Caractère du personnage -  10 lignes minimum
Au premier abord Nevena paraissait être une femme plutôt sympathique avec son large sourire et ses yeux pétillants. Elle avait l’air de vouloir aider toutes les personnes en détresse, d’offrir tout ce qu’elle avait et de faire tout son possible pour rendre la vie des autres plus agréable. Ses mains de jeune femme ne semblaient pas capables de faire de mal à une mouche, elles semblaient avoir été créées pour soigner et répandre le bien tant elles étaient fines et paraissaient douces. Elle ressemblait encore à une petite fille innocente et naïve, incapable de mentir ou de faire quelque chose de malsain. Sa voix était toujours calme presque timide, sur un fond légèrement mélodique, on avait l’impression que le mal n’existait pas à ses yeux. Son visage renvoyait une aura de sincérité et de confiance, on se mettait alors à lui confier tout nos secrets sans gêne ni crainte. Du moins, elle paraissait être ainsi.

Nevena avait toujours été une femme intelligente. Mais la découverte de la cruauté et de la mort l’avait brutalement changé. Son intelligence était désormais accompagnée d’un esprit calculateur et réfléchi. La dureté de la nature lui avait apprit qu’un simple oubli pourrait la tuer. Lentement elle apprit à utiliser toutes sortes de ruses pour obtenir ce qu’elle voulait, sans forcément passer par le vol. Fidèle à elle-même, Nevena est d’une volonté inflexible et mènera toujours ses plans jusqu’à la fin. Réaliste, elle percevait les choses telles qu’elles sont mais restait la plupart du temps pessimiste. D’une nature curieuse, elle aimait tout savoir et apprendre de nouvelles choses, sa grande curiosité, parfois, lui attirait même quelques problèmes. Elle pouvait aussi se montrer très excessive sur des sujets minimes. Nevena était quelqu’un de très peu réceptive, elle avait souvent du mal à comprendre les sentiments ou les émotions des autres, comme la pitié ou l’amour. Toutes traces de gentillesse avaient quasiment disparues d’elle.

Lorsqu’on commençait à s’intéresser vraiment à elle, son image se détériorait lentement et peu à peu on se rendait compte que cette jeune femme avait elle aussi pourri avec ce qu’il restait du monde. Derrière ce masque de gentille fille se cachait une ombre malicieuse et mesquine, prête à tout arracher, tout détruire pour arriver à ses fins. Son physique angélique aidait cet esprit sournois à mieux s’intégrer et manipuler. Nevena prenait un malin plaisir à voir les gens autour d’elle tomber un à un, le fait d’être l’unique survivante d’un massacre lui faisait ressentir un immense sentiment de fierté, de gloire et de puissance. Il n’était pas rare de la voir tuer des insectes inoffensifs, elle ne le faisait pas par peur mais par pur plaisir. Au fond, c’était une personne ravagée, elle avait juste suivit gentiment la déchéance du monde.

Histoire du personnage -  30 lignes minimum

Du rêve au cauchemar.

A sa naissance, sa mère décide de lui accorder le prénom Nevena signifiant « du ciel ». La petite brune grandit dans un foyer emplit d’amour et de tendresse. Enfant unique, ses parents la chérissaient plus que tout. Son père travaillait en tant que gérant d’une industrie tandis que sa mère était ouvrière dans une usine de textile. Ils se donnaient toujours au maximum pour parvenir à satisfaire les besoins de leur petit ange. Ils l’aimaient tant. Ils auraient été prêts à tout offrir pour elle. Mais plus elle grandissait plus les tensions à l’intérieur de la famille devenaient palpables. La peur grandissait dans le cœur du couple tandis que les yeux rieurs de leur fille ne se concentraient que sur les merveilleux secrets de l’extérieur. Elle aimait explorer les environs du District Huit, jouer avec les animaux sauvages la rendait heureuse et le souffle du vent sur ses joues rosées lui redonnait de l’énergie. Elle n’était définitivement pas faite pour vivre en intérieur. Innocente, naïve et adorable, Nevena grandissait rapidement, sans se douter de ce qui la guettait d’un œil perfide. Au fil des années ses parents devenaient de plus en plus rudes avec elle jusqu’à lui priver toutes sorties. Puis vint l’année où la petite brune fut obligée de participer à sa toute première Moisson. Sa mère était en larmes, son père avait les traits crispés et pourtant leur fille souriait, comme si de rien n’était et elle leur promit de revenir. Cette même scène se répéta jusqu’à ses vingt-et-un ans.

