Espace 4 - Corps à corps

EXPIATION - Entrainement

“ Corps à corps

Cette salle est consacrée au corps à corps. Dans cette salle on ne trouve aucun atelier collectif, seulement deux types de structures : des mannequins et des gants pour s'entrainer à donner des coups, et des structures en bois (cf gif 1) qui permettent à la fois de s'entrainer à frapper à mains nues et de travailler sa vitesse de frappe. Cet atelier est idéal pour ceux qui ont prévu de fuir à la corne d'abondance sans aller chercher d'armes.

Entrainement au corps à corps ♪

On y était, les entraînements débutait réellement, ils allaient pouvoir voir de plus près et parler aux autres tributs. Trouver peut être des alliés, mais en regardant les moissons, aucun n'avait paru très attrayant aux yeux de Jason, les carrières trop incertains, ou des gens dans la même situation qui n'avaient aucunes chances de s'en sortir. Mais sait on jamais, les apparences étaient trompeuses parfois. Une apparence frêle cachait peut être un tueur, les jeux changeaient les gens mal gré eux, tous, pas un n'y échappait, vainqueur et vaincus. Toujours était il qu'il avait un peu mieux dormi que la nuit précédente, mais il avait eu un mal fou à s'endormir, tiraillé entre l'arène approchant et la parade qui s'était achevée, pour finir avec le premier entraînement avec Ethan. Il se remémorait la main de Chloé dans la sienne, leur flanc se frôlant. Ils s'étaient quittés il y a peu, mais elle lui manquait terriblement. En son absence, il sentait un grand vide, un nœud à l'estomac et ne disait rien, trop perdu dans ses pensées. Puis quand il l'apercevait, tout recommençait, les couleurs revenaient, la lumière, la chaleur de sa main lui réchauffait le cœur et l'esprit. Sans trop le savoir il présentait tous les symptômes de la maladie qui touchait tout le monde un jour, qui ne choisissait pas les personnes ni l'endroit pour frapper, la maladie d'amour. Si belle mais si cruelle, douloureuse, elle compliquait toujours tout, mais on ne choisissait pas de tomber amoureux, et encore moins la personne.

Equinoxe leur avait donné comme tenue d’entraînement un pantalon noir et un t-shirt avec le numéro de district sur les bras, facile pour repérer les districts, mais ils nous abaissaient à des numéros, très impersonnelle comme tenue. Puis pendant le déjeuner, Ethan les avait briffé, sur les erreurs à ne pas commettre, vers quels endroits se diriger, comment se comporter. Ils étaient parés, pour l’entraînement du moins, ils ne seraient jamais concrètement prêt pour l'arène, ils n’avaient pas passer leur vie à s’entraîner à taper sur un mannequin ou à manier un couteau. Enfin au moins ils ne les lâchaient pas dans l'arène comme ça, mais c'était tout comme, on ne pourrait changer une petite fille de 12 ans en un carrière surentraîné, techniquement infaisable, même avec une volonté d'acier. Et le moment d'aller au centre d’entraînement arriva, Ethan les accompagna jusqu'à l’ascenseur, le trajet fut rapide et un silence funèbre régnait, personne n'osait dire un mot. Jason était debout à côté de Chloé et ne bougeait pas, une légère pression flottait dans l'air. Ne pas se faire remarquer, s’entraîner dans son coin et surtout ne pas être dans la ligne de mire des carrières à l'issue de ces trois petits jours. La main de Chloé trouva la sienne, le nœud à l'estomac s'envola, il se sentait en sécurité, c'était comme si quand ils étaient ensemble ils ne craignaient plus rien, invincibles. Mais la réalité était triste à constater, même ensemble ils étaient très loin des autres tributs, plus forts. Puis les grandes portes s'ouvrirent et toujours main dans la main, Chloé et Jason entrèrent dans la salle aux murs avec la texture apparente de pierre, un peu comme une grotte. D'un côté, un mur d'escalade, de l'autre une cible avec un arc et des collets, des tapis de courses, des mannequins, et pleins d'autres ateliers. Ils n'auraient pas le temps de tout essayer , ils devaient se concentrer sur ce que le cow-boy leur avait dit. Pour Jason se serait le combat au corps à corps pour commencer, Chloé le soin. La jeune fille retira sa main et la sensation de chaleur resta un court instant avant de se dissiper, puis elle s'approcha de Jason pour lui murmurer doucement à l'oreille :

