur ce que nous pensions pouvoir gérer une fois dans l’arène, alors nous aurions le temps d’apprendre des choses utiles et surtout de les maîtriser suffisamment pour nous en souvenir une fois les Jeux lancés, quand l’angoisse nous saisirait et que nous aurions la plus grande peine du monde à nous souvenir des moindres détails de nos apprentissages. C’était maintenant que pas mal de choses se jouaient, j’y croyais vraiment ou du moins j’essayais de m’en convaincre pour ne pas paniquer à la vue des carrières qui tentaient de nous impressionner en ne manquant aucune de leur cible au lancer de couteau, au stand un peu plus loin.

Nous étions alors trois tributs présents : une autre fille, rousse et plutôt jolie avec ses longs cheveux ondulés, s’entraînait à confectionner un feu pendant qu’un autre garçon paraissait observer une tablette donnant des indications sur la manière de s’y prendre pour enflammer des brindilles. Peut-être étaient-ils co-tributs pour s’atteler ainsi à la même œuvre ? Cependant, en m’approchant doucement, je remarquai qu’il s’agissait du garçon qui, lors de la parade, s’était trouvé sur le char juste à l’avant de celui qui nous avait conduit, Jason et moi. Il était donc du District Neuf, c’était une certitude : étant très physionomiste je n’oubliais jamais un visage. Quant à la demoiselle qui devait avoir à peu de choses près mon âge, elle était bien plus en avant lors de la parade, peut-être du District Six ou Sept ? Je ne savais plus exactement.

Je passai à côté d’eux sans m’attarder, préférant ne pas encombrer cette activité de ma présence et n’étant toujours pas très à l’aise avec d’autres tributs depuis les paroles et le comportement à mon égard de la fille du District Cinq, la veille.

Je me retrouvai donc, en premier lieu, devant une table sur laquelle étaient disposées plusieurs dizaines de cordes, toutes différentes les unes des autres. Des fibres de chanvre, de lin et d’autres plantes certaines très tropicales, d’autres bien plus arctiques étaient également à notre disposition. Il était hors de question que je choisisse la voie de la facilité : là où les carrière pouvaient peut-être se permettre de ne maîtriser que le nouage, je décidai qu’il était plus prudent pour moi – qui n’était pas du tout certaine de réussir à trouver une véritable corde dans l’arène – de commencer par la confection de celle-ci à partir de matériau naturel.  Suivant pas à pas toutes les recommandations d’un instructeur qui me rejoignit quand il me vit m’atteler à la tâche, je réussis à confectionner une première cordelette : pas suffisamment solide pour s’attacher afin de grimper dans un arbre ou même de ligoter un autre tribut, mais assez résistante pour entrer dans la préparation d’un collet. Je retenais donc bien la manière dont je l’avais faite afin de m’en souvenir plus tard. Avec plus de fibres, je recommençai le tissage pour arriver à un résultat bien meilleure, une corde assez résistante mais encore trop friable et qui ne résisterait pas longtemps si des conditions météorologiques extrêmes étaient présentes dans l’arène comme on n’avait déjà pu le voir précédemment.

Il me fallut encore une bonne dizaine d’essais pour parvenir à un résultat presque parfait ou du moins que je considérais comme tel. L’instructeur me confirma que, même si la résistance de cette corde n’égalerait jamais une de celles parfois fournies par le Capitole à la Corne ou pendant les Jeux, elle était néanmoins de bonne facture et saurait largement faire l’affaire pour des collets efficaces « capables de suspendre des sacs d’une bonne soixantaine de kilos, voire plus » ! J’en étais plutôt fière, même si je ne le laissais pas paraître. Rien ne servait d’afficher son assurance, bien au contraire.

