Espace 3 - Combat armé

EXPIATION - Entrainement

“ Combat armé

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Cette salle est consacrée au combat armé. Elle se divise en deux parties : une première zone qui permet de s’entraîner en solo (lancé de couteaux, maniement de l'épée/lance/couteau avec mannequin) qui est souvent un pôle occupé davantage par les carrières, et un pôle duo où on peut s’entraîner à plusieurs au combat mais avec des armes sans danger. Il ne faudrait pas que les tributs se blessent alors qu'ils ne sont même pas filmés ...

Jour 3
Matin

Le dernier jour.
C'est le dernier jour.

Cette après-midi, nous allons passer devant les juges.
Dans 24h, nous serons dans l'Arène avec Thalia. Je sens une boule se former dans ma gorge à cette idée, mais je chasse toutes les pensées qui me viennent loin de moi.

J'ai choisi comme dernier atelier le combat armé afin de montrer aux autres carrières que je ne serais pas une proie facile, même sans second carrière pour me couvrir.
Mon double entrainement de rebelle et de carrière fait que je sait plutôt bien me servir d'une arme blanche. Couteau, épée, lance,... de ce point de vue là nous, les carrières, somme clairement avantagés par rapport aux autres tributs.

Nous avons appris à tuer, et on nous a bien formés. Mon avantage supplémentaire en tant que je rebelle, c'est que j'ai eu l'occasion de mettre mes connaissances en pratique.
Et j'ai déjà tué.

D'un pas fier et assuré, je me dirige alors vers toutes les armes mises à notre disposition et saisi une lourde hache. ça, je ne m'en suis servi que pour construire mon bateau, jamais comme une arme.
Mais il faut un début à tout...

Pendant une demi-heure, mon instructeur m'explique comment la manier pour la rendre mortelle à coup sûr. J'aimerais bien trouver une hache dans l'Arène. Ou une lance. Ou un grande épée, de celles qu'on manie à deux main. Elles sont redoutables.

En tout cas, si je trouve une arme, je n'hésiterais pas à l'utiliser contre les carrières.
Quand aux autres tributs... je n'ai toujours aucune idée de comment je réagirais...

Après trente minutes à la hache, je vais boire un coup et m'empare d'une épée.
Il est temps de réviser tout ce que j'ai appris...

Jour 1 - après-midi

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Avec Pearl nous avions une stratégie de groupe, mais nous nous étions laissé quelques heures de travail en solo. J’avais décidé de faire un tour par le combat. Je m’y connaissais déjà mais je voulais le renforcer. Je m’étais donc dirigé vers cet atelier. Une jeune femme s’y entrainait déjà. Après avoir balayé la pièce du regard, je remarquais que toute une zone allait m’être bloquée : Pearl n’étant pas là le combat en commun était exclu. Je me tournai alors vers les mannequins contre lesquels on pouvait se battre on solo lorsque je vis la jeune femme qui essayait de lancer des couteaux. J’en vis un, puis deux, puis trois tomber sans avoir atteint la cible. Déformation de carrière sans doute, mais je ne pus m’empêcher de l’observer un instant alors que j’installais le matériel pour travailler de mon côté. Je voyais les défauts dans sa posture, dans ses manières de faire, et par reflexe, comme au district un, j’avais envie d’aller la corriger, d’aller l’aider. Elle allait dans l’arène avec moi pourtant, et il me semblait évident qu’il ne fallait pas aider les concurrents. Mais une voix étrange me disait « elle n’est pas l’ennemi ». Les ennemis étaient au district deux, au quatre peut-être. Les gens non entrainés n’avaient juste pas eu notre chance, et s’ils voulaient s’entrainer alors il fallait qu’il le fasse. Je poussai un léger soupir avant de lâcher mon atelier et d’aller me poser à côté d’elle.

« Tu devrais te mettre davantage sur le côté … »

Je poussais son épaule d’une main pour lui montrer.

« Tourne la jambe du devant vers la cible et fléchis là. Et puis, ouvre les deux yeux. Contrairement à la croyance populaire, ça sert à rien de fermer un œil pour viser, on voit beaucoup mieux avec nos deux yeux ouverts. Et puis, de beaux yeux comme ça c’est dommage de les fermer ! »

Je lui avais souris comme pour détendre l’atmosphère. Je n’étais pas idiot, j’étais un carrière, je m’étais porté volontaire et je savais ce que les districts communs pensaient de nous. Mais ce n’était pas grave, même dans mon district j’avais l’habitude qu’on me colle une étiquette, mais j’étais sûr de mes convictions et je savais pourquoi je faisais ce que je faisais.

« Après je te dis ça, mais c’est quand même pas mon point fort le tir … Mais a priori en faisant comme ça, sans que le couteau se plante au centre il atteint quand même à peu près à chaque fois la cible. »

Entraînement en combat arméJour 1 - Après midi - 13h

Pourquoi le combat armé ?
Amy savait pourtant qu'elle ne s'était jamais battu, rendant ainsi un entraînement en combat inutile. Elle ne se transformerait pas en guerrière en trois jours. Elle s'en rendit d'autant plus compte quand elle se tint debout devant le râtelier d'armes et qu'elle avait observé tous ces ustensiles au métal luisant sans savoir sur lequel arrêter son choix. Non pas qu'elle hésitait, bien au contraire puisqu'à chacune des armes qui se présentait à elle, celle-ci ne convenait pas. Trop grande, trop lourde, trop effrayante... Rien. Forcément, quel bon jugement pouvait apporter une débutante comme elle ?
Pourtant, Amy n'était pas venue cueillir des pissenlits, bien qu'elle aurait préféré les cuisiner en salade qu'avoir à choisir une arme dans cette salle. Soit. Son regard s'arrêta sur deux petites lames parfaitement identiques. Elle en attrapa une, apprécia malgré tout sa légèreté et combien elle parut bien dans sa main. Elle avait souvent manipulé des couteaux, pour couper les plantes, et ne les maniait pas mal dans ce domaine là. Précision, aisance, la poignée était même agréable.
Amy ne savait que cuisiner ou couper des plantes avec. Pas tuer. Sûrement pas tuer.
Elle écouta tant qu'elle put l'instructeur et s'installa face au mannequin pour appliquer ce qu'elle venait d'entendre et, tenant la lame entre ses doigts, elle l'envoya, tentant d'atteindre le centre ; la lame atteignit le troisième cercle, ce qui n'était pas si mal, et la Tribut attrapa un second couteau pour vérifier que ce n'était pas la chance du débutant.
Ce lancer, et les suivants, furent ratés. Les lames ricochaient dans le mur tant Amy perdit en force. Pour autant, elle n'abandonna pas, et fut sur le point d'aller relire les instructions à ce sujet quand elle vit arriver le Carrière du District Un s'approcher vers elle à grands pas, arborant un visage décidé. Le cœur de la jeune femme s'affola alors qu'elle restait en place, l'observant.