- Je vais suivre les conseils d’Ethan… Fais attention à toi s’il plaît… Je n’aime pas beaucoup les carrières que je vois là-bas…

Elle était sincère, Jason le sentait, le savait pertinemment, peut être ne l'avait elle pas totalement pardonné mais c'était un grand pas. Cependant il redescendit sur terre quand il aperçu les deux carrières déjà présents au stand de corps à corps. Surtout ne pas leur parler ni les regarder réaliser leurs incroyables performances, ne pas se démoraliser même si il y aurait eu de quoi. Cependant, il ne parvenait pas à lui sourire, ces carrières l'intimidaient et il avait peur qu'ils le prennent pour une proie facile face à son incompétence.

- On se retrouve plus tard, d’accord ? Ça va bien se passer, je te le promets.

Il aurait tellement voulu que ce soit vrai, que tout allait bien se passer, qu'ils allaient s'en sortir dans cette foutue arène ou ils seraient coincés d'ici peu, une promesse impossible à formuler, intenable, mais pourtant elle l'avait prononcée et Jason s'efforçait de croire que c'était vrai. Seulement un cauchemar, qu'il se réveillerait à l'aube et que tout serait fini, ils seraient sains et saufs, une douce utopie qui n'aurait plus jamais sa place. Y penser n'arrangerait pas la situation il devaient se donner toutes les chances pour subsister un maximum et même s'il ne le montrait pas il était terrifié. L'arène, les carrières, tout le dépassait, il y a moins de 3 jours, il était encore dans les bois, seul et là il se retrouvait dans un lieux ou tout le monde souhaitait sa mort. Un changement plus que radical, d'une vie tranquille à une mort future. Puis elle afficha un large sourire, pour appuyer ses propos et s'éloigna vers l'atelier de soin ou deux autres tributs s'y trouvaient déjà. Il espérait que pour elle aussi tout se passerait bien, mais ils devaient se séparer pour s’entraîner de leur côté, il n'aimait pas ça, il ne voulait pas la laisser seule. Il avait tellement peur pour elle, bien que normalement il ne puisse rien lui arriver, elle était plus forte qu'elle ne le pensait. Elle ne se laisserait pas faire, elle l'avait prouvé à mainte reprises, notamment dans le train ou les murs avaient tremblé. Il se décida enfin à partir de son côté vers le stand de combat au corps à corps. Jason enfila des gants et regarda en face le mannequin qui se dressait droit devant lui, sans regarder les deux autres qui l'observaient pour se moquer, ils se lasseraient tôt ou tard, ne montrer aucun attention ni affectation ou il serait cuit. Il n'osait pas frapper le mannequin, il n'avait jamais frappé quelqu'un, tout cela lui rappelait quand son père essayait de l'entraîner. Il lui avait montré un ou deux mouvements mais ça s'était arrêté là, il n'avait jamais voulu devenir comme les carrières, il aurait du, dans le cas possible ou son nom aurait été tiré, chose qui s'était produite. La vengeance de son père, pour ne pas avoir pensé comme lui, pour ne pas avoir voulu lui ressembler, pour le déshonneur qu'il aurait causé dans la famille. La haine l'anima et il frappa une première fois de toutes ses forces dans l'épaule droite du mannequin qui bougea. Puis il se rappela le jour de la mort d'Alison, le jour de leur dispute. Un second coup plus fort dans l'autre épaule. La moisson corrompue, un troisième coup dans la tête, un crochet du droit plus précisément. La rage montait en lui, il était comme en transe, frapper l'aidait à se calmer en un sens, évacuer tous ses problèmes pour mieux leur faire face. Leur mort prochaine et le fait que pleins de gens allaient se divertir d'un tel spectacle. Un énorme coup, le plus fort de tous dans le haut du torse, suivit d'une rafale d'autres. Il serrait les dents tant sa colère était grande, il essayait de la maîtriser, et frapper l'aidait plus qu'il ne le pensait. Puis il s'arrêta, le souffle coupé, il tremblait légèrement, et un ricanement se fit entendre. Un rictus se forma sur ses lèvres mais toujours orienté vers le pauvre mannequin, il se contenait, ne disait rien et essayer de faire tomber l'adrénaline. Et il continua comme ça pendant longtemps jusqu'à ce que ses bras soient douloureux, et les carrières se lassèrent finalement.