J’entrepris ensuite de continuer mon activité par du nouage. L’instructeur me montra tout d’abord chaque nœud avant que je ne m’entraine à les reproduire, un à un. Au bout d’une petite heure, j’avais réussi à en apprendre une bonne dizaine. Pas mal nous seraient utiles pour nos pièges ou pour de l’escalade si l’arène se révélait montagneuse… D’autres pouvaient même servir à confectionner des filets, j’en avais d’ailleurs commencé un pour m’assurer que je maîtrisais parfaitement la technique. Une autre technique serait utile si nous avions besoin de nous abriter sous quelque chose, pour confectionner des nattes, des paniers ou d’autres éléments de ce genre.

Je passais ainsi deux longues heures uniquement à m’essayer sur la confection de cordages et de nœuds de toute sorte. Ma concentration était telle que j’étais presque parvenue à oublier Jason et notre soirée, nos paroles, les sentiments que j’avais pu ressentir.

Pour être bien certaine de mes acquis, je me réentrainai une dernière fois, plus rapidement, à effectuer les nœuds que je connaissais avec plus de vitesse et me surprit de la dextérité que j’avais ainsi acquise. Je refis également quelques cordages avec des fibres de chanvre, de lin, de papyrus et de coton. Néanmoins, malgré une bonne maîtrise des gestes enseignés, je me promis d’y revenir le lendemain, même rapidement, pour réessayer les éléments primordiaux que j’y avais appris et m’assurer que je les avais bien intégrés. « Rien ne vaut la régularité des apprentissages », en cela Mme Allya Lagan, ma professeur, avait toujours eu raison.

En tournant mon regard vers la montre de la pièce, je m’aperçus qu’il ne restait déjà plus que deux heures avant la fin de cette demi-journée d’entraînement. Décidément, le temps était injuste dans sa course.

Je soupirai et me dirigeai à petits pas vers le second atelier qui m’appelait, celui du feu. Les deux autres tributs étaient là. La fille avait apparemment réussi son pari, quant au garçon il galérait un peu plus qu’elle a en croire les nombreux morceaux de bois à peine roussis qui traînaient autour de lui. Tous deux s’étaient installés assez éloignés l’un de l’autre, visiblement ils n’étaient pas prêts pour la confrontation… Et moi non plus d’ailleurs. Je me dirigeai donc vers la tablette, comme ces deux-là avant moi et y jetai un coup d’œil pendant une bonne demi-heure afin d’être certaine des éléments importants ainsi exposés dans la vidéo de démonstration puis décidait de m’installer à un mètre de la fille rousse. Peut-être m’inspirait-elle plus confiance car elle avait un air plus doux que le garçon, moins solitaire et renfrogné. Elle était en train de tenter de faire du feu, une fois encore en utilisant de petites pierres assez communes qui devaient se trouver facilement un peu partout. J’en saisis deux également et installai mes branchages. Après plusieurs frottements infructueux, je levai la tête vers elle quand j’entendis le crépitement de petites flammèches qui dansaient.

- Bravo ! ne pus-je m’empêcher de lui lancer sur un ton très enthousiaste, comme à mon habitude quand quelqu’un autour de moi réalisait une prouesse et que je comptais bien la lui faire remarquer.

Il fallait croire que la Chloé gentille, généreuse et attentive aux autres n’avait pas totalement disparue.

- C’est fou la vitesse à laquelle tu obtiens ces flammes, ajoutai-je en lui souriant. C’est la première fois que tu en fais ?

A cet instant précis, je me rendis compte que je n’étais pas dans mon District en train de discuter avec une amie. J’étais au Capitole, au centre d’entraînement des tributs et celle qui se tenait face à moi et que je venais de féliciter étant peut-être celle qui, dans quelques jours me planteraient un poignard ou que sais-je dans le cœur… Je me mordis alors la lèvre, gênée de la façon dont j’avais pu m’adresser à elle et dont j’avais peur qu’elle ne l’ait braquée ou qu’elle ne lui ait paru inappropriée vu le contexte. Cependant, elle leva vers moi son visage étonné mais nullement vexé. Après tout peut-être n’avais-je pas tant fait une erreur que cela…