« Tu devrais te mettre davantage sur le côté… »

Amy ne sut pas quoi répondre. Elle n'eut même pas le temps de comprendre qu'il venait non pas pour se moquer de ses lancers ratés que l'homme face à elle poussa son épaule pour la mettre dans la position qu'il entendait, à savoir de profil face au mannequin. Son cœur se serra tant qu'elle fut sur le point de se dégager mais il la lâcha et continua ses explications.

« Tourne la jambe du devant vers la cible et fléchis là. Et puis, ouvre les deux yeux. Contrairement à la croyance populaire, ça sert à rien de fermer un œil pour viser, on voit beaucoup mieux avec nos deux yeux ouverts. Et puis, de beaux yeux comme ça c’est dommage de les fermer ! »

Se parant d'un magnifique phare rouge, Amy murmura un petit merci et considéra qu'il savait de quoi il parlait. Elle se voyait mal réagir autrement qu'en exécutant ce qu'il disait alors que son cœur continuait de battre sous l'effet de la honte. C'était de la pitié. Mais c'était utile. Elle vit du coin de l’œil son sourire et ne comprit plus rien. Pourquoi l'aider ? Pourquoi répondit-elle à ce sourire par un autre, plus maladroit ? Elle devait sembler si faible devant lui. Tellement faible.
Pourquoi l'aidait-il ? Souhaitait-il que la compétition soit plus ardue ? Il était pourtant si avenant, si confiant, comme s'il n'était paré d'aucune mauvaise intention. Le théâtre devait être un entraînement au centre des Carrières...

« Après je te dis ça, mais c’est quand même pas mon point fort le tir… Mais a priori en faisant comme ça, sans que le couteau se plante au centre il atteint quand même à peu près à chaque fois la cible. »

Amy se concentra sur sa position, ses jambes, sa main, son regard. Elle tenta du mieux que pouvaient ses muscles endoloris par la séance de course du matin d'avoir une position décente et, sans hésiter, lança le couteau. Sa trajectoire fut déjà plus droite mais il ne fit que frôle la cible et se planta dans le mur au fond.

« Non mais je me suis déconcentrée, il faut que je fasse autrement. »

Focalisée sur les erreurs qu'elle avait faites, Amy avait prononcé ces mots dans un murmure incontrôlé. Elle avait oublié le Carrière, elle avait oublié les bruits alentour, juste toucher cette cible... Elle attrapa une lame, avant de se concentrer une nouvelle fois. La lame partit droite et se planta dans le cercle extérieur de la cible. Amy avait compris ce qu'elle avait eu à corriger par rapport au lancer précédent, ce qui la fit sourire encore. Soudain emportée dans sa satisfaction, elle dit au Carrière à côté :

« Faire un réussir un lancer à quelqu'un dépourvu de talents, c'est plutôt un point positif... »

Amy le regarda. Sa satisfaction tomba d'un coup tandis que la température augmenta et que ses joues s'empourprèrent.

Jour 1 - après-midi

Lorsque la jeune femme lança à nouveau, le couteau rata la cible une première fois. Je grimaçai. A croire que je n’étais pas de bon conseil … Mais elle persevera.

« Non mais je me suis déconcentrée, il faut que je fasse autrement. »

Elle recommença à nouveau et cette fois le couteau toucha la cible. Ce n’était pas un tir parfais mais au moins, il n’avait pas atterri dans le mur.

« Faire un réussir un lancer à quelqu'un dépourvu de talents, c'est plutôt un point positif... »

J’éclatai de rire à sa remarque. Elle avait de l’autodérision, mais visiblement pas trop d’assurance à en juger par la couleur que venaient de prendre ses joues.

« Je prends le compliment, mais ne sois pas si dure avec toi-même c’était un beau lancé pour un début. T’aurais du me voir quand j’ai tiré pour la première fois, c’était un sacré massacre, et dans le mauvais sens du terme … Je crois qu'entre temps je me suis un peu amélioré ...»

Je me plaçai à coté d'elle et pris un de ses couteaux.

« Tu permets ?»

Je pris ma position et tentai à mon tour d'atteindre la cible. Le couteau arriva entre le premier et le deuxième cercle, et je pivotai vers elle avant de grimacer.

« Je t'avais prévenu, pas mon fort. Mais il parait que les pires tireurs font les meilleurs professeurs ! En tout cas il faut persévérer, pour toi comme pour moi ... Parce que ça se corse encore quand ta cible est en mouvement … heu …»

J’inclinai la tête, essayant de me rappeler comment cette fille s’appelait.

« Je suis désolé, j’ai pourtant vu ta moisson mais je ne me rappelle plus ton prénom … »

Je lui tendis la main.

« Moi c’est Nathanaël. »

Entraînement en combat arméJour 1 - Après midi - 13h

Le rire du Carrière fut contagieux et Amy, légèrement, rit à son tour. Elle était surprise de se sentir aussi bien, d'avoir enfin un premier vis-à-vis qui était... simple. On sentait chez cet homme, décidément pas désagréable à regarder (mais Amy n'oubliait pas Rayan), qu'il n'avait pas la crainte des Jeux. Cette assurance limite arrogance des entraînés des Districts riches devenait soudain une qualité, et la jeune femme en oublia le risque qu'il était.