Jour 2
Matin

Après une première matinée consacrée à la course, Thalia et moi avions décidé de consacrer cette seconde matinée au corps à corps.
Si nous devions quitter rapidement la corne d'abondance sans avoir d'arme, il vaudrait mieux que nous soyons parfaitement au point en ce qui concerne le combat à main nues.

De mon côté, ça ne posait pas trop de problème vu mon entrainement de carrière, mais il allait falloir que j'apprenne rapidement les bases à Thalia.

- Bien, avant toute chose, il va falloir que tu apprennes à tomber et à te relever le plus vite possible. Ça pourrait bien te sauver la vie.

Nous enchaînâmes alors plusieurs prises. Je la saisissais par les bras et la faisais basculer par dessous ma tête, avant de la jeter au sol; d'abord doucement, puis de plus en plus fort. J'étais vraiment fier de la façon dont elle encaissait les coups et la douleur sans gémir ni se plaindre.

Après une demi-heure, nous fîmes une pause. je lui massais le dos pour la détendre, puis nous allâmes ensuite devant des punching ball.

Je lui montrais alors différents coups de poing et la laissais s'entraîner seule.

Je pris alors un autre mannequin pour revoir moi aussi mes connaissances en terme de combat à main nu. J'enchainais les coups de mains et les coups de pieds jusqu'à en avoir mal dans les épaules.

Puis je m'accordais une autre pause. Je rejoignis alors Thalia et lui tendis une bouteille d'eau.

- Tu te débrouille très bien tu sais. Je suis impressionné.

Entraînements - Jour 1 - Après midi

«J'ai toujours aimé courir ... c'était quelque chose que je peux faire par moi-même, et sous mon propre pouvoir. Tu peux aller dans n'importe quelle direction, à la vitesse que tu souhaites, en luttant contre le vent si tu en as envie et à la recherche de nouveaux paysages uniquement sur la force de tes pieds et le courage de tes poumons. »
- Jesse Owens.

Je n'étais même pas fatiguée après avoir couru, et plutôt contente d'avoir facilement retrouvé toute ma puissance de souffle.
Après avoir mangé, j'ai encore laissé Xavan pour aller m'entraîner au corps à corps, parce qu'il faut bien que je sache me battre sans armes, je sais que je n'aurai pas forcément la chance d'obtenir un arc dès le premier jour. Et je veux survivre au bain de sang.
Donc, j'ai fait quelques étirements pour brûler les graisses du repas, et ensuite je suis allée jusqu'à l'espace de corps à corps.
Les instructeurs me guident vers les différentes structures, m'expliquent tout et je hoche la tête en silence, sans desserrer les dents, je n'ai pas envie de parler. Une fois devant l'un des mannequins, je commence par ne pas bouger et me contente de regarder autour de moi.
Je ne suis pas toute seule ici, il y a les carrières aussi qui m'observent, ça me rend furieuse, surtout de voir Nik parmi eux. Je vois aussi le garçon du Dix, je serre les dents et me place comme l'instructeur me dit, face aux mannequins, et je me lance.
Je fusille l'instructeur du regard et il siffle d'un air méprisant, je m'en fiche, je l'ignore, je toise le mannequin.
J'imagine la tête d'un des carrières, et celle de Selena Blewstone, et je frappe de toutes mes forces.