Silencieuse, n'osant en ajouter plus, je contemplai le visage doux de la jeune fille aux cheveux de feu. Elle était plutôt jolie : un visage fin, quelque peu pâle mais avec des yeux vifs. Son air surpris me laissait à penser qu'elle n'aurait jamais songé que quelqu'un lui adresse la parole. Pour tout dire, moi non plus je n'aurais pas pensé que je serai capable de lui adresser la parole, à elle ou à quiconque. Nous n'étions pas là pour cela et rien dans cette pièce austère n'était fait pour nous pousser à la conversation. Les seules personnes qui osaient s'adresser la parole étaient les carrières : sans doute complotaient-ils déjà des alliances pour mieux nous éliminer... Un frisson me parcourut à cette pensée et je décidai de les ignorer. Je n'étais pas comme eux et je ne le serai jamais. Lorsqu'elle me sourit timidement, je fus heureuse que mes félicitations suite à sa prouesse flamboyante aient franchi mes lèvres.

- Heu…Merci dit la tribute en replaçant une de ses mèches de cheveux derrière son oreille pour dégager son visage. Je m’entraîne depuis le début de l’aprem, mais finalement c’est pas si difficile, c’est une question de frottement, il faut savoir trouver le bon endroit des pierres pour les entrechoquer et…

J'étais contente qu'elle m'explique tout cela, je lui souris pour l'en remercier et étais en train de me concentrer sur la technique qu'elle était en train de m'exposer quand une autre voix vînt se mêler à notre discussion.

- Salut ! Je m’appelle Clarke. Vous avez l’air d’avoir fait du beau feu dit donc ! C’est pas trop dur ? demanda-t-elle avec enthousiasme.

C'était une grande brune, debout à côté de nous, qui s'était ainsi immiscée dans la conversation. Dans d'autres circonstances, cela ne m'aurait pas dérangé. Toutefois, l'assurance avec laquelle elle était venue nous aborder me rendait méfiante sans que je ne sache vraiment pourquoi. Peut-être parce que ce comportement si sûre d'elle était davantage l'apanage des carrières que celui des tributs des Districts laissés pour compte à ces Jeux cruels... Il arrivait que des jeunes soient entraînés par leurs parents, comme cela avait été le cas pour Jason et son père, cette fille était peut-être l'un d'eux : cela expliquerait son attitude. Toujours pleine de question, je décidai néanmoins de relâcher la pression afin de me laisser le temps de me faire une idée sur elle.

- Salut ! Moi c'est Chloé, du District Dix. Je lui souris avant de tourner la tête vers la tribut du District Six. Mais c'est elle qu'il faut féliciter...

Ma voix fut coupée par une voix désenchantée qui lança derrière nous :

- A quoi bon se parler maintenant? Nous devrons nous entretuer.


C'était le garçon que j'avais repéré quand je m'étais installée près de la fille du Six. Il avait l'air si solitaire, si renfrogné, si...perdu ? Il m'avait paru dangereux, enfermé dans son silence glacial. Après ses paroles, nul doute qu'il était complètement sous le choc de l'arène. Comme nous tous... Seulement, ses paroles sonnaient si vraies. Je me mordis la lèvre en pensant que j'avais moi-même cru avoir fait une erreur quelques instants avant en adressant la parole à cette fille. Cependant, cela m'avait aussi fait un bien fou de voir que je n'étais pas totalement devenue une autre, qu'une part de l'ancienne Chloé vivait toujours malgré tout ce que le Capitole essayait de faire pour me changer.

D'abord perplexe, je finis par ressentir de la tristesse pour ce garçon qui se murait exactement dans ce que le Capitole attendait de nous comme réaction, qui jouait son jeu sans même peut-être s'en rendre compte.

- C’est pas parce qu’on a été tirés au sort que c’est une raison pour se montrer aussi désagréable !