« Je prends le compliment, mais ne sois pas si dure avec toi-même c’était un beau lancé pour un début. T’aurais du me voir quand j’ai tiré pour la première fois, c’était un sacré massacre, et dans le mauvais sens du terme… Je crois qu'entre temps je me suis un peu amélioré... »

Il se plaça entre elle et les couteaux et lui demanda :

« Tu permets ? »

Amy acquiesça et se décala, le laissant tirer et atteindre la limite entre les deux premiers cercles. Sa grimace arracha un sourire à la jeune femme alors qu'il conclut sa démonstration :

« Je t'avais prévenu, pas mon fort. Mais il parait que les pires tireurs font les meilleurs professeurs ! En tout cas il faut persévérer, pour toi comme pour moi ... Parce que ça se corse encore quand ta cible est en mouvement… heu … Je suis désolé, j’ai pourtant vu ta moisson mais je ne me rappelle plus ton prénom… »

Rien d'étonnant. Pour toute réponse, Amy haussa les épaules et se sentit légèrement honteuse : sa Moisson n'avait pas été des plus resplendissantes, avec ses sauts importants d'humeur. Elle réfléchit un instant et se rappela son prénom au moment où Nathanaël s'avança vers elle la main tendue :

« Moi c’est Nathanaël. »

Amy fixa sa main, hésitant un instant, et se souvint des premiers conseils que sa mère lui avait procurés quand elle était revenue à la vie : une grande partie du caractère passait par la poigne. Aussi, sans lui écraser les doigts, ce qui aurait été compliqué, elle attrapa sa main et la serra en le regardant dans les yeux :

« Amy. »

Ne pouvant pas soutenir le regard, elle se tourna vers la cible et tenta de ne pas perdre la face.

« Si les mauvais tireurs font les bons professeurs, je crains alors que tu sois mauvais, Nathanaël ! Je ne crois pas pouvoir un jour prétendre à faire un tel lancer. »

Elle se concentra à nouveau sur lui et ajouta :

« Je n'en reviens pas d'avoir atteint cette cible. Je suis persuadée que c'était la chance du débutant, laisse moi réessayer. »

Ses doigts s'enroulèrent autour d'une nouvelle poignée. La discussion pouvait être agréable, la jeune femme avait beaucoup trop à apprendre pour le temps qu'il lui était imparti, et elle ne pouvait se permettre de le gâcher. Prenant son temps, elle se remémora les conseils de Nathanaël et se position, surtout ce mouvement de poignée qu'il avait fait et qui avait permis à la lame de s'enfoncer dans une unique notre claire. Elle lança. La lame s'enfonça juste au dessous de la précédente mais plus fermement.

« Je ne pense pas être un professeur aussi efficace que toi pour quoi que ce soit... », termina-t-elle.

Jour 1 - après-midi

J’avais senti une hésitation avant qu’elle n’accepte ma main. J’étais un carrière après tout … Peut-être qu’elle s’imaginait que j’allais lui couper ou je ne sais quoi … On avait surement de sales réputation dans les districts, même si je n’en savais qu’un peu de ce qu’on m’avait raconté : je n’étais jamais sorti du district 1 sauf une fois où j’avais fait « échange » de carrière avec le district 2. Je ne pouvais pas dire que j’étais un expert … Finalement, elle me serra la main et je répondis par un sourire. J’avais remarqué qu’elle y avait mis une certaine poigne, peut-être un conseil de son mentor pour intimider les autres tributs ? D’ailleurs, que dirait Sélène à propos du fait de sympathiser avec « l’ennemi » ? C’était surement une bonne chose qu’elle ne soit pas là pour me le faire savoir …

« Amy. »
« Enchanté Amy du district 5. »

Elle se retourna vers la cible avant de commenter mon tir.

« Si les mauvais tireurs font les bons professeurs, je crains alors que tu sois mauvais, Nathanaël ! Je ne crois pas pouvoir un jour prétendre à faire un tel lancer. »

Je l’observai un instant, songeant que franchement, pour quelqu’un qui s’entrainait depuis dix minutes, c’était pas mal du tout si on prenait en compte le fait que j’étais censé m’entrainer pour ça depuis dix ans. Mais je ne le fis pas remarquer … Pour une raison assez dérangeante, j’avais l’impression qu’être carrière était injuste par rapport à elle. Pas que je culpabilisais : j’avais fait ça pour protéger les jeunes de mon district, et empêcher qu’ils soient envoyés dans l’arène sans défense … Non, c’était contre son district que ma gène se tournait … Elle aurait dû avoir été mieux préparée …

« Je n'en reviens pas d'avoir atteint cette cible. Je suis persuadée que c'était la chance du débutant, laisse-moi réessayer. »

Elle recommença et cette fois-ci, même si la progression du placement était maigre, on pouvait sentir plus d’assurance dans son coup. Une voix dans ma tête me disait « la prochaine fois, ça pourrait bien être dans ton dos … » Mais je la fis taire rapidement. Si je me mettais à réfléchir de cette façon, ces trois jours allaient être une torture. Je ne devais pas voir ces jeunes comme des ennemis, mais comme des tributs, comme moi, qui se sacrifiaient pour le Capitole. Même si tous ne l’avaient pas choisi …

« Je ne pense pas être un professeur aussi efficace que toi pour quoi que ce soit... »

Je secouai la tête avant de la regarder à nouveau.

« Je suis sûr que si. On n’est pas des mêmes districts, on n’a pas eu la même éducation … Pendant que je m’entraînais, toi tu devais faire autres choses, des choses que moi je n’ai pas fait. On a tous un talent caché, il faut juste mettre sa modestie de côté et trouver le sien … »

Je la fixai un moment, comme pour essayer de découvrir quelque chose …

« Il y a bien des choses que tu aimes faire et dans lesquelles tu es douée ? »

Immédiatement, je baissai la tête, affichant un sourire un peu mal à l’aise …

« Excuse moi … C’est idiot, c’est juste que toutes ces histoires de stratégies, ça me perturbe vraiment. Quand je te demande ce que tu aimes faire j’ai l’impression d’entendre « dis-moi tes forces et tes faiblesses pour que je m’en serve contre toi » … C’est vraiment pas terrible comme endroit pas parler de tout et de rien. Ce n’était pas du tout ce que voulait dire. »

Je relevai les yeux et lui sourit.