De la vie à la mort.

Le jour de la Moisson pour la 172ème Edition des Jeux Nevena se leva de bonne heure, comme à son habitude. Sa mère l’habilla d’une robe noire, comme à chaque Moisson, elle la coiffa d’un haut chignon et retira les quelques poussières de son visage. Comme toujours sa mère pleurait et son père gardait un visage aux traits contractés, comme toujours Nevena leur sourit chaleureusement en leur répétant cette même promesse.
« Ne vous en faites pas, je reviendrai, pour vous je serais toujours là. Je vous le promets. »
Dès qu’elle leur fit dos son sourire disparut et une ombre vint voiler son regard noisette. Elle en avait assez, assez de ce rôle de fille gentille, assez de cette promesse qu’elle ne tiendrait jamais, assez de ce monde dans lequel elle vivait. Depuis qu’elle fut apte à comprendre la réalité des choses, Nevena avait adopté ce masque de verre la transformant en une adorable jeune fille aimant ses parents. Depuis sa plus tendre enfance elle attendait le jour où elle pourrait enfin dévoiler sa véritable personne au monde. Elle se perdait, elle le savait mais que pouvait-elle faire d’autre à part se laisser dériver. Elle avait grandit dans un monde brisé, toutes les horreurs avaient été exposés à ses yeux dès son plus jeune âge. Toutes ces fois où elle affirmait partir jouer avec les animaux n’étaient que des mensonges la plupart du temps, au lieu de ça elle partait s’installer face aux écrans géants de la grande place et observait les tributs s’entretuer. Elle prenait plaisir avoir ces gens s’éteindre, elle aimait parier sur qui serait le plus fort.  Elle voulait y participer, elle était plus que prête. Ses longues journées à chasser le peu d’animaux sauvages présents près du District et à s’entraîner en cachette dans le grenier allaient payer.
Nevena montait souvent à l’étage pendant la nuit, elle ouvrait alors la petite fenêtre de la mansarde afin d’éclairer l’endroit poussiéreux puis disposait le matériel dont elle avait besoin. Des sacs, principalement des sacs de tissus. Puis elle les frappait, encore et encore jusqu’à ce que ses poings saignent, jusqu’à ce que ses doigts se brisent. Tous les jours sans cesse. Coup de poing, coup de genou puis l’inverse. Elle s’entraînait à chuter correctement sans se blesser, à devenir de plus en plus rapide dans ses mouvements. Elle améliorait sa souplesse et ses contre-attaques en s’inventant des adversaires imaginaires. La douleur qui lui lacérait les muscles lui fournissait un bien fou. A chaque nouveau jeu elle partait sur la grande place et observait les différentes tactiques des carrières. Lorsqu’elle participerait ce serait eux son principal problème. Elle examinait chacune de leurs attaques et comme si elle y était son cerveau réfléchissait à d’éventuelles ripostes. Et tout ça pendant neuf longues années.
Et alors son nom fut tiré au sort. Si cela avait été le nom d’une autre adolescente elle se serait immédiatement portée volontaire. Non pas pour la protéger mais pour enfin pénétrer dans cette arène qui l’attirait tant. Elle voulait depuis toujours effleurer la faucheuse du bout des doigts, elle voulait sentir ce que cela faisait d’être fort, d’être vainqueur mais aussi d’être menacé, d’être presque mort. Contrairement à ce que les autres attendaient d’elle, c’est-à-dire des pleurs et des lamentations, un large sourire vit le jour sur le visage de la jeune femme. Peut-être son premier sourire sincère depuis sa naissance. Elle respirait enfin, dans cette situation horrible elle reprenait goût à la vie. Elle savait qu’en franchissant cette porte la mort l’avalerait entière mais cela ne fit qu’accélérer les battements de son cœur, l’adrénaline et l’excitation s’emparaient peu à peu d’elle. Non c’était seulement la folie qui redevenait reine dans cette enveloppe charnelle. Enfin elle ne serait plus seulement qu’une ombre parmi tant d’autres, on allait la connaître.
A son arrivée au Capitole, elle fut d’abord impressionnée par la grandeur et l’hypocrisie de l’endroit.
Sa période d’entraînement s’était écoulée trop rapidement à son goût mais elle était parvenue à améliorer ses compétences au corps-à-corps, les armes ne l’intéressaient pas vraiment mais elle perfectionna tout de même son lancé de couteau. Elle apprit aussi à reconnaître les différentes plantes comestibles. Dans son district, elle s’entraînait seulement à l’aide d’un sac de tissus et de coton, ici elle avait des mannequins et de vraies personnes à qui elle pouvait faire subir tous les châtiments corporels qu’elle désirait. Mais à force elle ne trouva plus de tribut voulant bien s’entraîner avec elle. Ils voyaient bien qu’elle n’était pas totalement saine, le sourire qui s’étendait sur ses lèvres lorsque son adversaire tombait à terre n’était pas celui de la fierté. C’était de la joie, du plaisir, de l’envie, du sadisme.