Visiblement, Clarke était une jeune femme pleine de répartie. Peut-être aurais-je aimé avoir son assurance, cette force qu'elle semblait avoir naturellement en elle. Je me pris un instant à penser que j'aurais semblé moins vulnérable, avant de me reprendre : j'étais Chloé Olympia, et même si j'étais imparfaite c'était moi. Je n'étais pas comme cette fille, je n'aurais jamais eu le courage de lui répliquer ça et surtout je ne l'aurais jamais fait parce que ça aurait été cruel... Si ce garçon avait dit ça, c'était parce qu'il souffrait... Et ça me blessait que cette fille lui donne une raison de plus de s'enfermer dans sa solitude et dans sa douleur.

Cependant, à quoi servait de répliquer maintenant. Je me tus et baissai les yeux. Après quelques secondes de silence, la fille rousse décida de relancer la conversation.

- Je suis Vahine, du District Six. lâcha-t-elle aussi bien à mon attention que à celle des deux acolytes du District Huit. On allait justement essayer à nouveau, n'est-ce pas ? me dit-elle en se tournant vers moi, comme pour me laisser la . Peut-être pourriez-vous en faire avec nous ?
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Décidément, cette fille était vraiment superbe. Même si elle ne nous connaissait pas, elle avait décidé de nous aider. Son regard à mon égard, ses paroles faites pour nous rapprocher m'avaient beaucoup touchées et un large sourire avait illuminé mon visage.

- Moi je suis partante ! Je n'ai fait que des étincelles pour l'instant...

Clarke et son co-tribut s'intallèrent avec nous et Vahine commença à nous faire la démonstration avec de petits cailloux. Je claquai mes pierres l'une contre l'autre mais sans succès. Vahine repositionna mes mains et me donna le rythme qu'elle avait trouvé pour que je retente un essai qu'elle essayait plus fructueux. Après trois frictions, mes pierres émirent des étincelles qui tombèrent sur mes brindilles et allumèrent un petit feu. Vahine s'approcha alors et souffla avec douceur sur les braises ainsi créées, je l'imitais et bientôt des flammes s'élevèrent !

- Merci ! Merci vraiment... lui dis-je d'une voix douce en attrapant sa main en lui adressant un grand sourire, dans un remerciement chaleureux.

Mais à nouveau, une voix vînt briser ce moment : le garçon dans notre dos nous lança.

- Comment pouvez vous? Comment pouvez-vous sciemment vous asseoir  là autour d’un feu à sympathiser? Avez vous seulement conscience que très bientôt vous serez adversaires? Savez vous que vous ne pourrez pas toutes survivre ? Comment réagiriez vous si vous vous tomber dessus dans l’arène? Vous ferez ce que vous devez faire pour survivre et là toute trace d’amitié ou de sympathie aura bien sûr disparue hein! COMMENT PEUT ON ÊTRE AUSSI HYPOCRITE ?

Il avait crié sur la fin, il perdait totalement son sang froid. Mes yeux qui s'étaient tournés vers lui prirent soudain une lueur triste. Il était complètement désemparé et nous lui tournions le dos : ce n'était pas bien...

- C’est inhumain, je ne comprends pas , c’est inhumain. ajouta-t-il.

Je ne pouvais tolérer cela alors je me levai et me dirigeai vers lui :

- C'est pas hypocrite, c'est juste humain justement... On peut encore choisir, mais ça apparemment tu ne veux pas le voir...

Tout cela m'avait profondément heurtée, mais je ne voulais pas que cela se voit. Il ne fallait pas qu'on me voit encore plus faible que je ne l'étais déjà avec ma jambe, il fallait que je prenne sur moi : c'est tout.

- Si tu veux, tu peux venir avec nous... Je marquai une pose en tournant les talons pour retourner avec Vahine et les autres. Mais ça c'est à toi de le vouloir.