« Tu n’as pas à répondre. »

Pour me donner une contenance et quand même, pour m’entrainer un peu et voir ce qu’il me restait, je me saisis d’un couteau et le lançai à nouveau. Cette fois-ci, il se plante sur la ligne du premier cercle, et je ne pu retenir un léger cri de victoire avant de me tourner vers elle et de lui sourire à nouveau.

« Je crois que je vais te garder près de moi, on dirait que tu me porte chance ! »

Amy E. Wetthrone a écrit:: Entraînement en combat arméJour 1 - Après midi - 13h

Nathanaël secoua la tête et reporta son attention sur Amy.
« Je suis sûr que si. On n’est pas des mêmes districts, on n’a pas eu la même éducation… Pendant que je m’entraînais, toi tu devais faire autres choses, des choses que moi je n’ai pas fait. On a tous un talent caché, il faut juste mettre sa modestie de côté et trouver le sien… »

Amy le fixa. Les yeux brillants, elle tenta de comprendre, de le comprendre. Voilà maintenant que ce Carrière, après l’avoir aidée puis avoir sympathisé avec elle, il discutait. La jeune femme sut quelle serait la suite et attendit en fixant l’une des cibles mouvantes d’un regard absent.

« Il y a bien des choses que tu aimes faire et dans lesquelles tu es douée ? »

Alors qu’Amy tournait les yeux vers son interlocuteur, celui-ci s’excusa tout de suite et ne lui laissa pas le temps de répondre. Nathanaël baissa en effet la tête et la laissa en position de force, comme s’il répondait aux nombreuses fuites qu’elle avait eues du regard. Surprise, elle se mit à réfléchir tandis qu’il parlait :
« Excuse moi … C’est idiot, c’est juste que toutes ces histoires de stratégies, ça me perturbe vraiment. Quand je te demande ce que tu aimes faire j’ai l’impression d’entendre « dis-moi tes forces et tes faiblesses pour que je m’en serve contre toi » … C’est vraiment pas terrible comme endroit pas parler de tout et de rien. Ce n’était pas du tout ce que voulait dire. »

Amy resta silencieuse. Perturbée. Rien de ce qu’il se passait actuellement n’était normal. A quoi jouait ce Carrière ? A quoi jouait-elle elle-même ? Ils discutaient là, comme s’ils étaient de simples inconnus, une rencontre un soir de fête dans un bar. Comme si plus rien n’importait. Comme s’ils n’allaient pas devoir s’entretuer. Si Nathanaël était venu chercher la discussion, Amy n’arrêtait pas de l’alimenter depuis le début, ce qui ne lui ressemblait pas. Ou trop, plutôt. C’était en contradiction avec sa réaction de ce matin : elle était désagréable avec une Tribut « normale » et la voilà maintenant qui sympathisait avec un Carrière ! Au fond, Amy ressentait un peu de honte.
Pourtant, le regard de Nathanaël et son sourire venaient affaiblir cette phrase très stéréotypée.

« Tu n’as pas à répondre, dit il.
- J’aime bien cuisiner, » fut la plus simple des réponses.

Tout était tellement embrouillé en elle qu’elle n’avait pas su quoi répondre d’autres. Sa première idée avait franchi toute seule ses lèvres. Sûrement dérangé d’avoir paru si « faible », Nathanaël se mit à lancer une nouvelle lame. Tandis qu’il se mettait en place, Amy ne put s’empêcher de l’observer et une remarque monta en elle : et sin c’était de la culpabilité ? Si ce garçon se rendait finalement compte combien leurs entraînements, normalement illicites, étaient injustes pour les autres ?
Nathanaël réussit à atteindre le mille. Ce garçon était gentil. Ce garçon était dangereux. Ce garçon était… humain. Il se tourna vers elle et lui adressa un sourire.

« Je crois que je vais te garder près de moi, on dirait que tu me portes chance ! »

Amy hésita un instant sur ce qu’elle allait répondre et se força à ne pas se dénigrer autant que ce sentiment intérieur le lui commandait.

« Tu viens alors de me découvrir un talent caché alors. »

Puis, attrapant un couteau, elle le regarda un instant et se décida à être franche. Ce n’était pas pour rien qu’elle avait souhaité ne pas discrète le matin même. Elle voulait que ça se sache.

« Quand tu apprenais à te défendre, j’ai reçu de ma mère une éducation en soin. Disons que je me défends bien avec des plantes… le Capitole n’a pas réussi à me surprendre ce matin quand j’étais au stand de soin, si ce n’est pour deux ou trois d’entre elles. »

Amy pensa à sa mère et, avec un léger pincement au cœur, elle eut un léger sourire et ajouta.

« Rien d’aussi impressionnant que tes lancers de couteaux, je le crains. »

© Lady

Jour 1 - après-midi

« Tu viens alors de me découvrir un talent caché alors. »

Je la regardais un instant avant de l’observer recommencer à prendre un couteau. Mais à ma surprise, elle ne le lança pas. Au lieu de ça, elle me donna une vraie réponse à ma question autre que « je sais cuisiner ».

« Quand tu apprenais à te défendre, j’ai reçu de ma mère une éducation en soin. Disons que je me défends bien avec des plantes… le Capitole n’a pas réussi à me surprendre ce matin quand j’étais au stand de soin, si ce n’est pour deux ou trois d’entre elles. Rien d’aussi impressionnant que tes lancers de couteaux, je le crains. »

J’acquiesçai. C’était un talent intéressant …

« Tu parles, c’est impressionnant ! Moi ça fait longtemps que je me dis que je devrais m’y mettre … »

Je pivotai vers elle un instant, souriant avec amusement avant de m’expliquer. En effet, elle devait bien se demander pourquoi j’aurais besoin de savoir me soigner. Je lui expliquai en riant :

« C’est un truc que je n’ai jamais appris mais qui me serait bien utile. En fait au centre des carrières, je me suis déjà blessé et cassé pleins de trucs, mais j’ai toujours eu des collègues sympa pour s’occuper de ça à ma place. Mais bon, on peut pas toujours compter sur les autres … »

C’était vrai … Je ne comptais plus le nombre de blessure que l’infirmière du centre ou même Channelle m’avait soigné … Oh c’était il y a longtemps, cela faisait quelques années que plus personne n’arrivait à me blesser, mais jusqu’à mes 16 ans j’avais vraiment reçu pas mal de coups …

Je lançai un autre couteau qui atteignis à nouveau la marque rouge du premier cercle sans y entrer … Je ne pensais pas que ça me donnerait quelque chose de mieux que cela, à moins de passer un temps fou à cet atelier, temps que je n’avais pas. Nous avions planifié nos journées avec Pearl. Elle devait s’occuper de s’améliorer à la chasse, et moi en soin. Cela faisait une parfaite transition.