Plus je frappe le mannequin, plus je sens de l'excitation en moi, finalement j'ai l'air de me débrouiller plutôt bien, parce que les carrières chuchotent et se détournent de l'atelier.

Au bout d'un moment, essoufflée, je regarde encore autour de moi, j'évite de croiser le regard du garçon du Dix mais Nik m'attire, comme d'habitude. Je n'ai encore jamais trouvé d'occasion pour lui parler et demain, je vais me débrouiller pour aller dans les endroits où il n'est pas, histoire que les autres ne croient pas que je le suis à la trace.
made by LUMOS MAXIMA

L'entraînement... Un beau mot pour désigner cette sorte de mascarade censé les rendre plus forts, les motiver afin qu'une fois dans l'arène tous ces jeunes offrent un plus beau spectacle... Voilà ce qu'en pensait James et, au fond, il n'était sans doute pas loin de la vérité.

Cela l'énervait de plus en plus, l'agaçait au plus haut point. Après avoir tenté de s'améliorer à deux autres ateliers et avoir entendu sa co-tribute lui dire qu'il s'en sortait bien, il avait commencé à avoir mal à la tête. Ces douleurs qu'il connaissait tellement et dont il était coutumier. Il sentait la chaleur lui monter au visage, cet énervement sans borne et complètement ingérable. Tous ces tributs qui s'entraînaient autour de lui, tous ces entraînements possibles et si peu de temps pour parvenir à survivre... Il n'en pouvait plus. Il avait besoin de se défouler.

C'est pour cette raison qu'il avait filé au stand de combat au corps à corps : à défaut de cogner dans n'importe quel type de son district qui l'aurait défié par un simple regard de travers, James avait décidé de se contenir et de frapper dans des mannequins. Il y avait bien des tributs qui l'exaspéraient depuis leur parade et à qui il rêvait de coller une raclée en cet instant précis, bien qu'il ne s'expliquait pas vraiment la raison de cette animosité, mais on leur avait demandé de ne pas se toucher tant qu'ils n'étaient pas dans l'arène alors il allait tenter de s'abstenir.

A peine arrivé, il ne prit même pas soin de s'équiper des gants disposés sur une table, ni même de saluer les autres tributs qu'il jaugea des pieds à la tête : un gringalet rouquin, un carrière qui voulait faire une grotesque démonstration de ses muscles et une rouquine fébrile... *Quels terrifiants adversaires* songea-t-il avec ironie et méchanceté. Il se voyait bien les tuer... C'est en s'imaginant ces scènes qu'il commença à cogner dans le mannequin qui tressaillit de ses gongs. Un second coup, il trembla de plus belle. Un sourire mesquin se posa sur ses lèvres et là il commença à frapper de toutes ses forces. Les coups pleuvaient à mains nues, juste pour le plaisir. Dans ces coups, il mettait toute sa rage passée, présente et à venir...et il savait qu'il n'aurait aucune difficulté à reproduire ce déchaînement dans l'arène si cela pouvait le sauver...

By Sélène, la contacter pour toute question.

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De plus, ce post vous permet de reposter à la suite si vous le souhaitez (pour ceux qui avaient déjà écrit ici mais ne pouvaient pas le refaire par manque de réponse).

Entrainement au corps à corps ♪

Dernier jour, c'était passé tellement vite et après cette dernière demie-journée, les évaluations. Elles approchaient dangereusement et Jason commençait à avoir un peu peur. Les juges l'effrayaient un peu car dans l'arène bon nombres de tributs mourraient de pièges plutôt que des suites de combats, alors il devait se méfier d'eux. Sans pour autant négliger les carrières et les autres moins impressionnant. Il ne savait pas encore quoi présenter aux juges, ils avaient très peu de temps et ne pouvaient montrer qu'un « talent », il faudrait donc bien choisir et ne pas se tromper. Il n'en avait pas encore parlé avec Ethan, ni avec Chloé, peut être que ceux-ci auraient pu l'aider à trouver une idée. La bonne idée qui marquerait le coup pour qu'on se souvienne d'eux, leur montrer que bien que leur stratégie était de les montrer inoffensifs ils ne l'étaient pas tellement. Pas de grosses menaces justes deux personnes déterminés à se battre. Pour cela encore il fallait apprendre à se battre, bien qu'en 3 trois ce fut impossible, tout s’apprenait enfin peut être pas tout non.