Puis elle présenta son talent au jury, elle se contenta d’allumer un feu et de nouer une corde. Sa note fut un petit trois. Son mentor était désespéré et le deuxième tribut de son district se sentait monter en puissance, la prenant de haut. Qu’est-ce qu’ils pouvaient être aveugles parfois. Lors de son interview, elle ne cessait de rire et de sourire, le public pensait qu’elle avait confiance en elle, qu’elle était heureuse ainsi que honorée d’être là, mais en réalité elle ne pouvait s’empêcher de se moquer intérieurement de ces gens qu’elle trouvait déprimants et fades malgré toutes les couleurs qu’ils arboraient. Leurs sourires idiots ne disparaissaient donc jamais ? Etaient-ils tous aussi ignorants ?  
Et vint le moment tant attendu, l’envoi dans l’arène. La libération des fauves, ou plutôt du fauve. Dès que le gong retentit Nevena partit telle une flèche, elle dépassa la plupart de ses adversaires. Ses courses-poursuites après les cerfs lui avaient donc été utiles.
Sa première victime fut le garçon de son district, elle ne l’avait jamais vraiment apprécié. Cela s’était passé dans la forêt, elle attendait du haut d’une petite colline qu’un tribut passe quand il arriva en courant. Il ne l’avait pas remarqué et se mit alors à remplir sa gourde dans le lac. Tel un félin, Nevena se faufila entre buissons et herbes sans détacher son regard de sa proie. Ses genoux tremblaient, non pas à cause de la peur mais à cause de l’excitation. Pour la première fois elle allait faire ce dont elle rêvait chaque nuit. Tuer. Le garçon qui l’avait côtoyé durant les cours, le garçon de son district qui l’avait vu grandir. Elle allait le tuer, il n’était pas méchant juste trop faible. Il devrait sûrement se sentir reconnaissant auprès de Nevena de l’avoir tué. Et alors qu’il lui tournait le dos dans un cri de rage elle lui sauta dessus. Le visage du garçon plongea dans le lac, l’eau étouffant chacun de ses cris. Dans son élan de folie, la brune lui cogna plusieurs la tête contre les roches disposées dans l’eau et quand il arrêta de se débattre elle observa l’eau se teinter de rouge avant de reprendre son action. Elle continua de le frapper sans arrêt, avec le même sourire horrible sur les traits de son visage. Depuis ce meurtre, elle perdit tous ses sponsors, aussi minimes étaient-ils, et son district fut totalement chamboulé. Personne ne l’en croyait capable mais elle l’avait fait.
Elle continua sur sa lancée, attaquant d’abord les tributs les plus faibles. Ils tombèrent un à un face à ce bout de femme au visage innocent. Leurs armes ne leur servaient à rien, à l’aide de ses mains nues elle arrivait à briser tout ce qui se trouvait sur son passage. Réduisant à l’état de poussière chacun de ses adversaires. Vers les derniers jours de compétition les alliances commencèrent à se briser, les carrières se montèrent les uns contre les autres et Nevena les regardait avec amusement depuis sa petite colline. Quand il ne resta plus qu’une fille du Un, la brune quitta sa cachette durant la nuit mais c’était sans compter la dernière survivante qui l’espionnait du haut d’un arbre. Celle-ci maniait un arc et sa flèche ne manqua sa cible en se plantant dans le bras de Nevena. Aussitôt le cri de la brune transperça le silence de l’arène. C’est alors qu’une bataille acharnée commença entre les deux jeunes femmes. Se roulant dans la terre, essayant d’attraper un potentiel objet tranchant. La brune était désavantagée à cause de la flèche lui traversant le bras mais rapidement elle parvint à tirer cette blessure à son avantage. Alors que la fille du Un se préparait à lui briser le crâne à l’aide d’une pierre, Nevena retira violement la flèche de son bras avant de la planter dans l’œil de la rousse. Un deuxième cri retentit puis se fut le calme plat. Le dernier boom résonna. La gorge tranchée et l’œil en sang la fille du Un était morte. A côté d’elle se trouvait Nevena, à genoux, la tête levée vers le ciel. Ses premières larmes coulèrent sur ses joues crasseuses mais le sourire qui étendait ses lèvres révélait la folie qui régnait en sa pauvre personne.
Elle prenait plaisir à voir le sang se répandre entre ses doigts pâles. Nevena avait obtenu ce qu’elle désirait depuis le début. La crainte, elle inspirait la crainte sur son passage et était connue de tous en tant que « la Folie Russe ».