« Et bien, je crois que je vais délaisser le lancer de couteau pour aujourd’hui … Je vais aller voir si je peux m’améliorer un peu en soin même si je doute que les bouquins là-bas soient d’aussi bon professeurs que ta maman. Bonne journée Amy, ça a été un plaisir de m’entraîner avec toi. »

Je lui fis un dernier sourire avant de tourner les talons et d’aller récupérer ma bouteille et ma serviette dans le coin où je les avais laissés.

Entraînement en combat arméJour 1 - Après midi - 13h

« Tu parles, c’est impressionnant ! Moi ça fait longtemps que je me dis que je devrais m’y mettre… »

Amy acquiesça doucement. C’était une information intéressante, bien qu’elle doutait encore de la partie impressionnante d’un talent en soin, et elle sentit quelque part réconfortée par l’idée qu’elle avait une longueur d’avance sur le Carrière. Il expliqua la raison pour laquelle il avait besoin de se soigner :

« C’est un truc que je n’ai jamais appris mais qui me serait bien utile. En fait au centre des carrières, je me suis déjà blessé et cassé pleins de trucs, mais j’ai toujours eu des collègues sympa pour s’occuper de ça à ma place. Mais bon, on peut pas toujours compter sur les autres… »

La tête brune se secoua à cette dernière réflexion. C’était vrai et, en même temps, elle ne pouvait pas nier qu’elle avait une équipe pour la soutenir et que celle-ci pourrait compter sur elle. Elina et Adam encore moins ne pourraient pas l’abandonner… elle non plus… Non, elle n’avait pas à compter sur elle-même, ils pouvaient gagner tous ensembles.
Gagner… Les Jeux revinrent à la mémoire d’Amy. Sa mort imminente aussi. La carrure de l’homme face à elle qui s’était entraîné toute sa vie pour éliminer des gamins comme elle. Les faibles, les moins faibles, les gentils, les moins gentils… Il s’était porté volontaire, il s’était lancé dans la compétition pour vaincre.
La réflexion d’Amy lui fit regarder sans voir le couteau s’enfoncer dans la cible, entendre sans écouter Nathanaël qui lui disait qu’il s’en allait. Pour quelle hypocrite passait-elle ? Elle avait envoyé promener la jeune femme du Dix le matin même et était tout sourire avec un Carrière ! Elle ne put s’empêcher de se dire qu’elle s’était laissé avoir par son charme. Une certaine honte pointait en elle t elle chassa autant qu’elle put l’image de Rayan qui s’imposait en elle et lui faisait ressentir de la culpabilité.
Un seul mot s’était enregistré dans son esprit. Soin. Nathanaël se rendait à cet atelier et Amy ne pouvait s’empêcher de penser qu’il l’avait aidée. Malgré ce gouffre entre eux deux et quelles que pouvaient être ses motivations, il l’avait franchi pour expliquer à une pauvre petite comment espérer toucher une cible avec un couteau. L’apprentie pharmacienne devait quelque chose à cet homme et n’avait qu’un moyen d’être libérée de cette dette.

« Nathanaël, attends voir ! »

Amy trottina dans sa direction et ne put s’empêcher de grimacer à cause de la douleur dans ses adducteurs.

« Laisse-moi t’accompagner à l’atelier de soin. Comme je t’ai dit, je m’en sors pas trop mal et je peux t’expliquer quelques notions. »

Son regard clair attrapa celui du Carrière et ne le lâcha pas.

« Comme ça nous serions quittes. Je ne veux pas entrer dans cette arène avec une dette pour un autre Tribut et cela me permettrait de m’entraîner sur les mannequins en même temps, ce sera sûrement plus pratique pour mon équipe. »

On disait qu’une personne qui vous regardait dans les yeux plus de sept secondes consécutives était soit sexuellement attirée par vous, soit prête à vous tuer. On ne pouvait savoir où une Amy aussi perturbée se positionnait entre les deux.

Spoiler:

Entraînement en combat arméJour 2 - Après midi - 14h

Le couteau partit et se planta dans le cercle extérieur, à côté des deux autres qu'Amy avait déjà lancé. Nette amélioration depuis hier puisqu'elle n'en avait pas raté un seul sur trois grâce à la rigoureuse application qu'elle faisait des conseils de Nathanaël, tout comme l’observation de son comportement. Se rendre compte de combien elle lui devait la rendait mal, mais elle oublia : l’important était d’en apprendre le plus possible. Elle ne passerait jamais maître dans cet art-là.
Il suffisait juste de l’être juste assez au bon moment pour sauver l’équipe. Amy, alors prête à lancer un couteau, se sentit prise d’un doute énorme. Ici tout allait bien, elle pouvait attendre et se concentrer pour toucher des cibles immobiles : mais qu’en serait-il quand elle sera dans le stress en train de se battre pour sa vie ? Qu’en sera-t-il quand ses yeux croiseront l’humanité du Tribut face à elle, dans sa gentillesse ou dans son handicap, et que celui-ci s’avérerait meilleur qu’elle et la tuerait ? Ou tuerait Adam ?
La lame partit et toucha la cible, toujours sur le dernier cercle mais de l’autre côté. Amy respira et se mit à marcher, vérifiant d’un regard qu’Adam se débrouillait bien à son atelier. Continuant son observation, elle repéra quelqu’un d’autre à son atelier, le Tribut féminin du District Huit s’entraînait également. L’apprentie pharmacienne se souvint d’elle : elle s’était mise à saigner du nez en plein milieu de la Parade.
En bonne guérisseuse, cela l’avait intriguée et ce fut la raison pour laquelle Amy resta là à la fixer silencieusement, pas prête à forcément la rencontrer. Les trois Tributs de la veille l’avaient, du moins au niveau relationnel, perturbée…