Jason se remémora l’entraînement au corps à corps qu'il avait suivi le premier matin du premier jour. C'était son premier atelier, celui qu'il avait jugé d'essentiel, s'il voulait protéger Chloé il devait apprendre à frapper. Chose qu'il n'avait jamais fait avant, il avait toujours était assez pacifique, en venait rarement aux mains, pour ne pas dire jamais. Avec le statut de son père personne ne lui cherchait des ennuis, même dans les disputes, tout le monde s'écrasait, tout le district craignait son père, pas lui. Seulement, toutes ces personnes qu'il croyaient être ses amis n'en étaient pas, pas des vrais, des sincères comme Alison ou Chloé jadis. Non ils n'avaient pas compris qui il était, ces gens pensaient peut être qu'en étant ami avec le fils du chef des pacificateur du district s'accorderaient des faveurs, mais non. Jason n'était pas un rapporteur et ne parlait de toute manière pas à son père. Il se rappela la moisson, ou ses anciens amis l'avaient regardé partir, aucun d'eux n'étaient allé le voir. Des hypocrites mais ça Jason l'avait toujours su.

Il avait donc décidé de retourner à cet atelier. Ils se retrouvèrent nue nouvelle fois devant la porte et il murmura à son oreille « Fais attention à toi, on se retrouve plus tard. » Puis il la laissa partir et reprit le même chemin que la première fois. Il y avait un carrière qui frappaient nerveusement un mannequin, ses coups étaient rapides, précis et avaient l'air efficaces. Jason le regarda un moment en essayant de mémoriser pour essayer de les reproduire. Après quelques instants il détourna le regard avant que le garçon du 2 s'en rende compte. Il fit face au punching-ball et essaya de faire comme lui mais il n'avait pas la vitesse, encore moins la force. Pourtant il s'entêta à essayer et c'est là qu'il regretta de ne pas avoir suivi les entraînements avec son père ou ne pas avoir fait de musculation ou même plus de sport. Par rapport aux carrières il avait trop de retard et rien ne pourrait le rattraper. Seulement il n'abandonna pas et continua à frapper, pour les malheurs d'hier qui étaient du passé désormais et les prochains car malheureusement c'était probablement ce que leur avenir leur réservait.

Troisième jour d'entraînement – Matin

Voilà, on y était. La dernière matinée, la dernière chance de faire quelque chose pour essayer de ne pas mourir bêtement dans cette fichue arène... J'étais terrifiée, je sentais mes mains trembler dans un spasme incontrôlable alors que nous étions dans l'ascenseur et je me pris à songer que je ne parviendrais à rien ce matin : toutes mes réflexions ne convergeaient que vers une seule chose, l'idée que c'était aujourd'hui notre dernier moment d'entraînement et que tout ce que je pourrais retenir était bon à prendre. Seulement, ce n'est pas dans cet état de stress que je serai bonne à quoi que ce soit et surtout pas à contrôler que j'avais bien retenu le nom des plantes que j'avais étudié ou même faire du feu sans mes brûler... Non l'angoisse et la paranoïa avaient toujours été mes pires ennemies : j'étais une personne "cérébrale" mais quand mon coeur s'emballait et que je commençais à sentir en moins cette inquiétude sourde, alors je mettais plus de temps à être efficace. Pourtant, dans l'arène, j'allais bien devoir l'être, coûte que coûte.

Nous descendîmes de l'ascenseur, quelques pas et Jason me retînt par le bras avant d'approcher son visage du mien pour me murmurer :

- Fais attention à toi, on se retrouve plus tard...