D’aujourd’hui à demain.

Pour Nevena, cette victoire n’avait rien d’exceptionnel. Elle savait qu’elle en sortirait en vie, elle savait que tous les autres s’éteindraient à ses pieds comme de vulgaires insectes. Elle ne débordait pas de confiance et n’était pas narcissique, elle savait simplement de quoi elle était capable. Son esprit calculait tout, des théories les plus inimaginables et ridicules aux possibilités les plus sérieuses et périlleuses. Chaque chose avait été évaluée sous tous les angles possibles. Nevena avait visité la plupart des districts suite à sa victoire, elle en avait découvert un peu plus sur Panem et son dégoût envers le Capitole n’avait cessé de s’amplifier au fil des jours.
Puis elle retourna dans son District, entre machines à couture et bobines de fils, elle n’arrêtait de recevoir les regards noirs des autres habitants. Le petit ange du District Huit avait retiré le brouillard qui voilait sa véritable nature. Les gens la haïssaient, elle n’inspirait que la colère et la peur. Dès que son regard noisette se posait sur une personne celle-ci s’échappait comme si une malédiction allait s’abattre sur elle. Les parents de la jeune femme étaient morts de honte et c’était le cas de le dire car la mère se donna la mort peu après son retour.
Depuis Nevena passe ses journées seule à chasser ou rêvasser, à espérer voir un vent d’horreur souffler sur Panem. A espérer ressentir à nouveau ce sentiment de bonheur qui l’avait submergé dans l’arène. Nevena était folle, elle le savait. Folle comme l’est le monde dans lequel elle a grandit. Cette folie était une sorte de bouclier qu’elle s’était créée toute petite, un bouclier la protégeant de tous les dangers. Ce bouclier l’avait transformé en une personne horrible, cruelle et inhumaine. Il l’avait transformé en une simple machine à tuer sans âme. Mais au moins, ainsi elle ne souffrait pas de ce que leur infligeait le Capitole.

Ambition du personnage - 10 lignes minimum
Ses ambitions ? Nevena n’en a pas vraiment. A vrai dire, il est difficile pour elle d’en avoir, elle voit le monde tel qu’il est et rien n’est rose mis à part les perruques des femmes de la capitale. Les ambitions sont principalement placées sur des espoirs mais dans cette vie il n’y en a plus. Le seul espoir restant est tiré par des ficelles appartenant au Capitole. A part finir sa vie seule la jeune femme ne voit pas d’autre échappatoire. Mais ces temps-ci son esprit divague vers des idées de rébellion. L’envie d’action se fait de plus en plus pressante au fond de sa poitrine, elle a besoin d’agir. Nevena commençait à connaître le Capitole et son gouvernement, rien que l’idée de faire imploser ce petit trône lui fournissait des frissons d’excitation. Elle avait envie de faire pourrir cet autre monde comme son monde l’avait fait pourrir, elle. Elle voulait s’introduire à l’intérieure et le détruire profondément comme le ferait un virus. Elle voulait voir les dirigeants du Capitole tomber un à un, ce serait sûrement sa plus grande satisfaction. Pourquoi ? Parce qu’elle leur ressemble. Elle le sait, elle sait que sa cruauté est égale à la leur, elle sait que son insensibilité vient de leurs tortures. C’est comme si elle avait été leur créature. Après tout, elle l’était un peu car ce monde qui l’avait rendu ainsi, c’était eux qui l’avaient créée.