Jour 1 - matin

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« Tu as bien raison, c’est les autres tributs qui devraient s’intéresser à cet atelier, ils en auraient bien plus besoin que nous dans l’arène. Va pour le combat armé, il est temps de montrer aux autres que nous ne sommes pas des carrières pour rien, et ce n’est pas un feu à moitié allumé qui va les impressionner. »

Je jetai un regard amusé à Pearl avant de me rapprocher et de lui dire à voix basse, sur le chemin :

« Du coup, ça te dis qu’on en rajoute un peu plus histoire de leur mettre un p’tit coup de pression ? »

Je lui fis un léger clin d’œil avant d’entrer à reculons dans la salle de combat armé. J’observai rapidement la salle et aperçu rapidement le coin où on pouvait s’entrainer à deux. Des bâtons étaient posés sur le côté et j’en attrapai deux que je lançai à Pearl avec le sourire. Je vis qu’elle les avait attrapé au vol, et je me saisit moi aussi de deux bâtons. Je m’avançais sur le tapis. Il y avait deux ou trois tributs qui s’entrainaient sur les mannequins que je n’avais pas pris le temps de détailler, mais ça n’avait plus d’importance. Dès que j’avais pris ces bâtons, je m’étais à nouveau senti bien senti … Moi. La survie de ce matin m’avait un peu fait oublié que j’étais bon à tout ça, que j’étais entrainé, et fait pour ça. Mais là, j’étais bien, j’étais dans mon élément.

Je me redressai et me rapprochai de Pearl qui s’était avancée sur le tapis, avant de commencer à lui tourner autour. Mon sourire s’élargit alors que je faisais claquer mes bâtons les uns contre les autres …

« J’vais essayer de ne pas te faire mal Standford … »

Un peu de provocation n’avait jamais fait de mal … c’était un peu notre mode de fonctionnement à nous carrières … J’étais considéré comme quelqu’un d’assez simple et gentil au centre des carrières même si j’étais doué dans ce que je faisais, mais il y a une chose que j’avais en commun avec la plupart de mes camarades : l’égo et aussi, l’amour des combats.

Je tournai un peu autour d'elle, comme dans une sorte de danse, tout en faisant mine d'attaquer sans lancer l'assaut. Et soudain, non sans avoir poussé un cri pour le "spectacle", je lançai mon premier coup.

Entraînement combat
Jour 2 Après-midi

Avec Amy & Clarke

Je n’avais jamais été fan des entraînements, déjà la première fois, je me demandais ce que cela pouvait apporter aux tributs : je n’étais qu’une gosse à l’époque et pourtant je ne m’étais pas fait d’illusions comme tous ceux qui faisaient semblants de se battre ici. Ok. Certains avaient l’énergie et la fougue et une année ordinaire, ils auraient peut-être eu une chance. Mais on n’était pas une année ordinaire : les mentors étaient dans la place, et que ce soit moi, Mikel ou Elina, je savais que nous étions beaucoup plus qualifiés que n’importe lequel de ces gosses, mêmes les carrières, pour remporter la victoire. Seulement, Mikel et Elina avait une faiblesse : leur gentillesse, leurs tributs surtout.

Shélim et Billie n’étaient pas mal, surtout la petite à vrai dire qui me faisait vraiment penser à moi lorsque j’étais entrée dans l’arène et je pensais que si je devais absolument en garder un en vie, pour le public et les sponsors, c’était elle. Shélim avait l’air de s’être préparé à être tiré, mais il n’avait rien dans le crâne, un pois chiche tout au plus… Il voulait gagner pour lui, comme moi, sauf que lui que pourrait-il faire contre un carrière, contre un autre mentor, contre moi ? Il voulait faire son bout de chemin seul ? Soit. Il mourrait seul.

Cet après-midi, j’avais expédié Billie en survie. Elle était si frêle, on allait pas la faire combattre : c’était pas le moment qu’elle se casse quelque chose. Même moi je ne m’étais pas attaquée aux domaines combattifs lors de ma première rencontre avec le délicieux enfer de l’arène. J’avais tellement hâte de goûter à nouveau à la saveur suave de l’excitation mêlée d’une vivifiante angoisse…

A l’espace consacré au combat armé, mes doigts glissèrent sur quelques armes. Les pierres que j’avais utilisé contre ce mec du District Un avaient été très efficaces, elles avaient demandé du temps, de la force, de la détermination pour faire leur funeste besogne, mais elles avaient fonctionnées. Désormais, je voulais faire plus mais sans renier mes racines. Les lames brillantes des couteau pour le combat rapproché comme celles que j’utilisais pour dépecer les lapins, l’arc pour les abattre de loin. J’en attrapai un et me plaçai devant une cible, à bonne distance.

L’empennage de la flèche était de bonne facture, le tir serait facile. Mon bras relâché, je glissai la flèche dans l’arc et tendis doucement l’arme… Puis je m’imaginai ce tribut, celui que j’avais tué à coups de pierre. Je revoyais la douleur dans ses yeux, je ressentais presque l’euphorie de l’instant et ma bouche se déforma dans un rictus infâme. Ma flèche partit. Plantée dans le deuxième cercle autour du centre. Le rictus s’étira encore plus, dévoilant un sourire carnassier.

Je continuais longtemps ainsi, une bonne heure. Lorsque je fus sûre d’avoir retrouvé de vieux réflexe datant de quand j’étais retournée dans mon District et avais continué à chasser, avec des armes de ma facture, juste en espérant ressentir de nouveau cette excitation perverse. Mais les animaux ne m’avaient jamais apporté ce que je cherchais. J’avais vécu dans l’arène et uniquement là-bas. Peut-être que si quelqu’un m’avait retenue dans mon District, je n’aurais pas gardé ce sentiment comme celui qui m’avait rendue la plus vivante… Personne ne tenait toutefois cette place dans ma vie. Et j’étais là.

Mes yeux dérivèrent vers deux gamines. Non loin de là, elles aussi s’entraînaient. A voir la manière dont elles s’y prenaient, elles avaient plus de chance de planter le couteau dans un de leur coéquipier que dans un ennemi… Au pire, elles blesseraient un arbre très dangereux. Je faillis pouffer de rire mais m’en retînt, ce n’était pas digne de moi.