Je souris, presque les mêmes paroles que celles que j'avais prononcées lors du premier jour où nous étions entrés dans cette salle. J'avais toujours pensé que le temps adoucissait tout, mais aujourd'hui la pression que je ressentais était bien pire que celle que j'avais pu maîtriser lors de la première fois où j'avais aperçu tous ces ateliers et tous ces tributs. Ne voulant rien montrer de mon malaise à Jason, je me tournai vers lui et serrai mes mains dans les siennes un instant, sans un mot. Nos sourires suffisaient. Puis je partis vers les ateliers classiques de survie et de soin, pour qu'il ne s'en fasse pas. Du coin de l’œil, je le vis se diriger à son tour vers un stand : celui-là même vers lequel c'était porté son tout premier entraînement. Le combat au corps-à-corps.

De mon côté, qu'allais-je bien pouvoir faire ? Retenter de faire des nœuds alors que je m'y étais entraînée à de nombreuses reprises la veille ? Aller en soin alors que j'y avais déjà fait plusieurs visites ? Ou encore aller en chasse, même si seule j'y voyais bien moins d'intérêt ?

Mes pas s'étaient stoppés en plein milieu de la vaste salle d'entraînement et je me sentais de plus en plus nerveuse... Presque paniquée. Il ne fallait pas que je reste ainsi à découvert, ce n'était pas une bonne idée de montrer mes faiblesses ainsi. Déjà je sentais sur moi le regard des carrières et de quelques autres tributs qui passaient à côté de moi. Je tournai alors talons et me dirigeait instinctivement vers le lieu où se trouvait Jason. C'était complètement idiot, que pouvais-je bien aller faire en combat ? Mais actuellement, c'était toujours mieux que continuer à paniquer ou tenter de me concentrer en vain sur un atelier où je perdrais mes moyens au point d'avoir tout oublié pour cette après-midi si décisive.

Une fois arrivée, je restai un peu à l'écart. Je ne souhaitais pas perturber Jason, ni même qu'il arrête de s'entraîner juste pour m'accompagner ou me rassurer. Accoudée contre une barre de métal qui courait tout autour des sacs de sable suspendus et des systèmes de barres en bois pour bien définir l'espace de combat, je le regardais. Même s'il ne s'en rendait pas compte, il avait du potentiel. Je voyais que cela lui coûtait mais il n'abandonnait pas...

La honte m'envahit un peu : lui continuait malgré tout alors que j'étais là à ne rien faire pour nous aider, trop torturée pour m'adonner aux activités mnésiques et de réflexion auxquelles on m'avait assignée. Je soupirai. C'est alors qu'un instructeur était venu se placer à mes côtés, avec un regard perplexe.

- Allez y ! Entraînez-vous ! me lança-t-il sur un ton encourageant mais tout de même assez rude.

Un peu embêtée, je lui dis :

- Je crois que je ne serai jamais capable de me battre comme ça... un soupir m'échappa mais me vînt alors une idée : Mais... J'aimerais bien pouvoir me défendre, savoir éviter les coups... Je sais que c'est pas le but dans l'arène mais je pense que j'en ai besoin, surtout avec ça. ajoutai-je en désignant ma jambe un peu raidie.

Mon regard était déterminé, sûr de lui. Je venais de comprendre que ce qui me terrifiait était d'aller bientôt dans ce guêpier sans même avoir la moindre chance de m'en sortir physiquement parlant. Ethan et Jason avaient tous deux pariés sur mes compétences intellectuelles : c'était bien joli mais ce n'était pas ce qu'on attendait de nous. Ils voulaient qu'on se batte, ils nous y pousseraient par toutes les manières possibles alors même si je n'étais pas capable de frapper, si je n'avais pas la force nécessaire pour faire assez de mal à mes adversaires, il allait falloir que je sois capable d'éviter les coups pour fuir.

- J'ai cru comprendre qu'on n'avait pas le droit de s'affronter maintenant entre tributs, pour s'entrainer. Vous, vous pourriez ?