Je m'étais avancée en lui demandant de nous rejoindre, mais je ne pensais pas qu'outre cette Clarke qui l'avait si violemment remballé, Vahine n'aurait pas d'objection.

Je m'assis en tailleur, prenant soin de bien faire attention à la façon dont je positionnais ma jambe pour être certaine de parvenir à me relever ensuite. Je pris ensuite des brindilles de bois et voyant que Vahine me souriait et hochait la tête, je compris que j'avais dit ce qu'il fallait. Je commençai alors à tenter une nouvelle technique : faire du feu en frictionnant très rapidement du bois contre un autre morceau de bois sec. Une cordelette était reliée aux deux extrémités d'un bois grâce à une cordelette qui actionnait l'une des deux extrémités d'une branche, ce système se passait ensuite autour d'une seconde branche que je maintenais dans un creux d'un bois sec dans lequel j'avais glissé quelques brindilles sèches... Cela allait s'enflammer, c'était certain... Ce qui l'était moins était que ce tribut accepte une main tendue...

Le dernier jour, et voilà que je me testait à la survie. Cet après-midi, nous devrons présenter un talent et j'avais mon idée en tête depuis quelques jours déjà. Nikolay m'avait expliqué qu'il avait appris à faire des collets et à faire du feu, et aussi le camouflage. Vu que j'étais plutôt petite et légère, je me décidais à faire de l'escalade et à monter aux arbres. Je me dirigeais à grande enjambées, motivée, vers une instructrice. Il fallait que quelqu'un tienne mes cordes et puisse me rattraper au cas où je chuterai.

Elle semblait un peu sévère et ne me laissais pas vraiment faire comme je le sentais, mais avec un peu de jugeote, j'arrivais à me débrouiller sur les murs d'escalades. Une surprise pour moi, je n'avais pas le vertige et l'adrénaline me donnais la force de continuer à grimper. Il fallait bien que j'aie d'autre talents que la couture, car je n'allais pas vraiment me battre avec une aiguille à couture. Je pourrai au moins fuir en grimpant, espérant au moins que mes adversaires ne seront pas aussi bons que moi.

Arrivée en haut, je me sentais libre, mais il ne fallait pas y rester trop longtemps et je me décidais à descendre en rappel. Après plusieurs murs d'escalades grimpés, je me dirigeais vers les arbres et commençais à y grimper sans l'institutrice, occupée par un autre tribut. Je souriais à pleine dent, la joie et l'euphorie de se sentir libre.

Une fois mon retour aux soins fini, j'avais décidé de me diriger une nouvelle fois, comme le matin même vers l'atelier de survie. Après tout ce qui s'y était passé, je doutais quelque peu de mes compétences à allumer un feu... L'altercation avec le tribut du Neuf et ce qui avait suivi m'avait déstabilisée. Je me devais de vérifier que j'avais bien compris la marche à suivre et puis, je n'avais pas pris le temps de passer par les autres activités qui étaient proposées, donc autant le faire maintenant.

J'allais donc d'abord pendant une heure me consacrer au feu. Je répétais les mêmes gestes que durant la matinée et compris que finalement malgré toutes les perturbations émotionnelles j'avais bien compris la manière de procéder. Il fallait croire que la mémoire kinesthésique fonctionnait vraiment indépendamment de notre mémoire des connaissances... Plusieurs feux furent allumés, avec différents matériaux mais toujours des choses que je pensais pouvoir trouver dans l'arène.

Puis, le stand étant désert, je décidai de faire un tour à l'activité réservée à la purification et la manière d'obtenir de quoi s'hydrater. J'y appris que la cève des arbres pouvait être une bonne idée ainsi que nous pouvions faire bouillir de l'eau avec du sel pour nous assurer de sa pureté... J'appris ainsi tout un ensemble d'astuces importantes à propos de cette denrée qui pourrait facilement nous être retirée par les Juges et qui pourrait nous coûter la vie...