Une des deux, la tribut d’Elina si je ne me trompais pas, lança le sien qui termina dans un des cercles périphériques. Captivant comme réussite. Je braquai alors mon arc vers leur cible et décochai une flèche qui fendit l’air jusqu’à aller taper la cible presque en son centre. Je souris. Ca c’était du tir…

- Ca c’est un tir mesdemoiselles… dis-je en m’approchant d’elles. Qu’enverrez-vous sur votre adversaire si vous le manquez et que c’était votre dernier couteau… Avec ça ajoutai-je en montrant le couteau que tenait en main l’autre fille. vous n’avez pas le droit à l’erreur… L’autre vous ratera pas.

Je m’approchai de la petite d’Elina et lui glissai : Elina se ramollit, elle ne vous apprend donc rien ?

D’accord, j’étais un peu provocatrice. Mais au fond, je n’avais pas tort. Elina laissait sa tribute seule à cet espace sans lui donner aucun conseil, sans l’aiguiller sur le choix de son arme. C’était risqué, très risqué et je me demandais si sa tribute s’en rendait compte.

Espace 3 - Combat armé Tumblr_mfjpo6hQ8z1rmml1go3_500

Clarke & Amy (& Cassandra)

C’était mon deuxième jour d’entrainement. Après m’être focalisée sur les activités calmes, j’avais voulu allez au combat. Je n’étais pas idiote et je savais que cela ne m’aiderait pas trop … J’allais pas apprendre en deux jours ce que certains, comme les carrières, apprenaient depuis leur petite enfance … Mais si je devais me battre dans l’arène, ça serait quand même mieux si je savais par quel bout tenir un couteau ou encore, si je m’étais battue au moins une fois …

J’avais laissé Maxim. Lui voulait s’entrainer à chasser alors que moi, j’espérais survivre assez longtemps pour avoir le temps d’avoir faim … Je rentrai dans la salle de combat, et j’aperçu une fille qui tirait avec des couteaux sur un mur. Elle n’avait pas l’air très douée, mais son couteau atteignait la cible ce qui était déjà pas mal … Elle avait une petite carrure, je me souvenais de l’avoir vue à la moisson … Et elle m’avait l’air plutôt sympathique. J’avais bien envie d’essayer le combat à deux mais il n’y avait personne dans la salle. Je pris donc mon courage à deux main et allait la voir.

-Salut ! dis-je d’une voix peu assurée. Je m’appelle Clarke. Dis, je sais que c’est pas très conventionnel comme façon de se présenter, mais je me demandais si … Tu voudrais bien te battre avec moi ? Je suis nulle en combat, et j’aimerais bien commencer à m’entraîner mais malgré le fait que j’y connaisse rien, je suis à peu près sure qu’une cible qui bouge, ça constituerait un meilleur entrainement … Tu es pas de mon avis ? dis-je tout en souriant à cette jeune femme, pour lui montrer que mes intentions étaient bonnes.

Mais alors qu’on commençait à discuter, une mentor arriva. Et pas n’importe laquelle … C’était Cassandra. J’avais entendu parler de son arène, et je me demandais si je craignais plus elle ou ma propre mentor. Quoique en fait, comme celle-ci allait dans l’arène, le choix était vite fait. Elle me filait la chair de poule. J’essayais de garder mon assurance et me redressais. Elle venait de lancer une flèche dans la cible de la jeune femme à coté de moi. Elle nous adressa la parole.

- Ca c’est un tir mesdemoiselles… Qu’enverrez-vous sur votre adversaire si vous le manquez et que c’était votre dernier couteau… Avec ça ajoutai-je en montrant le couteau que tenait en main l’autre fille. vous n’avez pas le droit à l’erreur… L’autre vous ratera pas. Elina se ramollit, elle ne vous apprend donc rien ?

Ma bouche s’ouvrit légérement sous la surprise. Quelle peau de vache ! Elle n’avait rien de mieux à faire que de traumatiser des petits tributs comme nous ? On avait déjà les carrières pour ça. Je répliquais donc du tac-au-tac …

- Je ne vois pas vos tribut non plus madame, vous devriez peut-être suivre vos propres conseils plutôt que de venir pavaner devant nous … dis-je tout en haussant les épaules.

Je me tournai vers ma coéquipière de fortune avant de regarder à nouveau cette vieille mentor que je détestais déjà. J’attendais encore de rencontrer un mentor sympa …

- Et puis, ça ne sert à rien de savoir tirer sur une cible immobile, ça ne veut rien dire du tout. On était justement en train de se dire qu’on voulait tenter quelque chose de plus interactif !

Entraînement en combat arméJour 2 - Après midi - 14h

Amy vit la dite jeune femme s'approcher d'elle et lancer :

« Salut ! »

Légèrement décontenancée, la Tribut du Cinq lui sourit pour la saluer à son tour.

« Je m’appelle Clarke. Dis, je sais que c’est pas très conventionnel comme façon de se présenter, mais je me demandais si… Tu voudrais bien te battre avec moi ? Je suis nulle en combat, et j’aimerais bien commencer à m’entraîner mais malgré le fait que j’y connaisse rien, je suis à peu près sure qu’une cible qui bouge, ça constituerait un meilleur entrainement… Tu es pas de mon avis ?
- Une cible qui bouge ? », releva Amy encore plus déstabilisée.

Elle s'imagina un instant pieds et mains attaché à une roue, un peu de la même manière que ces gens que l'on torturait de nombreux siècles auparavant, sauf que cette roue était accrochée à un fil que l'on faisait balancer. Quand la Tribut du Cinq se rendit compte de combien elle était ridicule, elle se mit à rire et continua :

« Excuse moi, j'étais encore en lancer de couteaux dans mon esprit. Je suppose que tu parlais d'un combat l'une contre l'autre, non ? »

A peine Amy eut prononcé le dernier mot qu'une flèche siffla et se ficha droit dans le centre de la cible dans laquelle elle avait déjà planté deux de ses couteaux.