D'un geste de la main, il m'invita à entrer dans l'espace du combat au corps à corps. Puis nous nous plaçâmes à l'écart, il me conseilla :

- Lors d'un combat, il ne faut jamais quitté l'adversaire des yeux. Toujours le fixer et surtout essayer de percevoir son mouvement, de l'anticiper plutôt que d'essayer de le voir !

Son bras se détendit d'un coup et je l'évitai de justesse. Mais je n'avais pas vu sa jambe qui s'était appuyé sur le sol et qui le fit arriver à moins d'un mètre de moins, tant et si bien qu'il m'attrapa au cou. Paniquée, je faillis me débattre avant de comprendre que ce n'était qu'un entraînement. Il me lâcha, je soupirai.

D'accord, je vais essayer de faire de mon mieux...

Il me donna encore quelques conseils, certains me paraissaient plus pertinents que d'autres même si je me disais qu'il devait s'y connaître et que moi je n'avais aucune idée de la meilleure façon de m'y prendre. Puis après un bon quart d'heure, il me tendit un des modules holographiques qu'il posa au sol. Un jeune garçon apparut, plus grand que moi, d'une carrure normale, son image me regardait avec dédain.

- Il va tenter de vous atteindre, à vous de vous servir de ce que je vous ai dit !

La panique s'emparait à nouveau de moi, il était hors de question que j'échoue ! Et pourtant en moins de 30 secondes, l'hologramme m'avait déjà touchée à au moins six reprises... C'est alors que je compris : je gâchais cet entraînement parce que je réfléchissais trop. Ce n'était pas un hasard que mes pas m'aient conduite vers cet atelier : j'avais besoin de me défouler, de laisser ressortir tout ce que j'avais accumulé depuis des jours. Et comme je n'étais pas du genre à frapper directement, j'avais besoin d'éviter les coups, j'avais besoin de savoir que j'étais capable de le faire. Seulement ici, point besoin de penser, de réfléchir... Il fallait jsute agir.

Me concentrant sur mon instinct, je me relevai et fis face à l'hologramme. Il redémarra soudain, plus rapide mais je réussis à éviter ses quatre premiers coups, même si le suivant me toucha au bras puisqu'une lumière rouge apparue pour me signifier qu'il m'avait touchée. Toutefois, je ne renonçai pas, je continuai jusqu'à être essoufflée, jusqu'à ce que ma cuisse me lance d'une douleur que je n'avais pas ressentie depuis longtemps, que ma respiration soit haletante et que mon cœur batte à un rythme effréné. Au début, l'hologramme clignotait, affichant en rouge les parties de mon corps touchées très souvent... Puis avec les minutes qui filaient, cela devînt bien moins fréquent. J'évitais de plus en plus ses coups, même si je ne parvenais pas à en éviter certains : mes jambes ne suivant pas toujours le rythme. Malgré toute ma bonne volonté, ma blessure resterait ma faiblesse et il faudrait que je fasse tout pour devenir plus rapide à ce niveau.

D'un claquement de doigt, je stoppai l'hologramme et alla éteindre la petite boule qui le projetai.

- Bien. me dit simplement l'instructeur quand je passai à côté de lui.

Je gagnai la périphérie du stand où je trouvai sur une table des serviettes et des bouteilles d'eau. Assoiffée en plus d'être essoufflée, j'attrapai une bouteille et en avalai sans attendre. Le liquide frais me revivifia. Je me sentais plus vivante, débarrassée de l'angoisse qui avait me saisissait tant.

Après avoir pris le temps de me passer un peu d'eau fraîche sur le visage et d'avoir épongé ma sueur avec une serviette, je fis encore quelques étirements pour être certaine que ma jambe tenait le coup. Cela faisait longtemps que je ne lui avais pas demandé tant d'efforts mais il le fallait. J'avais une promesse à tenir et quelqu'un pour qui je devais tout faire pour ne pas être un obstacle à sa victoire... Déterminée, je repartis de pied ferme. Prête à en découdre à nouveau avec l'hologramme. Je n'avais pas dit mon dernier mot.