« Ca c’est un tir mesdemoiselles… »

Oh, oh... Quand Amy vit s'approcher, toujours aussi belle et quelque peu provocante, la Mentor du District Sept, elle sentit son cœur s'accélérer. Dans sa tête, l'image d'une Tribut de douze ans lapidant son dernier adversaire ; en face d'elle, une Mentor dans la fleur de l'âge qui ne manquait assurément pas de talent, ou même d'assurance.

« Qu’enverrez-vous sur votre adversaire si vous le manquez et que c’était votre dernier couteau…, ajouta-t-elle. Avec ça, vous n’avez pas le droit à l’erreur… L’autre vous ratera pas. »

Amy aurait ajouté que l'erreur n'était pas permise pour les Tributs « normaux », que même s'ils n'en faisaient aucune, leurs chances étaient si minces ; seulement, la femme s'avança vers elle et lui glissa :

« Elina se ramollit, elle ne vous apprend donc rien ?
- Je..., commença-t-elle à répondre d'un petite voix, mais la réaction de Clarke couvrit le tout et la prit au dépourvu
- Je ne vois pas vos tributs non plus madame, vous devriez peut-être suivre vos propres conseils plutôt que de venir pavaner devant nous… »

Clarke semblait particulièrement remontée face à la Mentor et, à la surprise d'Amy, elle venait de prendre sa défense. Celle-ci sentit qu'elle devait se ressaisir, mais l'assurance de la plus âgée des trois était déconcertante. Il fallait pourtant...

« Et puis, ça ne sert à rien de savoir tirer sur une cible immobile, ça ne veut rien dire du tout. On était justement en train de se dire qu’on voulait tenter quelque chose de plus interactif !
- Disons qu'on essaye de faire de notre mieux avec le temps imparti, » ajouta Amy doucement.

La jeune femme attrapa une fausse lame, quelque chose avec laquelle elles ne pourraient pas se blesser, et tendit la seconde à Clarke avant d'ajouter pour la Mentor :

« Tout ce qui est pris n'est plus à prendre, n'est-ce pas ? Nous n'avons pas tous eu la chance - bien que ce n'en soit pas réellement une - d'être fortes d'une expérience dans l'arène... Mais c'est votre rôle de nous déstabiliser avant l'arène, n'est-ce pas ? Pour protéger vos propres Tributs ? Ce n'est pas ainsi qu'Elina a vu les choses, à raison ou à tort, qui sommes-nous pour juger ? »

Non, Elina voulait protéger Amy et Adam, et Amy voulait protéger Adam. Ce n'était déjà pas simple... La Tribut du Cinq sentit que la remarque à propos de sa Mentor n'était pas injustifiée. Elle avait « appris » (autant que l'on pouvait en une heure) les fondamentaux du lancer de couteaux avec un Carrière, de la Course avec un autre, de la survie avec son coéquipier, des gestes chirurgicaux de soin d'elle-même. Où avait été Elina pendant ce temps ?

Nate & Pearl

▲ Entraînement Jour 1 – Après-midi

« Du coup, ça te dis qu’on en rajoute un peu plus histoire de leur mettre un p’tit coup de pression ? »

J’éclatais de rire alors qu’il m’adressa un clin d’œil et fis semblant de le réprimander :

« Voyons Nate, tu penses à ces pauvres tributs apeurés ?! Tu crois vraiment qu’on doit en rajouter une couche ? »

Ce n’était pas très crédible, tant on sentait l’enthousiasme dans ma voix. Cela l’encouragea encore plus, et à peine entré dans la salle destinée au combat armé, il se saisit de deux bâtons qu’il me lança adroitement. Je les attrapais au vol tandis qu’il s’armait lui aussi de la même chose. Il me rejoignit au centre du tapis et commença à me tourner autour, tel un chat guettant sa proie.

« J’vais essayer de ne pas te faire mal Standford … »

Avec un rictus, je répliquais :

« Et moi je vais essayer de ne pas t’amocher… Ce serait dommage que tu perdes ton fan-club au Capitole, penses à toutes ces jeunes filles désespérée si elles te voyaient défiguré ! »

J’adorais jouer ce jeu, autant avec Channelle qu’avec Nate. Même s’il y avait toujours un fond de vérité, c’était des répliques à prendre au second degré et elles pimentaient un peu les combats.
Alors qu’il me tournait autour en claquant ses bâtons, je me mis en garde et leva un sourcil l’air de dire « mais qu’est-ce que tu attends ? » Il attaqua presque aussitôt.

Nos bâtons s’entrechoquèrent, et ce bruit résonnait dans toute la pièce. Cela me faisait du bien de me défouler vraiment, après un stand de survie beaucoup trop théorique pour moi. D’entrée de jeu on y allait franco, les coups étaient violents et pouvaient réellement blesser si l’un de nous deux était touché. Comme moi, Nate devenait quelqu’un d’autre lorsqu’il se saisissait d’une arme. Le gentil Nate que tout le monde connaissait devenait agressif, précis, presque sauvage, mais gardait toujours le contrôle de ses gestes, ce qui le rendait encore plus dangereux.
J’étais plus petite et plus rapide que lui, ce qui me permettait d’éviter la plupart de ses coups. Lorsqu’ils m’atteignaient cependant, j’avais besoin de quelques instants pour reprendre mon souffle, tant ils étaient violents. J’essayais de ne rien montrer et lui lança :

« Eh bien, arrêtes de te retenir et montre-moi vraiment ce que tu sais faire, sinon je vais être déçue… »

Sans attendre sa réponse je repassais immédiatement à l’attaque et cherchais un moyen de l’atteindre. Sa garde était impeccable, ça ne servait à rien que je m’avance sur ce terrain-là. J’essayais donc une autre méthode. Je ne bougeais pas pendant deux secondes, restant au même endroit, feintant de reprendre mon souffle. Je sentis son bâton fuser vers moi, mais au lieu de me toucher il s’abattit dans le vide : je m’étais décalée vivement de quelques centimètres sur la droite. Je profitais de son élan en avant pour attraper son bras de toutes mes forces –malgré ça j’étais sûre qu’il le sentait à peine- et le tira en avant. Pour mon plus grand plaisir, cela fonctionna: il perdit l'équilibre et il se retrouva au sol.

Ce n’était cependant que le début du combat, et je me remis aussitôt en garde, prête à parer un nouveau coup.